Analyse Technique

Très bon millésime pour les actions par Serge Laedermann

Très bon millésime pour les actions par Serge Laedermann

La récession, les agences de rating et la Grèce n’y feront rien. La confiance revient et les actions sont bien trop basses pour être ignorées des investisseurs

 

Les principaux indices boursiers ont repris 15% depuis le 24 novembre et il ne s’agit absolument pas d’une surprise. Tout d’abord parce que, chaque année ou presque, le fameux Rally de Noël commence à cette date. Avec une précision quasi diabolique cette fois-ci. Naturellement, le scepticisme ambiant fait que peu d’investisseurs en profitent et que le doute l’emporte sur ce signal d’achat, particulièrement après une année aussi mortifiante . Mais les faits sont là et si on ne peut pas encore parler de résurrection, il faut tout de même admettre que le «disque» des irréductibles baissiers commence sérieusement à être rayé. Les arguments avancés sont toujours les mêmes, sans tenir compte de l’avancée des solutions et surtout de la psychologie des marchés qui a changé. Dans le dernier article  nous avons répertorié par le détail les multiples raisons de positiver et qui feront probablement de cette année un bon cru, voire un très bon cru, n’en déplaise aux analystes des grands établissements qui ne précèdent jamais les évènements, mais les subissent. La grande majorité de ces «experts» sont sur la sellette et pensent plus, pardonnez-moi l’expression, à sauver leur cul plutôt que de sortir des sentiers battus et rebattus. Ceci explique cela. Revenons à 2012 et à ce qui nous attend.

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Le rôle des agences de rating devient secondaire. Depuis des mois la France ne se traitait plus comme un état possédant le rating suprême, mais bien plutôt sur une base AA, soit un cran en dessous du niveau actuel. Elle est déjà gouvernée à gauche et l’arrivée des socialistes au pouvoir ne pourra que l’enfoncer dans cette logique d’assistanat qui est si caractéristique à nos voisins. Le risque d’un affaiblissement du couple franco-allemand est donc réel. Cependant, les réformes européennes sont heureusement enclenchées et ne devraient pas être trop affectées par l’arrivée probable de cette gauche archaïque qui ne pourra remettre en jeu la stabilité de la zone Euro, sous peine d’être rapidement sanctionnée.

La Grèce est en faillite depuis longtemps et la perfusion peut être enlevée à tout moment. Si tel était le cas, cela ne constituera plus le 1er domino de la chaîne, mais le dernier. Il s’agira presque d’un soulagement. Ce n’est pas souhaitable, mais ce n’est plus un problème existentiel.

Le Fond de stabilité sera mis sur pieds à l’allemande. Cela aura pris trop de temps et coûté de la croissance, mais il vaut mieux tard que jamais. Seul un nouveau retard (style fin 2012) pourrait faire dérailler les actions, alors qu’il est attendu pour l’été au plus tard.

La convergence budgétaire des états est en marche et même si ce processus est long, c’est la poursuite de cet engagement tout azimut qui compte. Le but suprême de l’exercice étant naturellement l’émission d’obligations avec une seule garantie supra-européenne. Seule l’apparition de francs tireurs opposés à ce diktat pourrait faire replonger la bourse. Peu probable.

La récession durera tout au long du 1er semestre et une croissance positive devrait émerger au 3ème trimestre. La bourse tient compte actuellement de ces 2 facteurs. Seule une récession plus marquée pourrait amener les prix des actions plus bas. Rappelons que les évaluations pratiquées aujourd’hui sont les plus basses d’après-guerre et qu’il faudrait une dégradation économique encore plus marquée pour justifier une nouvelle douche froide.

La BCE inonde le système bancaire de liquidités, c’est effectivement par là qu’il fallait commencer. Draghi a fort bien commencé, il a des cojones et franchement ça nous manquait. Quand la récession sera dans tous les médias (ces prochains mois), il abaissera encore les taux. Quel que soit le rating des banques, elles empruntent à 1% et sont aptes à «servir» le marché en maintenant les financements à des niveaux très bon marché. Peu de risque que cette politique change, ce qui explique le retour de la confiance que nous observons et dont les marchés ont tellement besoin.

Naturellement il y aura des moments où ce processus global sera à nouveau en danger, ce qui ne manquera pas de provoquer des corrections baissières. Mais n’attendez pas de paniques avec autant d’ampleur et de volatilité que celles observées l’année dernière. La fin du Monde a été repoussée. Il s’agira donc d’opportunités à saisir.

Techniquement ce «Rally de Noël» dure en principe jusqu’à la Saint-Valentin. La percée vers le haut d’hier devrait nous amener sur les fortes résistances situées à partir de 261 points (DJ Europe 600). Après, un repli sur les 250 sera à escompter avec une pause qui correspondra au traditionnel blues de printemps. Mais ne vous y trompez pas, la performance de cette année devrait se situer entre 25% et 50% et ceux qui n’osent pas encore toucher aux actions vont finir par courir après, car ils seront sous-investis. C’est à ce moment-là que les stratèges seront tous positifs…

Serge Laedermann  Associé, GFA Geneva Financial Adviser /Agefi  Janv   12

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