Agefi Suisse

Analyse Marché du Jour : Quand la sorcière de mars tourmente les marchés

Analyse Marché du Jour : Quand la sorcière de mars tourmente les marchés

La remarquable résistance en période de grande perturbation géopolitique pourrait cesser à l’approche du 18 mars….

La géopolitique perturbe le monde depuis le début de l’année, et les marchés actions résistent étonnamment bien. Ce trend est-il durable?

Volatilé accrue du VIX

EN LIENS : Peut-on se fier aux humeurs des investisseurs pour gérer son portefeuille?

Indicateur de Marché : le Ratio Put/Call

PLUS DE SORCIERES EN SUIVANT :

 Peut-être, mais ce mois de mars n’est pas sans dangers spécifiques susceptibles d’exacerber une éventuelle perte de confiance. Le «vendredi 13» des investisseurs est un vendredi 18 mars. Le jour où expirent simultanément les contrats à terme et les options sur indices et actions. Le jour dit des Quatre Sorcières. Autrement dit, le troisième vendredi du moirs de mars, mais aussi ceux des mois de juin, septembre et décembre. Les investisseurs débouclent leurs positions en masse, causant une forte expansion des volumes négociés. C’est un jour clé pour les gérants les arbitragistes. A l’échéance, les prix des futures convergent vers le prix spot. Si tel n’est pas le cas et si, par exemple, le prix d’un contrat futures sur le S&P 500 dépasse le spot, l’arbitragiste a le choix entre prendre une position courte sur un contrat, acheter l’actif ou simplement le livrer. Hier, en milieu d’après-midi, le prix du contrat futures pour livraison mars 2011 sur l’indice S&P 500 cotait 1331,40 points contre un prix spot de 1319,54 points.

Plus révélateur encore des anticipations de marché, figurent les positions ouvertes sur les contrats à terme au CBOE. Une position courte signifie généralement l’intention de vendre le sous-jacent dans un avenir plus ou moins proche.    
 

 

 En l’occurrence, en terme statiques, les call ouverts sur le S&P 500 livraison mars 2011 sont au nombre de 155.372 contre plus du double pour les put. Signe baissier? Pas sûr. En termes dynamiques, le nombre de contrats put ouverts sur l’indice est passé de 453.935 contrats le 31 janvier à 356.714 le 28 février.


Standard & Poor’s, de son côté, estime que le mois de mars 2011est plus propice aux anges qu’aux sorcières.

Le mois de mars est historiquement positif

 S&P a analysé les indices depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les investisseurs qui redoutent les quatres sorcières, en raison des variations extrêmement importantes qu’elles provoquent à la hausse comme à la baisse, peuvent toujours se tourner vers l’histoire pour apaiser les accès de tension.

 Sam Stovall, CIO chez Standard & Poor’s Equity Research, a analysé les variations du S&P 500 le jour des quatre sorcières, depuis la seconde Guerre. L’indice a gagné en moyenne 1,42% chaque mois de mars depuis 1945. Contre 0,65% pour l’ensemble des douze mois. Le mois de mars est même le meilleur cru après décembre, avril et novembre. Dans 65% des cas, le panier des valeurs américaines a toujours progressé de manière positive. Pour l’ensemble des douze mois, cette occurence baisse à 59%.

Sam Stovall a même associé la Maison-Blanche aux performances des actions: ce dernier relève, par exemple, que le mois de mars se traduit par une progression de 2% en moyenne au cours de la troisième année du mandat présidentiel américain. Durant cette période, l’indice évolue généralement dans le vert. Dans 81% des cas, d’après Sam Stovall, qui s’exprimait lundi devant la presse américaine.

Quelles conclusions en tirer?

Ce ne sont que des moyennes. En tant que telles, celles-ci ne doivent pas inciter l’investisseur à se muer en spéculateur. (Le premier évalue des actifs. Le second tente d’en prédire l’évolution).

 En revanche, ces chiffres méritent d’être complétés par d’autres. «Les marchés sont tout de même parvenus à enregistrer dix baisses de plus de 2% depuis la seconde Guerre. Sans parler de la chute de plus de 10% durant le mois de mars 1980», avertit Sam Stovall. Aussi, le marché doit encore digérer la progression de 30% environ de l’indice S&P 500 depuis les plus bas de juillet 2010. De plus, les évènements socio-politiques au Moyen-Orient pourraient bien constituer la cinquième sorcière de ce mois. «La Lybie offre au marché le prétexte pour une consolidation», commente la Banque Bonhôte dans son flash boursier.

Toutefois, malgré ces craintes, on ne peut ignorer le sens de l’évolution des positions ouvertes sur le S&P 500, indiquant un biais haussier. Non seulement le nombre de contrats put ouverts sur l’indice est passé de 453.935 contrats le 31 janvier à 356.714 le 28 février, mais le volume des positions ouvertes a augmenté avec le prix. Le 25 février, les volumes étaient de 12,698 millions de positions, soit une progression de 13,7% par rapport à la veille. Lundi, ce volume a atteint 12,724 millions, une hausse de 7,34% par rapport à vendredi. Les prix ont suivi la même tendance, passant de 1319,88 points contre 1327,22 points sur le S&P 500 le 28 février. Or, lorsque le volume aussi bien que la position ouverte augmentent simultanément, le marché indique par là son biais haussier. La progression des positions ouvertes résulte de l’entrée de nouvelles positions longues et courtes. «Par la suite, à chaque augmentation des prix, les positions courtes précédemment arrivées  subiront des pertes de plus en plus difficiles à supporter. À terme, les négociateurs ayant des positions courtes seront contraints d’acheter, ce qui poussera plus encore le marché à acheter», expliquent les analystes de l’International Trade Center.

Levi-sergio Mutemba/agefi fev11 

Laisser un commentaire