Etats-Unis

“Volcker rule” : Les espoirs de régulation bancaire américaine vont faire long feu

Les “règles Volcker”, dont on a tant parlé, suscitent de moins en moins d’enthousiasme au Congrès américain. Paul Volcker ne doit guère en être surpris. L’ancien président de la Réserve fédérale américaine a plaisanté en disant qu’on ne le sortait “que pour les séances photo” avec la presse, et ce, même si M. Obama a soutenu publiquement, en janvier, ses propositions pour limiter la spéculation des banques de dépôt “pour compte propre”, et les empêcher de posséder des fonds spéculatifs, ou de les financer. Le hic, c’est que les parlementaires ne sont plus d’humeur à se lancer dans des projets ambitieux.

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 Toute velléité de réforme doit recueillir l’assentiment du comité des affaires bancaires au Sénat. Maintenant que le plus fort du choc de la crise est passé, ce qui occupe les esprits, c’est le montant des contributions de Wall Street au budget des campagnes électorales et l’intransigeance des républicains.

 Il n’y a aucune chance que le tandem qui mène les débats – à savoir le démocrate Chris Dodd, président du comité, et le républicain Bob Corker, qui exerce son premier mandat – se mette d’accord sur un texte audacieux. M. Corker a déclaré que le sujet “ne serait pas au coeur des discussions”.

Les règles Volcker apparaissent de moins en moins comme une option viable. M. Volcker se démenait depuis de nombreux mois pour les faire porter sur l’agenda présidentiel. C’est pourquoi le comité des affaires bancaires et les banques ont été plus que surpris lorsque la Maison Blanche les a inscrites à l’ordre du jour. Voilà une façon bien curieuse de promouvoir un projet de loi censé être crucial.

Insuffisant

Le sénateur Dodd, qui n’est pas rééligible, veut tirer sa révérence sur ce dossier. Il veut donc absolument qu’un texte soit soumis au vote au début de l’été. Son opinion : les fameuses règles de Volcker sont un contretemps aussi intempestif que malvenu.

Les cyniques pensent que l’annonce de M. Obama n’était rien d’autre que la conséquence logique et démagogique de la défaite démocrate à l’élection sénatoriale du Massachusetts, le 19 janvier. Même certains promoteurs de ces règles reconnaissent que le projet ne palliait pas les insuffisances du dispositif de régulation, en partie responsables de la déconfiture financière des Etats-Unis.

L’équipe gouvernementale elle-même n’a pas eu l’air convaincue. Les élus démocrates du Sénat confient que la Maison Blanche mise en fait sur la création d’une nouvelle instance de contrôle des prêts aux particuliers pour redorer son blason politique.

Contrairement à ce qu’elle a voulu faire croire, l’administration Obama n’a guère envie de se montrer sévère avec les banques, que ce soit pour en limiter la taille ou les activités. Si M. Volcker en doutait encore, il faut qu’il se fasse une raison.

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