Europe

Innovation et climat : Le marché du carbone attaqué de toutes parts

Le marché européen du carbone a été l’objet d’une attaque de hackers. C’est ce qu’a révélé le quotidien la Tribune. C’est un nouveau pavé lancé contre un marché censé aider les pays de l’Union à réduire leurs émissions de CO2.

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Après la fraude à la TVA en 2009, le marché essuie maintenant une cyber attaque. Les registres nationaux où sont soigneusement répertoriés les droits consentis aux électriciens et autres émetteurs de carbone, étaient visés. En essayant d’obtenir le code d’accès à ces coffres-forts virtuels, les cyber criminels se sont comportés comme des voleurs de cuivre qui tenteraient de dérober discrètement les clés des dépôts où le marché londonien des métaux stocke ses réserves. En France, le registre a été suspendu pendant quelques heures mais il n’y a pas à ce jour de préjudice à déplorer. 13 autres pays de l’Union sont concernés. L’absence de procédures communes aux 27 pays membres étonne. Elle s’explique par le caractère hybride de ce marché du carbone : le marché est géré par des entités privées tandis que les registres relèvent pour le moment de la responsabilité de chacun des Etats.

Les échanges n’ont pas été affectés mais la révélation de cette attaque tombe au plus mal pour un marché en petite forme. Certes, le volume des échanges progresse, mais les cours pataugent. La tonne de CO2 vaut environ 13 euros sur le marché spot. Depuis le printemps, les cours stagnent entre 12 et 16 euros. Après la récession, qui a plombé les échanges en 2009, le semi-échec de Copenhague n’a pas arrangé les choses.

Car les opérateurs sont en plein brouillard. Le marché fonctionnera jusqu’en 2020 pour aider les Européens à réduire de 20% leurs émissions de carbone, mais, sans objectif plus ambitieux, les échanges sont limités au strict minimum. Le marché européen du carbone, présenté il y a peu encore comme un modèle, peine à faire des émules.

Le coup de grâce est venu la semaine dernière de Zorrobama : le marché du carbone, ardemment défendu pendant sa campagne par le candidat à la Maison Blanche, est simplement mentionné dans la présentation du budget 2011. Mais les 600 milliards de dollars de recettes escomptées par la mise aux enchères des quotas n’y figurent plus. Autant dire que le grand marché américain du carbone ne verra pas le jour cette année, et encore moins en 2011, quand la perspective de la prochaine bataille des présidentielles déterminera toutes les décisions du futur candidat.

source rfi fev10

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