Troisième débat présidentiel Trump Clinton : le bon sens contre le nihilisme
www.dreuz.info 20 Octobre 2016
Vous souvenez-vous, lorsqu’en 2014 les Suisses ont voté non à l’immigration de masse, et tourné le dos à l’Europe ? Les socialistes suisses insistaient pour que la Suisse adhère à l’UE en perdition. C’est la même route suicidaire qu’Hillary Clinton veut faire prendre aux Etats-Unis.
Les socialistes suisses voulaient qu’une Suisse économiquement resplendissante de santé, où les citoyens jouissent d’un pouvoir d’achat élevé, d’un chômage inexistant, de l’industrie la plus avancée et créative au monde avec celle d’Israël, et dont la population fait partie des peuples les plus heureux au monde, renonce à tout cela et adhère à un système centralisé et non démocratique qui leur ferait perdre leur autonomie politique et monétaire, leur pouvoir de décision, leur niveau de vie, leurs richesses, leur référendum populaire, et les plongerait dans le même tourbillon désastreux du chômage élevé, de la dette vertigineuse, de l’économie anémique, et de l’immigration délirante qu’en Europe.
Le débat Trump Clinton a été à mes yeux remarquablement modéré par Chris Wallace, le journaliste de Fox News, en ce que les candidats ont pu se concentrer sur la substance et exposer leur programme.
Et ce que nous avons entendu de la bouche de Clinton est effrayant : comme les socialistes suisses, Clinton est pressée d’adopter à peu près à l’identique les réglementations qui ont décimé l’Europe et trahi la population, alors que l’Amérique va déjà si mal :
- Hausse importante des impôts et des charges de sécurité sociale qui rendent le coût du travail si cher que les entreprises n’embauchent plus : résultat, beaucoup plus de chômage au lieu de le résorber.
- Taxer les riches. Toujours la même rengaine socialiste, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent à cours de riches, où qu’ils partent pour des horizons moins liberticides.
- Augmentation astronomique du nombre de fonctionnaires pour contrôler la marche du pays. Résultat : explosion de la dette, et hausse de la bureaucratie et de ses scories, les réglementations qui brident l’innovation des entreprises et freinent leur développement.
- Hausse des taxes pour payer ce big gouvernement, ce qui contraindra les entreprises à se délocaliser pour pouvoir rester compétitives vis-à-vis de leurs concurrents asiatiques, et donc à licencier comme les Français l’ont vu avec leur économie.
- Explosion de plus de 550 % de l’immigration depuis la Syrie alors que tous les services de renseignements alertent sur le fait qu’il n’est pas possible de savoir qui est un combattant de l’Etat islamique et qui est un vrai réfugié — et ce malgré les récents attentats de jihadistes infiltrés.
- Ouverture totale des frontières, qui permettra l’afflux de sans-papiers, lesquels seront ensuite sur le dos de l’économie, mais deviendront des électeurs démocrates.
- Assurance santé centralisée entre les mains du gouvernement, ce qui, comme en France, a créé un abîme de dettes et une sécurité sociale qui ressemble à un trou dans lequel des dizaines de milliers de fonctionnaires sont payés à jeter des millions pendant que les taux de remboursement diminuent et la qualité des soins baisse.
- Etudes gratuites et payées par l’impôt sous le contrôle des syndicats, plus intéressés à leurs avantages sociaux et à intégrer la propagande gauchiste dans les programmes qu’à élever le niveau et fournir un enseignement d’excellence — là encore, les Français pourraient en parler des heures.
- Remplacement de la Constitution américaine par les thèses nihilistes de la gauche. Parmi celles que Clinton a évoquées durant le débat : théorie du genre et destruction du concept de sexe, encouragement et développement du mariage homosexuel, avortement jusqu’au 9e mois, réglementation si stricte du droit de posséder une arme que seuls les gangs et les criminels en posséderont — oui là encore les Français pourraient témoigner.
- En politique étrangère, Clinton dit qu’elle veut « garder un œil ouvert » sur l’Etat islamique et non les éradiquer — ils vont être ravis. Elle veut imposer une zone de non-vol au-dessus de la Syrie, ce qui veut dire abattre les avions russes qui la violeront, avec les conséquences nucléaires que l’on peut imaginer — car Poutine n’est pas un bisounours. Et elle veut, après avoir repris Mossoul des mains des terroristes, passer à autre chose – exactement le même programme que BHL qui a poussé à envahir la Libye et se débarrasser de Kadhafi, sans se soucier de ce qui se produirait après et qui le remplacerait : cela a donné le chaos que l’on observe : Clinton n’a rien appris et fera les mêmes erreurs.
A ce point de l’élection, et grâce à ce débat, les deux candidats ont déroulé leur programme. Les Américains les ont entendus. Ils vont voter en partie en fonction de ce programme.
Si le système était démocratique, ils voteraient essentiellement en partie de ce programme, et leur choix serait respectable.
Hélas, une grande partie des Américains ont été efficacement pollués par la propagande des médias — la vidéo de Trump datant d’il y a 11 ans disant qu’une célébrité comme lui peut peloter une femme sans qu’elle refuse a eu droit à 24 minutes de couverture télé le jour de sa sortie, tandis que les fuites de Wikileaks qui exposent les mensonges et la corruption de Clinton ont reçu 54 secondes en tout et pour tout répartis parmi les 20 chaînes de télévision majeures du pays.
Sans la propagande des médias pour Clinton, elle serait à 30 % d’intentions de vote. Grâce à l’intoxication médiatique, elle est devant Trump de 4 à 9 points, selon les sondages.
C’est à cela qu’est réduit notre démocratie américaine, et les Français en savent un sacré bout aussi, avec leur propre PAF, à 75 % à gauche et menteur.
Mais se lancer à la présidentielle en ignorant que les médias sont devenus la Pravda, c’est grimper l’Everest avec des tongs et s’étonner d’avoir froid aux pieds.
© Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Duel Trump/ Clinton : les enjeux
www.dreuz.info 19 Octobre 2016
A écouter les grands médias français, le débat Trump/Clinton ne porterait que sur des questions liées à des attaques personnelles. Deux livres permettent de dépasser ce clivage dérisoire dans lequel on enferme cette campagne électorale, dont les enjeux sont pourtant exceptionnels.
Deux livres aident à aborder les questions de fond. Celui que Guy Millière vient de publier : « Après Obama Trump ? » aux éditions La Maison d’Édition, et dans lequel il poursuit son implacable réquisitoire de la présidence Obama dont il avait, dès le début — il faut lui rendre cet hommage — diagnostiqué le caractère démagogique et dangereux.
André Bercoff dans son dernier ouvrage « Donald Trump : Les raisons de la colère » ; (éd. First éditions), nous éclaire sur la personnalité, le parcours exceptionnel du candidat Trump, ainsi que sur son programme, sans esquiver pour autant les aspects paradoxaux de ce célèbre milliardaire dont la récente arrivée en politique bouleverse les standards de ce monde clos et plutôt secret.
Trump n’évite aucun problème. Il parle sans note. Il s’exprime dans un franc-parler qui contraste singulièrement avec la langue de bois de son adversaire. Il aborde tous les sujets : l’immigration, l’Islam, le déclin de l’Amérique, les rapports aux Chinois, aux Russes… Il s’exprime dans la langue de l’Américain moyen, confronté au quotidien à ces sérieux problèmes que ni lui ni ses représentants ne peuvent évoquer sous peine d’être dégradés, déclassés, rejetés dans la catégorie infamante des « populistes ».
Madame Clinton utilise tous les préjugés de la pensée dominante qu’elle présente comme des vérités éternelles hors desquelles on est nécessairement un raciste, un populiste, un sexiste…
Deux Amériques s’affrontent dans ce duel. Celle des castes qui ont su profiter des dernières révolutions technologiques et de la mondialisation, dont Clinton est la représentante, et celle des classes moyennes, dont Trump est le porte-parole, classes moyennes ponctionnées, livrées à la canaille… qui subissent et souffrent du déclin des États-Unis, de la concurrence des pays émergents…
L’irrésistible ascension de Donald Trump est l’expression de la rencontre, hors médiation des grands appareils idéologiques d’État, de la volonté d’un homme et de celle d’un peuple.
Madame Clinton est la porte-voix patentée des appareils de pouvoir. Elle est conservatrice malgré ses discours moralisateurs de « gauche ». Elle se bat, comme Obama avant elle, pour le statu quo ante. Mais, cet immobilisme théorique et pratique, est dénoncé par Trump qui estime qu’il entraîne l’Amérique dans la marginalisation, la dilution, et ainsi que le montre les huit années de la Présidence Obama, précipite le monde dans la violence. Une grande partie du monde musulman dont Obama se disait l’ami, n’a-t-elle pas sombré dans le chaos ?
Si Madame Clinton est élue, elle ne pourra pas gouverner
La stratégie adoptée par les clans qui soutiennent Madame Clinton repose non sur l’adhésion à sa personne, à son programme, mais sur la diabolisation de Trump.
Si la coalition des privilégiés parvient à ses fins, si une Madame Clinton porteuse d’une idéologie usée jusqu’à la corde est élue sur un vote négatif de peur, alors elle ne pourra rien entreprendre. Elle apparaîtra au grand jour pour ce qu’elle représente : la réaction des élites affolées à l’idée de perdre prébendes et privilèges. Sous la présidence Clinton, le navire « États-Unis » sera comme pris au milieu d’une grande tempête historique, ballotté au gré des flots, sans gouvernail.
La posture/imposture de Clinton serait comparable à celle du Président Hollande, élu sur le rejet de Sarkozy.
Sans soutien, pas de crédibilité et sans crédibilité, pas de possibilité de gouverner. Hollande demeure prisonnier des clans qui ont diabolisé Sarkozy et qui en dehors de cette haine première, ne sont d’accord à peu près sur rien. Hollande n’a pas pu réellement gouverner en étant anti-Sarko. Madame Clinton ne gouvernera pas en étant anti-Trump. Les histoires de petites culottes que l’on nous sert à chaque meeting pour discréditer Trump, (ce dernier réagit, rendant coup pour coup) montrent que les clans Clinton situent le débat dans la boue des confusions.Pourtant, n’en déplaise aux biens pensants, Trump a une ligne politique cohérente ; un projet politique précis. Certes, nul ne peut prédire ce qu’il fera exactement une fois au pouvoir. Mais, inutile de nous leurrer, c’est ce projet politique qui provoque la foudre des bien-pensants. Le recours aux histoires de bidet n’est qu’un écran de fumée destiné à détourner l’attention des électeurs du contenu de ce projet. « Cachez le projet politique de Trump que le peuple ne doit pas voir » est le slogan des Clinton.
Seule parade à ce mur des médias officiels auquel Trump se heurte : s’adresser directement au peuple, multiplier les meetings, contourner ainsi le formidable écran obstacle. N’est-ce pas la stratégie adoptée jadis par Jacques Chirac lorsque son Balladur était la coqueluche des médias ? Plus près de nous, n’est-ce pas celle adoptée par les tenants du Brexit britannique ?Par delà les anecdotes, une tension antagonique s’exprime ouvertement entre la volonté du peuple américain (que les bien-pensants qualifient de « petit blanc déclassé » équivalant français de « franchouillard »..) et le carcan des appareils idéologiques d’État qui permettent à une poignée de privilégiés de s’emparer de l’essentielle de la richesse produite (scénario que l’on retrouve, hélas ! avec des variantes, dans presque toutes les grandes démocraties).
Cette « nomenklatura » mobilise et déploie toute sa puissance pour étouffer la vox populi qui ne trouve à s’exprimer, et ce n’est pas le moindre des paradoxes de cette élection, que dans et par la parole libre de Trump, un milliardaire. Cette parole libre est intolérable aux adeptes de la censure officielle. Cette liberté de ton adoptée par Trump provoque de véritables crises d’hystérie chez certains. (cf. l’acteur de Niro disant de Trump « c’est un chien, un porc… un idiot, un crétin ».) Cette réaction violente a-t-elle un rapport avec le projet de Trump de soulager le fardeau fiscal des classes moyennes et de taxer plus lourdement les grosses fortunes… ?
L’Amérique est face à la croisée des chemins : le mouvement quasi révolutionnaire (en tant qu’il est l’expression d’une réelle aspiration des masses) dont Trump est le porte-parole peut aboutir politiquement et donc pacifiquement, si ce dernier est démocratiquement élu. Si les forces conservatrices des machines qui exercent le pouvoir depuis des dizaines d’années, toutes tendances confondues, parviennent à faire obstacle aux aspirations profondes du peuple américain ; si ces forces réactionnaires rendent impossible l’alternance politique, par l’usage de méthodes que Trump n’hésite pas à qualifier ouvertement de criminelles, alors le peuple bâillonné n’aura d’autre choix pour s’exprimer que d’emprunter le chemin de la violence.Quel que soit le résultat des élections, le mouvement qui est en marche n’est pas un épiphénomène attaché à la personnalité exceptionnelle du candidat Trump.
Il est l’expression d’une lame de fond qui secoue l’Amérique (et le monde) dans ses profondeurs. Il est vraiment dommage que les adeptes du clan Clinton refusent de prendre en compte ces réalités, d’en débattre loyalement, focalisant le débat sur la diabolisation à outrance de la personnalité de Trump, ne jouant que sur la corde des passions, des émotions, des stéréotypes.
Ils oublient simplement une chose : le sommeil de la raison enfante les monstres. Si Trump est éliminé par les moyens douteux dont ses adversaires font usage, la réalité aura le goût amer des lendemains de gueule de bois. La coupe qui scellera leur triomphe explosera dans leurs mains sales.
© Sidney Touati pourDreuz.info.