Grèce : Les assurances (CDS) contre la faillite ne sont  pas encore déclenchées

Sur les marchés de l’assurance contre les défauts de paiement d’un état, la parole de l’ISDA est prépondérante

source Financial Times

«Ce n’est pas parce qu’une agence de notation déclare une faillite que les assurances contre les défauts de paiement – les CDS – seront automatiquement déclenchées.» Voilà, en substance, la réponse donnée aux journalistes par l’Association internationale des swaps et dérivés (ISDA) suite aux récentes déclarations de Standard & Poor’s. Lundi, l’agence de notation américaine avait en effet déclaré que la proposition des banques française pour une aide à la Grèce équivalait à un défaut de paiement.

Exposition opaque

En d’autres termes, seule l’ISDA, une association dont le but premier est de fournir des contrats standards pour les transactions de CDS, peut décider d’un remboursement des créanciers ayant souscrit une assurance sur leurs obligations. D’après la Banque des règlements internationaux, il y aurait actuellement une exposition indirecte à la dette grecque de la part des banques – majoritairement américaines – d’une valeur de 44 milliards de dollars.

Pour Daniel Varela, responsable des investissements à la banque Piguet Galland & Cie, il s’agit de faire attention à ces chiffres. «L’exposition nette de ces banques doit être bien inférieure: elles se sont très probablement protégées en vendant simultanément des obligations d’Etat grecques à découvert.» Selon DTCC, géant mondial de la compensation des échanges des produits dérivés, l’exposition nette approcherait à peine les 5 milliards de dollars.

Quoi qu’il en soit, la décision suivant laquelle un événement entraîne un remboursement de la part des banques ayant offert des CDS incombe à l’ISDA.

Il existe cinq comités décisionnels en fonction de l’ère géographique. Dans le cas de la Grèce, et selon les réponses toutes faites de l’ISDA, le vote reviendrait à un comité réunissant cinq sociétés non émettrices de CDS et dix grandes banques dont UBS et Credit Suisse. Celles-ci sont choisies chaque année en fonction du volume de CDS qu’elles ont traité.

Par Sébastien Dubas/le temps juil11