Audrey Duperron 19 mai 2016 Express Be
Les énormes salaires et les primes que de nombreux gestionnaires de fonds spéculatifs prélèvent pour eux-mêmes se justifient de moins en moins, affirme le magazine britannique The Economist. Pourquoi les gérants de ces fonds pour les investisseurs d’élite affirment-ils qu’ils sont les plus intelligents, alors que leur performance ne dépasse pas, et est même souvent inférieure à celles des indices boursiers?
Il est possible d’investir dans un fonds indiciel S & P moyennant le paiement d’une commission annuelle d’environ 0,1% (soit 100 dollars pour chaque tranche de 100.000 investie). Le placement du même montant dans un hedge fund bien connu vous coûtera environ 2000 dollars de frais de gestion, plus 20% de “commission de performance” en plus.
Comment fonctionne un hedge fund ?
Au lieu d’être une classe d’actifs à part entière, un hedge fund (ou fond de couverture) se définit plutôt en fonction de sa structure. Ces fonds sont destinés à être investis de façon “sophistiquée”, au moyen de stratégies et d’investissements complexes. Par exemple, ils peuvent profiter d’évaluations légèrement erronées des cours de certains titres, ou parier sur les titres d’une entreprise particulière, tout en se couvrant en misant sur la baisse des cours des titres du secteur de cette firme. Ils atteignent leurs rendements principalement en profitant des différences de cours ou de taux d’intérêt sur des titres connexes.
Dans le monde entier, les riches investisseurs ont investi l’an dernier 2.900 milliards de dollars dans les fonds spéculatifs. La somme que les 25 “hedgies” avaient empochée en 2013 dépassait les salaires cumulés de l’ensemble des enseignants de maternelle aux Etats-Unis.
Succès
Selon le New York Times, le secret de leur succès est de créer une série de bonnes performances dans les premières années suivant la création du fonds pour attirer les investisseurs institutionnels et les principaux fonds de pension américains. Les gestionnaires se récompensent eux-mêmes en prenant 20% des bénéfices réalisés sur la fortune qu’ils gèrent, en faisant valoir qu’ils exploitent les possibilités d’investissement que les autres ratent, plus une commission de 1,5 à 2%.
Mais la situation actuelle, qui veut qu’ils s’enrichissent désormais plus rapidement que leurs clients, n’a échappé à personne, et la popularité des fonds a sensiblement baissé. Certains fonds spéculatifs (en particulier les plus récents) ont même été conduits à revoir leur tarification. L’ancienne formule vingt-deux (2% sur le montant investi à titre de commission de gestion, plus la commission de performance de 20%) a ainsi lentement évolué vers une formule plus proche de “1,4% et 17%”, selon The Economist.
Gaspillage d’argent
Mais il semble que même ces 2 % de commission de gestion, qui laissent un salaire d’un milliard de dollars aux plus grands gestionnaires du monde de ces fonds, soient bien souvent un gaspillage d’argent.
Les hedge funds ont perdu en moyenne 0,8% après commission au premier trimestre de cette année, selon Hedge Fund Research. En 2015, ils avaient perdu 3 % en moyenne, et depuis 2014, ils n’ont réalisé qu’un gain cumulé de 3 %. “Dans un monde de taux d’intérêt faibles, de faibles rendements sur obligations et de faibles dividendes, les commissions prélevées sont proportionnellement trop élevées par rapport aux gains bruts pour permettre de laisser un bénéfice significatif pour les clients qui doivent se contenter des miettes, alors que les gestionnaires ‘dînent bien’”, écrit The Economist.
Pire, sur le sur le long terme, les performances des hedge funds sont aussi mauvaises. Au cours des 10 dernières années, ils ont généré moins de bénéfices en moyenne que l’indice S & P 500. Et même si l’on se base sur un portefeuille d’investissement classique, comprenant 60 % d’actions de firmes américaines et 40 % de bons du trésor, les hedge funds sont encore perdants.
Ceux qui espèrent des rendements à deux chiffres, comme il y en avait à l’époque de George Soros, risquent d’être déçus, conclut le magazine. Et avec plus de 10.000 hedge funds, pour une valeur d’encours cumulée de 2 900 milliards de dollars, les opportunités à la marge à saisir risquent d’être de plus en plus rares, ajoute-t-il.
Aie aie aie Bruno…. vous avez encore appuyé sur la blessure… 🙂
Je vous fais un copier/coller d’un article paru dans l’humanité et
repris par le PCF (Pompier Cyromane Français), pour qu’on comprenne bien le lien entre : le découpage de nos territoires en Métropoles à bétonner, la décentralisation, la fin des dotations aux collectivités territoriales, , les migrants (ou traite négrière)…
Bref, ce dans quoi l’olligarchie est entrain d’engager la France et surtout les générations futures…
La vérité, c’est que ce sujet est d’une extrême gravité et vous savez que je l’étudie depuis un bon moment..
La croissance par l’investissement (Keynes) peut être une bonne chose quand on traverse une crise (cyclique)… mais si nous ne nous en sortons pas de cette crise financière, et que tout laisse à penser que cela va perdurer, c’est uniquement parce que ce système est devenu une manne financière pour les capitalistes financiers et que le système a été dévoyé avec la complicité de la mafia régnante…
Personnellement, quand je vois ce qu’il se passe, sincèrement, il n’y a pas lieu d’être optimiste… ça finira mal quoiqu’il en soit…
Quand au PCF qui dénonce ces faits, ils oublient comment ils utilisent les fonds de pension et jouent au casino avec l’argent des cotisants (caisse congés payés notamment)… Que jamais, ils ne viennent faire les pleurnicheuses devant moi car je pourrais faire des livres sur leur implication dans tout ça..
ARTICLE : Les partenariats public-privé (PPP): des contrats toxiques pour les collectivités
La politique de réduction brutale des moyens des collectivités territoriales affecte leurs capacités à mettre en oeuvre les missions de service public. Outre le gel des grands travaux, leur tentation est grande de recourir aux contrats de partenariat public-privé (PPP) présentés comme la solution miracle.
Par exemple, le Conseil Général d’Indre-et-Loire estime qu’il doit rénover 6 collèges dans les 4 ans: n’ayant pas les moyens de le faire, il propose un “pack de rénovation” en PPP de 8 collèges, pour un montant de travaux réel estimé à 48 millions d’euros.
Le surcoût financier est indéniable: de 48 millions d’euros TTC, l’investissement initial passe à 64, 35 millions d’euros (soit +34%) dans l’hypothèse du PPP. A ce chiffre s’ajoutent les intérêts estimés à 35,22 millions d’euros, soit 29,7% du loyer total (118,6 millions d’euros) que le Conseil Général devra payer sur 20 ans. La moyenne du loyer total par opération sera de 14,8 millions d’euros, soit deux fois et demie le coût moyen par opération de départ: 6 millions d’euros!
Le contrat de partenariat public privé se revèle d’abord un produit financier: il assure une rentabilité accrue, de l’ordre de 25% (équivalant à celles que permettent les concessions d’autoroutes” pour les opérateurs du BTP. Ceux-ci sont associés à des banques ou fonds de pension et des entreprises de services dans des “sociétés de projet” qui font office d’écran pour les protéger des risques et “donner au contrat le rendement optimal”.
Avec de faibles mises dans leur capital, la prise de risques des majors (Vinci, Bouygues, Eiffage, Fayat, etc.) est donc à relativiser. Ils assurent leur “bancabilité” par la qualité de la signature de la personne publique, et se réassurent sur la collectivité en lui faisant payer tous les risques.
Le PPP se généralise dans des conditions plus que douteuses: hôpital Sud-Francilien, Stade Velodrome, stade du Mans, concession de la ligne TGV Tours-Bordeaux, Ecomouv, collèges du Loiret et des Hauts-de-Seine.
Loin d’être une commodité budgétaire, le PPP est le moyen le plus sûr de payer les services rendus plus chers et une charge incompressible qui peut s’avérer insupportable pour les finances publiques, surtout pour les collectivités entrées en zone de turbulences budgétaires et institutionnelles.
Peut on refuser les décisions de nos pourritures d’élus et des PPP ??????