Art de la guerre monétaire et économique

L’Edito du Mercredi 19 Novembre 2014: When Money dies par Bruno Bertez

L’Edito du Mercredi 19 Novembre 2014: When Money dies par Bruno Bertez

Selon un sondage effectué par Bloomberg, 38% des investisseurs considèrent que la situation économique mondiale se détériore. La question de la déflation est au centre des préoccupations, en particulier en Europe et en Chine. Certains pays comme le Brésil, la Russie, l’Afrique du Sud, sont pris dans une spirale négative de fuite des capitaux/dépréciation du change/ralentissement interne.

Alors que les marchés deviennent hésitants et volatils, alors que de nouvelles tentatives de mesures non-conventionnelles sont en cours de gestation, beaucoup d’analystes s’interrogent sur ce qui pourrait être le facteur déclenchant de la prochaine crise.

-Est-ce le hasard ?

-Les animal spirits.

-Est-ce un effet de seuil.

-Est-ce la logique même du système qui le conduit à sa perte.  

Permalien de l'image intégréeWHEN MONEY DIESWHEN MONEY DIES IIIWHEN MONEY DIES II

Les théories existantes n’apportent aucune réponse satisfaisante, et pour cause. Elles reposent sur le dogme de l’infaillibilité. En passant, notons la justesse de la thèse de Carl Schmitt qui prétendait que le politique est une sécularisation du théologique: à l’infaillibilité pontificale correspond l’infaillibilité des gouvernements. Au niveau des apparences, ces théories reposent sur la propagande qui prétend que les responsables de la conduite des affaires ont la situation bien en mains: ils savent ce qu’ils font. Leurs actions sont guidées par des modèles économiques qui postulent, tous, que les agents économiques agissent de façon rationnelle, donc prévisible.

De façon plus sophistiquée, certains qui pensent un peu, comme Greenspan, considèrent que ce qui s’est passé en 2008 montre que des bouffées d’irrationalité, de non-linéarité, se produisent de temps à autre et que mystérieusement ce que l’on appelle la confiance, peut disparaître en chaîne.

Nous voudrions poser le problème autrement.  Au lieu de considérer qu’une nouvelle crise violente et fatale va se produire ou est inéluctable, nous voudrions suggérer que le processus en cours est un processus d’apprentissage, de transition, vers un nouveau Système qui inclut le risque de crise, mais qui dispose de moyens pour éviter de sombrer. On construirait une sorte de boucle d’auto-régulation. Boucle qui pérenniserait la Sphère Financière en tant que telle, dans une relative autonomie manipulable.

Nous revenons sur cette question fondamentale, car, à notre sens, c’est là où tout se joue. Ceux qui crient au loup et attendent la catastrophe font le jeu des dominants. Ils détournent l’attention et surtout ils font peur et donc incitent à accepter n’importe quoi. Ils préparent le terrain aux sacrifices. Nos Systèmes reposent sur la peur et tous ceux qui assurent la promotion de cette peur renforcent l’ordre qui conduit à la nouvelle servitude. Au viol des libertés privées. Aux contrôles. Aux manipulations. A la surveillance généralisée. A la guerre.

Edvard Munch Famous The Scream Value Million Was Stolen

Les peuples sont censés avoir peur, liste non limitative: du terrorisme, de l’Islam radical, d’Ebola, des Russes, des Chinois, du chômage, du tabac, de l’alcool, des voitures, de la racaille, du fisc, de l’extrême droite, des racistes, des antisémites… la prolifération des peurs justifie l’évolution vers ce système de nouvelles servitudes. Quand on a peur, on s’en remet à ceux qui disent vous protéger. La grande peur millénariste de la crise financière et économique vient couronner le tout.

Nous prétendons que cette peur de la Grande Révulsion est injustifiée.

Les Grands Responsables de la conduite des affaires mondiales  ont un agenda de « solution  » douce, de solution graduelle. C’est l’originalité de notre démarche que de le répéter régulièrement. Un agenda qui passe, non pas par le retour au passé, par la rupture ou la catharsis ou la grande purge, ou encore par la réconciliation entre la Sphère Financière et la Sphère Réelle, mais par une institutionnalisation du non-conventionnel, par la poursuite sur le chemin de l’abstraction et de la complexité, par la poursuite de la mutation de la nature de la monnaie.

Nous sommes face à un processus historique de modernisation. La modernisation étant conçue comme un processus d’abstraction, d’une part, et un processus de déconnection entre le réel et ses signes, d’autre part. Les Grands Responsables n’ont pas de projet conscient, ils sont comme nous, ils apprennent en marchant, ils testent et, à partir de là, ils élaborent et théorisent. Peu à peu, les choses se mettent en place.

Au cœur du processus d’adaptation, se trouve la monnaie, la question des assets financiers, la question des dettes. Depuis le début des années 70, toute contrainte a disparu en matière de monnaie et de crédit. Donc, comme cela est normal, on en a abusé. La masse financière a cru de façon disproportionnée en regard de la masse de richesses réelles produites. Et la Sphère financière s’est hypertrophiée face à la Sphère réelle. Ce que les millénaristes appellent la Crise, la future Grande Crise, c’est pour eux, la réconciliation entre les deux. La purge de la Sphère Financière de toute son hypertrophie, de tous ses excès.

Nous prétendons que cette logique, tout en étant possible, n’est pas inéluctable. Ainsi, si au cours des années qui ont suivi 1970, l’inflation des prix des biens et services avait évolué à un rythme soutenu, la masse d’assets financiers qui composent la Sphère Financière, se serait ajustée en termes réels à l’évolution des GDP, des produits nationaux. Le Système aurait « effacé ses traces, ses dettes en marchant », la Sphère Financière n’aurait pas cru de façon disproportionnée en regard de la Sphère Réelle. La situation de concurrence mondiale, les progrès technologiques, le « glut » de main d’œuvre des émergents  et les gains de productivité n’ont pas permis l’accélération de la hausse des prix qui aurait été nécessaire pour préserver l’équilibre du système mondial.

Le grand échec de Bernanke, cela est patent maintenant, c’est de ne pas avoir réussi à relancer la mécanique de la hausse des prix des biens, des services et des revenus. Ce qui bien sûr n’est pas dit, mais qui se traduit clairement de la grande thématique actuelle dite de « la lutte contre la déflation » . Car qu’est-ce que la lutte contre la déflation si ce n’est la lutte pour l’inflation ?

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Le problème à résoudre est celui d’une sphère Financière hypertrophiée face à une Sphère économique stagnante ou en croissance trop faible. En bonne logique, la Sphère financière, si elle était entièrement cotée, évaluée, sur des marchés, devrait s’ajuster, en valeur et masse à une proportion de la richesse réelle, c’est à dire à une proportion de la Sphère Réelle. Le processus d’ajustement serait progressif, quasi sans douleur, effectué graduellement, par le biais de la dévalorisation des promesses financières sur les marchés. Tout ce qui est coté sur un marché est, comme nous le disons, bio-dégradable, dévalorisable sans douleur, en continu, sans risque de rupture, c’est à dire sans faillite du Système.

Le problème vient du fait qu’une masse considérable d’assets financiers n’est pas bio-dégradable, n’est pas dévalorisable puisque n’étant pas coté sur des marchés, c’est le cas de la monnaie, des masses monétaires M1, des Money Markets funds, etc., ce sont des masses considérables. Ce sont des invariants du système. Le problème vient  en particulier des dépôts bancaires, la dette des banques vis à vis des déposants est nominalement fixe. C’est un invariant, le grand invariant qui, en tant que tel, constitue le risque majeur, central du système. C’est l’épée de Damoclés. Si toute cette monnaie, toute cette masse monétaire, tous ces dépôts bancaires de valeur fixe pouvaient devenir dévalorisables, amputables, le Système ne courrait plus de risque, il serait auto-régulé. On pourrait émettre de la monnaie autant que l’on en a besoin, elle ne s’accumulerait pas.  Un petit coup d’accordéon de temps à autre et hop, on serait prêt à repartir pour un tour. Ce serait comme la gestion/régulation actuelle par les bulles, mais gestion améliorée car elle incluerait la bulle majeure, celle de la monnaie. Pour rendre les bulles de l’excès des masses monétaires, des Monnaies Market funds etc. gérables, il faut  qu’on puisse de temps à autre les crever. Il faut faire passer l’idée et les textes qui permettent les amputer. Il suffit de se donner la possibilité de transformer le statut des dépôts bancaires, par exemple de les assimiler à des quasi-capitaux propres des banques, de les inclure dans les créanciers participant aux bail-in et le tour est joué.  Terminé le risque des « runs ». Il suffit de leur ôter leur caractère sacré pour retrouver la capacité d’adaptation du Système.  Toute ressemblance avec les mesures préparées secrètement en Europe et dans le cadre du dernier G20 est non pas fortuite, mais voulue! 

La monnaie doit devenir un asset comme les autres, elle doit cesser d’être considérée comme un invariant nominal. Cela va donc bien au-delà de l’inflation qui, elle, n’est plus praticable car elle ferait monter les taux et précipiterait la chute des marchés et des Banques et du Shadow. Pour que la transformation de la nature de la monnaie puisse être menée à bien, il faut que le monde des assets financiers soit un monde clos, un monde dont on ne peut sortir. Il faut par conséquence que le fameux « un seul monde » voit le jour: pas d’alternative. Vous comprenez ce qui est en cours, la constitution d’un grand cartel mondial, sorte de filet, de nasse, qui doit enserrer, qui doit piéger l’argent. La fiscalité est un élément, mais, en même temps, c’est un prétexte.

Ne prenez pas ceux qui conduisent les affaires pour des imbéciles, cela fait 7 ans que les « contrarians » les prennent pour des idiots et, à ce jour, les idiots, ce sont les contrarians, les catastrophistes et autres millénaristes. Les « contrarians » sont les idiots utiles du système en cours de construction. Les « contrarians », ce seront les enfants perdus d’une guerre dont le Grand Establishment va sortir vainqueur.

Les Maîtres ont la situation bien en mains. Regardez la manière dont a été géré le Taper. Absolument remarquable, pas une vague, pas un accident. Même les émergents déficitaires et surendettés n’ont pas frémi, même les pays sud-européens n’ont pas souffert. Les Cassandre avaient négligé le relais de la BOJ et la promesse de relais de la BCE. Et puis, ils avaient négligé le renouveau de la guerre froide, lequel renouveau précipite les capitaux vers le paradis sans risque, les pays anglo-saxons. La guerre est le prolongement de la politique intérieure, un prolongement qui ressoude un corps social quand il a tendance à se disloquer.

Jour après jour, ils, les Grands Responsables, construisent « leur solution ».

Leur solution, c’est de continuer la financiarisation, de repousser les limites des dettes, de continuer à modifier la nature de la monnaie, de la déconnecter de plus en plus du réel et de ses contreparties, de la faire flotter dans les airs. Mais, pour qu’elle puisse vraiment être libre, cette monnaie, il faut qu’on ne puisse pas lui échapper. Vous comprenez l’enjeu des guerres actuelles et du grand bouleversement politique en cours. L’enjeu, c’est l’extension du système, c’est le colmatage des possibilités de fuite.

Leur solution, c’est de tracer un filet qui enserre tout, qui prend tout au piège, on ne doit pas pouvoir sortir de cet univers de papier, de quasi monnaie et de taux de rémunération nulle de l’épargne. On ne doit pas pouvoir échapper aux prélèvements, aux prédations et à la répression financière. On ne doit pas pouvoir sortir du Système Bancaire et Financier dominé par la Loi Impériale. Ce qui se construit en ce moment, sous les yeux aveugles des peuples, c’est le Grand, le Gigantesque Panopticon de Spencer.

Ils, le grand ILS, ont formé un Cartel en ce sens. Lisez les conclusions du G20. Regardez les offensives en cours et concertées contre les grandes entreprises mondiales, bientôt ce sera le temps de l’offensive cynique contre les classes supérieures au nom de la lutte qu’ils préparent contre les inégalités qu’ils créent eux-mêmes. C’est pour cela qu’ils popularisent le Pikettysme. Le FMI a déclaré que Piketty était l’un des sept plus grands économistes du monde.

Ils mettent en place, sous prétexte de terrorisme, ils mettent en place les dispositifs nationaux qui permettent de taxer, de contrôler, d’épier, de recenser, et ce, grâce à une concertation internationale des prédateurs. Confère la récente dénonciation du Luxembourg et avant celle de la Suisse. Car ils savent que la Suisse est une brèche, une fuite dans le système.

Puis ils prendront les législations qui autorisent, sans vote, en douceur, la spoliation des comptes bancaires. Le processus est déjà en cours, largement commencé. D’ores et déjà, si vous savez lire, vous constatez que votre dépôt en banque n’est plus de la monnaie, mais de la quasi-monnaie non protégée, à peine convertible librement. Pour reprendre le titre d’un ouvrage qui n’a pas eu le succès qu’il méritait. « When Money dies » d’Adam Fergusson. La monnaie est en train de mourir.

Nous ne cessons de le répéter, ce qui est en trop, en bulle, ce ne sont pas les actifs financiers, actions, obligations, actifs immobiliers, œuvres d’art,  et encore moins les actifs réels, non ce qui est excédentaire, c’est la masse monétaire liquide, le cash plus les dépôts en banque, avec les Money Markets Funds. Il faut organiser l’euthanasie de M1. C’est le but que se fixent toutes les modifications législatives en cours avec criminalisation de ceux qui tentent d’échapper au piège.

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 BRUNO BERTEZ Le Mercredi 19 Novembre 2014 

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58 réponses »

  1. L’idée d’un plan global, concerté et maîtrisé me parait relever de la pure mythologie…. Vous considérez que notre élite financière n’est pas stupide. Cela dépend encore ou on place le curseur de la stupidité! Ils ont sans doute de gros cerveaux mais l’avidité et l’aveuglement de leur soit-disante infaillibilité leur a fait passer le point de non-retour. La FED à jusque-là toujours réussi à contenir les crises financières par l’impression monétaire, mais elles se sont succédées en créant des bulles toujours plus en plus grosses et nécessitant des traitement chaque fois plus audacieux…. Je fais partie de ceux qui pensent que je jeu actuel à perdu tout contrôle de la part de ses créateurs. On navigue à vue. Le système tient car tous les acteurs seraient perdants lsi on arrêtait la distribution des cartes. Le déni plutôt que le grand saut! L’idée d’une sortie contrôlée paraît naïve et trop distanciée du coeur du problème (l’avidité) pour être crédible. La perte de contrôle engendre toujours la panique lorsqu’il s’agit d’argent. Le système est humain avant d’être diaboliquement organisé.
    Ce n’est que mon avis. Les contrariens sont sans doute des idiots utiles, mais ils sont avant tout pragmatiques. Lorsque l’on réécrit l’histoire des crises elles suivent toujours un processus qui est incroyablement logique, au point que l’on se demande comment on a pu être à ce point aveugle pour se laisser berner! Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui????

    • Cher Stiglitz vous faites exprès de déformer systématiquement nos propos ou c’est juste un effet de style… à moins que vous ne souffriez d’un syndrome de double ou triple vue en lieu et place de l’avidité qui comme chacun sait est notre apanage à nous pauvres pécheurs….

    • Vous passez a coté de l’essentiel du texte et de la philosohie que je développe en général.

      La phrase clef est :

      « Les Grands Responsables n’ont pas de projet conscient, ils sont comme nous, ils improvisent … etc » .

      C’est ce que l’on appelle « le trial », la méthode des essais et erreurs , on apprend en avançant et en se corrigeant.

      Aucune intelligence n’est capable de concevoir les solutions aux problèmes complexes actuels, le mot important est « complexe ». Aucune intelligence n’est capable d’intégrer toutes les variables et de prévoir les conséquences de ses actions.

      Le cadre analytique qui est le mien récuse le volontarisme, le conspirationnisme.

      Ce qui gouverne, ce qui a pour logique inconsciente de se perpétuer de se reproduire, c’est le Système. Les hommes ne sont que les gestionnaires apparents du Système, je les appelle souvent les illusionnistes, « grands prêtres », car comme les grands prêtres, ils attirent à eux les richesses, le pouvoir et les femmes. Ils s’octroient ‘la part maudite », le surproduit du Système.

      Les règles cachées du Système, son inconscient, sa structure secrète au sens de Jung et de Levi-strauss n’ont aucun projet , mais une logique. Et il faut prendre logique au sens de Monod et Jacob dans « La Logique du vivant « .

      Vous confondez avoir un Agenda et avoir un Projet.

    • A minima ou dans le meilleur des cas leur plan global est:
      il ,n’est pas de problème dont l’absence de solution ne vienne à bout »

      c’est très pratique comme credo lorsqu’on est à waterloo ou à dien bien phu ou en 1933 aux us

  2. Bonjour,

    « Nos Systèmes reposent sur la peur et tous ceux qui assurent la promotion de cette peur renforcent l’ordre qui conduit à la nouvelle servitude. Au viol des libertés privées. Aux contrôles. Aux manipulations. A la surveillance généralisée. A la guerre. » Nous sommes en pleine application des slogans prônés par l’Angsoc: « La guerre, c’est la paix, la liberté, c’est l’esclavage, L’ignorance, c’est la force. ». Si Orwell était toujours de ce monde, il serait stupéfait de constater que son uchronie est en passe de se réaliser.
    « Quand on a peur, on s’en remet à ceux qui disent vous protéger. La grande peur millénariste de la crise financière et économique vient couronner le tout. » Est-il donc si paradoxal (pour moi non) de voir que ce sont ceux-là même qui devraient, ontologiquement parlant, se dresser contre ces déviations ou ces perversités de l’esprit s’en faire, consciemment ou non c’est là une autre interrogation, les plus zélés thuriféraires (transition énergétique, réchauffement ou changement climatique, fin du capitalisme, etc….)?
    Je vous suis parfaitement dans votre raisonnement. J’ai bien peur que nous soyons, comme vous le dites, devant « un processus historique de modernisation ». Si j’accepte bien l’emploi du mot Historique car ce processus, je partage moins celui du substantif « modernisation » vu que nous sommes plutôt en face d’un e régression. Il me parait décalé pour définir la création d’un dispositif de spoliation institutionnalisé au profit d’une oligarchie mondialisée: « Si toute cette monnaie, toute cette masse monétaire, tous ces dépôts bancaires de valeur fixe pouvaient devenir dévalorisables, amputables, le Système ne courrait plus de risque, il serait auto-régulé. » Les grands de ce monde en viendraient-ils à soumettre ces assets à la vielle pratique agricole du brûlis: on brûle une parcelle pour que la récolte future soit au moins assurée, sinon meilleure. « La monnaie est morte, vive la monnaie! » tel serait le nouveau mot d’ordre.
    « La guerre est le prolongement de la politique intérieure, un prolongement qui ressoude un corps social quand il a tendance à se disloquer. » Les gouvernants ont toujours eu recours à ce genre de manipulation quand la situation semblait leur échapper. Avant, pendant et après la Grande Guerre, les autorités françaises on ont joué à fond. On sait ce que ça a coûté au pays tout au long du XXème siècle et je fais partie de ceux qui pensent qu’une partie de la crise actuelle (sociétale et économique) puise ses origines dans les erreurs ou mauvais calculs faits à cette époque. J’aurai même tendance à penser que les durs du régime républicain (Clémenceau en tête) ont sciemment repoussé les offres de paix des empires centraux faits en 1916-1917 pour mieux asseoir la République, à l’époque encore décriée, avec le sang de ses enfants. Je dois avouer que rien ou si peu, si ce n’est une vague intuition, ne vient étayer cette thèse plus en avant. Je ne connaissais pas la thèse de Carl Schmitt: « le politique est une sécularisation du théologique: à l’infaillibilité pontificale correspond l’infaillibilité des gouvernements. » mais elle correspond assez bien avec cette hypothèse. Si j’étais historien, je tâcherai de creuser un peu ce domaine. Qui sait, nous aurions peut être des surprises.

    Merci encore pour vos billets qui aident à y voir plus clair.

    Bonne fin de journée,

    • je vous remercie de votre réflexion, elle prolonge et ensuite relance la mienne.

      S’agissant du substantif « modernisation » vous savez ce que j’en pense nous allons non vers un mieux, mais vers une nouvelle barbarie. Hélas j’emploie trop souvent les guillemets pour marquer l’humour et la prise de distance avec ce que d’autres écrivent au premier degré, je ne les ai pas utilisé cette fois pensant que la distanciation allait s’imposer d’elle même.

      J’ai eu tort car modernisation est un de ces mots qui n’est pas encore totalement dévalorisé; changement est bien dévalorisé grâce à l’usage qui en est fait en politique, mais « modernisation » conserve une connotation positive , sauf pour moi !

      C’est mon fils qui m’a fait découvrir Carl Schmitt , lequel revient en force chez les PHD américains pour justifier l’éloignement de la Constitution et la généralisation de l’état d’exception.

      Pour Carl Schmitt tout est permis en certaines circonstances. Carl Schmitt pense que l’Etat repose non pas sur le droit, mais sur l’autorité qu’il est capable de déployer lors des périodes d’exception. Pour lui la base du pouvoir de l’Etat ce n’est pas la légitimité traditionnelle, mais sa capacité a faire face aux situations de péril et sa capacité à imposer ses décisions au peuple.

      Nous sommes en plein dans cette situation tant en raison du soi disant terrorisme, lequel n’est que la guerre asymétrique et tant en raison de la crise économique et financière: Deux magnifiques situation d’exception n’est ce pas ?

      Ce n’est pas un hasard si Carl Schmitt était le juriste constitutionnaliste de Hitler

      Ses travaux méritent d’être lus en ces temps…cela donne des guides pour réflechir:

    • @ H.

      Vous dites :
      « « La guerre est le prolongement de la politique intérieure, un prolongement qui ressoude un corps social quand il a tendance à se disloquer. » Les gouvernants ont toujours eu recours à ce genre de manipulation quand la situation semblait leur échapper. Avant, pendant et après la Grande Guerre, les autorités françaises on ont joué à fond. On sait ce que ça a coûté au pays tout au long du XXème siècle et je fais partie de ceux qui pensent qu’une partie de la crise actuelle (sociétale et économique) puise ses origines dans les erreurs ou mauvais calculs faits à cette époque ».

      Sur cette parenthèse quant à la Grande Guerre, je vous recommande vivement, à moins que vous le connaissiez déjà, l’analyse, la réflexion, de l’excellent Philippe Grasset, qui, dans ce qu’il livre partiellement sur son blog, une analyse similaire à la vôtre :

      http://www.dedefensa.org/

      Philippe Grasset identifie 3 faits majeures qui on changé le cours de l’Histoire : la révolution américaine, la révolution française et la révolution qu’il nomme thermodynamique.
      Un point de vue intéressant, raconté dans un style particulier, parfois piquant, mais très enrichissant.

      (J’espère ne pas avoir commis d’écart à la politique des commentaires du Lupus – si oui, j’espère me faire pardonner en lui recommandant l’excellent Ending Theme de l’anime Wolf’s Rain, par Maaya Sakamoto)

  3. PEUR

    Je reviens de Paris
    Le Week-end une multitude de « Parisiens » fuient « la ville » pour souffler
    Ils vivent la semaine en apnée
    Nombre de ceux qui « musellent » le pays sont de cette « transhumance » hebdomadaire
    Répit INDISPENSABLE pour éviter la dépression car leur conscience ne se tait durablement qu’à
    cette condition
    La soumission à ces calculs faits pour pérenniser cette situation impossible,immorale et révoltante,trouve géographiquement sa source dans les capitales suceuses de sang,contrairement aux ruches ,donneuses de miel
    Ces adultes ont des familles de plus en plus rachitiques et aucun des enfants ne suit
    à cause du sens moral chez l’enfant
    Ces adultes se dépouillent tous seuls de leur Bien Réel:la Famille
    pour rester « nourris par « l’argent » qui n’a pas d’Odeur
    La PEUR est là,quand le curseur est éjecté et que la menace de la solitude (échec de la Vie Familiale) devient patent.
    Et ce pour un grand nombre simultanément produit une réaction en chaîne de désengagement
    Pendant ce temps,le travailleur de Flins ou de Poissy reste vissé à son appartement « prisonnier du manque d’argent »
    La HAINE de ce dernier pour le « Parisien » qui produit les « bouchons » devient palpable et ce « Parisien » n’est plus en sécurité…et le sent et le ressent.
    Sorti de Paris,il est maintenant EN DANGER
    RESULTAT
    Aujourd’hui
    Il vit 7 jours sur 7 en apnée
    et je ne parle pas de son arrivée dans sa résidence secondaire
    menacée en permanence de vol
    puis les charges en hausse qui l’empêchent de FAIRE effectuer des travaux nécessaires
    J’ai traversé les plus belles zones (Rambouillet,Versailles etc) de plus en plus délabré
    Ce qui était magnifique voici 20 ans se décrépit.
    Le « balancier » fait son oeuvre de pays riche à pays pauvre
    de compétence à incompétence
    Rajoutez que les « pistonnés » commencent à se faire éjecter
    Leur recyclage dans l’incompétence ne trouve pas d’opportunité par temps de rigueur
    La traque fiscale etc
    Autant de facettes de cette REALITE
    LA PEUR S’INSTALLE SANS DEMANDER L’AVIS à qui que ce soit
    Le BALANCIER emporte tout car il ne va que dans une direction
    IMPITOYABLE pour un cycle qui ne fait que commencer
    Vous détruirez votre famille ou votre patrimoine
    CONSCIENTS ou vous subirez la loi de celui qui prend appui sur vous pour ne pas se noyer

    Bruno, bonne journée
    ainsi qu’à vous tous

    Ce que j’ai vu et ressenti
    est vertigineux
    La fin de quelque chose

    • J’ai fait les mêmes constatations récemment. Quel contraste que le pays Français qui n’a plus les moyens de s’entretenir avec les Pays Bas par exemple; traverser la France est très instructif.

      Hélas, en hélico, ils , le grand « ils », ne la voient pas;

  4. Tant que la solvabilité aura comme solution QE xyz, la confiance restera invisible.

    Un reset passe forcément par une mise à plat mondial des monnaies et par la destruction des canards boiteux. C’est un principe de base incontournable, sinon autant supprimer les lois et les juges.

    Voilà pourquoi la votation Suisse, sur ses avoirs Or, reste très intéressante, non pas sur le plan monétaire, comme souvent abordé, mais sur le plan politique Mondial.

    Attention, les Suisses ont une sacrée bombe dans la main…C’est L’UE,l’UK, l’US qui sont clairement montrés du doigt… Neutre ou pas neutre la Suisse ?

    Les Suisses ont été très gentils, calmes, diplomates, tolérants, patients. En silence, ils ont mesuré les arguments des uns des autres, ils ont pesé les poids et les faiblesses des acteurs, ils ont certainement négocié avec les uns et les autres, ce vote donnera la direction déterminante pour la suite du parcours.

    Leurs expériences uniques , ne doivent surtout pas être négligées.

    Et pourtant, pas un dossier sérieux sur les conséquences si nombreuses de cette votation ! Aïe aïe aîe.

  5. Pour moi c’est évident qu’ils vont ponctionner les comptes bancaires des individus pour diminuer l’excès de monnaie. Mais je ne pense pas que c’est leur problème principal. Eux, c’est-à-dire le bloc BAO (USA, UK, Europe, etc, toux ceux dépendant de l’empire US). C’est un problème de puissance et suprématie des nouveaux oligarches russes, chinois, indiens, brésiliens, iraniens, etc. Les nouveaux veulent leur part du gâteau. En ce moment les BRICS et ceux qui vont les rejoindre construisent : un nouvel internet, un nouveau système de communication interbancaire, une nouvelle banque mondiale, de nouveaux accords commerciaux avec la nouvelle route de la soie. Deux blocs vont se former : un des BRICS élargis qui fabrique 80 % des biens de la planète et a 75 % des matières premières avec des armes ultras sophistiquées grâce à la coopération russo-chinoise et bientôt indienne et l’autre le bloc BAO qui ne produit plus rien, est hyper endetté et paye à l’autre bloc ses biens, services et matières premières avec la planche à billet assise sur l’armée des USA en déliquescence. Le F 35 avion de combat US qui vole quand il a le temps mais n’a pas de logiciel pour le faire évoluer alors que les russes on un avion supérieur, etc. Bref quand l’infrastructure des BRICS sera au point il existera deux solutions au bloc BAO : la troisième guerre mondiale ou la faillite avec des révolutions parfois ethniques en Europe avec l’immigration associée à un Islam conquérant soutenu par les émirats cherchant à prendre leur revanche. Devinez qui va sortir gagnant, observez l’état de notre pays ….. La financiarisation pleine de cocaïne des oligarches occidentaux pourrait bien être le miroir aux alouettes.

    • Mème si je vous suis sur la constitution de 2 blocs avec à mon avis l’éclosion d’un 3ème au travers de que l’on pourrait appelé comme à l’ancienne les non alignés…je ne vous suis pas sur le tableau quelque peu manichéen que vous faites de leur confrontation…Pour moi il n’y a pas confrontation mais concurrence et une volonté d’exister en dehors de l’hégémon anglosaxon….Sachant que dans un monde aussi interconnecté que le notre le primat reste à l’ancien tant financièrement, économiquement et militairement…Le seul problème des européens c’est simplement d’avoir choisi le mauvais camp ce qui la condamne à une vassalisation sur fond de destruction de ses états nations…

    • La démocratie est morte avec la crise
      et nos amis suisses ne le savent pas encore.

      Peu importe le résultat,
      même si c’est oui ce sera non dans les faits.

      C’est la raison d’état, la connivence des états
      liés par le système bancaire mondial qui prime.

      de profundis

  6. vous écrivez : ‘ … Les Grands Responsables n’ont pas de projet conscient, ils sont comme nous, ils apprennent en marchant, ils testent et, à partir de là, ils élaborent et théorisent. Peu à peu, les choses se mettent en place …’ . A partir de votre théorie donc, inutile de leur donner cette suprématie du fait qu’ils savent ce qu’ils font comme vous l’avez écrit, puisque vous venir d’écrire le contraire en affirmant qu’eux aussi n’ont aucune visibilité.

    Je vous trouve un peu en contradiction sur ce point avec vous-même non ?

    • Vous cherchez des contradictions là ou il n’y en a pas: en quoi avoir une suprématie du fait de sa position dominante vous confère t il une visibilité quant à la stratégie à adopter pour la maintenir? c’est parce que vous raisonnez en termes de causalité/corrélation: je suis dominant donc (en conséquence) superman et (par corrélation) homme providentiel, et eux en termes circulaires/dialectiques avec adaptatation permanente aux changements que vous avez vous mème créer, qu’ils peuvent assoir leur domination de manière permanente tout en vous donnant le sentiment d’une parfaite maitrise….

      • Merci. C’est votre analyse, mais ne les estimez vous pas un peu trop subtile ? Quand Alan Greenspan s’est pris dans le tapis avec sa politique en mettants un bazar monstre en 2007suite aux Subprime , je ne suis pas certain que vos Maitres à l’époque ont su improviser, se faisant plutôt profil bas sur vent de panique .. c’est un peu trop les estimer je crois.

        • Le système a t il changé? non, l’hégémonie anglo saxonne est elle en recul? non tout au plus écornée…Y a t il une alternative crédible? non..qui c’est les plus malins vous ou eux? a force de sous estimer les capacités du système et de ses acteurs, de s’en tenir à quelques apparences données à voir par des médias aux ordres et de nier la complexité des choses on finit par devenir ce que j’appelle un idiot utile, la petite soupape de sécurité qui se surestime en temps que grain de sable et qui aide à faire respirer l’ensemble…Nous sommes en guerre ne l’oubliez pas même si beaucoup ne le savent pas….

  7. Aux Etats-Unis, au Japon, au Royaume-Uni, en zone euro, la création de monnaie par les banques centrales n’a eu aucun effet positif sur l’économie réelle.

    En revanche, cette énorme augmentation de la base monétaire a eu des effets positifs pour :

    1- les Bourses : les liquidités injectées par les banques centrales ont été investies dans la Bourse, ce qui a créé de gigantesques bulles boursières.

    2- les dirigeants politiques : les liquidités injectées par les banques centrales ont été investies dans les obligations d’Etat, ce qui a fait baisser le taux des obligations d’Etat. Conséquence : les dirigeants politiques ont pu continuer à emprunter des centaines de milliards supplémentaires, ce qui a créé de gigantesques bulles de dette publique.

    Les trois questions qui se posent :

    1- QUAND ces bulles boursières vont-elles éclater ?

    2- QUAND ces bulles de dette publique vont-elles éclater ?

    3- COMMENT se protéger lorsque ces bulles éclateront ?

    Personne ne sait la réponse des questions 1 et 2. Mais nous avons deux indices concernant la question 3.

    Ces derniers jours, nous avons appris que l’ancien président de la banque centrale des Etats-Unis, Alan Greenspan, avait déclaré : « Les QE n’ont pas aidé l’économie, le dénouement sera douloureux, achetez de l’or »

    http://www.boursier.com/actualites/macroeconomie/marches-quand-alan-greenspan-broie-du-noir-601385.html

    Et nous avons appris que la présidente de la banque centrale de Russie, Elvira Nabiullina, avait déclaré que la Russie achetait de plus en plus d’or. Elle a ajouté que la Russie allait continuer à acheter de plus en plus d’or.

    Regardez le graphique :

    http://www.zerohedge.com/news/2014-11-19/gold-rises-after-unusual-russian-central-bank-gold-buying-announcement

    • En attendant Godot…
      Franchement citer Greenspan à titre de caution sur le gold c’est à pleurer…de rire! A moins que cela ne soit là un effet du redoutable syndrome de Stockholm et de la relation pernicieuse qui unit l’esclave au Maestro….

      • Et Elvira Nabiullina ?

        Et les dirigeants russes ?

        Je pense que certains commencent à comprendre la triste réalité.

        La triste réalité, c’est que l’économie mondiale de novembre 2014 est devenue tellement complexe, tellement sophistiquée, tellement enchevêtrée … que plus personne ne contrôle quoi que ce soit.

        Malheureusement (je dis bien : malheureusement), plus personne ne contrôle quoi que ce soit.

        L’effondrement de ce système trop complexe est inéluctable : et ça pousse donc certains dirigeants à tenter de sauver encore ce qui peut être sauvé lors d’un effondrement historique.

        Quand la peur de tout perdre dans un effondrement historique saisit les dirigeants, ils se précipitent vers l’or.

        C’est peut-être nul, c’est peut-être barbare, c’est peut-être archaïque, mais c’est comme ça.

        On ne change pas l’Homme.

        • justement devant la complexité des choses on s’abstient de jouer les prophètes de malheur et les millénaristes à la noix en établissant des corrélations fausses à partir d’éléments éparses piochés par ci par là…L’or est une assurance, c’est la valeur ultime pas un expédient pour petit roi déchu pétri d’avidité…c’est faire offense à l’intelligence de Poutine que de penser ainsi et c’est bien mal connaitre les affres monétaires…

          • Pas prophète de malheur, non, non, au contraire. Le système actuel est pourri, le système qui lui succèdera après le plop ne pourra pas être pire. Je suis donc très optimiste pour les années qui viennent.

            • c’est bien ce que je dis millénariste à souhait….on lave les esprits dans le sang et on les élève dans la religion du crépusculaire…Foutaise que tout cela… Au fait c’est pour quand la secte du soleil levant?

              • Je pense qu’il n’y aura pas de sang. Il y aura juste une grande destruction de richesse, c’est tout. Ce sera un appauvrissement généralisé, mais on ne va pas en faire tout un fromage. On passera d’un système qui n’a pas marché, à un nouveau système. C’est pas grave. On en a vu d’autres.

                • je ne suis évidement pas d’accord le système n’est pas linéaire mais circulaire, donc pas d’avant et d’après mais juste une boucle d’autorégulation….
                  et il fonctionne très bien à l’avantage des anglo-saxons et des asiatiques certes….mais il fonctionne…et indépendamment de ses acteurs…
                  Vous raisonnez comme au 19 ème siècle empreint d’une certaine culture marxiste millénariste un peu comme moi en termes d’équivalences quand je me met à penser au capitalisme rhénan et à ses réalisations…Mais vous n’avez plus la main d’autres l’ont prise et ne la lâcheront pas de sitôt..et ni vous ni moi ny pouvons grand chose sauf à s’en protéger…

  8. J’aime beaucoup votre opinion sur les millénaristes, ces idiots utiles des Maîtres. Oui le nouveau système apprend de ses erreurs et il a pour lui ( entre autres ) la force brute les médias et le contrôle numérique de tous nos comptes en banques. Sacré avantage sur nous.
    Mais il existe aussi dans ce pays un autre système qui n’est pas millénariste et pas pessimiste pour deux sous. Oh certes ce n’est pas dans les métropoles que vous le trouverez. Plutôt dans les campagnes « profondes ». Un système qui ne se laisse pas berner par la presse, qui vit en dessous des écrans radars des banques. Un système résilient car habitué  » à la dure  » capable de se contenter de peu. Celui-là survivra car cela fait longtemps qu’il a debancarisé. Il survivra car les solidarités familiales sont fortes plus que celle des familles recomposées, et il a un fusil de chasse derrière la porte. Au cas où. Le même existe en Italie et en Grèce où je connais des cas semblables d’organisations familiales et villageoises. C’est d’ailleurs aussi pour cela à mon avis que ces pays n’ont pas encore implosé. Continuez à nous éclairer de la sorte M. Bertez, tant qu’Internet ne sera pas censuré…

    • je comprend parfaitement ce à quoi vous faites allusion pour les pays du sud mais désolé le retour au moyen age sur fond de guerre des clans très peu pour moi…Par nostalgie sans doute vous avez oubliez que dans ces pays l’état à été remplacé par mafia et que je ne crois pas que le citoyen ait beaucoup gagné au change… Concernant les campagnes si se contenter de peu et vivre dans la marginalité subie vous parait ètre une bonne option je ne vois pas pourquoi et au nom de quoi cela devrait ètre vécu comme une fatalité parce que né d’une volonté délibérée d’un pouvoir central…C’est cela le vrai facisme pas celui des défilés à la con…

      • @ Thé Wolf : Vous vous méprenez sur mon propos. Les Italiens que je connais vivent vers Pistoïa, une ville de Toscane sans Mafia. La paysannerie ( c’est ce dont je parle au sens large ) n’est pas fataliste ni ne subit ce marginalisme. Elle ne cherche pas à s’imposer comme modèle. Elle existe comme ça c’est un fait. C’est sa vie en j’en parle en connaissance de cause car j’en suis issu. Elle n’a pas besoin de se créer des besoins et en cela, elle est libre. Mais M Bertez a raison : tout se décide actuellement « en ville ». Pourtant cette France des campagnes fait peur aux gouvernements centraux ( regardez les bonnets rouges ). Du coup, les technocrates de Bruxelles et leurs alliés français sont en train de la détruire actuellement sous nos yeux : par des normes soi-disant écologiques par exemple ( interdiction d’épandre du fumier l’hiver dans les champs par exemple alors même que c’est du bon sens millénaire de le faire alors, ou labourer immédiatement après la récolte de maïs, pour une raison inexplicable d’un point de vue agricole et j’en passe des meilleures). Ce sont là des vexations masquées à mon sens. Beaucoup jettent l’éponge actuellement, mais la colère gronde. Le monde rural est Chouan par essence…

        • Mème si je vous rejoins sur certains points mon intervention, peut être maladroitement, ne visait qu’a attirer votre attention sur les dangers d’une position clivante qui fait toujours le jeu du pouvoir en place car c’est là son objectif premier: diviser, confronter, opposer pour mieux régner….

          • J’ai bien saisi le sens de votre réponse, pas de problème car nous sommes d’accord sur l’essentiel.
            En tout cas merci pour ces échanges que votre blog permet, c’est si rare. Un tel article avec plus de 50 commentaires prouve bien qu’il suscite réflexion de notre part, certainement maladroitement parfois.
            Mais grâce à vous, nous progressons dans cette réflexion sur la crise de 2008 et sa mutation actuelle vers quelque chose certainement d’inédit dans l’histoire économique. C’est cela le plus important. Et c’est fichtrement passionnant !

    • Aucun doute, je partage votre distinction , la ville n’est pas la France.

      Malheureusement, la campagne se dépeuple, les jeunes préfèrent etre chomeurs en ville, et surtout la ville donne le « la »; c’est ce qui est plus grave.

      L’effet stabilisateur des campagnes est bien réel, mais il s’érode.

      Nous devons essayer d’encourager et valoriser ce qui se fait dans les petits systèmes locaux, ce n’est pas être retro que de le faire, c’est au contraire être très en avance sur ce qui va arriver.

      La grande disjonction, l’écart entre la symbolique, les mots, les paroles, les idéologies, les théories, cette disjonction avec le réel n’existe pour ainsi dire pas dans les campagnes.

      Autrement dit ce sont les villes qui marchent a cote de leurs pompes!

  9. Votre analyse est…géante. Plus de cash, oui nous y venons, avec aussi tous ces systèmes de cartes. Nous entrons dans un nouveau système, pensez-vous qu’il est au-delà de cette confrontation Est/Ouest? Au-delà de la confrontation Brics et Occident?

      • Compris… un même système dans des puissances qui s’affrontent chacun cherchant à mettre en place leur propre hégémonie. Vous ne croyez donc pas à un risque nucléaire que certains contrariens mettent en avant, puisqu’il concourt à cette PEUR et  »Quand on a peur, on s’en remet à ceux qui disent vous protéger? »

        • Cela n’arrivera pas car pour l’heure personne n’y a intérêt et y laisserait trop de plumes…Et les fous ne sont pas encore aux commandes sauf peut être aux US s’ils venaient à être convaincus que la guerre se déporterait en Europe et qu’ils ont peu de risques d’être touché par des représailles…

  10. Bonjour à tous,

    Monsieur Barthez, si je partage en partie votre point de vue sur la capacité du système à se maintenir, votre analyse des contrarians comme « idiots utiles car ils distillent la peur » me laisse dubitatif.

    Un contrarian n’est ni plus ni moins qu’un analyste qui dénonce un système en faillite, d’où la nécessité de rentrer dans le virtuel (tout est beaucoup plus simple dans le virtuel), un système dangereux car spoliateur en dehors de toute morale et toute justice. Le fait de mentionner la volatilisation de nos avoirs bancaires comme solution à l’excès de monnaie en est une preuve. Le contrarian n’est que le messager, si les destinataires du message l’analysent par la peur plutôt que par une saine révolte, c’est triste mais ne rend pas pour autant son message caduque.

    Etonnamment, je trouve votre analyse tout à fait contrariante, dans le sens où elle prend à contrepieds toutes les affirmations du système qui veut que tout va bien et qu’il se maintiendra tel qu’il est, alors que son adaptation implique son changement. Et distille elle-même la peur: l’avenir des « Maitres » est quasi assuré et les possibilités de nous préserver d’un passage en mode virtuel sont nulles. Dans un monde comme celui-là, la possession d’actifs tangibles ne met en aucun cas à l’abri d’une taxation supplémentaire dont la raison sera celle que le système voudra bien lui donner. Qui plus est, ce positionnement sur les actifs tangibles (oeuvres d’art, actions…) n’est permis que pour le 1%. Quid des 99 autres? L’esclavage?

    Pour en terminer, je reviens sur la capacité du système à se maintenir. Comme vous le soulignez, ils en sont au virtuel ( institutionnalisation du non-conventionnel, poursuite sur le chemin de l’abstraction et de la complexité, déconnection entre le réel et ses signes). Pour les récalcitrants (Irak, pétrole contre euros; Libye, dinar or, Iran ou Russie), l’histoire nous enseigne que la suite logique, c’est la guerre. Et comme nous l’a dit monsieur Sarkozy, le nouvel ordre mondial sera établi envers et contre tout (ou tous?). Jusqu’à l’option nucléaire, il me semble.

    Noir, c’est noir…

    Si on ne dénonce plus pour ne pas faire peur, on fait quoi? On se résigne? On collabore? Ou on se pend tout de suite?

    N.B: je tiens à souligner que le système ne tend pas vers le bonheur pour tous (option Bisounours) mais vers l’accaparement des richesses par quelques uns au détriment du plus grand nombre.

    • La guerre est une réalité. Hors dans un monde virtuel point besoin de cette réalité, si ce n’est la mentionner pour nous détourner justement de ce réel objectif virtuel… non?!

      • L’avènement d’une monnaie virtuelle ne rend pas le monde et ses luttes de pouvoir virtuels.

        « Donnez-moi le pouvoir sur votre argent et je n’aurai rien à craindre de ceux qui font les lois ». Meyer Armshel Rotschild (1744-1812)

        Mais vous avez peut-être raison: virtuellement, on peut imaginer que les banquiers sont devenus des sages et des philanthropes… Dans le cas contraire, je vous souhaite un prompte retour sur terre.

        • Ce que je sous entendais, c’est que cette Elite à l’origine du changement de Système est tellement au-dessus de la masse, que les soubresauts de la réalité qui nous affectent de l’atteignent pas, Elle. Le Système est en marche( si l’on suit la théorie), alors qu’il y ait des guerres ou des bulles qui explosent à un moment ou à un autre nous affectent nous, mais pour Elle ce sont des aléas à gérer avant d’atteindre son but. Je sous entendais que leur réalité à eux est de l’ordre du virtuel pour nous, et vice versa.

        • « Donnez-moi le pouvoir sur votre argent et je n’aurai rien à craindre de ceux qui font les lois ». Meyer Armshel Rotschild (1744-1812): effectivement…

    • Ne vous ait il jamais venu à l’esprit que ce que ceux que vous appelez contrarian sont en général des angloxaxons parfaitement intégrés au système… et pour cause le système se nourrit de ses contradicteurs et des ses contradictions et ceci afin d’une adaptation permanente… De vrais soupapes de sécurité en quelque sorte… Dans le mème ordre d’idée les américains passent leur temps à produire de la théorie éco et de la recherche en finances que les européens s’efforcent en vain d’appliquer mais que les américains évitent d’appliquer à eux mème…Tout cela pour dire c’est que pour changer les choses il faut arréter de vouloir penser comme un anglossaxon et agir comme un francophone c’est a dire en dépit du bon sens….On recouvre son idendité, on quitte le monde la shizophrénie, et on évite par exemple de manger mc do au pays de la bonne bouffe et on évite de boire coca cola au pays du bon vin…ceci n’excluant pas le fait de comprendre et d’analyser comment fonctionne l’anglosaxon et de le combattre sur son propre terrain compte tenu que celui ci sur de sa force est incapable de comprendre autre chose que lui mème…

    • Ce n’est pas le sens de « contrarian » , qui ne l’oubliez pas est venu de la finance et des marchés; ce n’est pas le sens que j’utilise.

      Mais je suis ravi que mon texte vous fasse réfléchir.

      C’est plus important que de savoir si vous êtes d’accord ou pas avec moi!

  11. Vous affirmez que le but des anglo-saxons et des autres, à savoir les BRICS and co est de faire disparaître la monnaie physique pour la remplacer par une électronique, manipulable à volonté. Mais tout de même avez-vous pensé aux obstacles importants à ce projet et surtout le temps qu’il faudra pour qu’il soit totalitaire (aucune monnaie physique)? Tous ces milliards d’humains dans les pays pauvres, et les vieux, les résistants, etc. Combien de temps cela pourra prendre d’autant plus qu’on les voit arriver facilement avec leurs gros sabots? Les gens vont se laisser faire alors qu’on réduit partout les forces coercitives? Et le problème des automates-robots qui génèrent de plus en plus de sans-emploi? Révolutions, carnages et destructions seront le futur pour que les choses changent. Le dire c’est être Cassandre ou simplement constater un éternel retour de « l’homme est un loup pour l’homme et pour la nature » (animaux, êtres vivants). Bref ils ont ce projet, certes, mais ce n’est qu’un possible parmi quelques autres.

    • Toujours la mème rhétorique et l’absence complète d’argumentation…ce ne sont pas les bon sentiments qui dirige le monde mais la capacité a s’adapter en permanence à son évolution changeante…

      • Vous écrivez : « Toujours la même rhétorique et l’absence complète d’argumentation »; vous pouvez préciser parce que là on est dans l’émotion.
        Je regrette, mais si, certes, votre exposé est intéressant, vous ne prouvez absolument rien. Certains projets, phantasmes de toute puissance des élites sont connus, et sont normaux, ce ne sont que des humains. Mais comment vont-ils réaliser ces rêves et surtout comment développer ces projets dans le temps, de manière concrète et non sur un clavier d’ordinateur? Voilà un point intéressant de confrontation du signe au réel.

        • Ma réponse est tout simple: parce que ce vous décrivez comme prophétique ou dans le domaine du possible est déjà là, il s’agit pour moi juste d’une question de prise de conscience des nouveaux paradigmes de la réalité…Sachant que je pars du principe que nous ne produisons pas la réalité mais que celle ci nous est donnée par un combat sans cesse renouvelé et que ce que nous appelons réalité n’est bien souvent que des projections de notre inconscient…Pour faire plus basique je dirais que les constructivistes ont l’art et la manière de nous maintenir en état second en jouant avec les signes et en maintenant toujours une longueur d’avance…

  12. Votre point de vue est plutot interressant concernant le fait que pour vous l’évolution du système monnaitaire puisse se passer d’un collatéral ou sous jacent. La quantité monnaie n’étant plus tenu de reflèter un actif physique. Par contre le fait de vouloir réduire M1 me semble en contradiction avec les règles économique de MV = PQ. Mais il est vrai qu’a l’heure actuelle toute les veilles règles semble ne plus s’appliquer.
    Mais si vous pensez vraiment que nos oligarches cherchent par tous les moyens de faire baisser M1, par des taxes ou par de l’inflation. C’est plutot une manoeuvre de spoliation qu’une tentative d’adaptation a un nouveaux modèle monnaitaire. A moins que se ne soit tout simplement une tentative de leur part de faire peur aux détenteurs de M1 afin qu’ils transfert leur cash vers M2, M3 ou vers d’autres actifs physique, sauf l’or, l’histoire de pouvoir se délester de leurs M2 et M3 et autre actifs physique, l’immo par example qui ne rapporte plus rien.
    Personellement je pense que leur stratégie est toujours la mêmes, l’escroquerie en bande organisé. C’est d’ailleurs l’escroquerie qui est a l’origine de cette crise tandis que la masse monnaitaire tout comme M2 et M3 n’y sont pour rien.
    Se qu’il leur faut c’est une nouvelle grande escroquerie pour se refaire de la derniére qui a mal tourné sauf bien sur pour une toute petite minorité d’individu.
    D’ailleurs vouloir dématérialiser la monnaie et ne plus l’imprimer sans contrepartie c’est aussi une forme d’escroquerie.
    Lorsque vous dites  » Les Grands Responsables n’ont pas de projet conscient, ils sont comme nous, ils apprennent en marchant, ils testent et, à partir de là, ils élaborent et théorisent. Peu à peu, les choses se mettent en place », je ne suis pas d’accord il savent trés bien se qu’il font et pourquoi il le font. C’est « le changement de hollande », de l’escroquerie pure et simple.
    Mais tant que le peuples acceptera, il pourront faire se qu’ils veulent.

    • S’appuyer sur Friedman pour parler monnaie c’est comme s’appuyer sur Greenspan pour parler Gold c’est s’inviter à la table des diables….

    • Vous cherchez des contradictions là ou il n’y en a pas: en quoi avoir une suprématie du fait de sa position dominante vous confère t il une visibilité quant à la stratégie à adopter pour la maintenir? c’est parce que vous raisonnez en termes de causalité/corrélation: je suis dominant donc (en conséquence) superman et (par corrélation) homme providentiel, et eux en termes circulaires/dialectiques avec adaptation permanente aux changements que vous avez vous même créer, qu’ils peuvent asseoir leur domination de manière permanente tout en vous donnant le sentiment d’une parfaite maîtrise….

    • Je ne cherche pas la contradiction mais plutot un point de synergie. Et pour moi se point se résume par l’escroquerie. Escroquerie en plusieurs phase afin d’arriver a un objectif déterminer a l’avance « controle total de la monaie par la finance ». Mais pour cela il faut créer les évènements qui permettrons d’arriver au but. Certes il faut faire croire a des indidents, des causes extérieurs, bien prémediter toute les étapes en laissant croire a l’accident. La seul chose qui me semble ne pas avoir été prévu est la réaction de poutine et de la chine. C’est sur se point que cela bloque mais les subprimes, 2001, l’endettement des états et j’en passe ont été méticuleusement préparé a mon avis. Ce n’est pas un simple hasard ni un accident. Par contre ils doivent s’adapter maintenant aux causes collatérale qu’ils n’avaient pas pri en compte. Le refus de certains états a les laissés faire.

      • Et bien vous vous trompez et vous avez tout faux!!! personne n’est capable et pas mème un groupe de mettre en place un système aussi complexe …Alors votre théorie du complot c’est de la foutaise, …laissez tomber!!! par contre volonté de puissance c’est sur…

  13. Anatomie d’un bouleversement de l’ordre mondial

    Un résumé succinct des développements des deux dernières semaines donne une idée du changement fondamental en cours. Malheureusement, les médias dominants en Europe ne leur ont accordé qu’une très faible couverture.

    Dans le contexte du sommet de la Coopération économique en Asie Pacifique (APEC) à Beijing, la Chine a annoncé un nouveau fonds de la Route de la soie, d’un montant de 40 milliards de dollars, ouvert à tous les pays participants.

    Les Chinois entendent tripler leurs investissements directs à l’étranger d’ici 2020, pour atteindre un total de 1250 milliards de dollars.

    Lors du sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN), consécutif à celui de l’APEC, on a appris que les Chinois fourniraient 20 milliards de dollars supplémentaires pour la Nouvelle Route de la soie, cette fois-ci pour les pays membres de l’ASEAN ou qui en sont proches.

    La Chine et la Russie ont annoncé lors du sommet de l’APEC un second contrat majeur portant sur un gazoduc, ainsi qu’un projet hydroélectrique lié à un dispositif de contrôle des crues sur le fleuve Amour, et la coopération au niveau de la recherche spatiale. Les Chinois invitent des cosmonautes à visiter la station spatiale que la Chine est en train de développer, et les Russes ont invité des taïkonautes à se rendre à la Station spatiale internationale (ISS).

    Un débat sur une réforme du système bancaire à la Glass-Steagall en Russie prend de l’ampleur, comme l’a indiqué l’économiste Mikhaïl Delyagine.

    La Corée du Sud, pilier traditionnel de la politique de Washington en Asie, vient de signer un accord commercial avec la Chine, son plus important partenaire commercial avec 26 % des exportations sud-coréennes, contre 11 % vers les Etats-Unis.

    Des progrès ont été faits vers la réduction des tensions entre la Chine et le Japon, couronnés par une rencontre à Beijing entre le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre japonais Abe.

    La Thaïlande soutient l’accord de libre-échange promu par la Chine pour la région de l’Asie Pacifique (FTAAP), tandis que l’Indonésie a hâte de rejoindre la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), tout comme la Nouvelle-Zélande, pourtant membre du Commonwealth britannique.

    L’Inde, l’un des piliers majeurs des BRICS, compte créer un million de nouveaux emplois par mois pour les dix années à venir, et bâtir 100 nouvelles villes modernes.

    Le Chili et le Pérou, tous deux pays du Pacifique, ont participé au sommet de l’APEC. La présidente chilienne Bachelet est très ouverte à la proposition d’accord pour une Zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP), d’autant plus que la Chine est le premier partenaire commercial de son pays. Le président péruvien Humala, en route pour Beijing, s’est rendu à Moscou pour signer d’importants contrats, notamment dans la construction ferroviaire.

    Vladimir Poutine se rendra en Inde décembre pour consolider les relations historiques, toujours cordiales, entre les deux pays. La coopération dans les hautes technologies figure en bonne position de l’ordre du jour, notamment dans l’espace, l’énergie nucléaire et la défense.

  14. Remarque importante

    Il faut que l’argent meure.

    Le paragraphe ci dessous, en pied de texte, extrait de l’article, constitue le coeur de « When money dies ».

    C’est, non pas le tournant de mon analyse, mais c’est une pierre blanche, un petit caillou blanc.

    En effet je suggère la chose importante suivante, je livre en fait à la réflexion une hypothèse de travail:

    -Et si une crise violente n’était pas inéluctable ?
    -Et si nous étions en train d’assister à une transition?
    -Et si il n’y avait pas de grande réconciliation entre la Sphère Financière et la Sphère réelle?

    Comment serait ce possible, quelles sont les conditions pour que le système au lieu d’être la proie de crises devienne auto -régulé?

    Et j’explore, je me dis que pour que cela soit possible, il faut que tout le système de la finance, toute la Sphère financière devienne souple, dévalorisable et bio-dégradable.

    En effet la croissance accélérée de la Sphère financière depuis 30 ans a fait que maintenant il y a une disproportion considérable entre l »économie réelle et la finance, entre la masse des assets financiers et l’actif économique qui la sous-tend, entre le stock de dettes et les revenus du Système, etc. Et l’inéluctabilité des crises vient du fait que la disproportion ne peut croitre à l’infini, à un moment donné il doit y avoir réajustement entre la réalité et les promesses, entre le monde et les signes. La crise est un processus de recollement entre l’un et l’autre. C’est un processus d’adaptation qui fait que le passif du système redevienne proportionné à son actifs, que les promesses que l’on a faites et qui étouffent soient réduites à proportion de ce qui est réalisable. La crise est un processus de remise à zéro de l’écart entre la masse des signes financiers et la capacité à les honorer.

    L’originalité, l’apport de ce papier consiste à dire , oui cela est imaginable, on peut rendre le système souple, biodégradable a condition de casser l’invariant, la partie fixe, rigide que constitue la monnaie.

    Il faut que la quantité de monnaie, le stock de monnaie accumulée et les promesses que ce stock contient soit dévalorisable; il faut que l’on puisse reconstituer ce que faisait l’inflation auparavant; la fonction systémique de l’inflation était de dévaloriser la monnaie de faire en sorte que la masse ne devienne pas un boulet. La fonction de l’inflation d’avant, était de permettre au système d’effacer en continu ses traces tout en continuant a avancer. ce qui met la puce à l’oreille, c’est le credo des Maîtres qui pleurnichent: « il n’y a pas assez d’inflation, il faut lutter contre la déflation » etc; Il faut prendre au sérieux ce credo des Maîtres et y voir la pierre angulaire de l’édifice futur.

    Et, c’est fondamental, il faut comprendre que l’inflation ancienne n’est plus possible. Pourquoi? Parce que l’inflation ferait monter les taux d’intérêt sur les marchés et que la hausse des taux fait chuter la valeur des assets cotés sur les marchés et que c’est précisément ce que l’on ne peut pas faire, car la chute de valeur des assets cotés sur les marchés rend le système bancaire insolvable, elle détruit les collatéraux et donc le met en faillite.

    A partir de là, je fais le rapprochement :

    -qu’est ce que les taux zéro si ce n’est l’arrêt de la progression de la masse de monnaie, la monnaie n’engendre plus sa propre croissance, sa propre accumulation

    -qu’est ce que les taux négatifs si ce n’est l’équivalent de l’ancienne inflation, le capital monétaire au lieu de croitre par l’intérêt avec le temps, décroit

    -qu’est ce que les bail-in et les prélèvements sur les dépôts de monnaie bancaire, monnaie scripturale si ce n’est la possibilité de dévaloriser la monnaie en excédent

    Et je me dis: c’est l’ébauche de la solution au problème de mise a proportion de la Sphère Financière en regard de la Sphère Réelle; il faut institutionnaliser l’euthanasie du stock de monnaie.

    Il faut que les Maîtres, pour conserver ce système qui leur est si favorable, se donnent les moyens de dévaloriser la monnaie, même sans inflation, de dégonfler le stock de monnaie détenu par les manants et les serfs, il faut qu’ils se confèrent les moyens d’amputer la masse de monnaie qu’ils ont du consentir tout au long des 30 dernières années.

    Cette monnaie ils l’ont conférée, consentie aux serfs, à crédit, maintenant il y a trop de crédit, on ne peut plus continuer et pour continuer il faut leur reprendre cette monnaie qu’on leur a donnée.

    Et c’est exactement ce qu’ils font depuis Chypre, ils se donnent les moyens, en cachette, subrepticement de faire légalement ces opérations d’amputation du stock de monnaie. Et le G20 scélérat qui vient de se tenir en Australie est le socle mondial sur lequel maintenant chaque pays va s’appuyer pour passer les legislations en ce sens;

    l’Allemagne est en train d’aller à pas de géant vers cette biodégradabilité de la monnaie bancaire, scripturale, les grandes banques ne cachent même plus qu’elles sont entrain d’étudier la possibilité des généraliser les taux d’intérêt négatifs sur les dépôts.

    Toute la difficulté pour le peuple est de comprendre le sens des mesures qui sont en préparation, elles sont toujours présentées de telles façons qu’on ne les comprend pas. Ainsi on dit que l’on va pénaliser le « cash » pour forcer à la consommation et à la dépense . Cela permet d’escamoter la vérité qui réside dans mon analyse. La vérité est qu’il faut que le cash meure. Le secret pour comprendre ce que les Maîtres font, c’est de ne pas écouter ce qu’ils disent et de ne s’intéresser qu’aux mesures objectives et aux conséquences qu’elles ont.

    Il faut, pour comprendre ce qui se passe, faire l’impasse une fois pour toute sur ce que j’appelle l’intentionnalité. Les choses ne sont jamais ce pour quoi on les donne et les présente; même les Maîtres ne comprennent pas totalement ce qu’ils font. Les Grands Prêtres sont aveugles.

    Voici le paragraphe clef de mon texte: « When money dies »

    « Nous voudrions poser le problème autrement. Au lieu de considérer qu’une nouvelle crise violente et fatale va se produire ou est inéluctable, nous voudrions suggérer que le processus en cours est un processus d’apprentissage, de transition, vers un nouveau Système qui inclut le risque de crise, mais qui dispose de moyens pour éviter de sombrer. On construirait une sorte de boucle d’auto-régulation. Boucle qui pérenniserait la Sphère Financière en tant que telle, dans une relative autonomie manipulable. »

    La prolifération de commentaires inadaptés au texte initial montre que nous sommes en plein dans le vice Français, narcissique: on ne lit pas le texte proposé, on le survole, on ne cherche pas à voir en quoi il est novateur. Non on saisit le prétexte de s’exprimer. S’exprimer soi, sa subjectivité.

    Les blogs recherchent la fréquentation, le mouvement, quelle que soit la qualité, afin d’attirer des ressources publicitaires ou des satisfactions d’ego, moyennant quoi, ils se dévalorisent. Ce n’est pas le chemin que nous voulons prendre, la situation est trop grave pour se contenter du plaisir de s’exprimer.

    Merci en revanche à tous ceux qui restent à l’intérieur de notre ligne et qui nous apportent leur précieux concours.

    • il faut réouvrir une nouvelle file

      « Et, c’est fondamental, il faut comprendre que l’inflation ancienne n’est plus possible. Pourquoi? Parce que l’inflation ferait monter les taux d’intérêt sur les marchés et que la hausse des taux fait chuter la valeur des assets cotés sur les marchés et que c’est précisément ce que l’on ne peut pas faire, car la chute de valeur des assets cotés sur les marchés rend le système bancaire insolvable, elle détruit les collatéraux et donc le met en faillite. »

      inflation ancienne type 30 glorieuse:
      et celle ci a evisceré l’épargne de la classe moyenne sans qu’elle le sache et en plus elle était contente (credit immo se remboursaient tout seul,) le pb est que certains se sont fait spoliés

      la le résultat sera le même, il sera surement sur la longueur : et sa longueur en trompera plus d’un de la même manière que la taille du bull mkt de 29 avait fait dire à irving fischer ce qu’il a alors dit
      et si les fallouts macro ne se verront pas sur les marchés elles seront visibles dans la rue

      mais détruire de la saine base monetaire libre de dette(1) de la population je ne comprends pas pourquoi cela pourrait être leur intention? -mise à part pour en émettre symètriquement de la nouvelle à leur profit ie dans le bilan des banques dans les capitaux propres et avoir la justification de la destruction en (1) pour le faire-

      (detruire de la monnaie c’est ce qu’ils font, mais ama pas expres, parce qu’ils sont enfin collés dans un cercle vicieux symétrique à celui type 1930… rapatriement de l’or, défense de la monnaie )

      je note aussi que la fonction reserve de valeur de la monnaie en F se fait par l’immobilier
      donc que bcp de fonctions de la monnaie sont tour à tour detruites
      il n’en reste bientot plus qu’une: la fonction de crédit d’impot: car la monnaie est nécessaire pour payer ses impôts.

      de toute facon la banque est la siderurgie des 80’s:
      [KR682] Keiser Report: Kim Kardashian’s Bottom as Model of UK Economy
      Read more at http://www.maxkeiser.com/#v73OF5h8mSIYplpT.99

      cf Ultra-Coin.com

  15. Vous écrivez : « il y a une disproportion considérable entre l’économie réelle et la finance, entre la masse des assets financiers et l’actif économique qui la sous-tend, entre le stock de dettes et les revenus du Système ». Une dualité donc, entre l’importance des signes financiers ou promesses contractuelles et ce qu’il est possible de produire dans un futur raisonnable comme revenu pour honorer cette masse de dettes. Un système économique d’une capacité inférieure aux promesses déclarées, un énorme mensonge. Mais si au lieu d’euthanasier les promesses (dettes) on augmentait la capacité de la machine économique pour arriver à une égalité entre les dettes et la capacité de remboursement dans un avenir raisonnable, la capacité de remboursement dans un avenir raisonnable étant ce qu’il est possible de produire dans un futur raisonnable. N’est-ce pas un peu la voie que cherchent à pratiquer les BRICS, car ils peuvent le faire, alors que nous, on détruit notre industrie, notre créativité, etc.
    Bon c’est juste une petite idée sans prétention.
    En tout cas ces psychopathes nous ont mis dans la merde.

    • Ce dont vous ne tenez pas compte c’est de l’interconnection globale, tout le monde est dans la mème galère mondialisation oblige et sous le joug financier des US qui tienne le monde via le dollar…Poutine l’a parfaitement analysé, les Chinois dans une moindre mesure aussi…c’est pourquoi ils tentent de mettre en place des systèmes de réglements parallèles, une diversification des réserves de change, un soutien non systématique à la monnaie…toute une série de parades mais qui vise à maintenir et à se maintenir dans le système global…

  16. Oui j’en ai conscience la dette des uns est la créance des autres, ici les réserves en dollar. Oui vous avez raison ils veulent tous leur part du gâteau dans le même système, un système matérialiste destructeur pour tous les êtres vivants (plantes, animaux, humains). Les Chinois veulent augmenter leur demande intérieure car ils savent que les dettes/dollar ne seront pas honorées.

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