Piège et voyage en eaux troubles

🕳️ Un homme dans l’ombre du chaos

Steve Bannon n’a jamais été un simple idéologue.
Ancien banquier chez Goldman Sachs, producteur hollywoodien, stratège de guerre culturelle, il est devenu l’architecte invisible de l’insurrection populiste mondiale.

Mais avant d’évangéliser les foules pour Trump, Bannon a rôdé dans les cercles troubles de la finance et de la manipulation globale.

💼 Epstein : une connexion indirecte mais révélatrice

Bannon ne figurait pas dans le carnet d’adresses de Jeffrey Epstein.
Mais il était au cœur du même monde :

• Hedge funds,
• data brokers,
• réseaux transatlantiques de renseignement privé,
• et surtout, la fusion entre capital obscur et stratégie politique.

En 2020, il aurait conseillé Ghislaine Maxwell sur sa communication pré-procès.

Démenti immédiat. Mais le soupçon reste.
Bannon se présente toujours comme le « stratège en guerre ». Et les batailles sales ont besoin d’architectes discrets.

🧬 Trump, Cambridge Analytica et l’algorithme du ressentiment

Bannon est l’ingénieur du chaos calculé.
Il ne cherche pas à convaincre : il cherche à fracturer.

Avec Cambridge Analytica, il a manipulé :

• les données privées,
• les pulsions populistes,
• les failles du système démocratique.

En recyclant les logiques de marché et de surveillance qu’Epstein exploitait dans l’élite,
Bannon les a retournées contre l’establishment… en apparence.

🎭 Piège ou projet ?

La stratégie Bannon repose sur une dialectique trouble :

• Simuler la rébellion,
• tout en servant des réseaux financiers ultraconservateurs,
• injecter la rage dans un théâtre orchestré depuis l’ultracentre du pouvoir.

Bannon n’est pas anti-système.
Il est le metteur en scène d’un système déguisé en contre-culture.

🧠 Conclusion : eaux troubles, but clair

Epstein faisait taire.
Bannon fait parler — trop fort, trop vite, trop confusément.

Mais les deux exploitent le même levier souterrain :

• l’opacité,
• les failles du récit médiatique,
• la manipulation du regard public.

Si Epstein a incarné l’arrogance sexuelle du pouvoir,
Bannon en incarne l’arrogance intellectuelle, paranoïaque et populiste.

La curiosité monte autour des 15 heures d’interviews de Bannon avec Epstein

par Tyler DurdenSamedi 19 juillet 2025 – 20h35 ZEROHEDGE

Alors que l’administration Trump est sous le feu des critiques des conservateurs en colère qui exigent la publication des informations du gouvernement fédéral sur Jeffrey Epstein, une attention croissante se porte sur un trésor qui est entre des mains privées : les plus de 15 heures d’entretiens vidéo de Steve Bannon avec Epstein .

Les entretiens ont eu lieu entre 2018 et 2019. C’était avant l’arrestation d’Epstein le 6 juillet 2019 pour trafic sexuel qui a finalement conduit à sa mort dans une prison de New York, mais après que le Miami Herald a mis un nouvel éclairage sur la manipulation du système de justice pénale par Epstein après qu’il ait été enquêté pour la première fois pour des crimes sexuels avec des filles mineures en 2005, le Herald ayant retrouvé des dizaines de ses victimes. 

En 2021, une bande-annonce a été diffusée pour promouvoir un documentaire coproduit par Bannon, intitulé  « Les Monstres : La vie d’Epstein parmi l’élite mondiale ».  Elle comprend des extraits des interviews. Cependant, près de quatre ans plus tard, le documentaire n’est toujours pas sorti. Bannon affirme que nous pouvons nous attendre à le voir au début de l’année prochaine. 

Steve Bannon a enregistré 16 heures d’interviews avec Jeffrey Epstein pour un film, « The Monsters », qui n’a jamais été tourné.
Cette bande-annonce de 2021 est tout ce que le public a vu du projet de Bannon
. Il est temps de publier l’intégralité des enregistrements d’Epstein ? pic.twitter.com/weXPgjpXcN— Max Blumenthal (@MaxBlumenthal) 

10 juillet 2025

Selon le frère d’Epstein, Mark Epstein, ces interviews s’inscrivaient dans le cadre des efforts de Bannon pour sauver l’image publique ternie de Jeffrey Epstein. « [Bannon] m’a dit qu’il possédait 15 ou 16 heures de vidéo de Jeff. Il essayait d’aider Jeff à redorer son blason », a déclaré Mark Epstein à NBC News . « Ils ont passé beaucoup de temps ensemble. » 

Selon Michael Tracey, qui s’est plongé dans l’éruption de la controverse Epstein de cet été dans sa newsletter Substack , Bannon et Epstein se seraient rencontrés pour la première fois en décembre 2017 , à une époque où Bannon était un ancien de la première administration Trump et – plus important encore – un architecte principal renommé du triomphe étonnant de Trump en 2016, défiant l’establishment.

Citant le livre de Michael Wolff, Fire and Fury , Tracey raconte que Bannon a participé à une réunion stratégique avec Epstein et d’autres personnes fin 2018 ou début 2019. Parmi ces personnes se trouvait l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak. « [Epstein] ne peut probablement plus être détesté », aurait déclaré Bannon lors de la réunion de planification. « Nous avons stagné. Il ne peut pas être plus mort. Même si les chances de le réanimer sont minces, quelle est l’alternative ? »

On ignore encore si Bannon aidait Epstein par faveur ou en tant que consultant rémunéré, récemment reconnu pour sa capacité à influencer l’opinion publique sur un personnage controversé. À l’époque, Epstein versait 3 millions de dollars par mois à une agence de relations publiques britannique. Autre indice potentiel sur la nature de leur relation : le majordome parisien d’Epstein a déclaré à Radio France que Bannon figurait parmi les invités américains qu’Epstein recevait en France , Epstein étant régulièrement accompagné de « jeunes femmes ».  

« Epstein est la clé qui ouvre la serrure » de QUI CONTRÔLE VRAIMENT les États-Unis — Bannon
ajoute que les démissions au ministère de la Justice ne devraient pas être l’objectif, cela ne fait qu’apporter des troubles
« Nous devons aller au fond des choses dans l’affaire Epstein » pic.twitter.com/0bBo7vEgfB– RT (@RT_com) 

12 juillet 2025

Bannon n’a certainement pas parlé comme un homme pris au piège des services secrets israéliens,  à commencer par ses propres accusations publiques selon lesquelles Epstein était lié aux services secrets israéliens : 

L’affaire Epstein touche directement les services de renseignement de ce pays et d’Israël. Soyons francs. C’est pourquoi tous les partisans d’Israël d’abord – les Levin de Tel Aviv et tous les autres – disent : « Rien à voir ici ». 

Il a également été une source de tension pour Israël concernant le principal point à l’ordre du jour de l’État sioniste. Après qu’Israël a lancé sa guerre contre l’Iran le mois dernier et a tout mis en œuvre pour forcer les États-Unis à s’engager massivement et durablement dans un conflit, Bannon a été l’une des voix les plus virulentes de la droite appelant Trump à se tenir à l’écart, déclarant par exemple à Newsweek : 

Ce qu'[Israël] a fait, c’est nous entraîner dans une guerre qu’il savait interminable. Il nous a entraînés dans une guerre contre laquelle il savait qu’il ne pouvait pas se défendre. Voilà mon problème. Nous devons repartir à zéro. Nous n’avons pas d’alliance avec eux, tout comme l’Ukraine. Nous devons cesser de dire qu’ils sont des alliés, mais qu’ils ne le sont pas .     

Dans le contexte de la polémique suscitée ce mois-ci par les dossiers Epstein, qui suscitent de nombreux soupçons selon lesquels Epstein aurait été un agent du Mossad israélien, Bannon a appelé Trump à nommer un procureur spécial chargé de gérer la divulgation des informations. « Epstein est une clé qui ouvre la porte à tant de choses, non seulement aux individus, mais aussi aux institutions, aux services de renseignement, aux gouvernements étrangers et à ceux qui travaillaient avec lui au sein de notre service de renseignement et de notre gouvernement », a déclaré Bannon lors d’une conférence de Turning Points USA. 

Pendant ce temps, de plus en plus de personnes souhaiteraient que Bannon partage son précieux atout : plus de 15 heures d’interviews avec un homme qui a passé une grande partie de sa vie adulte à fuir les sollicitations des médias. « Laissez-moi voir les cassettes vidéo. C’est mon frère », a demandé Mark Epstein, via  NBC News .

« Nous allons sortir le film, la série en cinq parties, l’année prochaine , début 2018 », a déclaré Bannon la semaine dernière, interrogé sur l’état d’avancement du documentaire. « Il va falloir citer des noms, et il va falloir comprendre comment les élites mondiales, mais aussi les services de renseignement, sont inextricablement liés à l’affaire Epstein. C’est la clé. »

Étant donné que les interviews ont apparemment été réalisées dans le cadre d’une campagne de relations publiques en faveur d’Epstein, il nous semble hautement improbable que les bandes vidéo de Bannon aient capturé quelque chose d’explosif – mais elles constitueraient néanmoins un visionnage très intéressant. 

🗣️ Citations de Bannon, critiques et témoins

« La politique, c’est la guerre menée par d’autres moyens. Je suis ici pour la guerre. »
— Steve Bannon

« Je veux faire imploser l’État administratif. Je veux tout faire brûler. »
— Steve Bannon, dans le livre “Devil’s Bargain”

« Steve Bannon, c’est Lénine réincarné dans un polo de golf MAGA. »
— Un ancien conseiller de la Maison-Blanche, anonymement

« Il ne veut pas le pouvoir pour construire. Il le veut pour détruire. »
— Michael Wolff, auteur de “Fire and Fury”

« Le génie de Bannon n’est pas de convaincre, mais de noyer. Il produit du bruit jusqu’à ce que la vérité ne soit plus audible. »
— Formule critique inspirée de Naomi Klein

« L’histoire ne se répète pas, elle s’optimise par algorithme. Bannon l’a compris avant tout le monde. »
— Cyberphilosophe anonyme, milieu OSINT