Votre dette grecque, votre problème
Vers une monètisation et une mutualisation de la dette grecque selon le bon principe du : on privatise les profits et on socialise les pertes !!!
source Financial Times
Une cessation de paiements qui ne dit pas son nom
A première vue, les discussions sur l’obtention – «volontaire» – de la part des établissements financiers d’une extension de leurs prêts à la Grèce ne semblentguère favorables aux établissements financiers: au lieu d’être remboursés, ceux-ci verraient ces prêts reconduits d’office. Pour plusieurs années. Cela constitue un manque à gagner – les bruits qui circulaient hier le chiffraient à quelque 20% du montant actualisé de leurs prêts – et vaudrait à cette mesure le qualificatif de défaut de remboursement «partiel». Les milieux financiers, qui parient depuis un an et demi sur le caractère insoutenable de la situation grecque ne voient pas davantage ce sommet européen changer radicalement la donne: au mieux, les mesures évoquées permettront-elles de raboter l’an prochain le poids des dettes du pays de 170% à 150% de son produit intérieur brut annuel. «Toutes ces solutions envisagées – plus intelligentes les unes que les autres – permettent de s’accorder un répit de quelques années, elles ne font en rien disparaître la menace ultime d’une cessation de paiements», estime Stuart Thomson, chef économiste de la maison d’investissement de Glasgow Ignis Asset Management.
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Vers une «nationalisation» des dettes à l’européenne?
Pourquoi un tel répit sur les marchés hier?
Ces derniers ont peut-être tiré une autre conclusion de cette mobilisation des Etats européens: la suite de la tragédie grecque deviendra de moins en moins le problème du secteur financier européen. Ils se sont appuyés notamment sur les rumeurs courant hier autour de l’adoption d’une autre mesure inédite: la reprise de leurs prêts à la Grèce par le Fonds de secours des pays de la zone euro (FESF).
«Avant la fin de 2012, 70% des emprunts grecs seront aux mains soit d’Athènes, soit des banques du pays, soit de la Banque centrale européenne», poursuit Stuart Thomson. En clair, à l’issue de ce processus, l’essentiel des emprunts grecs serait en mains d’un Etat et de banques mis sous tutelle financière ou de la banque centrale. Et moins d’un tiers resteraient en mains privées.
La menace du défaut intacte
«Ceci créerait, au final, l’opportunité de déclencher un véritable défaut de remboursement», poursuit l’économiste. «N’oubliez pas que, dans tous les cas, le but est toujours d’imposer une telle décision aux organismes ayant les poches les plus profondes, ici les Etats», souffle Stuart Thomson.
Autrement dit, une fois que les institutions européennes posséderont une grande partie des emprunts grecs, il leur sera possible de décider, des années plus tard, de fermer les yeux sur un non-remboursement par Athènes d’une partie de leurs emprunts. Cela équivaudra cette fois à un véritable défaut, mais organisé en coulisse. Au nom de la défense de la zone monétaire européenne.
EN COMPLEMENT : Les points clés de l’accord
source The Big Picture
Gros plan sur ce que l’on peut écrire à propos de l’accord négocié au sommet européen
Quelques minutes avant d’aller sous presse, le texte de l’accord, de quatre pages, a été diffusé. En voici les éléments clés qui constituent la réponse des Européens à la crise de la zone euro.
Aide publique à la Grèce…
L’Union européenne et le Fonds monétaire international allongent de 15 ans à 30 ans la durée de leurs prêts à la Grèce, qui remboursera sa dette. Lors des conférences de presse, les dirigeants ont réfuté tout défaut, un terme qui ne figure pas dans leur communiqué. Le nouveau plan d’aide se monte à 158 milliards d’euros, dont 49 milliards viennent du secteur privé. Un «plan Marshall» pour relancer la croissance de la Grèce sera mis en place.
… au Portugal et à l’Irlande
Baisse des taux d’intérêt et allongement de maturité pour le Portugal et l’Irlande mais pas d’implication du secteur privé.
Contribution des banques
Les banques créancières de la Grèce ont promis jeudi de contribuer à hauteur de 54 milliards d’euros sur trois ans, et 135 milliards d’euros sur dix ans, à un nouveau plan d’aide pour ce pays, a annoncé l’Institut de la finance internationale (IIF). Les responsables européens ont avancé un autre chiffre: 49 milliards d’euros, 37 milliards d’une «contribution volontaire» des banques créancières, tandis que 12 milliards d’euros consisteront en un rachat de dette sur le marché.
Taux d’intérêt
Les futurs taux demandés à la Grèce se situeront entre 3,5 et 4%, ce qui représentera une économie de 30 milliards d’euros sur les 10 prochaines années et une réduction de 12 points de PIB de la dette. Aujourd’hui, la Grèce devrait se refinancer à 35% à deux ans si elle devait retourner vers le marché.
Gouvernance
Les dirigeants ont promis de proposer de nouvelles règles de gouvernance de la zone euro avant la fin de l’été.
Par Pierre-Alexandre Sallier/le temps juil11
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Fitch va noter la Grèce en défaut partiel provisoire
– L’agence Fitch Ratings a annoncé vendredi qu’elle allait placer la note d’émetteur de la Grèce en défaut partiel au lendemain de l’accord conclu à Bruxelles entre les dirigeants de la zone euro sur un nouveau plan d’aide à Athènes.
Fitch a par la suite indiqué que ce défaut sélectif pourrait ne durer que quelques jours si l’opération d’échange de titres prévue par Athènes se déroule correctement.
Selon l’agence, le précédent créé avec la participation du privé dans le nouveau plan réunissant l’Union européenne et le FMI, tel que décrit par l’Institut de la finance internationale (IFI), constitue un événement “de défaut partiel”.
Une note plus élevée sera par la suite attribuée à la dette souveraine grecque et sera vraisemblablement située dans le bas de la catégorie spéculative, a précisé Fitch.
“Fitch considère que la nature de la participation du secteur privé constitue un événement de défaut partiel. Cependant, la réduction des taux d’intérêt et l’allongement des maturités pourraient donner à la Grèce l’opportunité d’un retour à la solvabilité, en dépit des défis gigantesques qu’elle affronte”, a déclaré dans un communiqué David Riley, directeur de la notation des dettes souveraines chez Fitch.
Joint à nouveau peu après au téléphone, David Riley a indiqué que le placement en défaut sélectif pourrait être de très courte durée.”Quelques jours, ce ne serait pas irréaliste”, a-t-il dit.
“Cela dépendra largement de la vitesse à laquelle ils effectuent la transaction. Nous pensons qu’ils essayeront de le faire de façon à minimiser la durée de leur défaut sélectif.”
Le défaut sélectif entrera en vigueur dès qu’Athènes aura annoncé avoir obtenu un niveau de participation suffisant à la procédure d’échange de titres et sera levé une fois que les nouvelles obligations auront été émises et seront entre les mains des investisseurs.Ces nouveaux titres devraient être notés B ou CCC.
“Le bas de la catégorie spéculative, c’est B ou CCC. Nous devrons notamment regarder de quoi aura l’air le profil de la dette grecque une fois l’opération achevée”, a expliqué Riley.Quoi qu’il arrive, le Fonds européen de stabilité financière conservera sa note AAA, celle-ci étant basée sur les garanties des membres de la zone euro et en particulier ceux qui sont déjà notés AAA, a-t-il ajouté.
Le plan proposé par l’Institut de la finance internationale d’échange ou de rachat volontaire de dette grecque dans le cadre d’un plan d’aide plus large d’aide à la Grèce ne déclencherait pas d’événement de crédit ou le paiement des CDS, a déclaré vendredi un conseiller de l’ISDA.
“Il s’agit clairement d’un échange volontaire, et je ne vois pas comment cela pourrait déclencher (un événement de crédit), car je ne vois rien qui soit contraignant pour l’ensemble des créanciers”, a constaté David Geen, conseiller de l’International Swaps and Derivatives Association (ISDA).
L’une des conditions à réunir pour qualifier un événement de crédit est que la modification des termes d’une dette lie l’ensemble des créanciers.
L’ISDA a le dernier mot pour juger qu’un phénomène constitue un événement de crédit.
Pour déclencher le versement des CDS, l’un des participants de ce marché doit en faire la requête à l’ISDA en lui demandant de décider si un événement de crédit a eu lieu. Pour l’instant, aucune demande en ce sens n’a été formulée
source reuters juil11
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Cinq questions clés pour comprendre le nouveau plan grec Par Richard Werly, Bruxelles
La zone euro espère, avec ce dispositif, enfin surmonter la crise de la dette souveraine grecque et éviter une contagion aux autres pays les plus vulnérables. Un objectif atteignable seulement si la confiance des marchés financiers revient.
• La Grèce est-elle tirée d’affaire avec cette nouvelle rallonge financière?
Rien n’est moins sûr. Les dirigeants de la zone euro ont beau tous avoir répété jeudi soir que «la Grèce paiera ses dettes» et évité d’utiliser le fameux mot «défaut» qui fait tant peur aux marchés financiers, la situation demeure critique. Un premier communiqué de l’agence Fitch, ce jeudi, confirme déja le risque de défaut «sélectif» lorsque le plan entrera en vigueur. D’où l’insistance du président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet sur la mise en œuvre «rapide et vaste» du plan de privatisations, supposé rapporter entre 28 et 50 milliards d’euros. Athènes doit faire rentrer d’urgence de l’argent dans ses caisses vides.
Les garanties accordées hier par les dix-sept pays dotés de la monnaie unique sont en fait doubles: d’un côté, la zone euro a promis, avec l’aide du Fonds monétaire international, de continuer à soutenir financièrement la Grèce par de nouveaux emprunts européens et par un allégement du «fardeau de sa dette». Les taux d’intérêts sur les prêts en cours seront abaissés à environ 3,5%, et leur durée passera, pour une bonne part, de 15 à 30 ans. De l’autre, les chefs d’Etat ou de gouvernement ont juré que l’effort demandé aux créanciers privés dans le cas grec resterait «exceptionnel» et que la solvabilité des autres pays vulnérables assistés par l’UE (Portugal, Irlande) demeurerait entière. Lisbonne, comme Dublin, bénéficieront toutefois eux aussi de taux plus bas et d’une prorogation de la durée de leurs emprunts.
Côté grec, la combinaison des différents moyens mis en œuvre permet d’atteindre le chiffre de 109 milliards d’euros qui vient se rajouter aux 110 milliards de prêts bilatéraux consentis en mai 2010 par les Vingt-Sept. Au total, mais le diable se niche bien sûr dans les détails, la Grèce dispose donc d’une «ligne de crédit» garantie de 219 milliards d’euros pour faire face à ses engagements jusqu’à fin 2014, sachant qu’elle doit aujourd’hui à ses créanciers 350 milliards d’euros, soit 160% de son PIB. Le calcul est simple: le pays croule toujours sous une montagne de dettes. La garantie de nouveau apportée hier par la zone euro pourrait donc conduire à terme celle-ci à prendre en charge, purement et simplement, une partie de la dette hellénique. Le fardeau pèse toujours de tout son poids.
• Qui va payer pour «alléger» le fardeau de la dette grecque?
C’était la question politique la plus sensible, qui donnait lieu depuis des mois à un bras de fer entre la Banque centrale européenne (BCE) et l’Allemagne au sujet de la participation des créanciers privés, exigée par Berlin. Résultat: un schéma «à la carte» fort compliqué a été approuvé.
Les créanciers privés de la Grèce (banques, assurances, fonds de placement) – dont plusieurs représentants ont été associés aux discussions – pourront, sur une base volontaire, revendre leurs titres grecs au Fonds de secours européen (l’EFSF) désormais autorisé à acheter de la dette souveraine sur le marché secondaire. Cette revente entraînera une décote, puisque les titres grecs ont perdu une bonne partie de leur valeur. C’est le premier sacrifice.
La seconde possibilité, pour les créanciers privés, sera d’accepter une prorogation de leurs titres grecs, autrement dit d’en différer le remboursement.
Troisième concession de taille enfin: les créanciers désireux de participer au sauvetage de la Grèce (l’objectif étant de permettre à celle-ci de tenir ses engagements à terme) abaisseront à 4,5% les taux d’intérêts de leurs emprunts en cours sur la Grèce. Au total, ces efforts sont estimés à 37 milliards d’euros et il permettront à Athènes de réduire son endettement d’environ 12 points de PIB. En échange, les créanciers privés se verront accorder par les pays de la zone euro, pour leurs emprunts en cours et leurs futurs prêts aux pays vulnérables, un «surcroit de garantie». Résumé: leur portefeuille de dette souveraine sur la Grèce sera déprécié, mais l’ensemble sera consolidé.
La zone euro, de son côté, va remettre au pot, essentiellement en accordant de nouvelles garanties à l’EFSF afin qu’il lève des capitaux et achète de la dette grecque. Point important: les futurs prêts accordés à la Grèce seront assortis d’un taux d’intérêt minimal situé entre 3,5 et 4%, ce qui représenterait un «cadeau» de 30 milliards d’euros sur dix ans.
• Ce nouveau sauvetage de la Grèce va-t-il permettre d’éviter un «défaut de paiement»? Les autres pays placés sous perfusion financière de l’UE (Portugal, Irlande) bénéficieront-ils de ces largesses?
Les marchés financiers, et surtout les agences de notation, décideront ces jours-ci si la Grèce est, ou non, en cessation de paiement partielle, ne serait-ce que pendant les quelques jours durant lesquels les créanciers privés vont devoir choisir ou non de s’engager dans le dispositif européen. Tous les dirigeants de la zone euro ont en tout cas évité hier le mot «défaut». Le président de la BCE, qui redoute une telle interprétation et l’effet de contagion qu’un «défaut» pourrait entraîner, a affirmé, lui aussi, que la «Grèce paiera», tout en reconnaissant que les marchés auront le dernier mot. Idem pour la patronne du FMI Christine Lagarde.
L’argument de la zone euro est que sa garantie remplace, pour l’heure, celle de l’Etat grec. La signature d’Athènes, pour faire simple, est maintenant remplacée par celle de Bruxelles. Problème: les créanciers privés de la Grèce vont bel et bien devoir consentir une perte. Leur contrat de départ va être renégocié. Il y a donc bel et bien une forme de «défaut…»
C’est là qu’intervient le second argument affirmé avec force à l’issue du sommet: pas question, juré craché, de procéder à un sauvetage similaire pour tout autre pays doté de la monnaie unique. Le «deal» proposé aux créanciers privés consiste donc à isoler le cas grec et à leur promettre qu’ils n’auront pas, en revanche, à assumer de future pertes sur la dette portugaise, irlandaise, voire italienne ou espagnole si la situation se dégrade encore. L’expression «circonstances exceptionnelles» a été martelée tour à tour par Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Jean-Claude Trichet et tous leurs homologues. C’est la théorie de la digue infranchissable. Problème là encore: que faire si la tempête de la dette souveraine déclenche un «tsunami»? A la question d’un journaliste, Christine Lagarde s’est contentée de répondre jeudi soir: «Vous êtes toujours aussi pessimiste…»
• L’intervention massive du «Fonds de secours européen» au secours de la Grèce marque-t-elle un tournant?
Oui, y compris dans les termes employés. Désormais, l’expression «Fonds monétaire européen» est couramment utilisée par les dirigeants de la zone euro. Il s’agit par conséquent bien d’un tournant qui coïncide avec l’engagement des Dix-Sept à prendre, d’ici l’automne, des mesures pour doper leur gouvernance économique et accroître la convergence. Rappelons que l’actuel Fonds de secours européen, pour l’heure doté d’une capacité d’emprunt de 440 milliards d’euros, sera remplacé à partir de 2013 par un mécanisme permanent de stabilité autorisé à lever, avec la garantie des pays membres de l’eurozone, jusqu’à 500 milliards.
Le fait de parler d’un Fonds monétaire européen signifie que les contraintes d’activation seront réduites au minimum, et qu’en particulier les pays membres sont prêts à lui concéder dans le futur une marge de manœuvre sans obtenir nécessairement l’aval des parlements nationaux. Mais attention, nous n’en sommes pas là: pour l’heure, l’Allemagne a maintenu le verrou de l’unanimité avant tout déblocage de fonds. A noter aussi que les emprunts effectués pour financer la dette souveraine d’un pays membre avec la garantie des dix-sept autres ressemblent à s’y méprendre à des «euro-obligations», soit à une mutualisation partielle de la dette des pays pourvus de la monnaie unique. La spécificité du dispositif, qui le rend acceptable pour l’Allemagne, est que ces emprunts de l’EFSF sont pour l’heure plafonnés (à 440 milliards d’euros) et qu’ils n’ont qu’un seul objectif: accorder une ligne de crédit temporaire aux pays vulnérables «dans des circonstances exceptionnelles». L’émission d’obligations garanties par la zone euro reste par conséquent limitée. «Il s’agit d’une mission particulière. Nous ne sommes pas encore face à des euros-obligations telles qu’évoquées par certains économistes», a corrigé Christine Lagarde jeudi soir.
Le second virage, en lien avec la création de facto de ces «euro-obligations» est celui de la gouvernance. Paris et Berlin feront des propositions dès la fin de l’été. L’adoption du paquet de directives communautaires destinées à rendre plus stricte la surveillance des dérapages budgétaires des pays membres devrait aussi intervenir rapidement. Quelle sera la mesure phare? Assistera-t-on, d’ici octobre, à la création d’un «Ministère des finances de la zone euro» comme le préconise le patron de la BCE Jean-Claude Trichet? Ce dernier, qui sera remplacé fin octobre par l’Italien Mario Draghi, a en tout cas joué un rôle crucial dans les négociations. Il ferait un très bon premier titulaire du poste de «grand argentier européen».
• Peut-on faire confiance à la zone euro pour parler maintenant d’une seule voix?
C’est peu probable. Le compromis forgé en vingt-quatre heures d’âpres négociations à Berlin, puis Bruxelles, n’est pas encore gravé dans le marbre. L’Allemagne d’Angela Merkel reste très réticente devant tout ce qui pourrait ressembler à une «Union de transfert» qui verrait les pays solvables (capables d’emprunter avec la meilleure note AAA) prendre en charge les dettes des pays les plus vulnérables, voire défaillants, sans cesse dégradés par les agences de notation. L’on peut par conséquent s’attendre à de nouvelles déclarations intempestives de la chancelière, ne serait-ce que pour obliger ses partenaires à mettre en œuvre les réformes qui s’imposent, telle l’adoption d’un frein à l’endettement comme a promis de le faire la France.
Il faut aussi garder en tête la complexité de la machine communautaire. Les pays de la zone euro doivent, pour ce qui concerne les futures mesures législatives destinées à accroître la gouvernance économique, composer avec les pays qui ne sont pas dotés de la monnaie unique. S’y ajoutent les négociations avec le Parlement européen, dont l’accord est indispensable. Lequel, pour l’heure, exige avant de voter définitivement les nouvelles directives sur la surveillance budgétaire des Etats-membres, l’instauration de sanctions automatiques à titre préventif en cas de dérapage.
Les vraies nouveautés, en revanche, sont de trois ordres: l’idée d’un Fonds Monétaire européen, bien plus flexible et moins tributaire des Etats, est actée. Le recours à une forme d’euro-obligations pour mutualiser une partie de la dette souveraine afin de ramener la confiance des investisseurs internationaux l’est aussi et des propositions plus complètes de la Commission européenne sont attendues à l’automne. La nécessité de doter l’Eurogroupe d’une structure politique permanente est enfin acceptée. La pression des marchés financiers a fait son œuvre. Les pays de la zone euro ne peuvent plus ignorer la réalité: leur crédibilité dépend plus que jamais du redressement urgent, en commun, de leurs finances publiques et d’un retour, le plus généralisé possible, de la croissance.
source le temps juil11
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