A l’orée de 2012, les stratèges des banques privilégient à nouveau la sécurité
Fin 2010, les experts recommandaient les actions. Pour l’an prochain, les emprunts de qualité et l’or sont les placements les plus conseillés
En décembre 2010, les stratèges bancaires recommandaient à l’unisson d’augmenter la pondération des actions dans les portefeuilles. Après un an et demi de hausse quasi ininterrompue des bourses depuis le printemps 2009, la crainte de manquer une troisième année de rebond des marchés pesait plus lourd que les risques liés à la crise de la dette souveraine.
■ L’année 2011 des bourses
Il y a un an, les spécialistes de la gestion de fortune de Credit Suisse recommandaient d’accroître la part des actions de 40 à 43%. Les responsables de la recherche d’UBS mettaient aussi en évidence la «valorisation attractive» des actions pour 2011. Parmi les plus optimistes, la Banque Sarasin anticipait une progression de 12 à 14% des principaux indices boursiers, soit environ 1400 points pour le S&P 500 aux Etats-Unis, 8000 points pour le DAX et 7300 points pour le SMI à la fin 2011. Julius Baer prévoyait également une hausse d’environ 12% des marchés des actions internationaux. Même les économistes de Saxo Bank, d’ordinaire plutôt prudents, évoquaient un plus haut à 1600 points en cours d’année pour le S&P 500.
■ Surprises de 2011
Comment expliquer le décalage entre ces prévisions et le niveau actuel des bourses? Concernant le marché suisse, Philipp Bärtschi admet avoir sous-estimé l’impact des variations de change sur les bénéfices des entreprises. La forte augmentation de l’aversion au risque des investisseurs en raison de la crise de la zone euro l’a aussi surpris. Néanmoins, le stratège observe une stabilisation de la situation. Celle-ci jette les bases pour un rebond de 10 à 15% des marchés actions jusqu’à la mi-2012, suivi d’une évolution de type latéral.
■ «Crise profonde»
Revenant sur l’année écoulée, Andreas Höfert, chef économiste chez UBS, a été surtout surpris «de l’incapacité des politiques en Europe à résoudre la crise de l’euro». «D’une situation somme toute très spécifique – la Grèce est en faillite – on est arrivé à une crise profonde qui touche à présent le cœur de l’Europe», observe l’économiste. De plus, l’inflation mettra plus de temps à se manifester que ce qu’il avait anticipé il y a un an. Dans ce contexte, UBS mise sur quatre classes d’actifs: les emprunts d’entreprises «non-financières solides», les obligations souveraines de marchés émergents, les actions offrant de bons rendements des dividendes et l’or. La banque, qui prévoyait l’an dernier un cours de 1650 dollars pour le métal précieux, place désormais un objectif à 2200 dollars l’once dans un délai de 12 à 18 mois.
■ L’or à 3000 dollars?
Paradoxalement, les pronostics qui apparaissaient les plus audacieux l’an dernier se sont parfois révélés les plus justes. Dans ses prévisions «outrageuses», Saxo Bank prévoyait en décembre un pic de 1800 dollars l’once durant 2011, un seuil aisément franchi en août.
De son côté, Pictet & Cie rehausse désormais son objectif à 3000 dollars l’once pour l’or. Principale raison avancée: les banques centrales, y compris la BCE, finiront tôt ou tard par «monétiser» les dettes souveraines. UBP partage cet avis: l’or constitue la «meilleure protection face aux troubles conjoncturels actuels et à la dépréciation de la monnaie papier», estime aussi Alan Mudie, chef des investissements. Hyposwiss se méfie de l’or, «qui présente désormais toutes les caractéristiques d’une bulle», même si celle-ci n’est pas encore prête à éclater, selon la banque privée.
■ «Ne pas jouer les héros»
La prudence domine la plupart des prévisions. Les stratèges de Julius Baer anticipent d’importants mouvements de vente sur les marchés, contrebalancés par de brusques rebonds de courte durée. «Les valeurs refuges continueront d’être privilégiées jusqu’à une phase avancée du premier semestre 2012», pronostique Christian Gattiker, stratège en chef et responsable de la recherche chez Julius Baer. «Résister à la tentation de vouloir jouer les héros sera l’une des vertus essentielles durant les douze prochains mois», conseille-t-il.
A cet égard, il recommande les emprunts de débiteurs de qualité ainsi que l’or. Pour la partie plus risquée, on peut y ajouter les obligations d’entreprises non financières. Tactiquement, les obligations de la catégorie «investissement sûr» inférieure – soit une note au moins égale à «BBB –» – restent attrayantes, au vu de leur faible taux de défaillance et de la bonne solvabilité des émetteurs. Concernant les actions, la banque recommande les stratégies à dividende élevé et stable. Sur un horizon de douze mois, Julius Baer prévoit une hausse de l’indice SMI à 6200 points (vendredi à 5793 points), à 2500 points pour l’Euro Stoxx 50 (2342 points vendredi) et à 1350 points pour le S&P 500 (1254 points vendredi à la mi-séance). Parmi ses thèmes d’investissement, la banque propose à contre-courant les actions d’entreprises biotechnologiques, jugées intéressantes techniquement.
■ Les risques sont déjà inclus dans les cours
Stefan Keitel, responsable global des investissements chez Credit Suisse, estime que la «plupart des risques de marché sont déjà inclus dans les cours». «Il ne s’agit ni d’un scénario à la japonaise, ni d’une répétition des années 2008 et 2009», estime le stratège. Selon lui, les valeurs refuges «supposées» telles que l’or, le franc ou les obligations d’Etat sont toutes déjà chères. Credit Suisse leur préfère les actifs «réels» comme les matières premières ou l’immobilier ainsi que les actions.
■ Le pari des actions européennes
Malgré une croissance nulle attendue pour la zone euro et amorphe aux Etats-Unis, AXA Investment Managers juge les actions de ces deux régions attrayantes. Le multiple cours/bénéfice de 12,5 estimé pour les Etats-Unis est «plutôt bas» d’un point de vue historique. Avec un multiple de 9, il est même qualifié de «très bas» pour la zone euro. Quant aux actions suisses, la diversification internationale des entreprises helvétiques permettra de compenser quelque peu la faiblesse de l’économie européenne, estime Christina Böck, responsable des solutions d’investissement en Suisse chez AXA. Chez UBP, Alan Mudie donne aussi sa préférence aux actions européennes: «Les rendements des dividendes étant à leur plus haut depuis 20 ans, tandis que ceux des obligations d’Etat sont à leur plus bas, il existe indéniablement de belles opportunités», juge-t-il. En revanche, il doute que les estimations de croissance des bénéfices de l’ordre de 10% pour les entreprises américaines puissent se réaliser. Dans leurs prévisions pour 2012, les stratèges bancaires sont tiraillés entre d’un côté les opportunités de rebond des bourses et les risques d’aggravation de la crise de l’autre. Une année qui, comme l’indique Schroders, correspond typiquement au terme de «wei ji», un mot qui signifie à la fois défi et opportunité en Chinois.
PLUS DE PREVISIONS EN SUIVANT :
La récession au cœur des inquiétudes
La récession au cœur des inquiétudes des stratèges des banques Si les économistes divergent sur l’issue de la crise, tous s’attendent à une année 2012 difficile
A l’heure des perspectives économiques pour 2012, une question revient sans cesse au centre des discussions: les économies développées – zone euro et Etats-Unis en tête – vont-elles retomber en récession? Pour Fabrizio Quirighetti, chef économiste de la banque Syz & Co, l’environnement actuel n’est pas favorable aux pronostics. «La tournure des événements dépend aujourd’hui totalement des décisions politiques, explique-t-il. Or, comme il est impossible de savoir ce que les dirigeants nous réservent, les prévisions macroéconomiques valent bien peu de chose.» Toutefois, selon lui, il faut craindre davantage une déflation à la japonaise qu’une récession économique classique.
Fin d’un cycle économique
Du côté de l’Union Bancaire Privée (UBP), les anticipations pour l’année à venir sont plus moroses. Ainsi, Patrice Gautry, chef économiste de l’établissement genevois, s’attend à voir une nouvelle récession frapper l’Europe tandis que les Etats-Unis devront faire face à un début d’année difficile. «La période actuelle marque la fin d’un cycle économique, souligne-t-il. Alors que la croissance du monde occidental était suffisamment forte pour compenser l’endettement excessif qui la stimulait, le diagnostic actuel est sans appel: l’endettement – qu’il soit public ou privé – doit être réduit.» Selon lui, 2012 sera donc une année de transition qui verra le désendettement peser sur la croissance mondiale.
Un risque d’inflation
L’analyse est la même chez BNP Paribas (Suisse). «Le ciel restera couvert en 2012», prévient Roger Keller. Concernant la Suisse, «les perspectives se sont toutefois améliorées avec l’affaiblissement de franc, relève le responsable du conseil en placement au sein de BNP Paribas Wealth Management à Genève. Le pays peut en outre profiter d’une économie très diversifiée avec des débouchés importants pour les exportations auprès des pays émergents». Pour Patrice Gautry, de l’UBP, «les politiques monétaires nécessairement accommodantes poursuivies ces derniers mois par les banques centrales – et notamment la BNS qui a injecté des liquidités dans l’économie et dont le bilan se monte désormais à 60% du PIB – pourraient cependant créer, à terme, un risque d’envolée de l’inflation dans l’économie».
Dans ce contexte peu réjouissant, le salut peut-il encore venir des marchés émergents? Si la croissance de la Chine, particulièrement, devrait continuer à tirer la croissance mondiale en 2012, tous les économistes s’accordent à dire que le risque vient plutôt d’un ralentissement économique des pays développés qui, lui, pourrait bien enrayer la machine chinoise.
source le temps dec11
EN COMPLEMENTS : Vers une poursuite de la chute du marché américain Par Bruno Estier Bruno Estier Strategic Technicals. bruno.estier@sunrise.ch
Infographie. Deux phases de baisse pourraient se produire
Il est possible de se retrouver dans l’hypothèse du marché cyclique baissier de juin 2011 à mi-2012, comportant deux phases de baisse, une en 2011 et une en 2012. Elle comporterait aussi deux phases de hausse
En septembre dernier, nous avons commenté un graphique du marché américain des actions depuis 2000. Nous suggérions que le cycle de quatre ans était composé d’un marché cyclique haussier de mars 2009 à mai 2011 et d’un marché cyclique baissier de juin 2011 à mi-2012. Nous attendions un creux en octobre et le rebond vers 1099 points du S&P 500 jusqu’à 1285 points en un mois, suivi par un creux en «V» à 1158 points et une remontée après la fête de Thanksgiving vers 1260 points, permet d’envisager une cible théorique de hausse vers 1375 points d’ici au début de 2012.
La moitié du chemin est presque déjà parcourue. L’indice de vitesse situé sous le prix, dit stochastique, a rebondi de 15% à 60%, mais n’est pas encore dans la zone de sur-achat située entre 80% et 100%. La hausse peut donc se poursuivre assez facilement. Si on utilise des clôtures quotidiennes, un objectif se calcule vers 1342 points, alors que si les extrêmes de prix sont pris en compte on obtient une cible vers 1375 points. Nous avons donc une fenêtre entre 1345 points et 1375 points, qui est atteignable aussi longtemps que le niveau de volatilité mesuré par l’indice VIX, actuellement vers 27%, reste en dessous de 31%. En effet l’évolution de l’indice VIX, qui se situe au-dessus du graphique du S&P 500, montre bien que les pointes de VIX au-dessus de 31% correspondent à des creux du S&P 500 et que durant les phases pendant lesquelles la volatilité baisse, le S&P 500 a tendance à progresser. Finalement, le S&P 500 a presque atteint sa moyenne mobile de 200 jours à 1265 points. Il arrive souvent qu’une partie des participants du marché qui ont des opinions baissières change d’avis lorsque le S&P 500 repasse au-dessus de cette moyenne mobile de 200 jours. Donc la demande pourrait continuer bientôt à tirer le marché à la hausse au-dessus de 1265 points vers notre cible 1345-1375 points, qui se situe à des niveaux proches des plus hauts de mai 2011. Or cette zone pourrait jouer le rôle d’une résistance importante et provoquer un retournement du marché à la baisse.
En effet, nous nous retrouverions dans l’hypothèse du marché cyclique baissier de juin 2011 à mi-2012, composé de deux jambes de baisse, une en 2011 et une autre en 2012. Cette hypothèse serait renforcée par une particularité de la hausse actuelle depuis 1099 points.
Elle serait composée aussi de deux jambes de hausse égales – 1099 à 1285 points et 1158 à 1344 points. Nous sommes bien sûr dans un scénario théorique et plusieurs éléments seront nécessaires pour le confirmer. Tout d’abord, un renversement brutal de prix proche de la zone cible est nécessaire, idéalement en contraste avec un excès d’optimisme des participants de marché. Puis, la présence d’un ralentissement du nombre cumulatif de titres en hausse par rapport à ceux en baisse pourrait aussi avertir d’un risque d’un sommet majeur vers 1350-75 points. Il n’est pas certain par contre qu’en terme de vitesse, un ralentissement de la progression, qui est souvent annonciateur de retournement de tendance, apparaisse avec une divergence baissière sur l’indicateur stochastique quotidien. Enfin, une confirmation importante du retournement ne viendra qu’avec un recul du S&P 500 de 1350 points vers 1285 points.
Ensuite, il sera temps d’envisager différents scénarios de baisse à partir du point de retournement. Le plus souvent deux calculs classiques sont utilisés en analyse des mouvements de prix: un premier objectif baissier pour 2012 consiste en une réplique du premier mouvement de baisse qui eut lieu de mai 2011 à octobre 2011. Cela amènerait le S&P 500 dans la zone de 1100 points. Ce scénario est représenté par une flèche noire sur le graphique ci-dessus qui s’étire du premier trimestre 2012 jusqu’à la mi-2012. Un deuxième objectif baissier se calcule à partir d’une extension d’environ 160% de la baisse de mai 2011 à octobre 2011. Cela produirait une baisse beaucoup plus profonde vers 950 points aussi vers mi 2012, représentée par la flèche rouge.
Gardons en mémoire que l’élaboration d’un scénario n’a rien de déterministe, car c’est le marché qui décide des points de retournement de tendance. Mais un bon scénario validé étape par étape peut être une aide substantielle à l’analyse de marché à moyen terme. Nous aurons encore plusieurs occasions de vérifier si le marché des actions américaines se dirige bien mi-2012 vers un creux important du cycle de 4 et 10 ans.
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Pictet & Cie privilégie toujours la prudence Par Emmanuel Garessus Zurich/le temps
Pictet & Cie s’attend à une baisse du franc suisse et à une hausse du dollar La banque s’attend à une baisse du franc suisse et à une hausse du dollar. L’or devrait encore s’apprécier
Le franc suisse se traite actuellement 13% au-dessus de sa tendance à long terne. Il devrait s’en rapprocher ces prochains mois et, après sa phase de surévaluation, peut-être même passer dans une période de sous-évaluation semblable à celle qu’il a rencontrée dans les années 1990, a déclaré Alfred Roelli, chef analyste auprès de Pictet & Cie, lors d’une présentation jeudi à Zurich. Le premier objectif est fixé à 1,30 franc contre l’euro.
Sur l’euro, Alfred Roelli accorde une probabilité de 60% à un scénario d’union fiscale, contre 40% à celui d’éclatement de la zone euro. L’introduction d’«eurobonds» est probable au cours des trois à cinq prochaines années.
La BCE est extrêmement prudente dans sa politique, selon Pictet & Cie. En effet, le bilan de la Fed a été multiplié par 3,2 depuis l’éclatement de la crise financière et celui de la BCE par «seulement» 1,6. «Si la BCE reprenait tous les emprunts émis par les pays périphériques jusqu’en 2014, soit 1500 milliards d’euros, la multiplication totale serait de 2,6 et resterait inférieure à la Fed», selon Alfred Roelli.
La situation des Etats-Unis est plus favorable. Les chiffres de l’emploi ne paraissent pas très encourageants. Pourtant les statistiques omettent de signaler un changement majeur. L’Etat réduit ses effectifs, mais l’industrie les renforce sensiblement. Les entreprises ont repris confiance et investissent aux Etats-Unis plutôt qu’à l’étranger.
L’expert demeure prudent dans sa stratégie. La préservation du capital prime sur le reste. Les actions (35% du portefeuille) sont toujours dans un cycle baissier, mais l’analyste est neutre à leur égard, car la volatilité devrait un peu baisser. L’or (7,3% du portefeuille) devrait continuer de s’apprécier. L’objectif est à 3000 dollars en 2015.
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Les actions européennes ont rarement été aussi bon marché Par Nigel Bolton Responsable des actions européennes auprès de BlackRock
Au cours du dernier trimestre, plus de 60% des variations boursières étaient dues aux facteurs macroéconomiques plutôt qu’aux fondamentaux des entreprises, alors qu’en moyenne ils comptent pour seulement 20 à 30%
A long terme, les bénéfices des entreprises et leur création de cash-flow déterminent les rendements des actions. Cependant, ces derniers mois, ce sont les facteurs politiques et économiques qui ont déterminé le niveau de confiance des investisseurs et les cours de bourse. Au cours du dernier trimestre, plus de 60% des variations boursières étaient dues aux facteurs macroéconomiques plutôt qu’aux fondamentaux des entreprises, alors qu’en moyenne ils comptent pour seulement 20 à 30%. Ce changement des facteurs explicatifs provient naturellement des incertitudes politiques liées à la zone euro. Cette incertitude et la volatilité qu’elle produit ont été exacerbées par les résultats particulièrement mouvants des sommets européens.
Au troisième trimestre, le ralentissement économique s’est poursuivi en Europe et dans une partie de l’Asie, alors que les Etats-Unis sont redevenus une source d’optimisme. Le risque d’un ralentissement significatif s’est accru. Et, comme nous le pensions, l’environnement s’est détérioré pour les entreprises. Leurs perspectives bénéficiaires sont sous pression et nous ne pensons pas qu’un changement se produira ces prochains mois. Mais le rythme de réduction des attentes bénéficiaires devrait se ralentir au début du premier trimestre 2012, en réponse aux mesures de baisse des coûts. Le processus de désendettement ajoute un frein supplémentaire en Europe, car les banques, en réaction aux exigences de fonds propres et à leur exposition aux pays du Sud, doivent restaurer leur bilan et réduire leurs actifs à risques.
Nous devons admettre que l’environnement est complètement nouveau par rapport aux 60 dernières années. Les marchés reflètent l’incertitude et la déception devant les lenteurs des progrès des politiciens européens dans leur effort d’intégration. Un facteur positif ne doit pas être négligé: les cours des actions sont très bon marché par rapport à ceux des autres régions. Le rendement du dividende est même le plus élevé au monde. Nous préférons ici les entreprises de qualité, avec un bilan solide et un cash-flow élevé, profitant d’une croissance indépendante des aléas politiques. Les investisseurs qui ont une perspective à long terme devraient profiter de ces marchés survendus et saisir les opportunités actuelles. Nous considérons 4 facteurs principaux.
Les perspectives bénéficiaires des entreprises européennes continuent de se détériorer dans le sillage de la crise politique dans la zone euro et de ses effets négatifs sur les consommateurs et les entrepreneurs. Nous sommes négatifs sur les perspectives bénéficiaires depuis le début de l’été. Les marges ont d’abord été sous pression, puis les volumes de vente. Au début de l’année, le consensus des attentes de croissance bénéficiaire pour 2011 atteignait 15%. Le chiffre est descendu à 13% en juin et s’est écroulé à 0% en novembre.
Les estimations pour 2012 ont chuté durant la même période de 15 à 10%. Nous pensons que le mouvement se poursuivra jusqu’à tomber à 0 ou 5%. Contrairement à l’expérience de 2008, les bilans demeurent sains dans la plupart des branches d’activité. Les compagnies peuvent très bien maîtriser cette contraction économique. La récession menace l’Europe, mais les entreprises présentes dans d’autres régions sont bien placées pour compenser le ralentissement sur leur marché domestique. L’Europe regorge d’entreprises de cette catégorie.
L’évaluation est notre deuxième critère. Le déclin de l’évaluation depuis l’été résulte de la baisse des attentes bénéficiaires et de l’augmentation de la prime de risque exigée par les investisseurs en réaction à la crise de la zone euro. L’évaluation des actions européennes est très attractive par rapport aux actions d’autres régions et aux obligations. La prime de risque des actions est la plus élevée depuis 30 ans, tandis que l’écart de multiple des bénéfices (PER) entre l’Europe et les Etats-Unis est au plus haut des 30 dernières années. De fait, il anticipe une récession en Europe. Le rendement du dividende des actions européennes est le plus élevé au monde. Pour l’investisseur à long terme, c’est une opportunité à long terme.
Depuis le troisième trimestre 2010, les spécialistes de l’allocation de portefeuilles ont accru la part des actions européennes, mais récemment ces actifs risqués ont subi de forts dégagements. Les investisseurs préfèrent en effet la sécurité. Un retour de la confiance des investisseurs et une allocation plus favorable à l’Europe devraient saluer une résolution de la crise de la dette en Europe. Malheureusement cette solution dépend de la capacité des hommes politiques européens à prendre des décisions courageuses. S’ils passent à l’acte, les capitaux se dirigeront massivement vers les actions européennes.
Les facteurs macroéconomiques constituent la plus grande zone d’incertitude. C’est la principale raison de la hausse de la prime de risque. Les marchés obligataires demeurent sous tension, pénalisés par le refus allemand d’un assouplissement monétaire quantitatif et des «eurobonds». Un compromis reste toutefois l’issue la plus probable. Mais les risques d’éclatement de la zone euro ne peuvent être exclus.
Les perspectives économiques, à l’exception des Etats-Unis, se sont détériorées ces derniers mois, sous l’effet de l’Europe. Les plans d’austérité et les mesures de désendettement auront un effet négatif sur le PIB en Europe en 2012, aggravant le risque de récession. Mais les perspectives divergent entre les pays du centre de l’Europe et ceux du Nord. Même les économies les plus fortes sont sous pression.
Nous sommes donc prudents à court terme et reconnaissons les risques macroéconomiques, notamment en Europe. Mais nous avons l’intention de profiter des opportunités offertes aux investisseurs à long terme. La clé des marchés est aux mains des politiciens. Il en va de l’avenir de l’Europe.
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Le QE3 pour soutenir le marché hypothécaire
Société Générale présente des convictions fondées sur une recherche remarquablement détaillée.
L’allocation d’actifs proposée par Arthur van Slooten hier à Genève s’intitulait de manière provocatrice: «Patience: les mauvaises nouvelles en deviendront de bonnes». L’année a été plutôt chaotique et les perspectives ne sont guère rieuses. Il faut une bonne dose d’optimisme pour en sourire mais le stratège de l’allocation d’actifs globale de Société Générale est relativement convaincant. Relatif étant ici à prendre au pied de la lettre, en opposition avec absolu.
En quelques chapitres et clefs de voute, Arthur van Slooten a résumé les recommandations d’une allocation à court terme dans un environnement où les perspectives sont sombres et les certitudes, déjà malmenées, seront remises en cause par une avalanche d’évènements politiques – des présidentielles russes, américaines, chinoises et françaises aux législatives italiennes, allemandes, grecques et portugaises.
L’inflation se tassant, c’est pour début de 2012 qu’il attend un nouveau QE de la part de la FED. D’abord par un changement de discours, dès janvier, puis par des mesures, probablement vers mars. Similaire en amplitude au QE2, le montant du QE3 serait, d’après lui, de l’ordre de 600 milliards de dollars avec pour cible l’achat des titres à base hypothécaires (MBS). L’opération se déroulerait sur 8 mois, à raison de 75 milliards par mois en moyenne. L’effet à en attendre? Positif pour le marché actions, tant américain qu’européen, positif sur les taux hypothécaires à long terme (30Y US mortgage rates), positif également sur le prix du pétrole et de l’or, positif enfin pour le dollar et, bien entendu, négatif pour l’euro. En attendant, il recommande de conserver ou d’acheter les 10Y Treasuries qui continuent à être stimulés par l’opération Twist. En tout état de cause, l’or serait l’un des grands gagnants avec un cours situé en 1900 et 2100 dollars l’once. Autre secteur d’investissement à privilégier, les obligations Investment Grade des entreprises américaines.
En Europe, la conjonction de la baisse de l’indice de confiance en Allemagne (baisse du PMI de l’industrie allemande), le fléchissement notable de l’inflation et le resserrement du crédit amèneront la Banque Centrale Européenne à assouplir sa politique. Quand la crise de l’euro mènera, au début de l’année prochaine, à des adjudications de dette publique sans issue, la BCE finira par monétiser, ce auquel elle s’est refusée jusqu’à présent (le recul de l’industrie allemande devrait rendre les autorités germaniques plus compréhensives). Dès que ce sera le cas, les valeurs financières, aujourd’hui extraordinairement dévalorisées, devraient afficher une reprise notable. Une excellente opportunité à surveiller de près. Toujours en Europe, les actions autres que financières sont encore trop chères et laissent de la place à des baisses supplémentaires. Mieux vaut attendre. Pour ce qui est des PIIGS, l’Espagne est préférable à l’Italie, son rapport de dette publique au PIB étant nettement plus gérable. Recommandation complémentaire, mieux vaut faire confiance à la dette souveraine anglaise qu’à l’allemande. Les CDS l’indiquent clairement, les spreads de la Grande-Bretagne sont passés au dessous des spreads germaniques. Pas si surprenant car l’échéancier des roll-over de la dette britannique est faible sur les 10 prochaines années et que l’essentiel du renouvellement (52%) n’aura lieu qu’en 2020 et après. Quant à l’euro, sa dépréciation sera inévitable quand les craintes liées à sa survie reviendront en force. Etonnant même qu’il ait si bien tenu le coup jusqu’à présent.
Les flux d’investissement vers les pays à forte croissance sont préoccupants. Malgré un contrôle accru de l’inflation dans les quatre BRIC, ni le Brésil, ni la Russie, ni l’Inde ni même la Chine n’ont vu les capitaux revenir après le désenchantement de début d’année. Gare au ralentissement en Chine qui pourrait être plus brutal que prévu en conséquence de la politique d’étouffement du crédit et attention au secteur bancaire chinois qui présente des failles importantes. Dans les pays émergents, il est préférable de privilégier le marché obligataire aux marchés actions. Les valorisations sont hautes et les sociétés affichent des free cash-flows sensiblement inférieurs à leurs homologues des marchés développés. Autre précaution, éviter les industries de base et la métallurgie, vulnérables au ralentissement de la croissance chinoise et leur préférer les industries de consommation cyclique, à l’intérieur desquelles les médias sont nettement préférables à l’industrie automobile.
Nicolette de Joncaire agefi dec11
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Gestion de portefeuille et allocation d’actifs : Le comparatif actions-obligations
investissemenT. Analyse historique du professeur Erwin W Heri Compte tenu de la décennie perdue et des pertes sur le marché actions.
L’approche d’investissement du professeur de théorie financière bâlois Erwin W. Heri recèle plusieurs points de convergence avec celle du groupe américain Vanguard. En particulier au niveau de l’importance accordée à la gestion indicielle. Le fondateur de Vanguard, l’investisseur de renom John C. Bogle, a en effet lancé aux Etats-Unis en 1975 le premier fonds indiciel destiné au grand public. De son côté, Erwin W. Heri se flatte d’avoir lancé en 1989 pour l’ancienne SBS le premier fonds indiciel en Suisse (SBC 100 Index Fund, aujourd’hui UBS 100 Index Fund).
«Lorsque vous êtes investis dans un indice, vous l’êtes automatiquement dans les sociétés performantes» a-t-il souligné précisément lors d’un symposium organisé par Vanguard jeudi à Zurich. Et d’expliquer: «car que devient l’entreprise qui n’engrange plus de bénéfices? Soit elle décline, si elle n’est pas en mesure de générer de la valeur, soit le conseil d’administration et la direction mettent en place de nouveaux dirigeants. Or un indice recèle ces deux possibilités. Car les entreprises contreperformantes finissent par en sortir». En clair: «un indice implique un biais automatique vers les entreprises performantes. Alors qu’un portefeuille a pu garder ses actions et obligations Swissair par exemple».La composition sectorielle des indices a d’ailleurs substantiellement évolué avec le temps. Depuis les premières sociétés cotées du dix-neuvième siècle (eaux, textiles et fer), suivies par celles de la vapeur et de l’acier, puis de l’électricité, la chimie et de l’automobile. Auxquelles ont succédé peu à peu celles du pétrole et de la pétrochimie, puis les secteurs du numérique et des nouveaux médias. Avec toujours l’innovation comme levier de génération des bénéfices. Or selon Erwin W. Heri, il n’y a pas de raison que cela change avec les perspectives attendues des nanotechnologies et des biotechnologies par exemple. Comme l’illustre la ruée sur les smartphones dernier cri.
Certes pour investir dans les actions, il faut prendre en compte la possibilité de «décennies perdues» souligne l’ancien responsable des investissements du groupe Winterthur et actuel président du groupe Valartis, faisant au détour la promotion de son ouvrage sur la question «Das verlorene Jarhrzehnt». Car des décennies perdues, la plupart des indices en ont connu, y compris les marchés émergents après la crise de 1997. «Les clients doivent donc être conscients qu’il est possible de ne rien gagner en dix ans». Faut-il dès lors investir dans le métal jaune? «L’or a eu plusieurs décennies perdues» rappelle Erwin W. Heri. D’ailleurs «évaluer la valeur de l’or est difficile» a estimé de son côté Jeffrey Molitor, Chief Investment Officer de Vanguard pour l’Europe. Ce dernier ne se montre d’ailleurs pas très enthousiaste non plus sur les marchés émergents, dont l’écart de valorisation avec les marchés développés s’est nettement resserré en dix ans.
Et si le marché suisse des actions affiche l’une des meilleures performances en 20 ans (8,5% par an), cela tient surtout à l’appréciation du franc. Autre enseignement clé pour l’investisseur en actions, celui-ci doit compter avec des chutes de 50%, comme entre 2000 et 2003. Un ordre de grandeur qui se vérifie sur le plan historique. «Du moins pour les indices, car cette ampleur peut bien sûr être dépassée au niveau des dépôts de clients individuels». D’autant qu’en périodes de crises, la diversification internationale des marchés d’actions fonctionne mal au vu de l’évolution corrélée de ces marchés.
Nonobstant tous ces facteurs négatifs sur l’évolution des marchés d’actions, 100 francs investis en 1925 dans les actions suisses rapportaient plus de 55.000 francs en 2009. Et un dollar investi en 1801 dans les actions américaines donne une somme de près de 10 millions de dollars en 2011. Ce qui dans les deux cas correspond à un rendement annuel de quelque 8%. Il serait donc raisonnable de tabler sur un rendement annuel des marchés boursiers de 6-8% qui laisse un net avantage aux actions sur les obligations. D’ailleurs pour Erwin W. Heri, les obligations sont chères actuellement, en particulier compte tenu des risques d’inflation. Et s’il faut investir dans cette catégorie, autant privilégier les emprunts d’entreprises: «pris ensemble, les bilans des bonnes entreprises sont meilleurs que ceux des Etats» résume le spécialiste. Ce dernier juge donc les actions avantageuses actuellement et mesure leur attrait à l’aune de leurs dividendes. Jeffrey Molitor de son côté considère la valorisation actuelle des actions plutôt «normale» et rappelle – lui aussi dans une perspective historique – l’impact déterminant d’une stratégie d’évitement des 20 ou dix pires journées de négoce. Ou ne pas manquer les 10 ou 20 meilleures séances, mettant donc l’accent sur les coûts d’opportunités des phases de retraits des marchés. Au plan obligataire, il estime que des hausses de taux d’intérêt bien communiquées ne se traduisent pas forcément par des pertes marquantes
Piotr kaczor/agefi dec11
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La persistance des turbulences
Actions. Un changement de tendance durable des marchés n’est pas encore en vue Selon Julius Baer .
Un investissement considérable sur les marchés des actions est probablement prématuré, du fait des tendances déflationnistes et de récession qui prédominent actuellement. Car la capitulation n’a pas encore eu lieu. Elle risque de se produire à un horizon 2012/2013. A ce moment-là, on pourra se montrer agressif à l’égard des actions, selon Christian Gattiker- Ericsson, chef stratège et responsable de la recherche de Julius Baer. Le meilleur moment pour investir en actions est lors d’une récession alors que la période actuelle en est au stade d’un refroidissement conjoncturel.
Pour l’heure, il faut se montrer sélectif en faisant des choix tactiques, notamment les actions de mines d’or et des biotechnologies. Ou bien des actions d’entreprises de qualité qui versent des dividendes stables ainsi que des actions A chinoises, qui profiteront d’un relâchement de la politique monétaire en Chine. D’autre part, des obligations d’entreprise (en évitant les valeurs financières et eu égard à une qualité d’investissement plus basse selon les agences de rating) pourront sans doute profiter d’un bilan solide de l’émetteur qui décide de procéder à un rachat de son ou ses emprunts. Un autre axe est l’or en tant qu’assurance monétaire et des carry trades comme stratégie plus risquée.
Un des rares signes positifs qui existent aujourd’hui, du point de vue de l’investissement, est le pessimisme qui règne parmi les investisseurs. Celui-ci est un peu moins répandu qu’à l’automne 2008/début 2009, mais pratiquement au même niveau qu’en 2002. On doit être prêt à prendre certains risques maintenant, mais de manière calculée, en sachant ce que l’on fait.
Les prochains mois seront très agités en Europe, d’après Janwillem C. Acket, chef économiste de Julius Baer. L’Europe est tiraillée entre la faiblesse de la demande, un surendettement et les problèmes monétaires. Vouloir diminuer les dettes, augmenter les impôts et stimuler les crédits octroyés par les banques tout en leur imposant des exigences plus strictes en termes de capital sont des moyens contradictoires. Ils ne peuvent pas être effectués en même temps, sans avoir des répercussions négatives sur la croissance. La politique de consolidation de la zone euro entretient les craintes de déflation. Une hausse du chômage est probable dans les mois à venir. La Suisse est également confrontée à des tendances déflationnistes et récessives. Une augmentation du chômage est aussi prévisible à court terme. L’affaiblissement conjoncturel et la surévaluation du franc pèsent sur les exportations. Ainsi un recul de 1,1% des exportations (biens et services) est-il prévu en 2012 pour la Suisse. Les craintes de récession freinent la consommation et les investissements en Suisse.
La croissance mondiale décélère, atténuant du même coup le développement de l’inflation. La faiblesse des politiques fiscales pousse les banques centrales à agir davantage, à l’image de la Réserve fédérale américaine qui a ramené l’indice de déflation à zéro.
Les anticipations
Une récession ne frappe pas à la porte, ni une reprise. C’est pourquoi il est faux de se baser sur les données macroéconomiques du moment pour investir ou non dans des actions. Le climat actuel est certes peu encourageant pour les actions suisses en particulier. D’aucuns craignent une déflation à la Japonaise. Le fait de redouter cela est déjà une bonne raison de penser qu’un tel scénario sera évité! De fait, bon nombre d’actions ont déjà sensiblement baissé cette année, anticipant pour le moins un affaiblissement conjoncturel. De ce point de vue, les risques ont déjà nettement diminué. Un danger est certainement de croire que la décennie perdue (en termes d’indices) se prolongera pour les actions et qu’une stratégie de buy and hold est ainsi révolue. Cela revient à regarder dans le rétroviseur au lieu de voir à travers le pare-brise. Si les actions dites défensives, d’entreprises de qualité, à dividendes stables, ne sont plus des aubaines, elles restent abordables pour un investisseur à long terme. Par ailleurs, il existe des actions de sociétés cycliques, mais pas de mauvaise qualité, qui sont avantageuses à présent, et qui peuvent être acquises ou accumulées. (PR)
philippe rey zurich/agefi dec11
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Grande fragilité de la croissance à deux vitesses
SCHRODERS. L’équipe de recherche a présenté son étude macroéconomique annuelle La Suisse serait le cinquième pays le plus touché par une récession en Europe.
L’International Media Conference 2011 de Schroders a débuté hier à Londres. La société a convié plus d’une centaine de journalistes, principalement d’Europe et d’Asie, à venir assister à la présentation de leur étude annuelle. Le chef économiste, Keith Wade, a notamment parlé des perspectives macroéconomique mondiale.
La question de l’avenir de la zone euro a évidemment été omniprésente. L’étude présente une économie européenne à deux vitesses, avec des différences de croissance importantes. Jusqu’en 2009, il était possible de constater une certaine homogénéité. Après une baisse généralisée des PIB, la tendance est clairement à la hausse pour des pays tels que l’Allemagne, l’Autriche ou la Finlande, tandis que la baisse se poursuit, sans grande surprise, en Grèce, en Irlande et au Portugal. A ces trois pays s’ajoutent l’Italie et l’Espagne, pour qui la diminution n’est toutefois que plus modérée. «Cette divergence entre ces pays d’une même union montre toute la fragilité du système», explique Keith Wade.
Dans la continuité, l’économiste montre quels sont les pays qui souffriraient le plus d’une récession en Europe. En tête, la Norvège, dont 80% des exportations sont en Europe. La Suisse apparaît à la cinquième place des pays les plus touchés, avec 60% des exportations et plus de 20% du PIB qui sont concernés, juste devant le Royaume-Uni. L’Inde, la Chine et les Etats-Unis se suivent de près, avec 20% d’exportations à destination de la zone euro.
Keith Wade explique que la situation est déjà difficile pour certains pays actuellement. «Les circonstances économiques poussent les banques européennes à rapatrier leurs euros, ce qui a un fort impact négatif aux Etats-Unis et en Asie. Concernant les rendements obligataires, la société de gestion de fortune a posé la question de savoir pourquoi ils étaient si bas. Elle a identifié trois principales raisons. Tout d’abord, l’aversion au risque, qui pousse à se réfugier dans un monde à faible croissance. L’étude évoque ensuite une politique monétaire laxiste ainsi qu’un excès d’épargne. «L’aversion au risque devrait diminuer dans les prochains temps, selon l’économiste. Mais il ne faut pas s’attendre à de grands bouleversements en matière de politique monétaire et d’excès d’épargne à court terme.»
arnaud cogne/agefi dec11