Douce France

Evènement prémonitoire et allégorique : Liban une tragédie française ! Vers une « Libanisation » de la France…

Liban une tragédie française

Ernst Junger :  « Les catastrophes éprouvent à quelle profondeur hommes et peuples demeurent enracinés dans leurs origines. Qu’une racine, du moins, puise directement au sol nourricier – la santé et les chances de survie en dépendent, alors même que la civilisation et ses assurances ont disparu. »

Par maximetandonnet maximetandonnet.wordpress.com

L’explosion accidentelle qui a fait plus de 100 morts, des dizaines de milliers de blessés et 300 000 sans logis dans le port de Beyrouth est emblématique de l’effondrement d’un pays. Le Liban, peuplé de 4 à 5 millions d’habitants était jadis surnommé la Suisse de l’Orient. Depuis 1975, il est précipité dans une descente aux enfers sans fin: invasion syrienne, guerres d’extermination, occupation iranienne à travers le Hezbollah, prises d’otage, assassinats, massacres, désastre économique… Il est devenu le symbole d’une nation déchiquetée et en proie au chaos. A l’origine de la tragédie? Un Etat faible et impuissant, inexistant, rongé par la fragmentation du pays en communautés ennemies et armées – chrétiens, sunnites, Druzes, chiites – devenu le champ clos d’un affrontements des puissances locales. Mais derrière le morcellement et l’écroulement du Liban se profile l’échec fondamental de la France. L’influence française sur le territoire libanais remonte notamment à Napoléon III et à l’intervention française pour secourir les chrétiens maronites en conflit avec les Druzes (1860). A l’issue de la Grande Guerre, et du démantèlement de l’Empire Ottoman, les traités de paix instaurèrent un protectorat français sur le Liban, qui a duré officiellement jusqu’à 1936, se transformant par la suite en un partenariat fusionnel fondé des liens familiaux, économiques, culturels, linguistiques, rattachant la France à ce pays francophone et francophile du proche-orient. La désintégration progressive du Liban, qui atteint désormais son paroxysme, coïncide avec le recul de la France, économique, militaire, diplomatique, à compter du milieu des années 1970, et le vertigineux déclin de son influence internationale. La nature a paraît-il horreur du vide. L’effacement et le renoncement français au Liban (comme ailleurs) a ouvert la voie à son dépeçage. Les coups de menton et les gesticulations narcissiques de dirigeants français, comme toujours, n’y changeront pas grand chose… Puisse le drame d’hier provoquer une prise de conscience.

Maxime TANDONNET

Rappel : Le Liban s’enfonce dans une crise sans précédent

Le  s’effondre. , crise financière, crise bancaire, tout arrive en même temps et, au fond, ce n’est pas une surprise. Le «  libanais » était un mirage. Un mirage construit sur un château de cartes qui s’est effondré.

Aucune issue ne semble pour l’instant possible. L’inflation galopante détruit ce qui reste de pouvoir d’achat, le chômage est devenu massif, la livre libanaise s’effondre et la classe politique reste honteusement passive.

Comment en est-on arrivé là ? L’économie libanaise produit peu et exporte donc peu. Pour financer les importations nécessaires à la vie quotidienne, la Banque centrale libanaise a créé un système totalement artificiel de taux élevés afin d’attirer des capitaux du monde entier. La diaspora libanaise, plus nombreuse que les habitants eux-mêmes, a volontiers souscrit à ce système très rémunérateur et a massivement rapatrié des capitaux pour nourrir les banques du pays.

Dans le même temps, le Premier ministre sunnite Hariri a entrepris de reconstruire Beyrouth, très endommagée par quinze ans de guerre civile. Son groupe de travaux publics s’est enrichi, tout comme l’Arabie saoudite, principal bénéficiaire de cette reconstruction accélérée, souvent illégale et toujours au cœur des circuits de corruption. La capitale libanaise a été irrémédiablement enlaidie et de très nombreuses charmantes demeures anciennes détruites au profit d’immeubles clinquants et sans âme.

L’assassinat, dans des conditions restées mystérieuses, d’Hariri n’a pas beaucoup changé la donne. Son fils est devenu Premier ministre à son tour, bénéficiaire d’un système communautariste devenu un boulet.

Ce système prévoit que la présidence du Liban revient aux chrétiens, le Premier ministre (détenteur du pouvoir effectif) est sunnite et le président de l’Assemblée chiite. Mais au-delà de cette répartition tripartite, de très nombreuses communautés doivent être intégrées dans d’invraisemblables combinaisons gouvernementales qui mettent des mois à se conclure.

Le pouvoir est ainsi paralysé, aucune réforme structurelle n’est entreprise faute de consensus et chacun ne pense qu’à tirer bénéfice d’un système où l’on pouvait s’enrichir et faire vivre sa communauté sans aucun souci du bien commun.

Pendant des années le système a fonctionné sur un empilement de dette extérieure grassement rémunérée, dont la classe politique elle-même tirait un profit substantiel.

Tout le monde s’aveuglait, faisant une confiance totale à Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban depuis 1993. De génie financier, ce dernier est passé au statut peu enviable de fossoyeur du pays. Car lorsque la confiance s’est érodée et que les sorties de capitaux ont commencé, tout s’est enchaîné à la vitesse de l’éclair. La livre s’est effondrée, l’inflation et le chômage ont explosé. L’élite du pays ne pense qu’à une chose : sauver son argent.

Les grandes manifestations de l’automne dernier n’y ont, hélas, rien changé. Le Liban sombre dans l’indifférence générale. La moitié de la population atteint le seuil de pauvreté et a maintenant recours au troc pour survivre.

La , traditionnel appui du Liban, reste passive, tout comme le FMI et l’, mais cela n’étonnera personne.

En attendant, les jeunes diplômés, souvent chrétiens, ne trouvent pas de travail et ne pensent plus qu’à une chose : partir.

https://www.bvoltaire.fr/le-liban-senfonce-dans-une-crise-sans-precedent/

Le  n’avait pas besoin de cela ! À la crise financière, économique et politique qui détruit le pays à petit feu, voilà que s’est ajoutée une explosion d’une violence folle qui a anéanti des quartiers entiers de Beyrouth, son port et toutes ses réserves de céréales. Le bilan humain, qui devrait s’alourdir encore, est terrible : plus d’une centaine de morts et au moins 4.000 blessés, dont beaucoup gravement atteints. Les hôpitaux sont débordés alors que plusieurs ont eux-mêmes subi des dégâts importants.

L’enquête ne fait que commencer mais, en l’état actuel des informations diffusées par les médias libanais, il semblerait que la cause soit accidentelle. Ce seraient 2.700 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans des entrepôts qui ont explosé en deux temps : une première explosion, suivie d’une seconde qui semble encore plus terrible. Les nombreuses vidéos amateurs visibles sur le Net montrent cela très explicitement.

Selon le Premier ministre Hassan Diab, qui a pris la parole à la télévision libanaise, cette matière hautement explosive est stockée depuis… 2014. De nombreux responsables politiques et militaires se sont successivement exprimés, diffusant des informations parfois contradictoires sur l’origine de ces nitrates. Ainsi, le général Ibrahim, directeur de la sûreté générale au Liban, a indiqué que ces tonnes de matières explosives avaient été saisies sur un cargo, plusieurs années auparavant. Mais plus rien n’a été dit, ensuite, sur ce cargo.

Une commission d’enquête a déjà été nommée et ses premières conclusions, qui seront rendues publiques d’ici quelques jours, sont attendues avec impatience.

Mais au-delà des causes et des responsabilités, c’est toute une ville qui est détruite. De très nombreux immeubles ne sont plus que des carcasses et plusieurs des derniers édifices historiques de Beyrouth se sont effondrés. La capitale, déjà ravagée par quinze ans de guerre civile (1975-1990) et reconstruite par des groupes saoudiens au mépris de la préservation du patrimoine, va encore devoir se relever, si cela est possible.

Les messages de solidarité affluent du monde entier, même d’Israël, pourtant officiellement en guerre avec le Liban. L’armée israélienne, dont l’aviation passe son temps à violer l’espace aérien libanais, a d’ailleurs fait savoir qu’elle n’était pour rien dans cette explosion, ce dont on se doutait tout de même un peu.

 a annoncé l’envoi de plusieurs tonnes de matériel sanitaire et de personnel de la Sécurité civile. Lui-même devrait se rendre, jeudi, dans la capitale meurtrie.

Les premières réactions des Libanais oscillaient entre accablement et volonté de se redresser encore et toujours. Mais le vent de la colère pourrait souffler à nouveau si l’État (ou ce qu’il en reste) n’organise pas correctement la gestion de la catastrophe. Les grandes manifestations de l’automne dernier pourraient reprendre, attisées non plus seulement par les multiples pénuries et l’appauvrissement croissant du peuple libanais, mais aussi par l’incurie meurtrière de responsables massivement corrompus cherchant avant tout à sauver un système dont ils vivent.

En attendant, Beyrouth doit, une nouvelle fois, panser ses plaies et c’est le moment, pour tous les amis des chrétiens d’Orient, de leur manifester leur solidarité.

https://www.bvoltaire.fr/beyrouth-ravagee-par-une-gigantesque-explosion-qui-semble-accidentelle/

Trump qualifie l’explosion de Beyrouth de « terrible attentat – une bombe d’un certain type » après avoir été briefé par des généraux

Le ministère libanais de la santé a porté le bilan à plus de 73 morts, dont 3 700 blessés, après une explosion en fin d’après-midi centrée sur le port de Beyrouth qui a provoqué une onde de choc massive qui a rasé tout un quartier de la ville et a été ressentie jusqu’à Chypre en Méditerranée.

Plus tard dans la soirée, le Premier ministre libanais a annoncé que les explosions avaient été causées par environ 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium laissées dans un entrepôt non sécurisé pendant 6 ans. Cette annonce fait suite à un démenti formel d’Israël qui a nié avoir un rapport avec ces explosions, ce dont semblent également se faire l’écho les responsables du Hezbollah.

Alors que le consensus officiel se développe sur le fait que l’explosion massive était un horrible accident dû à la négligence, les paroles du président Trump sur la tragédie ont une fois de plus montré qu’il pourrait s’agir de quelque chose de différent. Il a déclaré en début de soirée qu’après avoir rencontré les principaux responsables militaires « Ils semblent penser qu’il s’agissait d’une attaque. C’était une bombe d’un certain type ».

Ceci après que les spéculations et les théories du complot se soient multipliées tout au long de la journée. Après tout, c’est le Liban, qui a été témoin de décennies de bombardements, de guerre et d’intrigues secrètes, également à la frontière d’Israël, de la Syrie déchirée par la guerre, ainsi que d’un coin du plateau du Golan. Et l’explosion a été d’une telle force, détruisant des maisons jusqu’à dix miles de là, que les habitants locaux ont cru à une attaque nucléaire, d’autant plus qu’elle a brièvement bloqué le soleil et qu’un nuage en forme de champignon planait au-dessus de la ville.

Le président a ajouté que cela « ressemble à une terrible attaque » – laissant les gens se demander à nouveau s’il existe des renseignements qu’il a vus et qui indiquent une attaque ou un bombardement. Selon l’AFP :

Trump dit que les experts militaires lui ont dit que l’explosion de Beyrouth était à cause d’une « bombe d’un type quelconque ».

« C’était une sorte de bombe, oui » – a-t-il souligné lorsqu’on l’a interrogé à ce sujet.

Ses remarques ont été faites lors d’un discours aux journalistes mardi soir :

M. Trump a déclaré qu’il avait été informé par « nos grands généraux » et qu’ils « semblent penser » que l’explosion n’était pas accidentelle.

« Selon eux – ils le savent mieux que moi – mais ils semblent penser qu’il s’agit d’une attaque », a déclaré M. Trump aux journalistes à la Maison Blanche. « C’était une sorte de bombe. »

Les responsables israéliens ont donc nié avec véhémence qu’elle ait pu être le résultat d’une attaque israélienne, dans un contexte de tensions récentes avec le Hezbollah le long de la frontière sud du Liban :

Trump vient-il de révéler des informations classifiées ? Ne faisait-il que spéculer, comme tout le monde ?

Ses propos sont-ils fondés sur des informations légitimes des services de renseignement qui contredisent la version officielle selon laquelle il s’agissait d’un accident ? Il reste qu’il a spécifiquement invoqué « nos grands généraux » en citant ces informations.

Il sera intéressant de voir si le Pentagone donne suite aux commentaires inattendus du président.

Entre-temps, Beyrouth a été déclarée « zone de catastrophe » par le Conseil de défense du Liban, et des pays du monde entier ont promis une aide d’urgence.

Le secrétaire d’État Mike Pompeo a également promis une aide après cette « horrible tragédie ».

L’ambassade des États-Unis au Liban a été avertie par les citoyens américains et les résidents des environs du risque de présence de gaz et de produits chimiques toxiques dans l’air.

« Il y a des rapports de gaz toxiques libérés dans l’explosion, donc tous les habitants de la région devraient rester à l’intérieur et porter des masques si possible », a déclaré l’ambassade sur son site web.

Le Hezbollah est lié à des stocks de nitrate d’ammonium découverts en Europe : Rapport

Au lendemain de l’explosion massive qui a frappé Beyrouth hier, faisant plus de 100 morts et plus de 4 000 blessés alors qu’elle rasait un quartier entier de la ville et causait des destructions à des kilomètres à la ronde, le gouvernement israélien et le Hezbollah ont tous deux nié avoir eu quelque chose à voir avec cette explosion, ou qu’elle ait été le résultat d’une attaque de missiles, d’un sabotage ou d’un bombardement.

L’explication officielle du gouvernement libanais est apparue après que le premier ministre a identifié que l’explosion qui a produit une onde de choc et un nuage en forme de champignon qui a même brièvement bloqué le soleil, était liée à 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium qui avaient été stockées de manière dangereuse sur le port en remontant jusqu’en 2013.

Mais à présent, des médias israéliens et occidentaux jettent un regard neuf sur les activités du Hezbollah liées au composé chimique couramment utilisé dans les engrais, et dont il convient de noter qu’il s’agit du même que celui utilisé dans l’attentat d’Oklahoma City le 19 avril 1995.

Le Jerusalem Post a rapporté mercredi :

Le Hezbollah a conservé trois tonnes de nitrate d’ammonium, l’explosif qui serait à l’origine de la méga explosion de Beyrouth cette semaine, dans un entrepôt à Londres, jusqu’à ce que le MI5 et la police métropolitaine de Londres le trouvent en 2015.

Le groupe terroriste libanais a également stocké des centaines de kilos de nitrate d’ammonium dans le sud de l’Allemagne, qui ont été découverts au début de l’année.

Bien que le rapport ne présente finalement aucune preuve que les entrepôts du Hezbollah étaient impliqués ou à blâmer dans la catastrophe tragique de mardi qui a anéanti la zone portuaire vitale sur le plan économique, les médias israéliens suggèrent fortement qu’il pourrait y avoir un lien.

Et le rapport fournit des détails supplémentaires basés sur des sources médiatiques britanniques :

Une source a été citée dans le Telegraph disant que le nitrate d’ammonium devait être utilisé pour un « véritable terrorisme organisé » et aurait pu causer « beaucoup de dégâts ».

Le MI5 a arrêté un homme d’une quarantaine d’années pour avoir prétendument planifié des attaques terroristes, mais n’a pas trouvé de preuves que les terroristes planifiaient une attaque au Royaume-Uni.

…Un gouvernement étranger aurait averti le MI5 de l’existence d’un stock d’explosifs. La KAN a indiqué que le Mossad avait donné l’information au Royaume-Uni.

« Le MI5 a travaillé de manière indépendante et en étroite collaboration avec des partenaires internationaux afin de contrer la menace d’intention malveillante de l’Iran et de ses représentants au Royaume-Uni », a déclaré une source de renseignement au Telegraph.

L’enquête qui a mis au jour les stocks présumés de nitrate d’ammonium du Hezbollah a également impliqué le Mossad.

Tout cela suggère bien sûr que le récit entourant la cause précise de l’explosion est tout sauf élucidé. Dans les jours à venir, les accusations et contre-accusations continueront probablement à se multiplier à mesure que les anciens ennemis de la région trouveront de nouveaux soupçons et de nouvelles raisons de les accuser.

Ajoutons à tout cela que le président Trump a ajouté des éléments de suspicion de terrorisme, d’acte criminel, ou même d’un acteur d’État au travail lorsqu’il a déclaré mardi soir que ses généraux « semblent penser qu’il s’agit d’une attaque. C’était une bombe d’un certain type ».

Étant donné les nouvelles accusations des médias britanniques et israéliens selon lesquelles le Hezbollah cherche et stocke depuis longtemps du nitrate d’ammonium hautement explosif, il sera intéressant de voir si le Département d’État de Pompeo est en train de gérer tout cela. Les accusations seront-elles utilisées pour mettre une fois de plus le Hezbollah dans le collimateur de Washington ?

Cependant, nous avons du mal à voir ce que le Hezbollah pourrait gagner à faire sauter son propre pays, où le groupe paramilitaire chiite a même des membres représentés au parlement, et entretient des hôpitaux à Beyrouth.

Jean Raspail « Quand il y a une naissance, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l’européenne et française incurie et qu’il lui faudra affronter dans son âge d’homme… Le présent contient l’avenir. Il l’annonce. Où en sommes-nous ? » 

EN BANDE SON :

 

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading