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Combat acharné des élites parisiennes pour défendre le voile islamique

Combat acharné des élites parisiennes pour défendre le voile islamique

Le voile islamique est le chouchou des élites parisiennes, et c’est bizarre. L’actualité permet, par les cruels rapprochements qu’elle opère parfois, de mesurer combien l’affirmation identitaire de l’Islam en France bénéficie, in fine, de la bienveillance opiniâtre de la classe dominante en France. Ces derniers jours viennent d’en apporter la démonstration éclatante.

Cette semaine, Marianne publiait une tribune courte et incisive signée par 100 musulmanes de France qui dénoncent le port du voile. On y lit par exemple:

Nous, signataires de ce texte, affirmons haut et fort que le port du voile est le signe ostentatoire d’une compréhension rétrograde, obscurantiste et sexiste du Coran. Voiler les femmes, c’est stigmatiser leur présence dans l’espace public. Faire d’elles des citoyennes assignées à la scandaleuse identité de « subordonnées au désir supposé des hommes ». Or, notre beau pays lutte pour aller vers toujours plus d’égalité entre les sexes. Le sexisme et la diabolisation du corps des femmes sont contraires à nos idéaux.

Ces propos ne peuvent être plus clairs sur la soumission de la femme que le voile incarne, indépendamment du Coran dont il ne relève pas. Une musulmane n’a pas besoin de porter le voile pour vivre sa foi, sauf à vouloir lier la pratique d’une religion à l’asservissement de la femme.

On pouvait imaginer qu’en pleine querelle sur le port du voile dans les sorties scolaires, les élites parisiennes, toujours férues d’égalité homme-femme, profiteraient de cette parole libérée pour promouvoir une pratique éclairée du culte musulman.

Bien au contraire, dans un lâchage hallucinant, les élites qui  gouvernent ce pays ont décidé de sanctuariser le port du voile dans l’espace public, et on en reste confondu.

Emmanuel Macron sanctuarise le port du voile

C’est le Président de la République lui-même qui a donné le ton, depuis la Réunion où sa visite s’est moyennement passée, sur le sujet du voile. Jeudi dernier, lors d’une interview à la chaîne Réunion 1ère, il a déclaré:

“Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire, c’est ça la laïcité”, avait-il déclaré. “Le port du voile dans les services publics, à l’école, quand on éduque les enfants, c’est mon affaire. C’est ça la laïcité”.

La laïcité interdirait donc de réglementer le port du voile dans l’espace public. Ce faisant, le président crée un droit général et absolu au port du voile en dehors des services publics, qui est contesté par les tribunaux (une entreprise a la faculté d’en proscrire le port, rappelons-le, dans son règlement intérieur). Mais supposons… au moins ouvre-t-il la voie à une loi sur le port du voile dans les services publics.

Gérard Larcher veut défendre le port du voile

Dans une interview donnée ce dimanche au Journal Du Dimanche, Gérard Larcher, président du Sénat, va plus loin. Il soutient que le port du voile est une liberté, ce qui ne manquera pas de faire rire ceux qui quittent parfois les beaux quartiers parisiens pour se coller à la réalité. On citera pour lui répondre les propos de l’une des rédactrices de la tribune publiée par Marianne:

« La liberté de choix est complètement fausse, elle n’existe pas en vérité », explique-t-elle. « Ils me font rire doucement, ces journalistes et hommes bien-pensants qui vivent dans les beaux quartiers et prônent la liberté. Quand vous êtes une femme, que vous vivez dans les quartiers et que huit femmes sur dix portent [le voile], je peux vous dire que la liberté de choix est toute relative. Si vous ne le portez pas, vous êtes mise au ban. Cela s’est institué partout, dans les écoles, les associations, la rue. »

C’est donc cette « liberté », pure spéculation des élites parisiennes qui s’échoue sur la réalité du totalitarisme religieux pratiqué dans les quartiers, que le président du Sénat veut défendre.

Bien sûr, ces déclarations ne sont innocentes. La présidence du Sénat doit être décidée en 2020, et Larcher cherche par ses propos à rameuter les voix des gens hostiles à Bruno Retailleau qui devrait le challenger sur ce poste. Mais on peut s’interroger sur le bien-fondé du maintien en politique d’un Gérard Larcher capable d’utiliser une question aussi importante pour les libertés que celle-là dans le seul but de préserver sa gamelle.

Les élites et le voile : une position de principe

Alors que, de façon répétée, une écrasante majorité de Français est opposée au port du voile, les élites parisiennes, qui vivent cloitrées dans des quartiers sans musulmans, jouent leur propre partition et se coupent des réalités du pays en défendant becs et ongles une pratique que les musulmanes éclairées dénoncent ouvertement. Cette obstination à présenter un signe de soumission des femmes comme l’exercice d’une liberté est l’un des facteurs qui nourrit aujourd’hui le rejet des élites.

On lira avec amusement la liste des contributeurs à la tribune des « 90 personnalités » publiée par Le Monde il y a quelques jours assimilant le combat contre le voile à l’islamophobie, dans un raccourci de pensée particulièrement drolatique. On y trouve des Dominique Farrugia, des Guillaume Meurice, et des kyrielles de chercheurs ou d’enseignants très éloignés de la vie des quartiers les plus difficiles où le port du voile est une obligation à peine dissimulée.

On regrettera qu’une fois de plus les Français ordinaires se montrent plus sages que leurs élites. Les femmes musulmanes qui souhaitent avoir le droit de ne pas se voiler sans se heurter au harcèlement quotidien des rues ont besoin d’être aidées. Les élites refusent de leur tendre la main pour les aider.

Une fois de plus, nous savons que ce ne sont pas les élites qui sauvent ce pays, ni même qui le font.

http://www.lecourrierdesstrateges.fr/2019/10/28/combat-acharne-des-elites-parisiennes-pour-defendre-le-voile-islamique/

EN BANDE SON :

2 réponses »

  1. Ce qui m’échauffe les oreilles c’est que tout tout le monde s’abrite derrière la Loi de 1905 tandis que toutes les occasions sont bonnes pour la violer !
    Il serait utile de s’intéresser à quelques uns de ses articles.

    Art. 19 de ladite Loi :
    “Les associations cultuelles…
    Elles ne pourront, sous quelque forme que ce soit, recevoir des subventions de l’Etat, des départements et des communes. Ne sont pas considérées comme subventions les sommes allouées pour réparations aux édifices affectés au culte public, qu’ils soient ou non classés monuments historiques.”
    >> C’est précis, ça, non ? …et pourtant… dans une certaine ville on distribue même des “budgets de fonctionnement” à une mosquée.

    Art. 25 : Un autre article qui a fait l’objet de tant d’interprétations et, surtout, de déviances
    “Les réunions pour la célébration d’un culte tenues dans les locaux appartenant à une association cultuelle ou mis à sa disposition sont publiques.”
    >> Si ce qui se passe “dans les locaux” est “public”, cela ne signifie pas pour autant “l’espace public” dont il est question dans nos lois récentes !

    Art. 28 : Il est tout aussi surprenant que nos nouveaux législateurs s’assoient sur cet article plus souvent qu’à leur tour (loi de 2004, loi de 2010 et on va continuer ?… !
    “Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, …”
    >> si j’en fais une bonne lecture, nonobstant le “signe ou emblème religieux”, il apparaît que le “quelque emplacement public que ce soit” est bien ce que l’on appelle aujourd’hui …”l’espace public”… non ?
    Il est bien évident que que certains en profitent pour s’engouffrer dans cette brèche :

    En d’autres termes, si les discours actuels prétendent se fonder sur la Loi de 1905, ils n’en violent pas moins ses dispositions en vue de favoriser le “prosélytisme commun”.

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