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Les Actions de l’EuroLand sont-elles « bon marché » vis à vis des actions US? par Charles Gave

Les Actions de l’EuroLand sont-elles « bon marché » vis à vis des actions US? par Charles Gave

Il est temps de revenir à nos moutons. Dans les derniers billets, je me suis laissé aller à des considérations économiques, politiques ou philosophiques et j’espère qu’elles auront su intéresser le lecteur, mais il est temps de revenir à la question essentielle qui sous-tend tous mes efforts, en tout cas d’après mes très nombreux détracteurs: comment gagner de l’argent sans « travailler » (la recherche du Graal pour tout financier digne de ce nom)?

Ou plus simplement peut- être: Comment la fourmi que je suis doit-elle investir son épargne pour ne pas finir dans la misère ?

Depuis fort longtemps, je soutiens qu’il faut privilégier l’achat et la détention d’actions aux USA (à dire vrai, j’ai eu une petite crise de découragement après la réélection de monsieur Obama, mais qui n’a pas duré ) et vendre les affaires situées en EuroLand.

J’ai ajouté à peu prés sans discontinuer que pour ceux qui devaient être investis en Europe, détenir des actions de sociétés cotées sur un marché du vieux continent mais ayant la majeure partie de leur chiffre d’affaires en dehors était une option tout à fait satisfaisante pour tourner les difficultés réglementaires. Enfin, je n’ai cessé de dire qu’il fallait éviter à tout prix toutes les valeurs financières en EuroLand tant l’Euro était un Frankenstein financier.

Les événements semblent m’avoir donné raison comme le montre le graphique ci dessous. Les actions US, en une seule monnaie (l’Euro) ont fait beaucoup mieux que les actions de l’EuroLand depuis au moins cinq ans. Dont acte. Cependant, en tant que financier, la question suivante doit immédiatement être posée : Les actions Européennes, compte tenu de cette sous performance, sont-elles devenues suffisamment peu chères pour que je procède à l’arbitrage « vendre les Etats-Unis, acheter l’Europe » comme je l’avais fait en 2000?

Eurovdollars

 La réponse à cette question est probablement non, et voici pourquoi.

PLUS DE GAVE EN SUIVANT:

La quasi totalité de la sous performance de l’Europe depuis 2008 provient en fait de l’effondrement des valeurs financières locales comme en fait foi le graphique suivant . Hors financières, la performance des marchés Européens a été satisfaisante.

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La seule différence entre ce graphique et le graphique précédent est que j’ai rajouté la ligne noire qui est l’indice des actions de l’Euroland dont j’ai enlevé toutes les valeurs financières (banques, compagnies d’assurance, immobilier etc..)

Comme le lecteur peut le voir, la totalité de la sous performance Européenne depuis 2007 s’explique par l’effondrement des valeurs financières en Europe, qui a été proprement extraordinaire (Graphique numéro 3). 

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Depuis leur plus haut en 2007, les financières Européennes, qui à l’époque représentaient prés d’un tiers de l’indice on perdu les deux tiers de leur valeur, contre moins d’un tiers pour leurs homologues aux USA.

Par contre, et comme on le voit très bien, les valeurs non financières en Europe n’ont pas fait aussi bien que les valeurs US depuis 2009, mais elles ont eu une performance tout à fait honorable sur le plus long terme. Du coup, elles sont loin d’être grotesquement sous évaluées par rapport à leurs homologues US, comme aurait pu le laisser penser le premier graphique.

Toutes ces évolutions m’amènent aux réflexions suivantes:

  1. Le résultat d’une gestion dépend beaucoup plus de ce qui ne se trouve pas      dans un portefeuille, plutôt que de ce qui s’y trouve. Celui qui depuis      2007, en suivant mon conseil, n’aurait eu aucune valeur financière dans son portefeuille aurait eu une performance  plus qu’honorable.
  2. Lorsque les gouvernements se lancent dans une politique désastreuse, il peut se passer des années avant que les conséquences désagréables ne se manifestent. Par exemple, l’Euro a amené fort logiquement à une bulle dans les valeurs financières en Europe, dont l’indice passe de 100 a 300 entre 2002 et 2007 , avant de s’effondrer   ensuite sous le poids des contradictions inhérentes à l’Euro. Le gérant  qui aurait refusé d’acheter les valeurs financières du vieux continent aurait sous performé pendant une grande partie de la hausse (différence  entre la ligne noire e la ligne rouge, graphique numéro 2) et aurait eu sans nul doute des difficultés avec ses clients… et pourtant il aurait eu  raison.
  3. L’indexation est la pire des méthodes pour gérer son argent, puisque les valeurs qui   vont baisser le plus sont presque toujours à leur plus haut relatif et  absolu au moment où la baisse va commencer, le contraire étant vrai pour  celles qui vont monter le plus, qui seront au plus bas.

Pour moi, il n’y a donc pas de raison de changer de stratégie.Les problèmes Européens sont loin d’être réglés et il ne faut toujours pas toucher aux valeurs financières même si elles apparaissent bon marché.

Il faut continuer à se concentrer dans les belles valeurs Européennes (Essilor, SAP , Schneider, Air Liquide, l’Oréal, LVMH etc..) et dans les valeurs de la connaissance aux USA.Comme je le dis depuis plusieurs mois, il faut aussi s’intéresser aux valeurs Britanniques et Japonaises.

On ne change pas une équipe qui gagne…sauf si cela est absolument nécessaire, bien sur.

Charles Gave le 20/5/13

SOURCE ET REMERCIEMENTS: INSTITUT DES LIBERTES 

http://institutdeslibertes.org/les-actions-de-leuroland-sont-elles-bon-marche-vis-a-vis-des-actions-us/

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