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William André Nadeau : Où investir pour les 12 prochains mois ?

La Bourse, les obligations, l’immobilier ou les fonds de couverture?

Quelles sont les perspectives de chacune de ces classes d’actifs, pour la deuxième année de la reprise boursière ?

Le choix du placement demeure une grande question que les investisseurs ont à clarifier.

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Le marché boursier : Perspective intéressante mais moins impressionnante que depuis 12 mois

Malheureusement, après quelques années de baisses importantes des marchés boursiers, les investisseurs ont tendance à sécuriser davantage leur portefeuille, par crainte de revivre une autre baisse importante. L’histoire nous enseigne que depuis 1926 et après les 5 pires récessions, le marché boursier américain a baissé en moyenne de 54%. Durant les 12 mois suivants, après le creux du marché, il a progressé de 61%, de 14% durant la deuxième année et t de 1% durant la troisième année.

Ce que l’on doit retenir de ces statistiques de rendement c’est que dans les 5 années qui suivent une grave récession, l’offre de rendement est alléchante, pour les bourses.

Examinons de plus près la mesure dévaluation des cours boursiers actuels. Selon Morningstar, le marché boursier est actuellement surévalué de 5%.

 Pour lire le graphique sur Morningstar (cliquez sur le lien)

Selon le ratio cours-bénéfices anticipé par les analystes Nord-Américains, le marché boursier pourrait offrir un rendement entre 8% et 12% au cours des 12 prochains mois. Ce rendement serait entrainé par une progression des profits de 25% environ au Canada et aux États-Unis. Même si le marché se transige légèrement plus cher, selon Morningstar, la hausse des profits attendus permet d’anticiper cette attente de rendement.

Commentaire : Marché US / Semaine 14 et perspectives bénéfices 1er trimestre 10 (cliquez sur le lien)

Les obligations : Mauvais rendement en perspective

Plus la croissance économique sera au rendez-vous plus les risques d’inflation seront élevés. Une inflation élevée signifie une hausse des taux d’intérêt, à court et long terme. Le rendement des obligations sera non seulement peu attrayant mais offrirait possiblement un rendement de 0% à 3% l’an.
Si l’inflation grimpe à plus de 2%, le rendement ne fera pas de votre portefeuille une option efficace pour vos revenus de retraite.

Inflation : S’en inquiéter et s’en protéger… (cliquez sur le lien)

L’Immobilier

Une croissance économique stable accompagnée d’un niveau d’inflation plus élevé contribuera à augmenter la valeur de vos immeubles.
Toutefois, la hausse du marché serait plus modeste avec l’augmentation des taux d’intérêt. Le vrai gain dans l’immobilier a été réalisé au cours des 12 derniers mois.

En résumé

Une exposition d’environ entre 40% et 60% dans les actions pour les 12 prochains mois, serait recommandée. Il serait intéressant aussi d’investir dans le marché monétaire à plus court terme, avec un faible taux d’intérêt dans l’objectif d’investir dans les échéances plus longues d’ici 3 ans, pour bénéficier d’un niveau de taux d’intérêt à long terme plus élevé. Finalement, investir dans les fonds de couverture s’avère une bonne alternative aux obligations.

La gestion Long/Short

Les achats de titres s’effectuent en position « longue » ou en en position « courte »

Par exemple, si vous achetez le titre de Bombardier vous l’achetez en position longue et si le titre grimpe vous réalisez un bénéfice. Si vous l’achetez sous forme de vente à découvert vous l’achetez en position « courte » et dans ce cas, si le titre perd de la valeur vous réalisez un bénéfice mais s’il grimpe vous perdez la valeur au prorata.

Il en est de même pour les indices boursiers. La vente à découvert en gestion de portefeuille est très populaire. Un gestionnaire qui opère selon une méthode de gestion efficace pourrait obtenir des rendements  stables, en utilisant des positions longues et courtes.

Les fonds de type Long/Short sont habituellement non corrélés avec le marché boursier. Ils pourraient, à notre avis, représenter jusqu’à 25% du portefeuille d’un investisseur

William André Nadeau,gestionnaire canadien de Portefeuille avril10

EN COMPLEMENT : Commentaire : Un nouvel ordre mondial à march(é) forcé(e) (cliquez sur lien)

Quand faut-il couvrir son portefeuille contre la baisse ?

« La Bourse ? Elle monte ou elle baisse. » Malgré la logique implacable de ce constat, les investisseurs individuels ont la fâcheuse tendance à ne retenir qu’une première partie de la phrase. Tous les particuliers qui poussent les portes de la Bourse le font parce qu’ils sont convaincus que les cours vont monter. A l’instar d’un joueur de casino, l’investisseur individuel prend un siège autour de la table avec l’intime conviction que la chance va lui sourire et que les cours vont s’apprécier. Il est extrêmement rare de croiser un investisseur individuel qui entre en Bourse avec la conviction que les cours vont chuter.

Miser sur la baisse n’est pas naturel. Personne ne prend une position en souhaitant que les cours refluent. Personne, sauf les investisseurs professionnels et les adeptes de la vente à découvert. Car les outils de spéculation à la baisse sont nombreux. Options, warrants, ventes à découvert, certificats bear permettent de réaliser des gains quand la tendance est en berne. Ces professionnels ou particuliers avertis qui savent profiter des phases baissières du marché ont un avantage certain sur les investisseurs individuels. Ils doublent leurs possibilités de gagner, en utilisant les deux tendances du marché : la hausse et la baisse.

Dès qu’ils estiment qu’une spirale baissière s’installe, ils vendent à découvert ou achètent des puts (options de vente) pour réaliser des plus-values à mesure que la baisse s’installe. Pendant ce temps, que fait l’investisseur lambda, haussier par définition ?

Il attend que la chute atteigne son point bas pour éventuellement racheter à bon prix des actions sur lesquelles il enregistre une moins-value latente importante. Il fait le dos rond durant la chute en s’efforçant de tenir, de ne pas se laisser tenter par un ordre de vente pour sauver ce qui peut encore l’être.

Différentes stratégies à mettre en oeuvre

Sans entrer dans les techniques de spéculation à la baisse, que certains peuvent écarter pour des raisons morales, il existe un moyen simple de ne plus seulement subir la baisse. Il est possible de protéger son portefeuille contre l’érosion des cours. Cette technique, qui permet de conserver une certaine sérénité en période de krach, s’appelle la couverture de portefeuille.

Le principe est vieux comme le monde, c’est celui des vases communicants. Ce qui est perdu d’un côté est récupéré de l’autre, l’addition des pertes et des gains permettant de conserver un certain équilibre. Le yin et le yang de la finance.

Dans les faits, bâtir une stratégie de couverture revient à faire l’acquisition d’une option de vente dans son portefeuille d’actions. Il suffit par exemple d’acheter un put warrant. Les put warrants ont la particularité de s’apprécier quand leur support baisse. Un put sur indice CAC 40 s’apprécie quand l’indice cède du terrain. Et inversement : il perd de la valeur si l’indice rebondit. Un portefeuille essentiellement composé de valeurs présentes au sein de l’indice CAC 40 peut aisément être protégé par un put portant sur cet indice. Ce qui sera perdu sur les actions sera en partie regagné par le put.

L’intérêt est double : préserver la valeur de son portefeuille en période de crise, et surtout éviter de devoir vendre de grosses lignes d’actions, opération qui peut entraîner des frais de transaction élevés ou déclencher une imposition sur les plus-values.

Il n’existe pas d’assurance à 100 %

Comme pour un contrat d’assurance automobile, l’assurance tous risques coûte plus cher qu’une assurance au tiers. Faut-il couvrir son portefeuille à 100 % contre le risque de baisse ? Non : le coût serait trop élevé. Car plus on souhaite un taux de protection élevé, plus il faut acheter de puts. Une bonne couverture coûte 10 à 15 % du montant d’un portefeuille. Ce n’est pas donné. Mais elle peut s’avérer salvatrice dans une conjoncture boursière des plus volatiles. A chacun ensuite de déterminer s’il souhaite être couvert à 100 %, auquel cas il allouera un budget couverture élevé à son portefeuille (ce que nous déconseillons fortement), ou s’il se contente d’une couverture à 50 ou 60 %, laquelle permettra de limiter le montant des pertes totales.

L’investissement en Bourse induit l’acceptation de la notion de risque. Vouloir se couvrir à 100 % équivaut à renoncer à la Bourse. Mieux vaut alors opter pour des fonds garantis.

Faut-il couvrir son portefeuille toute l’année ? Certes non. « Soyez avide quand les autres sont craintifs et méfiant quand les autres sont euphoriques », rappelle Warren Buffett. C’est donc en phase d’euphorie qu’il faut songer à se couvrir.

Source JDF 2008

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COMMENTAIRE BORDIER/MICHEL JUVET / 12 AVRIL10

Michel Juvet Les détails apportés finalement au paquet financier accordé à la Grèce par l’Union européenne et le FMI permettront d’éviter une crise de liquidités et une crise bancaire en Grèce. Néanmoins, cela constitue bien un paquet de sauvetage dont les coûts seront reportés sur les autres membres de l’Union européenne, et qui pourrait donner des envies à d’autres pays en difficultés : la brèche est ouverte.

Les marchés étant déjà proches de leurs sommets de l’année, ces derniers ne devraient donc pas monter fortement sur cet accord. Par ailleurs le niveau de sentiment bullish des investisseurs a encore progressé et flirte désormais avec une zone de danger : objectif de hausse maximum : 5 % à court terme, et risque de correction de 5 à 10 % dans les deux mois….

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