L’Edito du 3 Janvier 2012 : La crise, un processus d’effondrement des certitudes Par Bruno Bertez
C’est la saison des prévisions. C’est le temps des pronostics. Nullement découragés par leurs fiascos antérieurs et répétés, les grands prêtres du Système, , nous annoncent soit la grande embellie, soit le cataclysme. Et entre les deux, toutes les nuances que le vocabulaire et l’imagination permettent.
On trouve de tout dans les prévisions publiées cette année… comme les années précédentes. De la sempiternelle progression des indices boursiers du fameux 15% à l’effondrement final cher aux Cassandre. Et bien entendu, on trouve aussi la récurrente prévision du type météo, celle qui nous assure que demain sera comme aujourd’hui ; fondée qu’elle est sur le fait que les changements de temps sont toujours moins nombreux que les répétitions à l’identique.
PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :
La profession financière vit et s’enrichit de la croyance. De la croyance que certains savent et d’autres pas. Le mythe a la vie dure et il s’entretient sur une donnée qui, elle, est incontestable, comme les mystères anciens, la finance est complexe. Ce mythe est fondé sur un autre mythe, encore plus dissimulé, c’est un secret d’Etat ou un secret Défense : les hommes, les grands de ce monde, les banquiers centraux, les gouvernements et leurs Administrations, ont du pouvoir sur les événements, ils maîtrisent. Voilà le grand mot. Et s’ils ne réussissent pas, c’est que, quelque part, ils y a les Autres, les Autres qui s’opposent et qui osent empêcher de maîtriser en rond.
Ainsi, aux USA, il y a ces Républicains qui empêchent Obama de faire ce qu’il faut ; ainsi en Europe, il y a les Allemands qui s’obstinent à refuser le bien commun, à refuser tout ce que les autres réclament, ces Allemands qui s’obstinent à persévérer dans l’égoïsme, alors que, n’est-ce pas, le miracle est à portée de main.
C’est une forme, une structure de pensée, commune aux Pouvoirs et à leur courroie de transmission, les Médias, que celle de l’utilisation systématique du tiers-opposant. Car il faut à tout prix maintenir le prestige des Maîtres : ils savent, ils peuvent. Mais c’est l’Autre, l’opposant, qui résiste. Surtout, il ne faut pas faire comprendre, ne pas faire toucher du doigt, que ce qui résiste est ailleurs et que c’est le Réel avec un grand R. Surtout, il ne faut pas admettre qu’il y a des lois incontournables de l’économie, de la finance, de la comptabilité, des lois aussi incontournables que la loi de la gravitation. En matière économique, l’équivalent de la loi de la gravitation, c’est la loi de la rareté. Le cœur du mythe, le cœur de tous les mythes, c’est la séparation entre, d’un côté ce qui est réel, pesant et rare, et de l’autre, ce qui peut être multiplié à l’infini, les papiers, les promesses, les paroles.
Les Pouvoirs naissent de magie et de croyance ; ils s’entretiennent de l’illusion, ils durent de l’amnésie. Nous sommes un peu courts car il nous faut quand même ajouter qu’ils vivent aussi de mauvaise foi.
Puisque nous effleurons la question, répétons notre credo : dans un monde où, à un moment où tout le monde promet le changement, nous n’en recommandons qu’un seul, un tout petit, mais qui constituerait, s’il advenait, le renversement du Système : nous souhaitons que ceux qui prétendent exercer le Pouvoir soient tenus responsables de leurs erreurs, de leurs échecs, de leurs mensonges. Un principe tout simple qui, normalement, devrait être le fondement des systèmes politiques représentatifs et qui, aussi, se trouve être le fondement, en symétrique, de la liberté individuelle. Pas de Pouvoir sans responsabilité ; pas de liberté sans responsabilité ; pas de responsabilité sans sanction. La solution à ce que l’on appelle la crise, et qui n’est en réalité qu’un long processus de retour aux conditions normales de fonctionnement du Système, la solution est là : restaurer le lien entre l’action des hommes et la sanction. Positive ou négative ; récompense ou punition.
Nous sommes toujours dans l’investissement, nous ne nous en sommes pas écartés. Contrairement aux apparences, nous sommes au fond des choses, à la racine, au cœur, au core, puisque c’est la mode de s’exprimer ainsi. En effet, il faut des principes pour guider l’action. Surtout quand on se mêle de se confronter à l’Avenir.
La première des choses sur laquelle nous voulons insister est celle-ci : personne ne sait. Ceux qui prétendent savoir sont des imposteurs. Nous ne parlons pas bien sûr du Français Noyer qui, il y a quelques jours, à la faveur de la flagornerie des médias, osait affirmer « l’euro est un succès ». Nous parlons de gens de bonne foi ou du moins de gens de meilleure foi. Personne ne sait.
Le processus se déroule, le monde se reconstruit sous nos yeux. Les forces du réel font leur œuvre et, bien souvent, ce que l’on prend pour du négatif car cela touche aux avantages acquis, se trouve être dans la réalité, à l’échelle systémique, à l’échelle de l’Histoire, positif. Ainsi, on a enfin détruit le mythe de la pleine valeur des dettes gouvernementales ; on a dégringolé la bulle de dettes non seulement des gouvernements, mais aussi des banquiers, des systèmes bancaires tout entiers. On a démystifié un système dans lequel des gouvernements insolvables soutiennent des banques insolvables et dans lequel des banques insolvables soutiennent des gouvernements insolvables. On a remis à sa valeur, ou mieux, à sa non-valeur, le capital fictif d’une partie du système financier. Le réel a décapé. Il a laissé apparaître une part de vérité. Un soubassement, une fondation, sur laquelle on pourra construire à l’avenir.
Beaucoup de certitudes se sont effondrées. Ce n’est que le début. Un petit début, mais très encourageant. Nous avons coutume de dire qu’en matière d’investissement, ce qui fait le plus de mal, ce n’est pas ce que l’on ignore, l’incertain, l’inconnu, non, c’est ce que l’on croit savoir, ce dont on est sûr… et qui se révèle faux. Voilà ce qui est le plus coûteux. Et c’est pourquoi nous stigmatisons sans relâche le mensonge des Pouvoirs : ils créent des certitudes qui se révèlent fausses.
La crise, ce retour à une prospérité auto-entretenue, a une fonction de révélation, une fonction de prise de conscience.
Elle nous a révélé que la certitude que les produits structurés, monstres de la finance, ces fameux subprimes hypothécaires, étaient triple-A, money-like, comme leurs promoteurs le croyaient et le faisaient croire, était une erreur. Voilà une certitude qui s’est effondrée. La loi de la gravitation a fait, là, un retour terrible.
Elle nous a révélé que la certitude de Bernanke que l’on pouvait toujours relancer une économie grâce à des hélicoptères remplis de dollars était une illusion. Une illusion fruit de son exégèse myope des travaux sur la crise de 29. On n’a toujours pas retrouvé le niveau de vie de 2008. Le chômage apparent est insupportable. Le sous-emploi réel est dramatique.
Elle nous a révélé que les dettes souveraines étaient des dettes comme les autres et qu’elles valaient ce que valait la solvabilité des émetteurs. Un pan entier de la construction keynésienne s’est effondré. Affolant pour les gouvernements, triste pour les banquiers prêteurs, catastrophique pour les peuples.
Elle nous a révélé que les gouvernements ne peuvent pas tout : qu’il y a des limites à leurs manipulations, qu’il y a des limites à la dette, qu’il y a des limites à la taxation, des limites à la cohésion sociale.
En ce début d’année 2012, nous attaquons notre grand mythe, d’autres grands paradigmes fondamentaux.
Le mythe fondateur du système est celui qui fait du dollar la pierre angulaire. Le mythe qui fait du dollar un refuge, celui qui assure que les Etats-Unis sont exonérés de la loi de la gravitation, celui qui prétend qu’ils ne peuvent pas faire faillite et qu’ils seront toujours solvables.
Nous sommes sur ce chemin, sur cette voie, mais attention, nous ne sommes pas encore sur l’autoroute de la destruction, loin de là. Le chemin sera long, avec des pauses, des accélérations, des retours en arrière, des pièges. Le processus qui est en cours est un peu comme une respiration, on inhale quelquefois, on exhale quelquefois, mais un jour ou l’autre, on cesse de respirer. En matière économique, sociale et humaine, rien n’est linéaire. Au mieux, il y a des rythmes, des alternances, des cycles ; au pire et le plus souvent, il y a le chaos du hasard.
Mais déjà on a dévoilé la fragilité des gouvernements marginaux, des périphériques. L’édifice extérieur, celui qui protège les centres du système, s’effondre par pans entiers. Déjà le stade des fissures est dépassé. Déjà un Centre auxiliaire, celui de l’Europe et de l’euro-zone est encerclé. Il est encerclé par les Barbares des marchés qui ont pour fonction d’imposer la loi de la force à la loi des contrats. La loi de la destruction du plus faible aux rêves de maitrise des gouvernements constructivistes.
L’euro-zone est un poste avancé, une sorte de ligne Maginot, qui protège l’Angleterre d’abord et les Etats-Unis ensuite. Quand les Barbares, la meute, les Wolf Packs, seront aux portes de la citadelle anglo-saxonne, les choses iront vite. Voilà au moins une certitude. Pourquoi ? Parce que tout y est faux, tout est construit sur du sable, passez-nous l’expression et sa vulgarité, tout est bidon. Et parce que comme pour le triple-A des subprimes hypothécaires, il y en a qui savent. Il y en a qui ont les vrais chiffres, il y en a qui mesurent les gouffres avec de vrais instruments de mesure. Une crise, c’est toujours une rupture, et quand les certitudes sont fondées sur des mensonges, les ruptures sont brutales. En tout ou rien. n.
La « solution » à la crise, le remède dans sa nudité aveuglante, tellement aveuglante que l’on ferme les yeux pour ne pas la voir, c’est le « debasement » des monnaies ; l’émission par le couple que plus tard on maudira, par le couple gouvernements/Banques Centrales, de créances, de liabilities, sur eux-mêmes. De créances sous forme de monnaies, c’est-à-dire de promesses à maturité zéro et de quasi-monnaie, c’est-à-dire de promesses à maturité différée.
Il n’y a aucune différence entre les deux sortes de créances, entre ces deux types de liabilities du Couple.
Tant que l’utilité, tant que la demande pour ces papiers, reste forte, et tant que la demande, l’utilité des biens et services reste faible, le système tient. La monnaie ne circule pas, les créances sont stockées, les liabilities sont neutralisées. Un jour, demain, après-demain, l’utilité marginale de ces stocks de créances, de ces stocks de papier se réduira et, à l’inverse, l’utilité marginale, la demande pour les biens et les services, se redressera. Et ce qui a été, ce qui aura été longtemps différé se produira : le colossal rééquilibrage entre la masse de promesses et la masse de biens et de services disponibles pour les honorer. Il suffira que l’équilibre se modifie à la marge pour que le phénomène s’enclenche. Et alors la mécanique sera lancée. L’inflation, c’est cela, rien que cela, le basculement de l’utilité marginale relative des promesses de papier et des biens et services. A moins de supposer qu’il n’y aura jamais de retour à la prospérité, le basculement interviendra ; il sera d’autant plus rapide, imprévisible et de plus grande ampleur, que les fictions et les mensonges auront été maintenus plus longtemps.
Nous ne ferons pas de prévisions.
Nous ne ferons pas de pronostics, nous ne ferons pas d’allocations d’actifs.
Rien de tout cela.
Nous essaierons de mettre à nu ce qui est caché.
Nous essaierons de marquer les grandes étapes du processus qui est à l’œuvre.
Nous essaierons de trier entre le vrai et le faux, entre le bruit et la petite musique du sens.
Tel est notre programme pour 2012.
BRUNO BERTEZ Le 3 Janvier 2012
EDITO PRECEDENT : L’Edito du Vendredi 23 Décembre : La BCE, Canada Dry de la rigueur par Bruno Bertez
EN BANDE SON :
Catégories :A Chaud!!!!!, Art de la guerre monétaire et économique, Commentaire de Marché, Déflation, Etats-Unis, Europe, Inflation, inflation importée, monétarisation de la dette, L'Etat dans tous ses états, ses impots et Nous, Les Editos, Les Tribulations de la Kleptocratie, Marché Obligataire, Marchés Financiers et Boursiers Actions, Mon Banquier est Central, Monétarisme
MERCI pour cette analyse brillantissime. Mais tout ça ne me dis pas :
OÙ C’TY ‘QUE J’PEUX MET MON POGNON ? … A part dans la baignoire bien sur !
MEILLEURS VOEUX de l’inconoclaste de “sévice” A.C
merci pour cet excellent article.essayons de rester les plus lucides possibles!et bien d’accord sur l’analyse politique
Brillant, limpide, tout est dit, la machine à illusion percer à jour…
Meilleurs voeux à toute l’équipe, continuez comme cela, on adore
Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?
– « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)
– « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)
– « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)
– « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)
– « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)
– « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)
– « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)
– « On a voulu créer un grand marché avec la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. L’exigence des règles du jeu communes explique que le Conseil des ministres a adopté 280 lois. Mais ce qui était indispensable étant fait, il y aura dans l’avenir moins de lois européennes. » (Jacques Delors, 19 septembre 1992, La Croix)
Mercredi 4 janvier 2012 :
Nouveau record absolu des dépôts des banques à la BCE.
Les banques de la zone euro ont déposé 453,18 milliards d’euros auprès de la Banque centrale européenne (BCE) entre mardi et mercredi, soit un nouveau record absolu, a annoncé mercredi l’institution monétaire européenne.
Ces dépôts au jour le jour ont battu des records ces dernières semaines, ce qui témoigne de profonds dysfonctionnements du marché du prêt interbancaire, malgré les efforts de la BCE pour abreuver les banques en liquidités.
http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Nouveau_record_absolu_des_depots_des_banques_a_la_BCE040120120901.asp
Bonjour Mr Bertez,
Quelle est la diffrence de nature, selon vous, entre la période qui s’ouvre et la stagflation des années 70?
Ce début d’année et ces annonces de hausse me rappelent désagréablement les années Giscard.
Cdlt
@charlesM
La différence essentielle est dans l’existence ou l’absence de marges de manoeuvres.
Nous sommes en stagflation réelle et ce depuis longtemps. Les comptabilités nationales sont inadaptées à saisir la réalité des phénomènes économiques actuels
Il y a longtemps que la prospérité a disparu, longtemps que le niveau de vie ne progresse plus en dehors de quelques gadgets technologiques, longtemps que l’ascenseur social est cassé. La morosité des français est un bien meilleur baromètre que les agregats nationaux et elle date pas d’hier.
La hausse des prix actuelle est forte, très forte , elle vient de secteurs protègés , des services en particulier et cette hausse des prix est permise, ratifiée par la politique monétaire laxiste de la BCE; la France est retournée à ses vieux démons, aucune résistance à la hausse des prix, concurrence insuffisante, etc
Mais la vraie différence tient au fait que du temps de Giscard la France était souveraine et à ce titre disposait pour régler ses problèmes économiques et sociaux de trois armes dans sa panoplie; la fiscale, la monétaire, le change .
Ici
On a perdu la monétaire transférée a la BCE
On a perdu l’arme de la dévaluation
On vient de perdre la fiscale à cause du renforcement ou promesse de renforcement du pacte de stabilité.
Seule reste la voie que Sarkozy emprunte à tous petits pas à cause des élections: la dévaluation interne c’est à dire l’austérité. Il rêve d’une austerité qui ne ferait pas mal!
Laquelle austérité ne donnera aucun résultat car en régime BCE il n’y aura ni dévaluation ni possibilité de baisse des taux pour stimuler la conjoncture. En régime de change fixe il n y a pas de possibilité d’ajustement dynamique.
A long terme si le patient n’est pas mort et si le climat se prête a l’investissement et si l’épargne n’est pas découragée, cela fait beaucoup de ”si”, il y aura ajustement structurel avec une autre forme de croissance, qui ne sera pas forcement à forte valeur ajoutée …..
La France a voulu affronter la concurrence internationale, affronter un poids lourd sur le ring, l’Allemand, alors qu’elle ne faisait pas le poids et qu’elle avait des boulets aux pieds. Pour faire face nous aurions dû investir et même surinvestir, former, réformer , motiver et nous avons fait tout le contraire à savoir gaspillé, consommé, réparti, distribué…
Le pari de la création de l’euro qui était le pari de la convergence vers le modèle allemand a été perdu, irrémédiablement perdu. À la faveur de la baisse des taux on a consommé et gaspillé au lieu d’investir .
Notre spécialisation internationale est défaillante comme en témoigne nos déficits extérieurs structurels, nos exportations phares sont vieillissantes et si je regarde la cote de la Bourse, je cherche en vain les relais.
La grande différence c’est que nous sommes dans une impasse! Dans les années 70 nous avions l’avenir devant nous, tous les hommes politiques français avec leur marotte européenne et leur myopie en sont solidairement responsables.
On se moque des Hongrois, Polonais etc qui ont contracté des emprunts hypothécaires en Francs suisses pour bénéficier de taux d’intérêt de taux d’intérêt facialement avantageux et qui maintenant sont en faillite , mais nous avons fait exactement la même chose: nous avons emprunté en euros/DM pour consommer !
Nous avons emprunté dans une monnaie forte alors que nous sommes historiquement et socialement à classer parmi les pays faibles ;
Merci pour cette longue réponse. Si je comprend bien , ce coup-ci c’est une stagflation sans espoir de retour à meilleure fortune et il vaut donc mieux éviter tous les actifs hexagonaux.
Cdlt
Mercredi 4 Janvier 2012
La trêve des confiseurs est donc terminée, les marchés vont retrouver leurs préoccupations.
Le comportement de Wall Street reste relativement satisfaisant, l’indice S&P 500 a pris du champ par rapport à ses zones dangereuses.
Le thème dominant à surveiller là bas reste celui du découplage de l’économie américaine. On sait que les indications conjoncturelles, sans être bonnes sont meilleures que prévu; certains en tirent la conclusion que les Etats Unis sont capables de faire cavalier seul et de se découpler du reste du monde.
C’est possible, les consommateurs tirent à nouveau sur leur épargne et surtout la création de crédit reste soutenue grâce aux interventions fédérales. On est sur un rythme de création de crédit annuel de 1,7 trillions, très en dessous des normes de 2t pour assurer une croissance satisfaisante, mais néanmoins suffisante pour avoir une croissance autour des 2%.
Il est évident qu’en l’absence de gains de pouvoir d’achat réel , le découplage ne peut être que temporaire.
Les marchés européens se reconnectent aux marches de crédit, aux CDS et aux indices du secteur bancaire. Les tensions sont réapparues de ce cote et donc les indices des actions rechutent.
L ‘émission de la banque Italienne Unicrédit à un prix très bas en regard du cours de bourse fait mauvais effet.
Un article de l’Expansion , bien informe sur l’Espagne relance les craintes sur les besoins de recapitalisation et sur les capacités de l’Espagne à y faire face seule.
La Hongrie s’enfonce dans la crise, les CDS explosent, les spécialistes et nous mêmes craignent une contagion à l’Autriche, très imprudente et très engagée là bas. Autriche de sinistre mémoire pour son rôle déclencheur lors de la crise de 1929.
L’auction de Bund allemand est moyenne, meilleure que la précédente mais moins bonne qu’espérée, surtout avec la demande technique de collatéraux et les 500 billions de LTRO de la BCE; le taux est en recul mais ceci ne semble pas traduire une réelle et suffisante amélioration.
A noter que l’euro a recassé les 1, 30 contre dollar. nous pensons que les fuites de capitaux sont à surveiller.
On commence à voir des prévisions de LTRO de 600 billions pour février; ce qui va le sens de notre analyse sur la BCE Canada Dry
L’indice des prix euro de +2,8% pour décembre n’a pas grande crédibilité mais il est meilleur que celui des 3 derniers qui naviguait à +3%.
Du cote des statistiques conjoncturelles en Europe, le repli se confirme mais avec une légère tendance à la moindre dégradation.
En France le réglage tente de prendre en compte la dégradation du commerce exterieur et de la compétitivité, ce qui n’est pas une mauvaise chose, par le biais de la TVA sociale.
Mercredi 4 janvier 2012 :
Italie : Unicredit annonce une décote de 43 % pour son augmentation de capital.
Unicredit, la première banque d’Italie par les actifs, a annoncé que son augmentation de capital de 7,5 milliards d’euros s’effectuerait au prix de 1,943 euro par action, soit une décote de 43 %.
Dans un communiqué publié après une réunion de son conseil d’administration, la banque Unicredit a déclaré que la décote sur le cours théorique une fois détachés des droits préférentiels de souscription (TERP) était calculée en fonction du cours officiel du 3 janvier et reflétait les conditions actuelles de marché.
L’établissement propose deux nouvelles actions ordinaires pour chaque titre ordinaire ou d’épargne détenu. La banque est confrontée à un déficit de fonds propres de 7,97 milliards d’euros, le plus élevé en Europe après celui de Santander.
Mercredi 4 janvier, l’action Unicredit a plongé de 14,45 %. La Bourse de Milan a chuté de 2,04 %.
Dans ces analyses, toutes plus fines et judicieuses, pour ne pas dire indiscutables les unes que les autres,
un fait est systématiquement PASSÉ SOUS SILENCE, pour ne pas dire OCCULTÉ ?
Le passage du GATT à l’OMC ! Ce qui a été le point de départ où en tout cas d’accélération exponentielle
de la désindustrialisation DE LA MAJORITÉ (quasi totalité) DES PAYS EUROPÉENS
et de la France en particulier. CE QUI A FAIT LE LIT DE L’ALLEMAGNE PAR AILLEURS !
En REPLAÇANT CE “PASSAGE” DANS L’ORDRE DES CHOSES, ON VOIT BEAUCOUP MIEUX ….
a qui le crime profite comme le disait si justement (sir) Conan Doyle.
Le “partage” des activités était déjà à l’ordre du jour … dans la pensée hitlérienne
et dans bien d’autres, avant comme après d’ailleurs ! On en voit le résultat.
La paupérisation éventuellement extrême de certains et l’enrichissement jusqu’à “indécent” de d’autres.
Sans une certaine “protection” douanière, les pays “socialisés” de fait par leurs avantages sociaux
consentis tout partout, ne peuvent pas lutter de façon concurrentielle avec d’autres qui n’ont pas à supporter
ces charges considérables. LE GATT avait intégré ces faits, l’OMC les a “desintégrés” et voilà le résultat ….
ou plutôt SON DÉBUT, car comme le disait Sénéque … il y a qq temps déjà :
LE PIRE EST À VENIR !
Alors la suite ? Que Dieu ait pitié de nous ET QU’IL INPIRE NOS DIRIGEANTS ?
Un miracle ? Qui c’est qui a dit “ÇA PRENDRAIT UN MIRACLE ?”
Bruno, pour moi ce post est quasiment le plus important jamais écrit sur la crise ! (et j’en ai lu des tonnes et des tonnes).
Cependant, juste un bémol sur le finish. La prospérité ne reviendra pas a cause du pic pétrolier. Ce ne sont pas les gaz de schistes avec leur EROEI qui fleurte avec l’unité qui vont y changer quelque chose.
Dans le même genre d’idée sur la non maîtrise et le mythe du “je sais et je contrôle”, une plongée dans les forces gravitationnelles de l’histoire : http://yoananda.wordpress.com/2012/01/01/le-fil-rouge-guerre-et-eroie/
très bon article, comme d’habitude. Le seul bémol est le préambule philosophique sur le réel. Tout Réel est une croyance car perçu par une conscience qui affirme que sa perception est vraie. Le monde dit réel est la somme des croyances des individus à un moment t et un lieu p.
Une autre remarque : très peu d’analystes ne tiennent compte de la robotisation et automatisation de la production des biens et services qui atteint maintenant des proportions incroyables. Chaines de fabrication toujours plus modernes installées en chine financées avec la planche à billet américaine …
Un exemple : la dernière usine d’écrans plats qui sort 10 % de la production mondiale a quelques dizaines d’employés chinois à bas coût et délocalisables en 5 ans pour une autre usine encore plus moderne (quelques salariés) financée encore par la monnaie de singe américaine (ou de toute autre banque centrale)
On est pas dans la merde.
@lumiereunique
Je vous remercie d’avoir relevé que le préambule est philosophique.
Vous me donnez l’occasion d’effleurer la théorie de la connaissance sous jacente à mes écrits.
C’est par commodité d’exposition que j’utilise et oppose les catégories des Signes dune part et du Réel d’autre part.
Le Réel est toujours construit par une conscience à partir d’une perception c’est vrai , mais il y a un progrès des connaissances qui fait que, ce qui au départ n’est que connaissance confuse, syncrétique, fruit de projections anthropomorphiques plus ou moins adaptées et efficaces et pour tout dire magiques, il y a un progrès des connaissances qui fait que la conscience s’affine et les projections deviennent imperceptibles. On ne connait pas le Réel , mais on s’en rapproche même s’il reste radicalement et irrémédiablement ailleurs.
La connaissance n’est et ne sera jamais absolue mais il y a des degrés, des progrès de la connaissance lesquels se mesurent et se prouvent par l’amélioration de l’efficacité de nos actions.
En un mot comme en cent, la connaissance est une construction de la conscience fondée sur des perceptions , des projections lesquelles se décantent et s’affinent pour se rapprocher asymptotiquement de la Vérité.
Ce n’est pas un hasard si j’utilise les images de mystères, de grands prêtres, de magiciens , c’est pour faire toucher du doigt que la Finance est encore un grand mystère, que le système financier a une logique cachée qui ne dure que parce qu’elle est dissimulée , dissimulation qui permet à ses grands prêtres de s’octroyer richesses et pouvoirs.
La finance est le grand secret du temps, dissimule et protégé par un corpus de théories fausses mais crédibles, la similitude avec la religion est extrême et frappante. De la même manière que les prêtres réussissaient à s’attirer richesses et pouvoirs grâce a la gestion des mystères, les financiers qui tiennent les points nodaux du système prélèvent le surproduit de l’activité économique. Ils sont eux aussi protégés par le pouvoir séculier.
Tout système, toute structure ne survivent que d’être dissimulés. Ce qui vient au grand jour, à la conscience, perd son pouvoir magique; ici son pouvoir de prélever les richesses. Grace à la conscience, grâce au savoir, grâce au travail , on démasque les soi disant grands prêtres et donne à voir que ce ne sont que des illusionnistes.
Regardez, portez attention au vocabulaire utilisé par la finance, il est très proche de la magie, on trouve le mythe de la Tendance, le mythe des Corrélations, le Fait Accompli etc.
C’est un régal de décortiquer ce vocabulaire, de tracer les lignes de causalité, de les démystifier, faites le et vous verrez que la plupart des soi disant causalités utilisées en finance sont idiotes, fausses mais magiques.
La théorie des marchés efficace est l’une des plus belles escroqueries de tous les temps. Elle a permis le maintien en lévitation de la finance pendant plus de 20 ans.
Le nombre de fois ou les liens sont inversés est sidérant. Et pourtant quelquefois, cela marche! Regardez les théories chartistes c’est un excellent exemple, cela marche parce que fondamentalement il est vrai que les schémas de comportement des foules sont constants et répétitifs, mais cela marche aussi parce que c’est une Vérité qui se réalise d’être crue par beaucoup d’intervenants; Vérité qui peut être manipulée par le grand prêtre Goldman Sachs pour prélever sa dime sur le public des croyants.
La monnaie, la finance sont les mystères de notre époque, le système dans son inconscient a produit ces monstres. Ces monstres sont complexes, ils font peur, mêmes aux gouvernants politiques et cela permet d’asseoir, de prolonger la durée de vie de la pyramide kleptocratique qui s’est édifiée sur la structure, le soubassement inconnu, enfoui de la chose financière.
Les soi disant partis de gauche veulent que cela dure d’ou leur position inconfortable en faveur de l’austérité comme celle de Hollande, d’ou celle de Melenchon ou Chevenement qui veulent que cela dure pour confisquer à leur profit le Surproduit. Nous vous rappelons que les deux derniers veulent remettre la main sur la Banque Centrale pour avoir à leur disposition les instruments de la spoliation monétaire.
Un dernier mot avant de vous remercier de m’entrainer sur ces terrains passionnants.
Je parle beaucoup de surproduit, qui est en quelque sorte plus ou moins l’équivalent de la Plus Value marxiste , mais ne vous y trompez pas l’économie n’est pas Tout , l’économisme est une idéologie, une construction comme celle dont nous avons discuté au début.
Il y a des systèmes de pensée, des cadres analytiques plus vastes et plus efficaces qui permettent d’intégrer beaucoup d’éléments qui restent en dehors du champ de l’économisme, qui permettent d’intégrer le gaspillage, les guerres, l’échange inégal , le comportement de Strauss-Kahn etc Mais dans ce cas il faut changer de référence, au lieu d’étudier Mises, Marx, Rueff, Bastiat, il faut étudier Bataille et sa part maudite, Mandeville et sa fable des abeilles, Jung et sa théorie de l’inconscient, de l’âme et des archétypes …
Merci de votre intérêt
Bruno
J’adore votre approche philosophique de la situation ainsi que votre éditorial.
Si j’étais vous, je le ferais diffuser sur le blog de de Paul Jorion. Bien que beaucoup de vos lecteurs en soit certainement lecteurs assidus. Si je ne me trompe.
Bien à vous.
Concernant les grands prêtres de la finance, j’ai l’impression que les blogs Internet jouent le même rôle vis à vis d’eux que celui qu’ils ont joué envers les dirigeants arabes: les démasquer, les ridiculiser et leur ôter progressivement toute crédibilité et tout pouvoir sur les esprits.
Mr Bertez, il nous faudrait des gens comme vous pour inspirer le monde.
Parler du Tout, c’est faire preuve d’une grande sagesse, et être visionnaire.
Mais le Tout n’est rien sans l’Equilibre.
Je pense qu’il faut prendre des distances vis à vis de notre representation schématique primaire et archaïque de notre Monde.
Un grand visionnaire, qui avait parfaitement representé les bassesses et les merveilles de l’être humain, c’est René Barjavel. Nombre de ces romans de SF (qui n’est pas vraiment de la SF), même si les considérations globales de sa reflexion sont simplistes (mais n’est t-il pas vrai que la Nature aime les choses simples?), avaient réellement vu très juste, dès 1943, et son style unique aime à concevoir un Tout dans lequel nous sommes tous unifiés.
Votre blog est exceptionnel, je souhaite réellement vous voir developper plus de billets, et n’ayez pas peur d’y apporter vos idées extra-techniques.
Merci.
Jeudi 5 janvier 2012 :
Italie : la Bourse de Milan lâche 3,65 %, la banque UniCredit dévisse encore de 17 %.
La Bourse de Milan a terminé la séance jeudi sur une chute de 3,65 % à 14.767 points, plombée par les craintes des investisseurs au sujet des banques, et en particulier d’UniCredit qui a dévissé de 17,27 % à 4,48 euros, après s’être effondrée de plus de 14 % mercredi.
UniCredit a entraîné dans sa chute les autres valeurs bancaires. Banca Popolare di Milano a ainsi abandonné 10,74 % à 0,2735 euro, UBI Banca a chuté de 8,90 % à 2,928 euros, et Intesa Sanpaolo 7,33 % à 1,189 euro.
http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___La_Bourse_de_Milan_lache_365_UniCredit_devisse_encore_de_17050120121701.asp
Jeudi 5 janvier 2012 :
Espagne :
La Bourse de Madrid chute de 2,94 %, emportée par les banques.
La Bourse de Madrid a terminé jeudi sur une chute de 2,94 % à 8.329,6 points, emportée par la débâcle des valeurs bancaires, dans un climat d’inquiétudes des marchés envers le secteur en Europe et en Espagne.
La banque Santander, numéro un dans la zone euro par la capitalisation, a cédé 4,51 % à 5,529 euros, tandis que BBVA, deuxième banque espagnole, a plongé de 5,03 % à 6,3 euros.
Le numéro trois Caixabank a lui perdu 3,13 % à 3,749 euros, et la quatrième banque du pays Bankia a reculé de 1,98 % à 3,511 euros.
Les marchés demeurent inquiets face à la santé du secteur bancaire européen, tandis qu’en Espagne, le ministre de l’Economie Luis de Guindos a chiffré à 50 milliards d’euros le besoin de provisions supplémentaires des banques.
“Il n’était pas possible de dissimuler plus longtemps la gêne financière, et ce fut aux petits bourgeois, employés et ouvriers à payer l’agréable surprise ménagée aux créanciers de l’État […]. Les sommes déposées dans les caisses d’épargne furent confisquées et converties, par voie de décret, en dette d’État non remboursable […].
Les capitalistes retirèrent l’argent qu’ils avaient déposé dans ses caves. Les possesseurs de billets de banque se précipitèrent à sa caisse pour les échanger contre de l’or et de l’argent.
Le Gouvernement provisoire pouvait, sans recourir à la violence, de façon légale, acculer la Banque à la banqueroute ; il n’avait qu’à observer une attitude passive et à abandonner la Banque à son propre sort. La banqueroute de la Banque, c’était le déluge balayant en un clin d’œil du sol français l’aristocratie financière, le plus puissant et le plus dangereux ennemi de la République, le piédestal d’or de la monarchie de juillet. Une fois la Banque en faillite, la bourgeoisie était obligée de considérer elle-même comme une dernière tentative désespérée de sauvetage la création par le gouvernement d’une banque nationale et la subordination du crédit national au contrôle de la nation […].
Entre temps, le Gouvernement provisoire rampait devant le cauchemar d’un déficit croissant. C’est en vain qu’il mendiait des sacrifices patriotiques. Seuls, les ouvriers lui jetèrent leur aumône. Il fallut recourir à un moyen héroïque, la promulgation d’un nouvel impôt. Mais qui imposer ? Les loups de la Bourse, les rois de la Banque, les créanciers de l’État, les rentiers, les industriels ? Ce n’était point là un moyen de faire accepter en douceur la République par la bourgeoisie. C’était d’un coté, mette en péril le crédit de l’État et celui du commerce, que l’on cherchait, d’autre part, à acheter au prix de si grands sacrifices, de si grandes humiliations. Mais il fallait bien quelqu’un pour casquer. Qui fut sacrifié au crédit bourgeois ? Jacques Bonhomme, le paysan.”
Karl Marx – Les luttes de classes en France (1848-1850).
Beaucoup de choses ont changé, beaucoup de choses sont restées les mêmes.
En Italie, par exemple.
Mercredi 21 décembre, le matin : la BCE prête 489 milliards d’euros aux banques privées européennes.
Est-ce que les banques privées européennes ont utilisé ces milliards d’euros pour racheter des obligations d’Etat ?
Espagne : taux des obligations à 10 ans :
Mardi 20 décembre : 5,069 %.
Mercredi 21 décembre : 5,275 %.
Jeudi 22 décembre : 5,363 %.
Vendredi 23 décembre : 5,377 %.
Vendredi 6 janvier : 5,708 %.
Conclusion : avec ces milliards d’euros, les banques privées espagnoles n’ont pas racheté des obligations de l’Etat espagnol.
Italie : taux des obligations à 10 ans :
Mardi 20 décembre : 6,613 %.
Mercredi 21 décembre : 6,788 %.
Jeudi 22 décembre : 6,917 %.
Vendredi 23 décembre : 6,981 %.
Vendredi 6 janvier : 7,129 %.
Conclusion : avec ces milliards d’euros, les banques privées italiennes n’ont pas racheté des obligations de l’Etat italien.
Vendredi 6 janvier 2012 :
Espagne : la Bourse de Madrid baisse de 0,49 %.
Madrid a clôturé en recul de 0,49 % au terme d’une séance calme pour ce jour férié en Espagne. La première banque en zone euro par capitalisation, Santander, a perdu 1,43 % à 5,45 euros et le numéro deux espagnol BBVA a cédé 1,13 % à 6,229 euros.
Italie : la Bourse de Milan chute de 0,82 %.
A Milan, le FTSE Mib a perdu 0,82 %, le marché craignant que Rome ne doive faire appel aux fonds de l’Union Européenne et du FMI comme la Grèce, l’Irlande et le Portugal.
Le secteur bancaire a particulièrement souffert, avec UniCredit en tête des baisses pour le troisième jour consécutif (- 11,12 %). Banco Popolare Milano a perdu 4,39 %, et Intesa Sanpaolo a baissé de 4,37 %.
(Dépêche AFP)
Merci pour vos analyses.
Puisque vous êtes amateur de philosophie, je vous propose un peu de poésie ….. grecque.
http://greekcrisisnow.blogspot.com/
http://www.okeanews.fr/
“L’endettement de l’État était l’intérêt direct de la fraction de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait avec des Chambres. Le déficit de l’État était l’objet même de ses spéculations et la source principale de son enrichissement. A la fin du chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or chaque nouvel emprunt fournissait à l’aristocratie financière une nouvelle occasion de frustrer l’État qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables. Chaque nouvel emprunt était une nouvelle occasion de dévaliser le public qui place ses capitaux en rentes sur l’État, avec des opérations de Bourse, au secret desquelles gouvernement et majorité de la Chambre étaient initiés.En général, l’instabilité du crédit public et la connaissance des secrets d’État permettaient aux banquiers, ainsi qu’à leurs affiliés dans les Chambres et sur le trône, de provoquer dans le cours des valeurs publiques des fluctuations extraordinaires et brusques dont le résultat constant ne pouvait être que la ruine de quantité de petits capitalistes et l’enrichissement fabuleusement rapide des grands spéculateurs […].
Pendant que l’aristocratie financière dictait les lois, dirigeait la gestion de l’État, disposait de tous les pouvoirs publics constitués, dominait l’opinion publique par la force des faits et par la presse, dans toutes les sphères, depuis la cour jusqu’au café borgne, on voyait se reproduire la même prostitution, la même tromperie éhontée, la même soif de s’enrichir, non point par la protection, mais par l’escamotage de la richesse d’autrui déjà existante ; c’est notamment aux sommets de la société bourgeoise que l’assouvissement des convoitises les plus malsaines et les plus déréglées se déchaînait, et entrait à chaque instant en conflit avec les lois bourgeoises elles-mêmes ; car c’est là où la jouissance devient crapuleuse, où l’or, la boue et le sang s’entremêlent que tout naturellement la richesse provenant du jeu cherche à se satisfaire.”
Karl Marx – Les luttes de classe en France (1848-1850).
Si les acteurs et les lieux changent. le jeu est grosso modo resté le même.
L’Urgent en zone euro ce n’est pas la Grèce mais les banques qu’il va falloir à nouveau renflouer des que les énections seront terminées.
http://zebuzzeo.blogspot.com/2012/01/lurgent-en-zone-euro-ce-nest-pas-la.html
Mercredi 11 janvier 2012 :
Zone euro : “La BCE doit faire plus pour éviter un cataclysme.” (Fitch)
La Banque centale européenne doit augmenter le volume de ses rachats d’obligations afin de soutenir l’Italie et éviter un effondrement “cataclysmique” de l’euro, a déclaré mercredi le directeur de la notation souveraine chez Fitch Ratings.
David Ridley, qui s’exprimait devant des investisseurs, a expliqué qu’une implosion de la zone euro aurait des effets désastreux sur l’économie mondiale et que, même si ce n’est pas le scénario de base de Fitch, une telle issue pourrait se produire si l’Italie ne trouvait pas de solution à ses problèmes de dette.
“La fin de l’euro serait cataclysmique. L’euro est une monnaie de réserve”, a-t-il dit avant de s’interroger sur les conséquences d’un tel événement en termes de stabilité financière et politique.
“Il est difficile d’imaginer que l’euro survive si l’Italie ne trouve pas de solution”, a-t-il déclaré, ajoutant que si certains jugent que le poids économique et politique de l’Italie est trop important pour qu’on lui permette d’échouer, “on pourrait également estimer qu’il est trop important pour qu’on puisse la sauver.”
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6E8CB3SM20120111
et si la grèce n’était qu’un enfumage dont se servent les politiques pour berner les agences et les marchés?le pays n’a aucun poids economique.par contre l’espagne parait bien désespérée et n’est pas trop attaquée…
Jeudi 12 janvier 2012 :
Italie :
Le Trésor italien a réussi jeudi à lever 12 milliards d’euros d’obligations à court terme, soit le maximum prévu, pour sa première émission de l’année.
Les taux d’intérêt des titres à un an ont chuté lors de cette opération très attendue par les investisseurs à 2,735% contre 5,952% lors de la dernière émission similaire datant du 12 décembre.
Espagne :
Le Trésor espagnol a emprunté jeudi 9,986 milliards d’euros, le double de son objectif, profitant de taux d’intérêt en forte baisse pour sa première émission obligataire de l’année, selon les chiffres publiés par la Banque d’Espagne.
Soutenue par une demande très importante (18,7 milliards), l’Espagne en a profité pour émettre plus d’obligations que prévu à 3, 4 et 5 ans, à des taux plus avantageux que lors des émissions précédentes, s’étalant de 3,384% à 3,912%, contre 4,871% à 4,848% les dernières fois.
Le Trésor espagnol souhaitait au départ lever 4 à 5 milliards d’euros, mais avait prévenu qu’il s’agissait d’une fourchette indicative, pouvant être modifiée en fonction des conditions du marché.
Celles-ci ont été très bonnes, sans doute grâce à l’action de la Banque centrale européenne (BCE), qui a réalisé fin décembre une importante injection de liquidités auprès des banques de la zone euro, ces banques commençant peut-être à utiliser cet argent frais sur les marchés.
http://www.romandie.com/news/n/_L_Espagne_profite_du_calme_des_marches_pour_emprunter_2_fois_plus_que_prevu120120121101.asp
Jeudi 12 janvier
Nous attirons votre attention sur un seuil graphique important sur le S&P 500
si on passe et clôture au dessus des 1292 ce jour un signal sérieux de hausse se trouve donné.
Compte tenu du fait que comme vous le savez nous sommes constructifs sur le marché américain, nous prenons ce signal comme une confirmation de notre position.
Le potentiel technique de la hausse se trouve à 1340/1360 ce qui n’est pas négligeable.
Saisonnièrement et en terme de cycle il existe une fenêtre de hausse pour le début du premier trimestre 2012 ensuite les choses se gâtent et on peut avoir une rechute forte avec un plus bas vers les 1120 a mi année:
Si c’était le cas ce plus bas serait le signal d’un nouveau round de hausse provoqué par une relance concertée par exemple au niveau global
.
Au plan cyclique le premier trimestre aux USA sera satisfaisant, ce qui conjugue a l’accalmie en Europe, grâce aux injections de liquidités, .crée les conditions permissives d’un rally. Ce rally sera servi par les institutions , la distribution sera forte car les besoins de deleveraging seront considérables. il ne faudra pas rater la fenêtre d’opportunité
Jeudi 12 Janvier
Vous savez que l’une de nos idées directrices est la responsabilité de ceux qui prétendent diriger. Vous savez aussi que nous déplorons l’absence d’esprit critique des medias Main Street et leur flagornerie. Et, il faut bien le dire, leur incompétence dans les domaines qui, ici, nous intéressent.
Heureusement, avec le recul , les informations sortent, les sanctions se matérialisent.
Alan Greenspan était considèré comme un magicien de génie, nous le considérions comme un oiseau de beau temps, démiurge, certes, mais peu perspicace.
L’une de ses plus grosses erreurs a été de croire que la classe financière kleptocratique pouvait s’autoréguler: Ainsi il s’est systématiquement opposé aux efforts et propositions de régulation qui auraient limite les risques quand il était encore temps.
C’est son fameux discours à la WHARTON, dans lequel il se justifie en expliquant que les chefs d’entreprise et les banquiers s’autorégulent car ils ont souci de leur réputation. Ne riez pas !
Ce jour viennent de sortir les minutes, le compte rendu de la dernière séance du FOMC de Greenspan , c’était le 31 janvier 2006:
On y découvre les louanges exceptionnelles des personnes présentes: Geithner en poste actuellement n’a pas été le dernier : ”vous avez été terrible, et je pense qu’à l’avenir le risque que nous nous rendions compte que vous avez encore été meilleur que nous le pensions est élevé:”
Gouverner c’est prévoir, Geithner est il a la hauteur pour gouverner?
Ce transcrit montre à l’évidence l’incurie de ces gens , personne , alors qu’au même moment le housing touchait son top, personne n’a vu venir la dégringolade.
Une idiote qui est maintenant membre du conseil de la BOFA a même été jusqu’a dire qu’un recul du housing si il se produisait pourrait aider l’économie: son idée était que grâce à cela l’argent qui ne s’investirait pas dans le housing deviendrait disponible pour d’autres secteurs et que cela , tenez vous bien, permettrait d’accélérer la croissance.
En ces périodes, nous vous le rappelons personne ne détient la vérité, personne ne veut votre bien. Les uns, comme les banquiers veulent s’en sortir à tout prix, fut ce sur votre dos, les autres comme les politiques veulent rester en place.
Nous avons du mal à garder notre sérieux quand est sortie l’avorton de taxe Tobin revue et corrigée par les politiciens ; mais encore plus quand Baroin s’est réjoui de la vogue des soldes et à incite les français à dépenser leur argent , je cite: ” pour accélérer la croissance”.
Bref vous êtes en difficulté , vos revenus sont en panne, on va vous surtaxer, mais peu importe dépêchez vous de dépenser le peu qui vous reste, cela m’arrange.
Si on voulait le bien non pas du gouvernement, mais celui des français , un conseil de modération n’aurait il pas été plus opportun?
Vendredi 13 janvier 2012 :
Italie :
Dans le cadre de la principale émission, le Trésor italien a placé 3 milliards d’euros de titres à échéance novembre 2014 dont les taux ont fortement diminué à 4,83% contre 5,62% lors de la dernière opération similaire le 29 décembre.
Le Trésor a également émis environ 779 millions de titres à échéance juillet 2014, et 971 millions de titres à échéance 2018, à des taux qui se sont inscrits respectivement à 4,29% et 5,75%.
La Banque d’Italie ne compare pas ces taux avec ceux d’autres opérations totalement similaires.
Mais selon les analystes, le taux des titres à échéance juillet 2014 a diminué par rapport au taux de 4,93% enregistré lors d’une opération comparable le 28 octobre, tandis que le taux des titres à échéance 2018 a en revanche un peu progressé par rapport au taux de 5,62% enregistré lors d’une émission comparable le 13 octobre.
http://www.romandie.com/news/n/CRISEL_Italie_reussit_a_lever_475_mrd_EUR_le_maximum_prevu130120121201.asp
– La BCE prête des dizaines de milliards d’euros aux banques privées italiennes.
– Avec cet argent, les banques privées italiennes achètent des obligations de l’Etat italien.
– La BCE rachète les obligations de l’Etat italien aux banques privées italiennes.
– Tout cet argent circule en circuit fermé. Tout cet argent ne redescend pas dans l’économie réelle.
– En Italie, l’économie réelle continue de se détériorer.
– Tout va très bien, madame la marquise.
ALERTE – S&P va dégrader plusieurs pays européens dont la France.
PARIS – Plusieurs pays européens dont la France vont être dégradés par l’agence de notation financière Standard & Poor’s, qui pourrait annoncer cette décision dès vendredi, selon une source européenne.
Standard & Poor’s menace depuis début décembre d’abaisser la note de 15 pays de la zone euro, dont la France, notée AAA, la note maximale, et qui pourrait perdre un ou deux crans. La Bourse de Paris a connu un accès de faiblesse vendredi en début d’après-midi à cause de ces informations.
http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___SP_va_degrader_plusieurs_pays_europeens_dont_la_France_130120121601.asp
La France est dégradée par Standard & Poor’s.
La France est dégradée par S&P. L’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg sont épargnés (source gouvernementale).
http://www.boursorama.com/actualites/la-france-degradee-par-standard-poor-s-5fc03954cd7c385c5d7f651966d9e193
Vendredi 13 janvier 2012 :
Les banques suspendent les négociations sur la dette de la Grèce.
Les banques ont annoncé vendredi qu’elles suspendaient leurs négociations avec Athènes sur les modalités de la restructuration de la dette publique de la Grèce, et laissé entendre qu’elles pourraient revenir sur leur engagement à en effacer volontairement une grande partie.
L’Institut de la finance internationale (IIF) écrit dans un communiqué que, “en dépit des efforts des dirigeants grecs”, la proposition des banques d’abandonner 50% de la dette de l’Etat grec en leur possession, “n’a pas abouti à une réponse ferme et constructive de la part de toutes les parties”.
“Dans ces conditions, les discussions avec la Grèce sont suspendues pour permettre une réflexion sur les bénéfices d’une approche volontaire” ajoute ce texte publié au nom de l’Américain Charles Dallara, directeur général de l’IIF, et du Français Jean Lemierre.
La notion “d’approche volontaire” fait référence à l’accord qui avait été conclu fin octobre entre les créanciers privés de la Grèce et les dirigeants de la zone euro. Les premiers s’étaient alors engagés à renoncer d’eux-mêmes à recouvrer environ 100 milliards d’euros sur leurs créances afin d’éviter une faillite désordonnée du pays.
Quelques minutes après l’annonce des banques, une source proche des négociations a dit à l’AFP à Athènes que celles-ci traversaient un état de tension “extrême”, et que les parties impliquées devaient “prendre conscience de la très grave situation” pour “éviter le pire”.
http://www.boursorama.com/actualites/les-banques-suspendent-les-negociations-sur-la-dette-de-la-grece-a7680ce899f296e29006dddc42fdc63a