Cycle Economique et Financier

Les Etats-Unis découvrent le chômage structurel!

Les Etats-Unis découvrent le chômage structurel!

 L’annonce, vendredi, par le Département du travail, que le taux de chômage a chuté de façon spectaculaire à son plus bas niveau depuis 2008, Il s’est établi en avril à 6,3% (6,7% en mars), est manifestement une FAUSSE bonne nouvelle.

Officiellement l’Amérique compte désormais 9,8 millions de chômeurs. Le pays a créé en moyenne 190 000 emplois par mois sur un an et 288 000 pour le seul mois d’avril. Le hic c’est que cette apparente embellie sur le marché du travail se produit alors que le taux de participation à la population active n’a jamais été aussi bas depuis 36 ans, à 62,8%. Plusieurs économistes relèvent que le taux de chômage réel des Etats-Unis avoisinerait plutôt les 15-20% si la statistique intégrait tous ceux qui ont renoncé à chercher un emploi.

How about labor force participation falling to 62.8%, a 36 year low. In other words, 37.2% of the population are NOT participating in the labor force.

lfpapr14c.gif (736×527)Permalien de l'image intégrée

Un second phénomène inquiète. Alors que le nombre de sans-emploi de courte durée a baissé et retrouvé son niveau d’avant-crise, le chômage de longue durée reste élevé. En mars, 3,7 millions d’Américains étaient sans travail depuis plus de 27 semaines, soit 35,8% de tous les chômeurs (contre près de 20% avant 2007). Un chiffre qui explique que la durée moyenne de chômage ne baisse pas.

«Sclérose» du marché

La tendance préoccupe d’autant plus que les spécialistes ne voient pas comment la croissance constante, mais faible, de l’économie américaine permettra de résoudre ce problème dont les conséquences socio-économiques peuvent être dévastatrices. Elle semble aussi indiquer une relative «sclérose» du marché de l’emploi, un terme surtout utilisé jusqu’ici pour décrire la situation de certains pays européens et du Japon.

Par le passé, les Etats-Unis avaient pourtant une proportion de chômeurs de longue durée bien inférieure aux taux recensés dans les pays de l’OCDE. Depuis 2012, le taux américain se situe dans la moyenne. Cité par le Financial Times , Keith Hall, professeur à la George Mason University, avertit: «Je crains que nous ne créions un groupe de citoyens qui […] vont rencontrer de grandes difficultés à réintégrer le marché du travail.»

Enfin 3 ème élément et cerise sur le gateau et qui témoigne d’une très nette dégradation de la qualité des emplois en termes de rémunération et la part grandissante des mi temps dans le secteur des services, le salaire horaire US est tombé de 1,9% en glissement annuel. C’est une baisse du taux de rémunération  en glissement annuel de 47,22% depuis le 1er Janvier 2009. 

hourlyua.gif (736×527)

Source Le Temps 3/5/2014

1 réponse »

Laisser un commentaire