Il ne suffit pas de prendre les Sicav ou les fonds commun de placement (FCP) les mieux placés en terme de performance pour gagner de l’argent. Quelles sont les questions à se poser avant de les choisir ? Quels sont le pièges à éviter ? Frédéric Lorenzini, directeur de la recherche chez Morningstar, a répondu à toutes ces questions vendredi 2 avril,En voici le compte-rendu.
PLUS DE LORENZINI EN SUIVANT :
cyril92 : Bonjour, quels sont à votre avis les fonds les plus intéressants pour investir sur les marchés internationaux dans le cadre d’un PEA. Est-ce possible en dehors des trackers ?
Dans le cadre d’un PEA, mis à part les ETF (trackers), il n’existe pas beaucoup de fonds actions internationales éligibles. Ceci dit, pourquoi se priver de la souplesse des ETF qui permettent d’aller sur à peu près toutes les zones géographiques, y compris sur des marchés émergents comme l’Egypte ?
MoneyMaker : La plupart des gérants de fonds communiquent les sociétés incluses dans leurs portefeuilles, mais rien sur les dividendes versées par ces sociétés. Est ce que les dividendes sont reversées dans ces fonds?
Les dividendes bien sûr vont dans les actifs du fonds, il n’est pas possible que la société de gestion ou le gérant se les mette dans la poche. Deux choses à noter toutefois : les gérants comparent parfois la performance de leur fonds à celle de l’indice hors dividende. Exemple, en 2007 l’indice CAC 40 a fait 1,7%. Et plusieurs gérants ont déclaré avoir fait mieux, 1,9%, 2% ou plus. Mais attention ce 1,7% correspond à la performance de l’indice CAC40 hors dividende. En 2007 l’indice CAC40 avec dividendes a fait près de 4%. D’autre part, dans certains fonds (fonds à formule par exemple) la société de gestion s’engage sur un objectif de performance par rapport un indice “hors dividende”…
giga :1/ Une remontée du taux du marché monetaire est-il envisageable ? et dans quel délai ?2/ pour une durée de 2 – 3 ans, quel support convient-il de privilégier ?
A moins de 1%, le monétaire est en effet à l’étiage. Au coeur de la crise, toutes les autorités monétaires ont injectés des liquidités et ont assoupli leur politique. Quand assistera-t-on à une remontée des taux qui pourrait annoncer des rendements monétaires plus substantiels ? Certainement pas avant que l’on assiste à une reprise économique franche et massive.
Pour l’heure, des 2 cotés de l’Atlantique on reste sur des politiques monétaires accommodantes et on ne voit pas de raison à court terme, d’ici la fin de l’année, pour que cela change.
Concrètement, sur un horizon court de 2 à 3 ans que vous évoquez, en matière de placement sans risque il n’existe rien d’autre que le monétaire, toutes les autres classes d’actifs sont susceptibles d’enregistrer une perte en capital plus ou moins momentanée.
Si vous pouvez vous permettre de prendre le risque d’une perte en capital, alors vous pouvez vous intéresser aux fonds obligations court terme (3 ans maximum).
Bertrandv : La notation Morning Star des fonds par étoiles est largement diffusée et utilisée. Quelles sont les critères d’attribution, et la fréquence ou le délai de mise à jour, en particulier en cas d’évolution du niveau de performance?
La notation à base d’étoile est recalculée tous les mois pour les fonds qui disposent au moins de 3 ans d’historique. Cette notation tient compte de la performance, de la volatilité et des frais de souscription. Elle existe sur différentes périodes : 3 ans, 5 ans et 10 ans. Si les performances relatives s’améliorent, cela finit par se ressentir au niveau du nombre d’étoile… à condition que la volatilité du fonds reste sous contrôle…
mamynadou: suite a la vente de notre maison nous disposons de 240 000 euros quel est a ce jour les meilleurs entre sicav ou fond de placement ou assurance vie plus sure même si moins performant.
Avant tout, il vous faut identifier votre “horizon” de placement, c’est à dire pendant combien de temps vous êtes prêt à immobiliser votre argent : 2 ans ? 5 ans ? 10 ans. Et aussi il faut savoir quelle est votre tolérance au risque. Concrètement, est-ce que vous souhaitez à terme acheter de nouveau un bien immobilier ? Si c’est le cas, et que vous envisager de racheter une maison dans 2 ans par exemple, alors vous ne pouvez pas vous permettre de prendre le risque d’une perte en capital. De ce fait les fonds actions sont exclus car ils peuvent perdre de leur valeur pendant plusieurs semaines ou mois.
En revanche, si vous avez un horizon de 10 ans, on peut envisager un placement avec des fonds actions. Faut-il détenir ses fonds “en direct” sur un compte titre ou un PEA, ou au contraire dans un contrat d’assurance vie ? Les avantages de l’assurance de vie se sont sensiblement réduits au fil des années, si vous n’êtes pas dans une logique de transmission (un des avantages de la l’assurance vie) alors un compte titre vous offrira plus de souplesse.
fred: quelle classe de FCP sous pondérer en 2010 selon vous ? Quelle classe de FCP investir a l’horizon de 5 ans?
Incertitude sur les marchés actions en 2010, sans doute est-il raisonnable de s’intéresser à un fonds mixte dont le gérant règle l’exposition aux marchés action en fonction de ces anticipations. Dans le cadre d’une stratégie à 5 ans, je crois qu’il faut regarder du coté des fonds obligations corporate où il y a encore du grand à moudre, voire du haut rendement s’il est bien géré et qu’on a de la visibilité sur le process. A 5 ans, des actions bien sûr avec une part sur des émergents diversifiés.
dean: Que conseillez-vous comme sicav ou fonds (que doit-on contrôler dans la composition des produits) pour investir en Asie hors Chine. Même question concernant la Chine. Quel pourcentage maximum d’un portefeuille peut-on investir dans cette région du monde.
Pour jouer la Chine, plusieurs fonds sont envisageables : Schroder China Opportunites, Fidelity China Focus, Robeco Chinese, Allianz China. Ces différents fonds ont été évaluées par notre équipe d’analyse qualitative européenne et ils ont obtenu la note “Supérieur” (sur une échelle de valeur à 5 niveaux : Deficient, Inférieur, Standard, Supérieur, Elite).
Coté fonds Asie hors Chine, il faut orienter votre recherche au sein de plusieurs catégories de fonds : actions ASEAN, Actions Asie Pacifique, Actions Hong Kong, etc. Vous pouvez vous intéresser par exemple au fonds DWS Invest Top 50 Asia qui offre une bonne diversification géographique, dont au marché Japonais. Autre option : s’intéresser à un fonds Corée qui représente un bon proxy pour profiter de la croissance de la région. Mais attention, un fonds mono-pays est souvent plus volatile qu’un fonds géographiquement plus large.
hubert: Ma question se situe au niveau des pièges. Qu’entendez vous par piège à éviter : choix du type d’opcvm? choix du gestionnaire? Méfiance quant aux informations communiquées sur les marchés et ou par les gestionnaires de Sicav?
Les pièges sont plus ou moins importants et pas toujours délibérés. Attention aux classement faits sur une courte période (moins de 3 ans), attention aux analyses enthousiasmes : j’entends régulièrement des gérants dire qu’il est temps de revenir sur tel ou tel classe d’actifs, mais curieusement ils n’indiquent jamais quand le moment est venu d’en sortir… sauf quelques rares gérants comme Vincent Strauss de Comgest.
Vincent Strauss : »La Chine est un Japon en puissance. » (cliquez sur le lien)
Autre piège : l’information parfois biaisée de certains fonds qui est parfois purement est simplement trompeuse. Je pense par exemple à un fonds garanti promu par la GMF qui promet 9% la première année ! Le problème est qu’il faut rester 8 ans dans le fonds…
Face à ces pièges ou arnaques, mon conseil est de faire appel à son bon sens, de prendre le temps d’analyser et de comprendre ce qu’on nous propose et si on ne comprend pas, on passe son chemin.
Produits Structurés/ Fonds à formule : Capital Locker 2, moins d’une chance sur deux d’être gagnant (cliquez sur le lien)
yacine76 : J’aimerais savoir s’il y a des moyens ou techniques d’anticiper à la hausse la valeur d’un titre ?
Je crois que nous aimerions tous trouver un moyen infaillible d’anticiper les mouvements de hausse ou de baisse… Pour les actions, on peut recourir à l’analyse : en fonction du parcours de l’action, des niveaux hauts et bas qu’elle a connu par le passer on essaie d’identifier des seuils de résistance. Au approche : l’analyse fondamentale tenant compte du chiffre d’affaires, du bénéfice, de la valeur compte comptable et d’autres ratio financiers de l’action. Sur cette base on va considérer que l’action est chère ou au contraire bon marché. Reste à savoir si une actions “bon marché” va voir son cours relever la tête; A ce niveau les analystes financiers ou les gérants de fonds cherchent à indentifier un “catalyseur” susceptible de libérer le cours de l’action et de le faire progresser. Faute d’un tel catalyseur certaines actions “pas chères” restent indéfiniment pas chère… c’est ce qu’on appelle une “value trap”.
Concernant les fonds, je ne pense pas que l’analyse technique soit applique. Certains s’y essaient mais je n’ai jamais vu de résultats très probants. Reste l’analyse par les fondamentaux. Mais pour cela il faut dispose de l’inventaire du fonds. Lorsque chez Morningstar vous avons l’inventaire de portefeuille d’un fonds, nous calculons sa Boîte Style. La Boîte de Style donne le profil du fonds : plutôt grandes capitalisations, plutôt petites capitalisations, plutôt croissance, plutôt valeur… Ces information sont importantes à connaître car elles aident à comprendre comment le fonds se comporte selon les phases (haussières ou baissières) de marche.
SOLO: 1/Afin de faire le bon choix en FCP, peut-on se baser en confiance sur les conseils donnés par les opérateurs financiers du Net comme Boursorama, Fortuneo ..etc etc ? 2/Quelle durée de performance doit-on prendre en compte..2 ,4 ,5 ans ou 1 mois à 3 ans pour “juger” afin de tenir compte de la crise traversée.
Commençons par la question 2 : l’idéal est de disposer d’un historique de performance le plus long possible, d’autre part il faut bien avoir à l’esprit que l’on n’achète pas un fonds parce qu’il a eu un bon trimestre ou même une bonne année 2009 ! Exemple : en 2009 les fonds investis en actions russes ont en moyenne progresser de 130% mais… en 2008 ces même fonds avaient en moyenne perdu 74% !
Donc regardez la performance si possible sur 3 et 5 ans (plus, bien évidemment, si le fonds est plus ancien) et observer comment le fonds se comporte en phases de hausse et en phases de baisse. Dans les classements, il ne faut pas chercher LE NUMERO 1, mais des fonds qui régulièrement arrivent en tête (dans le premier quart – quartile – ou le dixième – décile – du classement).
Question 1 : par rapport à une banque traditionnelle, les brokers en ligne comme Fortuneo ou Boursorama sont en “architecture ouverte”, cela signifie qu’ils ne cherchent pas à vendre les produits maison mais donnent accès à un large choix de fonds de plusieurs fournisseurs. reste à savoir en fonction de quels critères ces brokers décident de mettre en avant tel ou tel fonds. Ils “poussent” les fonds sur lesquels ils perçoivent les rétrocessions les plus confortables et les fonds les plus faciles à vendre (fonds dont le thème d’investissement est à la mode par exemple). Comme pour beaucoup d’autres choses, en matière de placement la confiance doit être mesurée.
olivier 75017: Que faut il penser des “sélections” de SICAV de banque en ligne ; en général les SICAV de la banque mère ? Que conseillez vous ? américaines, japon, commodities, …
Voir la réponse à la question précédente : les fonds maison ne sont pas nécessairement les meilleurs. Prenez le temps de regarder du côté de Morningstar si le ou les fonds que l’on vous propose ont fait l’objet d’une analyse qualitative.
Deuxièmement : ne mettez pas tous vos oeufs dans le même panier, autrement dit n’investissement pas sur un seul fonds, diversifiez. Les matière premières oui sur le long terme mais pour une part marginale de votre portefeuille (attention à la volatilité). Le Japon est en déflation depuis des années et la bourse de Tokyo est cataleptique depuis près de 20 ans, c’est une classe d’actifs difficile à jouer. Les Etats-Unis : on y trouve de très beaux fonds, attention au risque de change. Envisager aussi, pour une partie raisonnable de votre portefeuille, les marchés asiatiques.
Une fois qu’on a fixé son horizon de placement, quels classements des fonds ou Sicav faut-il regarder ?
S’il suffisait de prendre les têtes de classement pour jouer gagnant, nous serions plusieurs à avoir déjà fait fortune ! Prenons le cas du fonds Livret Bourse Investissements. En 2009, il a progressé de plus de 43%, soit beaucoup plus que les autres fonds investis comme lui en actions françaises. En 2009, ce fonds se situe dans le peloton de tête, mais en 2008, il perdait 43%, et il se situait alors plutôt en queue de classement…
Si on s’intéresse à la performance passée d’un fonds, alors il faut l’analyser sur la période la plus longue possible et ne pas se laisser séduire par une performance à court terme. L’objectif n’est pas de rechercher le fonds qui est numéro 1, mais celui qui est régulièrement bien placé..
A part les performances, quels autres éléments faut-il regarder ?
L’idéal est de comprendre d’où vient la performance ! Je vais prendre un exemple concret : imaginez un fonds investis en actions internationales qui en 2009 ait enregistré une progression de 60%, soit beaucoup plus que la moyenne des fonds de cette catégorie qui était de l’ordre de 30%. Comment s’explique cette surperformance ? En regardant de plus près on va s’apercevoir que ce fonds possédait beaucoup d’actions russes en portefeuille (les fonds actions russes ont fait 130% en 2009) et ce sont précisément ces actions russes qui ont permis à ce fonds d’enregistrer une telle performance . Mais attention en 2008, les actions russes avaient perdu 74%…
Avez-vous réellement envie d’investir dans un fonds qui fait du yoyo ?
EN COMPLEMENT :
Les performances passées ne préjugent pas des rendements à venir … ». Désormais, les fonds communs de placement et les Sicav ne sont pas jugés uniquement par rapport à leurs performances et à leurs niveaux de risques historiques. Morningstar a introduit une nouvelle notation qualitative des fonds, à côté de ses traditionnelles étoiles.
Explications des deux notations.
1. La nouvelle notation qualitative de Morningstar
La notation qualitative Morningstar est une mesure de la performance ajustée du risque. Cette notation repose sur la conviction des analystes quant à savoir si le fonds concerné peut surperformer sa catégorie sur le long terme. La note qualitative est accompagnée d’un rapport de recherche Morningstar qui fournit les raisons de la note attribuée, l’évaluation du gérant et de l’équipe, la présentation du processus d’investissement et le positionnement du portefeuille, l’appréciation de la société de gestion et de sa structure de rémunération, et une évaluation de la performance et des frais de gestion.
Les qualités du fonds sont évaluées dans le cadre des cinq piliers : Equipe de recherche, Société de gestion, Processus d’investissement, Performance du fonds, et Frais de gestion. La nouvelle notation qualitative Morningstar est établie par ordre croissant selon une échelle de cinq notes : Elite, Supérieur, Standard, Inférieur ou Déficient. Elle est accessible sur le site de Morningstar.
2. La notation Morningstar par étoiles
Bien connue, la notation Morningstar par étoiles est une évaluation de la performance passée d’un fonds. Elle mesure à la fois le risque et la performance.
En résumé, la notation par étoiles se fait sur la performance ajustée du risque. Les calculs sont effectués sur une base mensuelle d’abord et les résultats sont annualisés par la suite. Les fonds reçoivent une notation sur 3, 5 et 10 ans (si leur historique le permet). La pondération de ces trois notations donne lieu à la notation globale.
Les fonds reçoivent une notation sur 3, 5 et 10 ans :
Historique du Fonds……Notation Globale
De 36 à 59 mois : …….Notation 3 ans
De 60 à119 mois : …….60% Notation 5 ans + 40% Notation 3 ans
Plus de 120 mois : ……50% Notation 10 ans + 30% Notation 5 ans
…………………….+ 20% Notation 3 ans
Le tout permet un classement par ordre croissant qui attribue de une à cinq étoiles.
Répartition des étoiles :
Nombre d’étoiles…Pourcentage de fonds l’obtenant
1 étoile : ………… 10%
2 étoiles : ……….. 22,5%
3 étoiles : ……….. 35%
4 étoiles ………….. 22.5%
5 étoiles : ………… 10%
La catégorie doit contenir minimum 5 fonds pour que la notation des étoiles soit calculée.
Les deux notations sont indépendantes
Dans la mesure où les performances futures ne sont pas nécessairement les mêmes que dans le passé, Morningstar ne limite pas sa notation qualitative aux fonds qui atteignent un certain niveau de performance ou un minimum d’historique. La notation en étoiles exige que le fonds ait une ancienneté minimale de trois ans. Un fonds ou une Sicav peut donc, par exemple, bénéficier d’une notation qualitative « Supérieur » et n’obtenir aucune étoile. En revanche, un fonds ou une Sicav peut être classé « Standard » et avoir 4 étoiles, mais rien n’interdit à un fonds ou une Sicav d’obtenir une notation qualitative « Elite » et d’offrir 5 étoiles.
Débutants, comprenez vocabulaire Opcvm
Les sicav et les fonds communs de placement (FCP) inspirent une littérature abondante. Pourtant, peu d’épargnants prennent le temps de la parcourir. Dommage, car, aussi rébarbative soit-elle, elle éclaire les fonds sous un autre jour que celui des plaquettes marketing. Du prospectus de l’Autorité des marchés financiers (AMF) aux rapports d’activité périodiques, l’investisseur dispose d’une mine d’informations portant notamment sur la stratégie du gérant et sur le risque que ce dernier fait prendre aux souscripteurs.
Les prospectus d’un fonds homologué par l’AMF respectent un certain formalisme. En revanche, les rapports de gestion sont plus « créatifs ». Plus ou moins complets selon la volonté de transparence des sociétés de gestion, ils donnent à première vue une image toujours séduisante du produit de placement. Ratios, codes, tableaux, graphiques, camemberts et commentaires concourent à donner une photographie instantanée aussi fidèle que possible de l’activité du fonds. Sauf que tous ces détails ne sont pas forcément compris par un épargnant qui ignore le langage propre à la gestion d’actifs.
Du coup, pour opérer un choix adapté à son profil de risque, le particulier est clairement désarçonné. Il doit donc apprendre à décrypter les mots clefs qui émaillent les rapports de gestion. La complexité du phrasé est devenue un tel problème que le Club Ampère, qui regroupe les principales sociétés de gestion, doit publier prochainement un glossaire « grand public », afin de permettre à l’investisseur de mieux se repérer. Nous appelons de tous nos voeux sa parution prochaine ! En attendant cette publication, voici une séance de décryptage, avec l’aide de Pascal Coulnecheff, responsable mesure de performance et clients reporting chez BNPP AM.
Sicav ou FCP : quelle différence ?
Les sicav ou FCP appartiennent à la grande famille des OPCVM. La différence entre les deux véhicules est simplement juridique. D’un côté, la sicav est une société anonyme dont le capital varie en fonction des apports et des retraits. L’achat d’une ou plusieurs actions donne le statut d’actionnaire à l’investisseur, qui a dès lors le droit de voter à l’assemblée générale. Il peut même se présenter au conseil d’administration. Le FCP, dont le capital est fixe, n’a pas la personnalité morale. Il est détenu par des copropriétaires en valeurs mobilières. Son souscripteur n’est pas actionnaire. En conséquence, il n’en a ni le statut ni les droits. Cette différence juridique n’a pas d’importance pour le particulier. Du coup, il n’y a pas d’intérêt pour lui à choisir l’un ou l’autre de ces produits d’autant que ces deux formes de véhicules de placement sont agréées et surveillées par l’AMF.
Le code Isin : la plaque minéralogique du fonds
Depuis 2003, le code Isin a remplacé le code Sicovam. Le code Isin repose sur le principe d’un code international unique par valeur quelle que soit sa place de cotation. Utilisé lors d’une transaction pour repérer la nationalité d’un instrument financier, il se présente sous la forme d’un code alphanumérique de 12 caractères dont les premières lettres désignent le pays d’émission de l’OPCVM. Ainsi, pour la France, le code Isin débutera par « FR » ou « LU » pour le Luxembourg.
La valeur liquidative : le prix d’achat ou de vente
Les conditions de souscription et de rachat d’une part sont toujours précisées et varient d’un produit à l’autre. Le prix d’une part est appelé valeur liquidative (VL). Cette valeur est obtenue en divisant le montant total de l’actif net de l’OPCVM par le nombre de parts émises. La fréquence de son calcul est variable : quotidienne quand l’actif dépasse 80 millions d’euros, hebdomadaire voire au moins deux fois par an pour les FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation) et les FIP (fonds d’Investissement de proximité)… Toutefois, en se connectant à la base Geco depuis le site Internet de l’AMF, l’investisseur a la possibilité de consulter à tout moment les VL des OPCVM français mais aussi leur prospectus.
Les acteurs : pas de seconds rôles
Les rapports de gestion mentionnent toutes sortes d’intervenants. Qui sont-ils ? A quoi servent-ils ? Afin de prévenir tous conflits d’intérêts, il faut savoir que la loi impose une séparation entre les fonctions de gestion (la société de gestion) et celles de conservation des actifs (le dépositaire). Louable dans son principe, cette muraille de Chine a toutefois ses faiblesses. En effet, dans la pratique, il est fréquent de voir ces deux entités morales réunifiées par des liens capitalistiques. Une relation ambiguë qui alimente bien des doutes sur l’indépendance de la gestion.
Le dépositaire est une personne morale toujours différente de la société de gestion. Il a pour mission de conserver les titres et de surveiller que les opérations effectuées au sein du fonds restent conformes à la politique d’investissement décrite dans le prospectus. Par ailleurs, il contrôle la régularité du cours de la valeur liquidative établi par le gestionnaire. La banque dépositaire n’est donc pas un simple exécutant. Elle assure également un rôle de supervision visant à protéger les intérêts de l’investisseur.
Le promoteur est l’établissement financier qui participe à la constitution et la commercialisation de l’OPCVM.
La société de gestion assure la gestion administrative, financière et comptable de la sicav. Elle arrête la valeur liquidative, veille au respect des ratios réglementaires et représente la sicav dans les assemblées des sociétés.
Volatilité, «tracking error», bêta : la mesure du risque
Dans le texte : « Avec une valeur liquidative de 512 euros au 31 juillet 2009, BNP Actions Europe dont la volatilité est de 19,68 % sur un an pourra voir son cours varier sur un an entre 411 et 613 euros. »
Décryptage : la volatilité permet de connaître le comportement d’un fonds d’investissement. Elle s’apprécie généralement sur une période de cinquante-deux semaines et mesure la régularité de la performance d’un fonds. Ainsi, une Sicav ou un FCP OPCVM dont la volatilité est forte verra son cours évoluer sur une fourchette relativement large, tandis que celui dont la volatilité sera faible enregistrera une performance plus régulière.
Dans le texte : «Géré activement, SGAM Invest France affiche un “tracking error” de 9,4 %.»
Décryptage : le« tracking error » permet d’évaluer la déviation d’un fonds par rapport à son indice de référence. Plus il est faible, plus le fonds suit son indice, tant en termes de risque que de performance. A l’inverse, quand il est élevé, il signifie que le fonds prend une grande liberté par rapport à son indice. Sa performance s’écarte alors beaucoup de celle de son étalon.
Dans le texte : « Le bêta de SGAM Invest France est de 1,11. »
Décryptage : lebêta mesure l’influence d’un indice sur le comportement d’un OPCVM. L’indice a toujours un bêta de 1, puisqu’il varie en ligne avec lui-même. Un fonds avec un bêta supérieur à 1 amplifiera les variations de son indice tant à la hausse qu’à la baisse. Il indique ainsi un potentiel de gain plus important comme un risque plus élevé. Proche de 1, le bêta montre une relation très forte entre l’OPCVM et son indice. Inférieur à 1, il indique que le fonds sous-réagit par rapport à son indice.
Alpha : la signature du talent
l Dans le texte : « Avec un alpha négatif sur trois ans, BNP Actions Europe et SGAM Invest France ont fait moins bien que leur indice. Pour calculer l’alpha, il suffit de soustraire à la performance de l’indice celle du fonds. Exemple, pour BNP Paribas Actions europe, le MSCI Europe inscrit en performance annualisée sur trois ans une baisse de 9,01 % et le fonds une perte de 10,77 %. Son alpha est donc de – 1,76 %. Suivant le même calcul SGAM Invest France dévoile un alpha de – 2. »
Décryptage : exprimé en pourcentage, l’alpha représente la performance du fonds non expliquée par l’indice. Il signe en quelque sorte le talent de gestion du gérant.
Ratio de Sharpe : le prix du danger
l Dans le texte : « Sur trois ans, BNP Actions europe et SGAM Invest France affichent respectivement des ratios de Sharpe négatifs (respectivement – 0,75 et – 0,73 %). La performance des deux FCP a donc été inférieure à celle d’un placement sur un actif sans risque. Mais, dans le contexte fortement baissier des actions en 2008, ce résultat est ni surprenant ni significatif. »
Décryptage : le ratio de Sharpe est un indicateur du couple performance-risque. Plus précisément, il permet d’apprécier la rentabilité d’un OPCVM par rapport à un placement à taux sans risque (Eonia) ajustée de la volatilité du produit. Plus ce ratio est élevé, plus l’OPCVM est performant, puisqu’il a su achever la meilleure performance au moindre risque. Inversement, un ratio Sharpe négatif montre qu’un fonds fait moins bien que le taux sans risque. Le ratio représente donc la rentabilité comparée au risque pris par le gérant
Source les Echos oct09
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Catégories :OPCVM et Gestion Collective