L’agence Fitch a mis en garde mardi le Royaume-Uni, la France et l’Espagne sur la gestion de leurs finances publiques, les appelant à prendre des mesures de réduction des déficits “plus crédibles”, au risque de voir leurs notes (AAA) remises en cause.
PLUS DE DETTES EN SUIVANT :
“Les pays dotés de notes de crédit élevées doivent faire état de plans de consolidation budgétaire plus crédibles et plus robustes en 2010 pour soutenir la confiance dans la robustesse de leurs finances publiques à moyen terme et dans leurs engagements d’inflation basse et stable”, a déclaré l’un des responsables de l’agence.
“Le Royaume-Uni, l’Espagne et la France en particulier doivent énoncer des programmes plus crédibles cette année, étant donné le rythme de la détérioration des finances publiques et les difficultés auxquelles ils font face dans la stabilisation de la dette publique”, a estimé Brian Coulton lors d’une conférence à Londres.
“Un échec intensifierait la pression” sur le maintien de leurs notes, a-t-il averti.
Les trois pays affichent pour l’instant chez Fitch un AAA, la meilleure note possible, assorti d’une perspective stable.
Concernant le Royaume-Uni, M. Coulton a souligné que le profil de crédit s’était fortement détérioré au cours de la crise financière mais qu’il restait à l’intérieur des limites “tolérables” pour lui maintenir sa note.
La question d’une dégradation de cette note agite cependant les commentateurs depuis qu’en mai dernier, l’agence concurrente Standard&Poor’s a assorti sa propre note AAA d’une perspective négative.
M. Coulton a noté mardi que le pays avait connu la progression la plus rapide de sa dette publique parmi les pays bénéficiant de cette notation.
De moins de 40% du Produit intérieur brut (PIB) avant la crise, elle est passée en effet à 56% cette année et devrait culminer, selon le gouvernement, à 78% début 2015.
L’économiste a par ailleurs jugé que le projet de l’actuel gouvernement travailliste de diviser le déficit public par deux en quatre ans était “trop lent”. Il a rappelé que les perspectives économiques du pays étaient “une source d’inquiétude” et que la croissance “pourrait très clairement” rester basse assez longtemps.
Alors que des élections législatives vont se dérouler dans quelques semaines, l’étendue du déficit public et le tempo de sa réduction à venir divisent les économistes, certains se rangeant aux côtés du gouvernement qui estime qu’il ne faut pas précipiter des mesures de rigueur, tandis que les conservateurs affichent des projets beaucoup plus actifs.
Un autre responsable de Fitch, David Riley, avait déjà estimé en novembre que le pays courait plus de risques que d’autres notés AAA de perdre cette note.
Le Royaume-Uni est sorti de la récession au quatrième trimestre 2009, après six trimestres consécutifs de baisse du PIB. Mardi, le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), a fixé à 25 à 30% la probabilité d’un nouveau plongeon dans la récession.
source afp mars 10
EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES :
Commentaire : La discrète déchéance de l’Angleterre (cliquez sur le lien)
Jean Pierre Petit : la crédibilité budgétaire. (II) (cliquez sur le lien)
Trappes à Dettes : la dette française devrait rester longtemps à des niveaux record (cliquez sur le lien)
Trappe à Dettes : L’Espagne rattrapée par les excès de la bulle immobilière (cliquez sur le lien)
2 réponses »