1984

Ronald Nixon Trump et l’Oncle Sam : derrière la marionnette, toujours le même ventriloque…

Jamais Donald Trump ne déçoit son public. Lors du dernier G7, réuni au Canada, il a donc assuré le spectacle, réussissant à se fâcher avec tous ses partenaires et quittant la scène sur un grand doigt d’honneur, façon rock star mal élevée. Motif de la discorde ? Les taxes que le président entend imposer à ses partenaires commerciaux ; lesquels ne l’entendent évidemment pas de cette oreille. Après tout, qui a imposé le libre-échangisme mondialisé au reste de la planète, si ce ne sont les USA ?

Au crédit de cette impayable bête de scène, il y a évidemment le fait de tenir ses promesses de campagne : il joue pour le public l’ayant hissé sous les feux de la rampe. Après, résumer l’homme à ses seules foucades serait probablement trop hâtif ; il est tout sauf idiot et, même si peu réputé pour hanter les bibliothèques, connaît néanmoins son petit Richard Nixon illustré par cœur. Son lointain prédécesseur aimait ainsi à jouer au fou furieux. Ses tocades géopolitiques eurent parfois même du génie, tel le rapprochement d’avec la Chine communiste pour contourner une Russie tout aussi communiste, ou le bombardement d’Hanoï, en pleine guerre du Vietnam, histoire de montrer à l’ennemi que, non seulement « furieux », le fou pouvait aussi se révéler « dangereux ».

Mais Donald Trump, à défaut d’être Richard Nixon, n’est même pas Ronald Reagan, tandis que la clique l’entourant n’entretient qu’un lointain cousinage avec l’envergure intellectuelle et politique d’un Henry Kissinger. En effet, dans ce ramassis tenant plus de la Cour des miracles que d’autre chose, on trouve néo-conservateurs, aujourd’hui de retour, après mise au placard par Barack Obama, illuminés évangélistes n’ayant rien à envier, en matière de dingueries eschatologiques, aux théoriciens de l’État islamique, traditionnels ambassadeurs plus ou moins officieux d’Israël et incontournables représentants de ce fameux « État profond », désormais bien à la peine dès lors qu’il s’agit de canaliser les emportements de leur fougueux homme lige.

Ainsi, Larry Kudlow, principal conseiller économique de Donald Trump, affirme, à propos de Justin Trudeau, Premier ministre canadien : « Il y a un siège réservé en enfer à tout dirigeant étranger qui s’engage dans une diplomatie de la mauvaise foi avec le président et tente de le poignarder dans le dos quand il s’en va ! » Dans le registre incantatoire, Hugo Chávez était plus rigolo et Mahmoud Ahmadinejad autrement plus pertinent. Bref, Donald Trump n’est pas exactement Talleyrand. En est-il « fou » pour autant ? Non.

Pour illisible qu’elle puisse paraître, la politique « trumpesque » n’est jamais que la mise en œuvre de celle préconisée depuis longtemps par ce même « État profond ». Soit une guerre à outrance à la Chine, principal ennemi à venir, et « endiguement » de l’Europe, dès lors qu’elle entendrait passer du statut de marché à vocation économique à celui de puissance politique. En ce sens, Donald Trump ne fait jamais que brailler un peu fort ce que des têtes mieux formées que la sienne murmurent tout bas depuis des décennies.

Henry Kissinger, plus haut cité, avait ainsi assuré à Georges Pompidou, après avoir imposé « l’étalon-dollar » en lieu et place de « l’étalon-or » : « Le dollar est désormais votre problème, mais c’est notre monnaie… » L’occasion de se rappeler que, malgré les changements de régime et de style y afférents, les objectifs des nations demeurent les mêmes. Et si Donald Trump se donne maintenant des airs de Kanye West – un promoteur immobilier valant bien un rappeur en matière d’élégance et de distinction –, c’est toujours l’Oncle Sam qui écrit la partition sur laquelle les divers locataires de la Maison-Blanche continuent d’assurer le même show, Donald Trump y compris, nonobstant cette petite touche personnelle faisant le bonheur à la fois des petits et des grands, sans oublier les commentateurs de la chose politique.

http://www.bvoltaire.com/donald-trump-loncle-sam-derriere-marionnette-toujours-meme-ventriloque/

Trump fait son cinéma à Kim Jong Un avec sa limousine

C’est plutôt du cinéma. Trump est maître de la chose. Il a demandé aux journalistes chargés de prendre la photo que les chefs d’Etat aient « l’air beaux, élégants et mince ». Et il a fait les honneurs de sa limousine de sept tonnes, The Beast, la bête, qu’il avait fait transporter à Singapour. Kim Jong Un, lui, ne lui a pas fait visiter ses toilettes privées, qui avaient fait le voyages elles aussi pour raisons de sécurité, mais, quand Donald viendra à Pyongyang, il aura plein de choses à lui montrer. On est dans un remake un peu bavard du Dictateur.

Mais les anti-Trump obsessionnels qui se rongeaient les ongles et les sangs dans la crainte du champignon nucléaire l’an dernier au moment de la crise des missiles devraient en être contents. Tout cela, les menaces réciproques, l’apocalypse atomique frôlée à deux doigts, c’était du cinéma.

Kim Jong Un et Trump : ne pas confondre Peter Falk et Colombo

Les deux fous aussi, donc, c’était du cinéma. Kim Jong Un, le pire des dictateurs du monde, c’était un simple personnage. Sans doute la Corée du Nord n’est-elle pas un modèle de développement économique et de droits de l’homme, mais on peut en dire autant de sa grande voisine la Chine. Et Trump, le versatile irascible imprévisible, c’était du cinéma aussi. C’est un acteur très réfléchi, il choisit soigneusement rôles et scénarios. Il n’a jamais serré la main de Bachar ou d’un Ayatollah. Ce sera pour plus tard, si les producteurs veulent bien. 

Les spectateurs que nous sommes devraient être satisfaits. Dans notre monde d’images, n’existe que ce qui paraît exister. Trump et Kim Jong Un viennent de mettre fin à un film de guerre pour commencer un film de magouille ordinaire. Tous les amateurs de paix devraient applaudir si quelque chose ne les retenait : ils n’aiment pas les acteurs. C’est ça l’ambiguïté du cinéma, on assimile les acteurs à leur rôle. Essayez d’imaginer Peter Falk autrement qu’en Colombo. Trump et Kim Jong Un, c’est pareil.

https://reinformation.tv/trump-kim-jong-un-nucleaire-coree-macron-g7-cinema-mille-85261-2/

OK+++++++++++++++++++++++++

EN BANDE SON : 

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