Cette technique à la base de la gestion alternative compense plus rapidement les pertes après un krach que l’investissement traditionnel. C’était le cas en 2003 et c’est à nouveau le cas actuellement.
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Investir sur les marchés actions est si simple quand on sait acheter en bas et vendre en haut des cycles. 235%: telle serait la performance sur le S & P 500 au cours des dix dernières années d’un investisseur doté d’une boule de cristal, alors que l’indice a perdu 9% sur cette période. Cependant, chacun sait que faire du market timing est tout sauf facile.
Il existe néanmoins une alternative assez simple pour un investisseur qui a un objectif de moyen terme sur les actions:
utiliser la technique de gestion long/short, via des hedge funds détenus en direct ou des fonds de hedge funds. En lisant ces mots, certains vont crier au scandale, clamer que les hedge funds ont montré leurs limites en 2008 et que ces techniques de gestion sont dangereuses et inefficaces!
Il est vrai que certaines stratégies de hedge funds, dont certaines n’en portent d’ailleurs que le nom dans la mesure où elles s’apparentent plutôt à du pseudo private equity, ont été très décevantes en 2008. Cependant, il en est autrement du long/short sur les actions, qui est dans l’ensemble liquide, transparent, peu consommateur de levier et peu sujet au risque de contrepartie.
Cette stratégie repose sur l’expertise de gérants capables de faire une bonne sélection de valeurs tout en couvrant leurs expositions de marché et leurs risques en vendant à découvert certains titres. Très souvent, ces ventes à découvert visent à générer de la performance sur la baisse d’un titre ou d’un secteur. Ainsi, les bons gérants parviennent à générer de la valeur ajoutée, ou alpha, à la hausse comme à la baisse des marchés.
Un bon long/short actionsréalise, en moyenne sur un cycle complet, deux tiers des hausses du marché et un tiers des baisses. Les pertes sont ainsi compensées plus rapidement, ce qui permet de faire largement mieux que les actions sur presque tous les cycles avec une volatilité plus faible.
Par exemple, il a fallu attendre 4,5 ans et une hausse de 87% pour compenser la perte de 46% subie par les actions (S & P 500) entre 2000 et 2003. Alors que, après une perte de 10% (indice HFRI Equity Hedge) sur cette période, les long/short actions ont mis moins d’un an pour engranger la hausse de 11% nécessaire à compenser cette baisse.
Il y a fort à parier qu’il en sera de même pour les pertes 2007-2009.
Du plus haut au plus bas, le S & P 500 a perdu près de 60%, contre 31% en moyenne pour les long/short actions (indice HFRI Equity Hedge). A fin janvier, le premier avait compensé la moitié de sa baisse (encore 32% en dessous de son plus haut de d’octobre 2007), tandis que le second avait déjà fait les deux tiers du chemin (12% en dessous du niveau d’octobre 2007).
On observe aussi que, sur 20 ans, le long/short equity affiche une performance cumulée d’environ 1300%, contre 380% pour le S & P 500. Cette surperformance sur le moyen et long terme provient de trois facteurs.
D’abord, l’industrie alternative attire en général les meilleurs gérants traditionnels, qui ont déjà fait leurs preuves comme stock pickers. L’esprit de compétition et de créativité, la recherche de l’excellence, la structure entrepreneuriale, l’intérêt intellectuel des techniques de gestion et de meilleures rémunérations expliquent cette migration.
Ensuite, les gérants long/short n’ont pas de réel indice de référence, de contraintes de sélection ou de tracking error. Enfin, leur flexibilité est augmentée par la très large palette d’outils à disposition: levier, repli sur le cash ou pilotage de l’exposition au marché (bêta) en fonction de la volatilité grâce à la vente à découvert.
Alors pourquoi se priver d’une technique de gestion qui a fait ses preuves depuis la mise en place en 1949 (il y a plus de 60 ans!) du concept long/short actions par Alfred W. Jones, sociologue et journaliste financier?
Pourquoi renoncer à l’un des couples rendement/risque les plus intéressants ainsi qu’à un réel amortisseur dans les marchés à la baisse?
D’autant que la crise que nous venons de voir a éliminé une grande partie des gérants les moins talentueux. De plus, grâce à la liquidité des actions, la grande majorité des gérants long/short actions ont honoré leurs remboursements en 2008.
Il s’agit d’une véritable alternative aux poches actions traditionnelles. Cette stratégie est accessible via l’investissement dans des hedge funds en direct. Il faut alors disposer de l’expertise de sélection et de suivi. Les gérants long/short actions ne sont pas tous capables d’une surperformance en continu; de plus, il existe des sous-catégories très différentes. L’autre voie est simplement le fonds de fonds, qui consiste à confier la sélection et l’allocation à des équipes qui ont fait leurs preuves. Cette solution a l’avantage de panacher les sous-catégories en fonction des besoins et des scénarios de marché.
Par Alexandre Poisson* Directeur de HDF International.mars10
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