la France et la Grèce contribuent à l’élargissement des spreads de CDS souverains
Les spreads des Credit Default Swap (CDS) se sont de nouveau écartés ces derniers jours, avec les risques souverains, selon le dernier rapport hebdomadaire de Fitch Solutions.
PLUS DE RISQUE EN SUIVANT :
Le Global CDS s’est ainsi creusé de 2% la semaine dernière, dirigé par les souverains (près de 5% plus large) et les financières (plus de 2,2% en moyenne). “Les CDS sur la Grèce sont à leur plus haut niveau depuis le début de la crise de la dette souveraine”, explique Jonathan Di Giambattista de chez Fitch Solutions. Les CDS sur la France sont pricés à des “niveaux AA +” depuis le début de juin.
Les CDS français se situaient mardi vers 15h00 à 97,5 points de base (0,975%), proches de leur point le plus haut atteint début juin (99,9). Cela signifie qu’assurer le remboursement de 10 millions de dollars de dette française à un horizon de cinq ans coûtera 97.500 dollars par an.
Entity Name | Mid Spread | CPD (%) |
---|---|---|
Venezuela | 1295.58 | 58.38 |
Greece | 930.68 | 52.81 |
Argentina | 967.06 | 48.04 |
Pakistan | 718.00 | 38.96 |
Ukraine | 623.48 | 35.67 |
Dubai/Emirate of | 495.17 | 29.48 |
Iraq | 477.90 | 29.05 |
Illinois/State of | 368.79 | 27.87 |
California/State of | 356.12 | 27.58 |
Romania | 410.81 | 25.37 |
EN COMPLEMENT : En réempruntant sur les marchés, la Grèce tente un coup de poker
Il y a deux mois, la Grèce ne trouvait plus personne sur le marché à qui emprunter et se voyait contrainte d’accepter un plan de secours de 110 milliards d’euros. Aujourd’hui, elle veut lancer un emprunt obligataire alors que la dette grecque se négocie à des taux record et que les investisseurs boudent la dette émise par les pays de second rang de la zone euro. Si l’opération est un échec, ce ne sera qu’un revers de plus ; si elle réussit, il ne faudra pas pour autant croire que les marchés ont retrouvé de bonnes dispositions envers un pays aux abois.
La Grèce a besoin de cet emprunt parce que le plan de sauvetage mis au point par le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne a seulement prévu de couvrir les besoins de moyen et long termes. On a pensé que la Grèce pourrait assumer la charge des 8 milliards d’euros dus à court terme. Or, une échéance de 4,6 milliards se profile en juillet. Le fait que le FMI ne l’ait pas intégrée dans son aide semble indiquer que la trésorerie grecque était suffisante pour y faire face. Apparemment, le pays préfère refinancer cette dette plutôt que d’utiliser ses maigres liquidités.
Le moment paraît peu opportun. Les taux sur les obligations grecques sont repartis à la hausse après avoir connu une brève période de détente après l’annonce du plan de sauvetage en mai.
Les perspectives ne sont pourtant pas si mauvaises. Si les marchés internationaux boudent l’émission, les banques grecques devraient y souscrire. La Banque centrale européenne viendra probablement les appuyer, puisqu’elle accepte toujours les titres de dette grecque comme garantie, et elle continuera à en acheter en quantité sur le marché secondaire.
Effets dramatiques
En outre, le risque d’insolvabilité ne s’annonce pas excessif sur cette émission, puisque l’échéance des titres sera d’un an au maximum, et même de trois mois pour certains d’entre eux. Le seul danger encouru pour les souscripteurs serait que la Grèce ne lance pas son programme de réformes et que le FMI l’abandonne à son sort. Un scénario très peu probable dans l’immédiat.
La mise aux enchères a donc peu de chances de finir en fiasco, mais elle peut avoir des effets dramatiques si elle est faiblement couverte ou si le taux à servir est très élevé. Si tout va bien, la Grèce n’en sera pas pour autant assurée d’avoir retrouvé la confiance des marchés, surtout si les souscriptions sont essentiellement financées par la Banque centrale européenne (BCE). Mais si les choses tournent mal, la panique pourrait s’emparer des marchés.
Neil Unmack REUTERS/ LE MONDE | 30.06.10
Espagne : Moody’s envisage une “possible dégradation” de la note souveraine.
L’agence de notation financière Moody’s a indiqué mercredi 30 juin qu’elle avait mis “sous revue” la note souveraine de l’Espagne en vue “d’une possible dégradation”, en raison de la faiblesse des perspectives de croissance de sa fragile économie.
http://www.romandie.com/ats/news/100630183926.0kyprmv4.asp