Les réflexes des gestionnaires institutionnels
Le sondage mensuel des gérants institutionnels interrogés au niveau mondial par Bank of America Merrill Lynch à l’occasion de son enquête de mai décrit une réaction très schématique à la dette grecque et au scénario de contagion.
Malgré la forte baisse de valeur de la monnaie unique européenne face au dollar, le cours de change est toujours perçu comme trop élevé par 45% des sondés. Ce qui influence fortement leur allocation d’actifs..
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Les gestionnaires à la recherche de sécurité se dirigent vers les Etats-Unis. La dette grecque a influencé le sentiment à l’égard des pays de la zone euro jusque dans les pondérations d’actions.
La part des sondés par Bank of America-Merrill Lynch estimant que l’économie européenne se renforcera au cours des 12 prochains mois s’est effondrée: elle ne s’élève plus qu’à 23%, contre 62% en avril! Et notre continent a gagné beaucoup de suffrages en tant que région privilégiée pour les souspondérations (30%, le pourcentage le plus élevé jamais enregistré par ce sondage, contre 13%). L’attention se focalise certes sur les banques européennes, le secteur qui connaît la souspondération la plus forte (-44%).
Mais même l’industrie est moins surpondérée que dans d’autres régions (17%, contre 37% pour les Etats- Unis). En termes de perspectives de rentabilité, l’écart entre l’Europe (41% lui attribuant le pronostic le moins bon) et les Etats-Unis (33% estiment qu’ils offrent le meilleur potentiel) n’a plus jamais été aussi marqué depuis juillet 2003.
L’Europe a également influencé le sentiment concernant la croissance mondiale (ceux qui y croient ne représentent plus que 42% au lieu de 61%) et donc l’allocation globale entre les classes d’actifs. Ils étaient encore une majorité en avril (52%) à surpondérer les actions, mais cette part se limite à 30% le mois d’après.
Sans surprise, les périodes d’incertitude incitent les gestionnaires à «parquer» une partie de la fortune gérée en liquidités, classe d’actifs que 12% d’entre eux surpondèrent actuellement (contre 4% qui les ont sous-pondérés en avril). Leur part a augmenté de 3,5% à 4,3% du portefeuille moyen.
Plus surprenant, les obligations bénéficient de la fuite vers la sécurité (plus que 29% des sondés les souspondèrent, contre 52% le mois précédent), même si elles sont à l’origine de la détérioration du sentiment des gestionnaires.
Tous les autres indicateurs, tout particulièrement le sentiment très négatif à l’égard de l’euro, portent cependant à croire que ce sont surtout les bons du Trésor qui en ont bénéficié.
Ces sentiments sont évidemment fortement imprégnés par la situation sur les marchés de devises, pour lesquels les gestionnaires établissent des pronostics sans appel: au sein des monnaies de réserve, c’est le dollar qui s’apprécierale plus (66%). Et l’euro reste surévalué pour 45% des sondés, seulement dépassé par le yen, où même51% pensent que son prix est trop élevé.
Autre réflexe de fuite vers la sécurité, la perception à l’égard des commodities n’a guère changé (17% y allouent une part supérieure à la norme, contre 20% en avril), malgré les interrogations sur la croissance pouvant peser sur le prix du pétrole.L’or les compense largement.
La situation au sein des marchés émergents, tout particulièrement en Chine, n’arrange rien. Le sentimentque la formidable croissance chinoise de 2009 ait surtout été l’oeuvre des larges plans de relance gouvernementaux semble gagner les gestionnaires. Seulement 19% d’entre eux misent encore sur les marchés émergents.
Et le sentiment à l’égard de la croissance chinoise se retrouve dans le négatif pour la première fois depuis mars 2009 (-3%).
SONDAGE MOIS PRECEDENT : Indicateur de Marché : Sondage Merrill Lynch Avril 10 (cliquez sur le lien)
EN COMPLEMENT : Si réellement les investisseurs institutionnels (zinzins) indiquent le chemin à suivre (EXCELLENT BLOG WEINSTEIN FORCAST INVEST) (cliquez sur le lien)
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