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Les Clefs pour comprendre du Vendredi 5 Octobre 2012 : Les Etapes de l’inflation par Bruno Bertez

Les Clefs pour comprendre du Vendredi 5 Octobre 2012 :  Les Etapes de l’inflation par Bruno Bertez

Les prix des matières premières, singulièrement agricoles s’envolent. Les prix des denrées alimentaires rejoignent les plus hauts de la phase inflationnistes 2007/2008. C’est une conséquence des politiques suivies cyniquement par les banques centrales et les gouvernements. Ils poussent à la hausse des prix, tout en faisant semblant de lutter contre elle,  car ils savent que l’échelle de perroquet des prix et des salaires, la vraie inflation classique ne peut s’enclencher.

       Le débat Déflation/inflation continue. Il dure depuis plus de 10 ans, il a pris naissance dès que la Reserve Fédérale Américaine a commencé ses politiques non conventionnelles. Non conventionnelles, entendez par là, ses politiques de taux bas et de printing.

    Les partisans du camp déflationnistes vous disent : Regardez il n‘y a pas d’inflation, les indices ne dépassent pas les normes acceptables des 2%. D’accord on les dépasse de temps en temps, mais c’est exceptionnel.

    Ces déflationnistes oublient que l’exceptionnel est récurrent et qu’il n’y a jamais de retour en arrière durable. La hausse des prix est acquise et il y a  un effet de cliquet. En tous cas, pas au niveau des consommateurs, car quand les couts d’approvisionnements baissent les intermédiaires empochent le supplément de marge, comme sur le pétrole par exemple.

    Les partisans du camp inflationnistes vous disent: les injections monétaires sont inflationnistes par construction puisque les banques Centrales luttent contre la déflation c’est à dire qu’elles veulent son symétrique, l’inflation. Simplement cela ne se voit pas car tous les prix ne montent pas en même temps. Par ailleurs la construction des indices et leurs tripatouillages sont tels que le public ne voit pas la réalité, même si il sent qu’il s’appauvrit.

    A cet argument du camp inflationniste nous ajoutons que l’un des éléments essentiels de l’enclenchement de l’inflation, la vraie, celle qui est la course entre les prix et les salaires, l’un des éléments est le slack global. Le slack c’est la marge de capacité inutilisée dans le monde, c’est la réserve de capacités de production. Aussi bien en machines qu’en hommes et travail humain. Le slack empêche toute une catégorie de prix de monter et en particulier, le prix du travail.

    Le camp inflationniste oublie par ailleurs ce que nous avons signalé il y a trois ans , à savoir que ce ne sont pas les printing monétaires qui produisent la hausse des prix mais l’usage, la circulation de la monnaie. C’est quand la monnaie est utilisée, part à la recherche de sa contrevaleur que les prix montent. En termes techniques c’est quand les préférences marginales relatives de la monnaie et des biens et services se modifient, que les prix bougent.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

    Au plan mécanique un rouage de la hausse des prix, de l’inflation de prix des biens et services, vient de se mettre en branle, ce qui nous fait penser que le temps de l’inflation se rapproche. Ce rouage c’est celui du prix des biens et services fournis par les Etats. Les impôts et taxes sont le symétrique du cout, du prix des biens et services fournis par les Etats. Quand ils montent les impôts, cela veut dire qu’ils augmentent leurs prix, ceux des biens et services qu’ils nous offrent.

    C’est à notre avis le début de l’échelle de perroquet, c’est à dire le début de la mise en branle des engrenages qui suivent. Les secteurs disposant de pricing power vont répercuter la hausse des  impôts, les acheteurs de ces secteurs vont souffrir et à la première occasion, ils vont, comme on dit tenter de se refaire. Ainsi sont créés les conditions de l’enclenchement des rouages suivants.

    En 2008 nous avons écrit que, plus que la monnaie, ce sont les déficits des états qui produisent l’inflation des prix. Nous avons soutenu que ces déficits ne se manifestaient qu’avec un délai de 5 à 7 ans dans les prix. On s’en rapproche.

    Nous maintenons ce pronostic. Nous sommes au début de l’engrenage.

    Une nouvelle roue de l’engrenage s’enclenchera lorsque les USA commenceront à monter les impôts et taxes pour réduire les déficits alors que la monnaie restera surabondante.

    Une autre roue patine en ce moment, mais peut se mettre en marche, avec la hausse des prix des produits importés de Chine. On commence à le ressentir chez les spécialistes des soldes. Ils ne peuvent plus tenir leurs prix.

    Il est évident que rien ne va dans la bonne direction. C’est normal puisque les politiques qui sont menées par les banques centrales et les gouvernements sont idiotes, contradictoires. On lutte contre la dernière crise, celle de 1929, sans comprendre la spécificité de celle ci.

    Les QE, achats d’assets, l’incitation à la spéculation, à la hausse des assets sont des imbécilités dont l’histoire rendra un terrible verdict.

    Nous vous précisons que dans nos écrits quand nous parlons de l’inflation nous ne parlons pas de ce phénomène analysé rapidement ci dessus.

    Nous parlons, soit de l’inflation au sens d’inflation des moyens de paiement, inflation de la monnaie et du crédit, soit de l’hyperinflation qui est la perte de confiance dans la monnaie.

    L’hyperinflation n’est pas de l’inflation accélérée comme on veut vous le faire croire, c’est un phénomène différent.

    L’hyperinflation c’est quand le public prend conscience du fait que la monnaie est viciée, condamnée et qu’il perd confiance. C’est un phénomène de psychologie des foules, pas un phénomène économique.

BRUNO BERTEZ Le Vendredi 5  Octobre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN LIEN : Humeurs de Loups du Mardi 2 Octobre 2012 : Le carrousel de la dette à l’aube de l’inflation

EN BANDE SON :

7 réponses »

  1. “ce sont les déficits des états qui produisent l’inflation des prix.” Votre démonstration est indiscutable et aucun “économiste” n’évoque jamais ce mécanisme!
    peut-on en déduire qu’il faut acheter les devises des pays ayant des budgets équilibrés et pas de hausse d’impots: suisse, singapour, norvege…?

    • @CharlesM

      C’est exactement ce que je pense.
      Quand l’actualité sera moins chargée, j’étayerais de façon plus détaillée, à la fois au plan théorique et historique.

      • Votre article m’a permis de boucler le lien avec le « mystère » des bilans des banques euro qui enflent alors que le crédit à l’économie se rétrécit. Ce qui est en pleine expansion c’est le crédit des banques aux états, grâce aux prêts de la BCE. Les déflationnistes oublient, semble t’il cette partie du crédit où le fameux mécanisme de transmission de la politique monétaire marche à plein tube,

  2. Merci, c’est remarquable.

    Vous parlez de pricing power. A ce sujet, n’y a-t-il pas un phénomène radicalement nouveau: l’absence totale de pricing power de la plupart des salariés en raison de la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux (et des technologies de l’information)?

    Dès lors, en tant que consommateurs, ces salariés vont souffrir affreusement de l’inflation, mais en tant que producteurs ils ne vont pas l’alimenter. Et la contraction de pouvoir d’achat qui en résulte devrait freiner l’inflation, sauf pour les produits de luxe et les produits vitaux… Il y a donc un triple “effet sablier ” : effet sablier de la population (écrasement des classes moyennes) , effet sablier des produits ( le milieu de gamme disparait) , effet sablier des prix ( le luxe et les produits vitaux – ex le sucre – sont peu élastiques aux prix, les produits entre les deux serrent toujours plus leurs prix…) .

    Tout cela est bien inquiétant…

  3. Octobre 2012: La France au régime

    Les indicateurs avancés de l’économie française pointent dans le sens d’une forte détérioration. Non seulement ils se dégradent, mais la vitesse de dégradation accélère.
    Le Markit des services chute à 45 en Septembre contre 49,2 en Août;
    Le Markit Composite Output chute à 43,2 en Septembre contre 48 en Août.
    C’est une dégringolade.

    Ces deux indicateurs enregistrent des plus bas respectivement de 11 et 42 mois.
    Les enquêtes montrent:
    – Baisse des commandes
    – Hausse des intentions de licenciement
    – Hausse des prix des inputs de production
    – Chute des marges bénéficiaires

    Nous avons rappelé lors de la campagne électorale, puis en début de mandat, que les Responsables oubliaient -mais l’avaient-ils un jour su?- que l’une des conditions fondamentales de l’activité économique était la confiance. Toutes les mesures, même les plus efficaces, butent sur le phénomène confiance, à fortiori les plus idiotes.

    On ne peut vouloir la croissance et non seulement ponctionner le pouvoir d’achat des ménages, réduire la croissance des dépenses publiques, pénaliser la compétitivité et, en même temps, entretenir une épée de Damoclès fiscale et réglementaire sur la tête des gens.
    Keynes, qui est pourtant soi-disant leur maître -mais ils ne l’ont jamais étudié-, rappelait sans cesse qu’ aussi bien en matière de consommation et surtout d’investissement, la confiance était essentielle.
    Les travaux des économistes américains ont parfaitement étudié le phénomène, en particulier celui qu’ils épinglent du nom de « Regime Uncertainty ».
    Ce n’est pas l’incertitude du régime, chère aux lectrices de Elle, c’est l’incertitude non pas sur ce que l’on va manger, mais sur la manière dont on va être mangé par les Pouvoirs.
    Les Pouvoirs, en modifiant sans cesse les règles du jeu économique, financier, fiscal, règlementaire, législatif, introduisent une incertitude majeure qui fait que, peu à peu, tout se paralyse, tout le monde se décourage de proche en proche. L’activité ralentit venant valider les pronostics pessimistes et la boucle s’auto-alimente.

    La récession devient une prophétie qui se réalise d’être crue, alimentée à l’origine par les menaces des Pouvoirs sur les agents économiques. Menaces aggravées par les impréparations des décisions et les cafouillages qui en découlent. Relisez notre interview, très gentille, sur les faiblesses de la démarche budgétaire, interview donnée à Atlantico et reprise ci-dessous.

    Nous avons écrit que Hollande serait obligé de tourner casaque publiquement, nous avons dit qu’il avait fait la moitié du chemin, il lui reste l’autre moitié à parcourir. Le fera t-il de façon crédible, c’est la nouvelle question.
    Mais il faudrait qu’il mettre un peu d’ordre dans sa maison car le charivari et la cacophonie s’installent.

    Nous ne donnerons pas de nom car nous sommes charitables n’est-ce pas, mais les erreurs de casting doivent être corrigées dans une perspective de recentrage. Et pas seulement au niveau de Montebourg.
    Un remaniement s’impose déjà, en bonne et honnête gestion.

    Bayrou doit piaffer d’impatience. Hélas il n’est pas sûr que ses hennissements soient entendus et il n’est pas sûr que cela change grand chose. Il faudrait quelqu’un de compétent et compatible à un poste clef, porteur d’une expérience et d’une vision et, en même temps, disposant d’une estampille de gauche.
    Nous pensons à quelqu’un comme Peyrelevade, ancien de chez Pierre Mauroy.
    D’accord, nous sommes en avance, mais à quoi sert d’écrire si c’est pour tartiner sur ce que tout le monde sait déjà!

    La situation est mauvaise et elle s’annonce catastrophique. La panique qui conduit à vouloir retarder le calendrier des élections à 2015 au lieu de 2014 est dérisoire et dangereuse. Les élections constituent une soupape dont un gouvernement serait criminel de se priver. Les élections, c’est mieux que de devoir tirer sur la foule…..

  4. Octobre: Etats Unis , emploi douteux.

    Les chiffres de l’emploi américain pour le mois de Septembre ont été publiés vendredi, ils sont médiocres .

    Cependant le chiffre phare, celui que les médias grand public mettent en avant, le taux de chomage est bon ,le chomage serait en forte baisse.

    Un tollé s’est élévé pour dénoncer “une conspiration” , c’est à dire un tripatouillage.

    Nous vous rappelons notre position , tous les chiffres américains sont comme nous disons à la ENRON.

    Non pas dans le tripatouillage mais dans leur méthode de compilation et de publication. C’est structurellement que les chiffres sont conçus pour ne pas etre le reflet de la réalité .
    Le vice est comme on dit la bas”embedded”, enraciné.

    Que feriez vous si vous étiez surendetté, si votre monnaie était suspendue au fil de la confiance, si vous étiez en guerre contre la crise, en compétition stratégique avec la Chine, la Russie, l’Europe? En gueere tout est permis et nous vous assurons quau plus haut niveau les responsables américains e considèrent comme en Etat de guerre. Ils ont lu Ben Laden , ils lisent les travaux chinois, russes ils savent que de strategic competitors , on est passé a une nouvelle guerre froide.

    Les supporters d’Obama qui travaillent au BLS ont à notre avis été maladroits, ils n’ont meme peut etre pas trafiqué les chifres. C’est une erreur d’avoir déclenché pareil débat en cette période.

    Les chiffres , en amerioration apparente aussi nette sont sujet a suspicion des lors

    -qu’ils ne correspondent pas aux perceptions des citoyens
    -qu’ils sont contredits par d’autres chiffres du BLS
    -qu’ils sont contredits par Bernanke qui vient d’utiliser l’alibi de l’emploi pour son dernier QE;

    Voyons les statistiques:

    le chiffre U3 , chiffre grand public donne un recul du chomage de 3 points a 7,8% contre 8,1

    Cette amélioration vient d’un gonflement subit, anormal, historiquement tres rare du nombre de personnes employées à temps partiel, chiffre en hausse tenez vous bien de 585 000!

    Le vrai chiffre de sous emploi qui mesure la réalité du chomage, le chiffre U6 est inchangé a0 14,7%.

    on a crée 114 000 emplois non agricoles en septembre

    l’emploi total est à 133, 5 millions soit exactement au niveau de 2001

    sur un an on a crée 2,867 millions d’emplois

    sur un an 2, 640 millions de personnes sont sorties des stats du chomage comme ne faisant plus partie de la force de travail, le taux de participation à la force de travail est quasi au plus bas historique a 63,6%

    Le chiffre de personnes travaillant à temps partiel pour raison économique , involontairement est de 8,613 millions.

    Il est clair que ce chiffre de l’emploi US pour septembre n’a pas de veritable signification; Nous sommes dans la communication, voire la propagande montée en Chantilly par les médias et les illuminés comme Jack Welch.

    La réalité est que la situation de l’emploi US est dramatique, que les chiffres ne traduisent pas la réalité , pas plus ceux de septembre que ceux de aout ou avril.

    Le vrai taux de chomage est superieur à 10%, le vrai taux de sous emploi est au minimum de 14,7%; La sortie de historiquement record des travailleurs des listes de la labor force explique les apparences.

    La réalité amercaine c’est beaucoup de gens n’ont que des petits jobs peu payés.

    Qu’ils se desocialisent, se marginalisent.

    Que Wal Mart ne travaille que quand les gens ont touché leurs allocations en fin de mois

    Que 46,681 millions de personnes sont à la soupe populaire c’est à dire aux food stamps, chiffre en hausse de 21 millions depuis 2007. Chiffre auquel il faut ajouter un nombre considerable de gens classés comme handicapé permanents et touchant des subsides à ce titre.

    Hélas la démocratie est ainsi faite que lorsqu’on montre le ciel, les citoyens regardent le doigt, c’est ainsi. On debat de la validité du chiffre mensuel , mais on perd de vue la terrible et sinistre réalité, celle que nous tentons de vous faire apprecier par les rappels ci dessus.

  5. “l’exceptionnel est récurrent”, ça devrait être écrit en gros sous les écrans de trading. Comme pour les clopes, en somme

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