Quand le Lupus rencontre le Wolf au détour du(‘un) quotidien…
Voici un bel article que j’aurais pu écrire si j’avais été moins mauvais….Mais que Laurent me pardonne il est la preuve vivante qu’au paradis des esprits étriqués (en l’occurrence le mien), ou logent tous ceux qui refusent obstinément de regarder ce qu’on leur donne à voir, la communion d’esprit ne touche pas uniquement les grands de ce monde…On touche là en quelque sorte à une ébauche de solidarité dans l’humour spirituel ….Comprendra qui le voudra bien J
EN SUIVANT ET POUR TENTER DE COMPRENDRE :
La crise, effet d’aubaine
«La crise, une aubaine pour la mafia en Italie». Lundi matin, ce titre introduisait un article sur le site internet du quotidien Libération. La mafia, nous expliquait le journal en ligne, dispose d’un bénéfice annuel de 70 milliards d’euros dont 59 proviennent du trafic de drogue. Dans une économie obligée de solder ses actifs pour combler son passif, l’une des plus grandes entreprises du monde pourrait rapidement réaliser des affaires en or et recycler son argent dans l’économie légale. Cette information avait disparu de la page d’accueil en début d’après-midi. Elle est naturellement moins tragique que le bilan du tremblement de terre. Et fait partie des sujets qui sont dévalorisés par un fort coefficient de futilité dû aux films comme Le Parrain. Il s’agit pourtant d’une nouvelle suggestive. Si la crise est une aubaine pour la mafia, il se pourrait qu’elle le soit pour d’autres.
Cette possibilité s’insinue en douceur dans le flux terrifiant des déclarations, mesures, plans, propositions, qui se chiffrent en milliers de milliards, dont on ne sait pas ce qu’ils représentent, s’ils ont été engagés, s’ils le seront, comment ils le seront et qui en bénéficiera. Je prie les experts en économie, qui ont prouvé leur compétence au cours des dernières années, de m’excuser de l’ingérence d’un simple amateur d’hypothèses. J’aperçois depuis quelques jours des indices qui permettent de croire que la plus grande crise depuis 1929 est en train de perdre de sa fureur comme on le dit d’un ouragan abordant les côtes de Floride après avoir dévasté les Antilles. Si les statistiques du chômage inquiètent, quoiqu’elles ne vaillent pas celles d’il y a 70 ans, je n’ai pas aperçu récemment de tentatives de suicide parmi les fauteurs de troubles financiers. Les autorités morales s’interrogent même sur la meilleure manière d’empêcher ceux qui nous ont conduits à l’abîme de s’octroyer des faveurs. Et certains responsables commencent à échafauder des scénarios de sortie de crise qui auraient paru irresponsables il y a quelques semaines. Dominique Strauss-Kahn, par exemple, parle d’une reprise possible au début de l’année 2010. Autant dire demain.
La peur qui s’est abattue sur la planète aura autant de conséquences que la réalité. C’est d’ailleurs aussi une réalité soigneusement entretenue. Grâce à elle, les organisations professionnelles patronales et syndicales collaborent avec les pouvoirs publics en vue de maintenir la paix sociale. En France, par exemple, où les journées nationales de grève contre la crise étonnent, paraît-il, le monde entier et prouvent l’archaïsme d’un pays dépassé, le moins subtil des observateurs remarquera que le calendrier des manifestations est conçu de telle manière qu’il devrait culminer à la veille des vacances d’été, date d’interruption des luttes depuis la création des congés payés. Crise il y a, bien sûr. Mais, pendant que les vraies victimes courent au bureau d’assurance chômage, peignent des slogans sur des banderoles ou projettent un avenir sinistre sur l’écran de leurs insomnies, la crise est une aubaine non seulement pour la mafia mais aussi pour tous ceux qui rêvent de restructurer la société en passant pour des bienfaiteurs de l’humanité.
le temps 7/4/09 laurent wolf
Et toujours d’actualité :
http://leblogalupus.com/2009/03/16/de-lart-de-la-propagande/
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