Crash test pour Bruxelles : la grande panne bureaucratique
La crédibilité de l’exécutif communautaire est pénalisée par l’échec des derniers stress tests bancaires européens

Peut-on faire confiance à la Commission et à la nouvelle Autorité bancaire européenne (EBA) créé en janvier pour conduire «l’action coordonnée» de recapitalisation des banques dans l’UE?
PLUS/MOINS DE CONFIANCE EN SUIVANT :
A Bruxelles, les experts ne sont pas convaincus par les explications de l’exécutif communautaire. Les divergences portent notamment sur les chiffres: la Commission estime que «plus de 420 milliards d’euros de capitaux et de fonds propres» ont été réinjectés dans les banques européennes depuis 2008 alors que le Comité économique et financier du Conseil (représentant les Vingt-Sept) évoque le chiffre de 200 milliards, inférieur de moitié. Les détracteurs de la Commission rappellent aussi que les critères retenus par l’EBA pour conduire les tests de résistance sur 91 banques rendus publics le 15 juillet ne prenaient pas en compte l’hypothèse du défaut d’un pays de la zone euro. En bref, le diagnostic de départ est contesté.
S’y ajoute la question des compétences: «Ni la Commission ni l’EBA ne peuvent mettre en œuvre un plan coordonné. Dans le système actuel, le renflouement des banques devra d’abord s’effectuer au niveau national», prévient un spécialiste. L’exécutif communautaire a beau avoir été présenté par José Manuel Barroso comme «le gouvernement économique de l’Europe» dans son discours sur l’état de l’Union, son intervention vaut surtout pour l’approbation des plans de sauvetage, au regard des aides d’Etat et de la concurrence.
Idem pour l’EBA, qui reste tributaire des autorités nationales de surveillance, dont elle supervise l’action. Le ralliement de la France à un plan d’aide aux banques est d’ailleurs révélateur. Paris insiste pour que Bruxelles fixe «le volume de capital à atteindre, l’échéance, et les outils pour y parvenir».
«Tant que l’état des banques fera l’objet de tractations politiques, le doute demeurera», prédit l’Institut Bruegel, basé à Bruxelles. Un doute accru par le fait que le Fonds de soutien européen (EFSF), évoqué pour renflouer les établissements en difficulté, est une structure intergouvernementale, dont le nouveau rôle approuvé en juillet n’a toujours pas été validé par la Slovaquie. «Les derniers tests de résistance minent la crédibilité de la Commission, les Etats parlent de coordination plutôt que d’action: tout cela manque de clarté et empêche la réaction rapide exigée par les marchés», prédit un analyste.
Par Richard Werly bruxelles/le temps oct11
EN COMPLEMENT : Des années d’austérité pour la zone euro !!!!
Selon un rapport de l’Union Européenne, la zone euro va devoir se serrer la ceinture pendant longtemps. Des mesures d’austérité permanentes sont d’actualité. Les conclusions de ce rapport vont à l’encontre des recommandations du FMI…
La zone euro pourrait devoir imposer une politique d’austérité sur le long terme, face à l’accroissement de sa dette publique et au vieillissement de sa population, avertit mardi l’Union européenne dans un rapport trimestriel sur les 17 pays de l’Union monétaire.
“Il est clair que pour mettre un frein à l’accroissement de la dette et assurer la soutenabilité des finances publiques, de nombreux pays de la zone euro vont devoir mettre en place des mesures d’austérité permanente, en plus de celles déjà adoptées”, indique la Commission européenne dans ce rapport.
“La détérioration des finances publiques de la zone euro depuis le début de la crise financière survient alors que les niveaux de dette publique étaient déjà élevés”, rappelle Bruxelles.
A cette toile de fond s’ajoute la question du vieillissement de la population, souligne le document, avant de conclure que “sans nouvelles mesures d’austérité, la dette publique devrait dépasser les 100% du PIB dans les 15 années à venir et continuer à croître”.
Bruxelles recommande donc des mesures drastiques afin que l’Union monétaire rende sa dette soutenable.
→ Cet appel en faveur de plus d’austérité va à l’encontre des recommandations du Fonds monétaire international (FMI), qui tout en pressant la zone euro de trouver une solution face à la crise, craint qu’elle ne casse sa croissance. D’autant plus que les risques de retour en récession augmentent.
Le FMI a estimé la semaine passée qu’il était “plus que temps” que la zone euro trouve une solution durable à la crise de la dette, face à un risque de récession en 2012.
Pour autant, “vouloir atteindre des cibles chiffrées en matière de déficit ne doit pas se faire au risque d’une contraction à grande échelle de l’activité économique”, ajoutait l’institution de Washington dans un rapport rendu public.
source AFP oct
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