Commentaire de Marché

Commentaire : Marché Américain /Semaine 12

Les marchés américains ont enregistré une semaine de hausse, soutenus par des nouvelles encourageantes sur le plan de l’activité industrielle.

Cette dernière est ressortie légèrement supérieure aux attentes en février à +0,1 %, ce qui porte la production industrielle en rythme annuel à +1,7 %. Par ailleurs, le taux d’utilisation des capacités a progressé à 72,7%, soit son plus haut niveau depuis décembre 2008. L’activité manufacturière dans la région de New York – Empire manufacturing index – est également supérieure aux attentes, tirée par la croissance des nouvelles commandes.

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Sur le front de l’emploi, Timothy Geithner a déclaré que le gouvernement tablait sur une légère hausse du chômage au cours des mois à venir, avant qu’il n’amorce une tendance baissière. Pour l’année 2011, le gouvernement anticipe une création d’emplois supérieure à 200 000 emplois / mois.

Les discussions sur la réforme financière se sont poursuivies au cours de la semaine avec le projet vivement contesté de Christopher Dodd – Chairman du Senate Banking Committee – de retirerà la FED la supervision des banques de moins de 50 M $ d’actifs pour les transférer à un nouvel organisme de régulation.

USA: le projet Dodd fait de la Fed le principal régulateur bancaire (cliquez sur le lien)

Bernanke riposte dans le dossier de la régulation bancaire (cliquez sur le lien)

La Fed laisse ses taux inchangés.

 La semaine dernière, la Fed a maintenu ses taux d’intérêt inchangés et s’est s’engagée à les maintenir proches de zéro. Cette attitude rappelle les « citrons » du Professeur Akerlof – la fameuse analyse du marché des voitures d’occasion – qui illustre du problème posé par l’incertitude relative à la qualité d’un produit. Dans un marché de voitures d’occasion, il y a de bonnes voitures et des voitures de mauvaise qualité (des « citrons »). Le vendeur connaissant bien mieux ces voitures que l’acheteur, ce dernier ne peut pas savoir à l’avance s’il s’agit d’une bonne voiture ou d’un « citron ». Il en va de même avec l’économie américaine et le prix auquel la Fed prête de l’argent au jour le jour. En dépit d’une reprise de la croissance du PIB réel et d’une amélioration même timide du marché de l’emploi, la banque centrale reste sceptique sur la durabilité de la reprise. Son communiqué fait référence au « taux de chômage élevé » qui pèse sur la reprise de la consommation et au niveau déprimé des mises en chantier, concluant que les conditions actuelles justifient « des taux exceptionnellement bas pour une période prolongée ». Cela suggère que la Fed restera accommodante avec peu de perspectives de changement de taux en 2010.

WSJ : La Fed distille peu d’indices sur sa politique (cliquez sur le lien)

Jean Pierre Petit : FED /Quel contenu de l’Exit Strategy? (cliquez sur le lien)

Les marchés – proches de la surchauffe ?

Tous les secteurs du S&P500, à l’exception de l’énergie, se sont inscrits en hausse cette semaine, les valeurs industrielles enregistrant une progression de plus de 3 % au cours des cinq derniers jours. Ainsi, General Electric a fait écho aux signaux encourageants sur la production industrielle en relevant ses prévisions de bénéfices et sa distribution de dividende pour 2010.

Plusieurs indicateurs de court terme suggèrent  néanmoins que les marchés sont proches de la surchauffe. Même si l es nouvelles micro ou macro économiques continuent d’être positives. Désormais le sentiment bullish des investisseurs, ayant progressé avec les bonnes nouvelles et la bonne tenue de la bourse, se situe désormais à des niveaux qui ne tolèrent pas l’apparition de mauvaises nouvelles et l’on s’expose donc à une correction.

Les actions paraissent donc sur achetées par rapport aux obligations et la dispersion sectorielle est proche des extrêmes sur un certain nombre de marchés.

Cependant  l’appétit pour le risque reste en deçà des niveaux extrêmes, l’indicateur global de Crédit Suisse étant revenu à 1,1, au dessus du point neutre mais bien en deçà des niveaux d’euphorie. De plus, l’indicateur actions est tombé sous le niveau de zéro, suggérant que les investisseurs sont sortis des marchés à fort beta tels que l’Asie et les marchés émergents au profit des marchés développés.

Si les marchés ont probablement besoin de souffler après la récente hausse, ils ont cependant encore une marge de progression. Les politiques monétaires de l’OCDE restent accommodantes et il n’y a guère besoin de relever les taux. Au vu d’une croissance des bénéfices satisfaisante et de valorisations attrayantes, il y a de bonnes raisons de croire à une poursuite de la hausse sur les actions.

L’histoire nous enseigne que l’ampleur du rebond à la suite d’une crise bancaireest telle que le marché retrouve un niveau qui se situe en moyenne 80 % audessus de son point bas. Compte tenu d’un point bas de 676 à la clôture du S&P en mars 2009, cela suggère une hausse possible jusqu’à environ 1 220, soit 6 %au-delà du niveau actuel. Si cela devait se réaliser, le marché américain traiterait sur un PE anticipé de 14,2 contre une moyenne de long terme de 15,2, ce qui suggère encore un potentiel de hausse.

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