La semaine dernière a lancé un défi aux prévisionnistes et aux cassandres de tout poil, sans parler bien sur de tout ceux Goldfingers en tète qui se croyant indollarisés, et qui, se voyant déjà en haut de l’affiche ont goutés aux joies insondables de la porte de saloon….Enfin bref et l’origine de tout cela le Rapport sur l’Emploi de novembre a été spectaculaire avec seulement 11 000 emplois détruits, contre une prévision médiane de 125 000 destructions d’emplois après 111 000 en octobre (revu à la baisse après une première estimation de 190 000). Surtout, le repli du chômage, passé de 10,2 % à 10 %, marque la première baisse à ce stade de la reprise….
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Mais avant de saluer le retournement du cycle, il convient de se rappeler qu’il y a encore 26,9 millions d’américains non ou sous-employés.
Comme le dit le proverbe, une hirondelle ne fait pas le printemps, mais on peut désormais considérer ce repli du chômage comme un signal de début d‘embellie sur le marché du travail aux Etats-Unis. Début mai, avait été évoquée l’idée que les statistiques de l’emploi pouvaient être considérées comme des indicateurs concomitants plutôt que vraiment retardés dans ce cycle, compte tenu de l’importance du choc subi par les entrepriseset de leur réaction vigoureuse en termes de réductions des couts et d’adaptation conjonturelle . Après analyse, il ressort que le rythme des licenciements a été aussi soutenu que lors de chaque cycle d’après guerre, ce qui vient soutenir cette théorie.
Est-il possible alors que les économistes soient trop influencés idéologiquement ou bien encore trop tétanisés par les expériences des 20-30 dernières années et que le processus de recrutement soit plus rapide que prévu ? Autrement dit, le chômage peut-il diminuer plus rapidement cette fois-ci ?
Si l’on prend l’évolution du taux de chômage après ses plus hauts, sur les 9 derniers cycles d’après-guerre. En moyenne, le chômage baisse de 1,7 % l’année de la reprise et de 0,5 % la 2ème année. Si l’histoire devait se répéter, le chômage américain reviendrait vers 8,5 % fin 2010 et à 8 % fin 2011. Le consensus de Bloomberg par exemple prévoit respectivement 10 % et 9 %.
Selon une étude historique méconnue mais très intéressante , cette reprise pourrait être « créatrice d’emplois »…En effet à l’exemple et selon le modèle de l’analyse de la « dépression oubliée » de 1920/1921.
Al’époque le PNB s’était alors contracté de 17 %, un contraste saisissant avec la « grande récession » actuelle marquée par une perte de production d’à peine 4 %. En 1920, le chômage était passé de 4 % à près de 12 %, tandis que les mesures adoptées étaient très différentes de celles du cycle actuel. L’Administration Harding avait diminué son budget de moitié entre 1920 et 1922 et réduit de manière drastique les taux d’imposition sur l’ensemble des revenus, réduisant la dette nationale d’un tiers. Cependant, il n’y avait pas de signe d’assouplissement de la politique monétaire. Pour autant, les signes de reprise se sont manifestés dès 1921 et le chômage est tombé à 6,7 % en 1922 pour ne plus s’établir qu’à 2,3 % en 1923.
Il serait exagéré de pousser le parallèle historique à l’extrême en présageant d’une même issue, car l’économie américaine est différente de celle de l’entredeux guerres et le rôle de l’Etat au sein de l’économie moderne n’est pas non plus le même. Mais au vu de l’ampleur de l’amélioration des cash-flows et des profits des entreprises US pourrait bien leur permettre de recruter plus rapidement cette fois-ci.
EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Commentaire : Retour sur les statistiques de chômage US (cliquez sur le lien)