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Les bilans bancaires face à la crise de la Dette publique

Les bilans bancaires  face à la crise de la Dette publique

Les conséquences seront sévères pour les banques européennes. Contrairement à leurs homologues américaines ou suisses.

PLUS DE BANQUES EN SUIVANT :

Le Rapport sur la Stabilité Financière [1] publié pour son édition de Juin par la Banque Centrale Européenne (BCE) a été dévoilélors de la conférence de presse du 31 mai par son Vice-Président Lucas Papademos. Il en ressort principalement une mise en évidence des risques subis par le secteur financier en relation avec la crise sur la dette souveraine, augmentant les coûts d’emprunts publics et résultant en un impact négatif sur la croissance.

Le rapport identifie clairement une situation de crowding-out.( NDLR : voir plus bas pour définition et rappel)  

Simultanément, nous apprenons que la BCE semble avoir racheté sur le marché pour près de EUR 40 mias de dette publique des différents pays de l’Eurozone dont pas moins de… EUR 30 mias de dette grecque. Les observateurs économiques font remarquer que le risque pris par la BCE d’inscrire ces papiers dans ses livres se fait grandissant, en comparaison avec le total de son bilan qui se monte à EUR 70 mias.

Le rachat de ces emprunts par la BCE a largement contribué à stabiliser le négoce des papiers grecs, portugais et irlandais, pays sur lesquelsl’intervention s’est concentrée. Il faut noté et malgré cela que les  taux obligataires de la plupart des pays de la zone euro se sont tendus mardi, signe des tensions au sein de la BCE sur l’achat d’obligations et de la résistance dont ont fait preuve les places boursières.

A 18h00 (16h00 GMT), le taux de l’obligation grecque à 10 ans montait à 7,830% contre 7,678% lundi soir. Il est à peine supérieur au taux à 2 ans qui bondissait à 7,333% contre 7,211% la veille. De leur côté, les taux à 10 ans portugais grimpaient à 4,697% (contre 4,621% lundi) et les irlandais montaient à 4,901% (contre 4,799%). 

Cette relative stabilité ne s’est pas propagée aux emprunts gouvernementaux espagnols ou italiens, dont le spread s’est écarté de façon soutenue lors des deux dernières semaines, pour se retrouver sur les niveaux d’avant les interventions de la BCE sur le marché.

Monétarisme behavioriste (JEAN PIERRE CHEVALLIER) (cliquez sur le lien)

Le rendement de l’obligation espagnole à 10 ans grimpait à 4,325% contre 4,247% lundi soir, souffrant toujours de l’abaissement vendredi par l’agence Fitch de la note de l’Espagne à AA+, avec une perspective stable.

Dans son rapport, la BCE à également relevé que les banques de la zone euro souffriront probablement d’importantes pertes sur le marché du crédit cette année ainsi que l’an prochain, qui pourraient atteindre près de EUR 200 mias de dépréciations et peser sur leur profitabilité.

En anticipation de Bâle 3 les banques ont considérablement renforcé leur capital de part et d’autre de l’Atlantique. Pour bon nombre de Banques Européennes cela n’apparaît pas comme suffisant…

Dès lors, il est intéressant de voir la répartition des risques en fonction des situations propres à chaque pays, voire même à chaque établissement bancaire.

Quelques temps avant la publication rapport BCE cité plus haut, une étude d’analystes privés publiée fin avril [2] démontraiten effet qu’une seconde vague de turbulences sur le marché de la dette se prépare.

Un stress test appliqué sur dix-sept prêteurs mondiaux indique que les banques européennes disposent d’un coussin moins important que leurs consoeurs américaines, les laissant ainsi vulnérables à la potentielle phase de hausse de défaut dans lescrédits octroyés.

Cette analyse indique que Deutsche Bank par exemple possède des réserves pour couvrir un taux de défaut de seulement 0.7%contre 1.67% de crédit compromis (NPA – non-performing assets).

Royal Bank of Scotland est à 1.23% de réserve contre 2.43% de NPA, Crédit Agricole 2.63% contre 3.64%. Ainsi, aucune des banques précitées TOUTES EUROPEENNES ne possèdent de réserves suffisantes. A contrario, Citigroup possède 4% de réserves contre 3.22% d’actifs à risque, JP Morgan 3.11% de provisions contre 1.95% seulement de crédits compromis. Les banques suisses ne sont pas en reste, de par la législation très stricte concernant les couvertures de crédit et l’application du célèbre swiss finish sur la règlementation de base.

Cette analyse indique contre toute attente et à contrario de ce que l’on peut lire ici ou là que  les banques anglo- saxonnes à l’instar des banques suisses, sont particulièrement mieux loties que leurs concurrentes européennes, qui n’ont pas encore complètement digéré le début de la crise. Les premières, alors fortement investies dans le marché du crédit au début de la crise, ont considérablement souffert et procédé à des dépréciations d’actifs selon des règles particulièrement strictes, selon la règle du mark-to-market.( juste valeur comptable en lieu et place du Mark to model)

Les problèmes sur les emprunts bancaires traditionnels en Europe sont probablement plus lents à se dévoiler qu’aux USA,et l’intensité soutenue de la récession européenne laisse suggérer que les défauts pourraient être massifs chez les banques européennes, et les pertes conséquentes. Vous voilà prévenus…..

Indicateur de Marché : Les banques n’arrivent pas encore à se faire à nouveau confiance (cliquez sur le lien)

[1] http: //www.ecb.int/pub/fsr/html/index.en. html

[2] Independent Credit View AG

source tradition sa mai10

RAPPEL : L’effet crowding-out se produit lorsque le gouvernement génère des déficits pour stimuler l’économie (à la Keynes). Ces déficits sont financés par de la dette, laquelle est achetée par des investisseurs. Cela a comme impact d’augmenter l’offre d’obligations sur les marchés, ce qui a un effet à la hausse sur les taux d’intérêt.

Bref, le gouvernement innonde les marchés obligataires, ce qui crée un surplus de titres de dette. Pour attirer davantage d’investisseurs, les taux doivent augmenter.

Quel est son impact?

Un taux d’intérêt plus élevé signifie que les entreprises privées et autres emprunteurs doivent se financer à un taux plus élevé. Cela a un effet négatif sur l’investissement, la consommation et donc sur la création d’emplois. Ainsi, en voulant stimuler l’économie, le gouvernement se trouve à l’étouffer. Le taux directeur de la Federal Reserve a beau être de 0%, c’est sur les marchés que les entreprises et particuliers doivent se financer.

L’étude de Kiani QUI  visait donc à mettre à jour des études antérieures avec les données récentes 0 MONTR2  sans équivoque que  les récents déficits de Bush/Obama ont créé un effet crowding-out encore plus prononcé que par le passé.

Le crowding-out effect est un des arguments les plus puissants contre le keynesianisme, puisqu’il a été documenté et mesuré empiriquement depuis les années 1960. Néanmoins, les politiciens continuent évidemment de l’ignorer, puisque l’abandon des politiques keynesianistes exigeraient qu’ils dépensent moins, ce qui n’est pas dans leur intérêt. Quoi de mieux qu’un bon “ “stimulus package” ” pour faire passer le Zorrobama pour un héros.

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