Secret Story / Condamin-gerbier : Le Mytho-affabulateur récupéré
Condamin-gerbier. Les réactions à son arrestation font surtout réfléchir sur le galvaudage si rapide de la notion de whistleblowing.
«Vous verrez, je ferai de nouveau la une, et ça fera du bruit!», nous avait lancé Pierre Condamin-Gerbier il y a quelques semaines, lorsque nous mettions en doute ses prétendues révélations. L’ancien intendant personnel de haut niveau a eu raison sur le fond: son arrestation l’a remis sur le devant de la scène. Sur la forme, c’est un peu plus compliqué: l’homme qui se rêvait en glorieux lanceur d’alertes, dénonçant en France l’hypocrisie de la classe politique, a été appréhendé en Suisse comme un délinquant de droit très commun, accusé de renseignement économique (impliquant violation du secret professionnel et vol). Il n’est pas question de violation de secret bancaire à ce stade (comme si l’intéressé n’en était pas digne). Qu’une partie du public, en Suisse comme en France, considère son arrestation comme une tentative de muselage ou d’intimidation à l’égard d’autres dénonciateurs potentiels donne à réfléchir sur le galvaudage de la notion de whistleblowing, ou sur le statut de certains repentis.
Aux Etats-Unis, le dénonciateur Bradley Birkenfeld avait été condamné en 2009 à une peine de quarante mois de détention (qu’il a purgée), avant de recevoir une prime de 104 millions de dollars en 2012 pour services rendus au fisc américain. Il n’est pas sûr que Pierre Condamin-Gerbier ait cette chance dans son malheur, parce qu’il n’est pas sûr qu’il ait vraiment rendu de grands services au fisc français (et parce que la France n’a pas le même pragmatisme que les Etats-Unis). Il n’est pas exclu cependant qu’il reçoive un jour protection et pension.
Ce n’est pas par hasard, ni pour l’accabler que L’Agefi s’est beaucoup intéressé à sa personnalité. Comme dans le cas de Birkenfeld ou de Falciani, ses motivations ont semblé ambiguës dès le départ. Très éloignées en tout cas de celles d’un vrai «banquier» saisi de doutes sur le fait que la fiscalisation est l’affaire du client et non de la banque, et livrant des noms au risque de faire des mois de prison pour violation de secret bancaire. Et contrairement aux deux autres, qui l’ont peut-être inspiré, Pierre Condamin-Gerbier n’avait de toute évidence rien de concret à fournir aux fiscs étrangers. Dans son parcours récent, tout tient probablement d’une sorte de fuite en avant désespérée et sans issue. Professionnellement sans espoir depuis ses renvois d’UBS (avec condamnation) et de Reyl, l’ancien président de l’UMP en Suisse avait été mis sur orbite par les médias français dans le cadre de l’affaire Cahuzac en début d’année. Il s’est dans un premier temps présenté comme un simple témoin, n’ayant rien révélé aux enquêteurs français «qui savaient déjà tout». Puis son omniprésence médiatique a commencé à intriguer: pourquoi et comment cet homme qui prétendait diriger un family office pour plusieurs grands clients, activité discrète par définition, consacrait-il autant de temps à la vie publique?
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Ses propos ont ensuite évolué vers «je sais des choses et je les révélerai si l’on continue de me menacer», avec d’étranges nuances selon la nationalité de ses interlocuteurs. «Je ne transmettrai jamais de nom», nous avait-il assuré en mai. Puis l’orbite médiatique a dégénéré en spirale fatale.
Probablement mû quand même par la quête d’un avenir professionnel, fût-il de rupture, Pierre Condamin-Gerbier a capitalisé sur les clichés et la conviction très répandue (pas seulement en France) que le monde bancaire suisse était sulfureux par essence, digne des plus mauvais films d’espionnage.
Condamin-Gerbier a peut-être été utilisé pour alimenter cet imaginaire régulièrement validé par des manquements professionnels rendus publics et instinctivement généralisés. Le bonheur d’avoir une affaire de banque suisse à raconter ne vaut-il pas que l’on écoute un informateur éloquent mais aux allures de mythomane, au risque qu’il se retrouve en détention? La justice devrait aussi déterminer dans quelle mesure et de quelle manière les récipiendaires de ses «révélations»l’ont soutenu, ou lui ont donné l’impression qu’il l’était.
L’épisode le plus accablant sera peut-être celui du document publié par Europe 1 à un moment où Condamin-Gerbier se trouvait à Paris. A en-tête de Reyl Private Office, il était censé prouver l’existence d’une «personne politiquement exposée» (PEP) non déclarée. La banque a rapidement dénoncé une falsification et PCG a toujours démenti avoir fourni ce document. Après avoir bénéficié d’une semaine avant que l’arrestation soit révélée, les enquêteurs en savent probablement davantage sur ce point. La perquisition du domicile de PCG a apparemment permis la découverte d’un ordinateur issu de Reyl et de documents dont une source nous précise «qu’ils n’auraient pas dû être là».
Puis vint le feuilleton Médiapart, en trois épisodes. Le «témoin-clé», de plus en plus désespéré de trouver une serrure, opère d’entrée un grand déballage sur les affaires privées des clients qu’il servait en début de carrière. Puis deux de ses anciens employeurs suisses auront les honneurs d’un chapitre, avant que le dernier volet dévoile que PCG aurait recueilli dès février 2008 les confidences de Bernard Tapie sur l’arbitrage qui anime actuellement l’actualité française.
Gerbier n’avait plus d’autre choix que de s’appuyer sur l’actualité politico-financière pour alimenter son train de pseudo-révélations. Les dernières semaines de son aventure improvisée l’ont conduit à mentionner un ancien ministre de droite, un important ministre de gauche en exercice (en précisant qu’il n’avait aucune preuve). Le nom d’un ancien ministre du budget socialiste à bretelles a également circulé.
Les divulgations suivantes auraient probablement alimenté un «Who’s Who» des hommes politiques à réputation variable. La prétendue «vérité sur l’évasion fiscale» perdait chaque jour en crédibilité. Ce qui explique peut-être que ses «révélations» n’aient pratiquement pas été reprises dans la presse française.
La chute libre s’est arrêtée vendredi 5 juillet. C’est peut-être la meilleure chose qui pouvait lui arriver, à lui et à ses proches. Il bénéficie évidemment de la présomption d’innocence. Mais d’après ses (nombreuses et contradictoires) déclarations, son parcours semble valider notre article du 29 avril («Il parle beaucoup, mais il ne sait à peu près rien»). Pierre Condamin-Gerbier ne savait à peu-près rien, mais il a beaucoup parlé.
Beaucoup trop.
Sébastien ruche/ AGEFI SUISSE Mercredi, 17.07.2013
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Condamin-Gerbier de Woerth à Montebourg L”Agefi Suisse, 16.07.2013 par Ian Hamel
Le dénonciateur a tout un historique rocambolesque du côté de Genève. Permettant peut-être d’éclairer ses motivations.
Actuellement en détention préventive dans le canton de Berne, Pierre Gerbier, dit Condamin-Gerbier, n’était pas un inconnu des salles de rédaction avant l’épisode Cahuzac. Ses déclarations dans les quotidiens, les radios, les télévisions foisonnent. En 2006, à la tête de la section locale de l’UMP à Genève, Pierre Gerbier se démène, vantant sa proximité avec Nicolas Sarkozy. Il promet que son candidat viendra en Suisse à l’occasion de l’élection présidentielle de 2007 pour animer un grand meeting populaire à Neuchâtel (où seront conviés tous les militants de l’Est de la France). Pierre Gerbier est sèchement démenti par l’entourage de Nicolas Sarkozy.
Que cherche à cette époque l’ancien salarié d’UBS, remercié pour avoir utilisé la carte de crédit de l’entreprise à des fins personnelles? Espère-t-il une reconnaissance politique, un strapontin à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), comme représentant des Français de Suisse? L’hypothèse n’est pas absurde. Après avoir posé tout sourire en mars 2007 à Genève, entre Eric Woerth et Patrick Devedjian, deux proches de Nicolas Sarkozy, Pierre Gerbier lâche l’année suivante l’UMP pour une éphémère formation politique, l’Alternative libérale (AL). Dans une vidéo visionnable sur le web, datant du 4 novembre 2008, il assure que l’Alternative libérale aura bientôt des élus à l’Assemblée des Français de l’étranger.
Comment expliquer la haine tenace que Condamin-Gerbier voue depuis à Eric Woerth, ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy? En 2010, fraîchement licencié de la banque Reyl, il multiplie les révélations sur le passage d’Eric Woerth à Genève en 2007. Des révélations notamment publiées sur le site de Mediapart le 15 juillet 2010 («Suisse : pour Eric Woerth, ça passe et ça cash»). Pierre Gerbier raconte que Woerth et Devedjian sont arrivés à Genève en Falcon 10, demandant que l’on dise qu’ils sont venus en train. «Les deux hommes repartent avec des promesses de dons qui frôlent un demi million de francs suisses», précise-t-il. Il donne des détails qui se veulent croustillants sur les deux réceptions organisées au Crowne Plaza et au Caviar House. Pourquoi Pierre Gerbier dénigre-t-il en 2010 une collecte de fonds qu’il a lui-même organisée trois ans auparavant?
Le 12 juin dernier, auditionné par le Sénat à Paris, l’ancien militant UMP accable de nouveau sur son ancien parti: «Dans les archives de l’UMP en Suisse, j’ai vu des choses aberrantes, scandaleuses», s’indigne-t-il. Lorsqu’il était en poste, de 2006 à 2008, Pierre Gerbier n’a pourtant rien dénoncé. «Ce type délire», commente l’un des responsables du parti. L’UMP en Suisse garde en revanche un souvenir assez amer des dettes laissées par le président.
En 2010, Condamin-Gerbier se sent déjà une âme de justicier dans l’affaire Bettencourt. Il dénonce un «Genevagate», laissant entendre que les fils de ce tentaculaire dossier conduisent tous à Genève. On apprend que Liliane Bettencourt, l’actionnaire principale de L’Oréal, a un family office à deux pas de l’Hôtel d’Angleterre. Florence Woerth, l’épouse d’Eric, habiterait à Genève pour gérer au plus près la fortune de la milliardaire. Ce qui incite le très prévisible Arnaud Montebourg a déclarer que Florence Woerth «travaille à organiser la fraude fiscale de Mme Bettencourt». Un détective privé (basé en Saône-et-Loire, comme Arnaud Montebourg) viendra même en juin 2011 placarder des portraits de Mme Woerth, demandant aux personnes qui auraient pu croiser la femme du ministre du Budget à Genève de bien vouloir l’appeler…
Cette campagne de délation très anti-Woerth n’a rien donné, Florence Woerth n’habitant pas en Suisse et la fortune de Liliane Bettencourt n’étant pas gérée à Genève par un family office. Pierre Condamin-Gerbier n’en est pourtant pas resté là. Alors qu’Eric Woerth n’est plus qu’un simple député de l’opposition, l’ancien employé de banque l’a encore violemment attaqué devant les parlementaires français. En a-t-il fait le responsable de toutes ses désillusions? À moins que ce soit un nouvel échec professionnel (la banque Benedict Hentsch a radié ses pouvoirs le 18 décembre 2012) qui a été le déclencheur direct des démarches répétitives et suicidaires de ces dernières semaines.
Par Ian Hamel L”Agefi Suisse, 16.07.2013
http://agefi.com/topstories/acces-libre/condamin-gerbier-de-woerth-a-montebourg-16072013.html
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En RappeI : il parle beaucoup mais ne sait à peu près rien Agefi Suisse Lundi, 29.04.2013
Pierre Condamin-Gerbier. Le scénario d’une vengeance contre la place financière suisse.
Il a parlé à la police fiscale et à des juges d’instruction français, aux médias français et suisses. Pierre Condamin-Gerbier parle, parle, mais ne sait rien. C’est en tout cas ce qu’affirme l’ancien collaborateur du groupe Reyl à Genève, soupçonné d’avoir violé le secret bancaire dans le cadre de l’affaire Cahuzac. Si le mystère entoure toujours la teneur réelle des informations qu’il a réellement transmises à la France, ses motivations deviennent plus claires. Le scénario d’une vengeance contre la place financière se confirme.
Pourquoi un homme qui ne sait rien parle-t-il autant? Sur ce point aussi, Pierre Condamin-Gerbier est volontiers loquace. «Parce que les enquêteurs de la Division nationale d’investigations financières et fiscales (m)’avaient convoqué» et parce qu’en coopérant avec la Dniff, la police fiscale française, il évitait «d’être convoqué via une commission rogatoire pour un interrogatoire moins amical», expliquait-il à L’Agefi il y a une dizaine de jours. Pour dénoncer l’hypocrisie des banques et de la classe politique française, aussi, a-t-il déclaré plus récemment à plusieurs médias romands. Un combat contre l’hypocrisie, mais laquelle? L’argument a l’avantage de draper son auteur dans une sorte de légitimité, voire de respectabilité. Ce qui est d’autant plus nécessaire lorsqu’il est soupçonné d’avoir violé le secret bancaire. Dans un passé récent, Bradley Birkenfeld et Hervé Falciani ont démontré que l’hypocrisie devenait soudain insupportable pour ceux qui n’en bénéficiaient plus, ou plus assez.
Selon nos propres informations, au moment des premières révélations de Médiapart sur Cahuzac, un cabinet de recrutement très en vue avait été mandaté en Suisse pour regrouper des données sur Pierre Condamin-Gerbier (qui venait de postuler à un emploi sur la place zurichoise). Ses anciens employeurs refusèrent de collaborer, ou finirent par envoyer des informations compromettant sa candidature. Notamment une condamnation remontant à 2009 dans une affaire l’opposant à UBS.
Interrogé sur ce point par L’Agefi, Pierre Condamin-Gerbier s’était refusé à tout commentaire, expliquant que cela n’avait rien à voir avec l’affaire Cahuzac. Avant de reconnaître vendredi sur le site de la RTS que «tout le monde peut faire des erreurs», soulignant que son casier judiciaire était vierge. «Ceux qui diffusent ce genre de rumeurs pourraient refaire la Une des journaux selon les questions qui leur seront posées», prévenait-il néanmoins.
L’hypocrisie qu’il veut maintenant combattre est peut-être celle d’anciens employeurs décidés à lui mettre des bâtons dans les roues après l’avoir licencié, «pour motifs fallacieux» selon lui. Ce qui soutiendrait la thèse d’une vengeance contre une place financière qui ne veut plus de lui. Il travaille actuellement dans son propre familly office indépendant. Contacté à ce sujet, le groupe Reyl n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Que sait vraiment Pierre Condamin-Gerbier? A la différence de Falciani ou de Birkenfeld, il ne disposait a priori pas de listings de clients ou de connaissance précise d’éventuels mécanismes frauduleux. Il se présente d’ailleurs comme «l’un des nombreux témoins» entendus par une justice française «qui savait déjà tout». On remarquera au passage l’impressionnante discrétion dont font preuve ces «autres témoins», un effacement proportionnel à la visibilité de «PCG».
Reste que cet homme qui ne sait rien semble être à l’origine de la volonté du juge français Renaud Van Ruymbeke d’élargir l’enquête Cahuzac à d’autres ressortissants français.
Ce qui ouvre deux possibilités: soit Pierre Condamin-Gerbier ne détenait effectivement pas d’informations sur d’éventuels détenteurs de comptes offshore, et l’enquête française repose sur peu de chose; soit sa contribution a en réalité dépassé ce qu’il a reconnu ces jours, et l’on voit mal comment les autorités genevoises pourraient refuser une éventuelle nouvelle demande d’entraide. Réponse d’ici peu.
Finalement, Jérôme Cahuzac a bien sûr avoué qu’il avait détenu un compte non déclaré en Suisse. Mais en régularisant sa situation, l’ancien ministre participe surtout au mouvement de résolution du passé lancé depuis plusieurs années par les banques genevoises. La preuve que ce mouvement peut donner des résultats…
Sébastien ruche/ Agefi Suisse Lundi, 29.04.2013
PCG n’est surement pas le chevalier blanc dont la conscience est soudainement devenue lourde et a d’évidence des motivations d’ordres peu avouables. Il n’en reste pas moins que sa liste de 15 personnalités est probablement vraie ( et encore plus certainement incomplète) et qu’il serait intéressant de connaitre le membre du gouvernement sur le compte duquel il a fait état d’un virement de 23 millions… Les Cahuzac doivent tomber. Ce n’est pas pareil de cacher l’argent de son labeur quand on est artisan ou politique…surtout quand on fait subir à son peuple une énorme pression fiscale.
En Suisse surtout, on respecte l’Etat de droit et on applique la loi contre ceux qui l’enfreignent. La Suisse n’a pas à recevoir de leçons de démocratie de la part d’un pays qui s’est surtout illustrée ces dernières années par ses démêlés politico-judiciaires grotesques sur fond de cocoricos claironnants dans la basse cour qu’est devenue la France.
Les étrangers ne viennent pas qu’en Suisse pour fuir une politique fiscale improductive mais accessoirement aussi par une qualité de vie, une proximité culturelle et une discrétion que l’on ne retrouvent plus dans leur propre pays. N’en déplaise aux détracteurs et autres jaloux. Je m’étonne que vous en soyez resté au chapitre des vaches mauves. Soit vous ne lisez pas la presse, soir vous ne lisez pas la bonne. Demandez aux Belges ou aux Luxembourgeois ce qu’ils en pensent. Ou à Johnny, Guy Forget ou Alain Delon. Ou encore aux 200’000 frontaliers qui travaille en Suisse et qui alimentent une caisse dont les dirigeant politiques français s’évertuent sans imagination à boucher les fuites.
A tous les ceux qui s’acharnent à ternir l’image de la Suisse en rebondissant sur chaque histoire croustillante de fraude fiscale façonnée dans les laboratoires obscurs de nos institutions financières, je leur prédit que la fin de l’histoire sera aussi prévisible qu’un mauvais Vaudeville. Et comme jadis un certain Montebourg, le ronflant Charles de Courson oubliera certainement lui aussi de s’excuser…
Phil, en Suisse on met en prison les gens qui violent la loi. s’il avait quelque chose à dire au fisc français, il l’a déjà dit. la prison ne pourra pas le faire taire rétroactivement.
les étrangers mettent aussi leur argent en suisse parce que le système bancaire y est efficace. ouvrez un compte en suisse, vous pourrez apprécier la différence de service avec le système médiéval français. les étrangers apprécient aussi une société stable. ouvrez un compte à Chypre. vous apprécierez la différence.