Commentaire du 20 Septembre : Tricher est un Crime par Bruno Bertez
Nous avons attiré l’attention sur les effets pervers de l’austérité laquelle réduit la croissance.
La dégradation annoncée ce jour de l’Italie par l’agence S&P illustre la conséquence non voulue de l’austérité dans laquelle l’Europe est en train de se plonger.
Le motif invoque par l’agence pour dégrader l’Italie est la réduction des perspectives de croissance et son incidence sur le ratio dette/GDP . On voit, on touche du doigt l’effet pervers des politiques suivies.
Dans le même ordre d’idées nous rappelons qu’il y a quelques semaines une agence de rating a attiré l’attention sur la solvabilité de la France, considérant que sa participation aux différents bail out augmentait ses engagements et donc menaçait sa notation:
Austérité et bail out sont les deux piliers des politiques suivies en Europe face a la crise et l’on voit grâce a ces deux rappels à quel point ces politiques sont contreproductives en raison de leur conséquences non voulues.
Cela illustre aussi le vice fondamental des modes de pensée des gouvernements et des administrations, lequel vice de pensée consiste toujours à rechercher des optimums de court terme et a négliger les conséquences à plus long terme de leur action,
L’absence de capacité de synthèse, l’incapacité a se projeter dans l’avenir au delà des prochaines échéances électorales ou pire des prochains sondages sont les handicaps majeurs de l’action des soit disant responsables.
Dans un autre ordre d’idée, nous venons d’entendre la petite publicité gouvernementale française mise en place afin d’inciter les français à se détourner de la fraude et à se comporter de façon politiquement correcte.
Bonne idée que cette publicité, mais un peu courte.
Une petite voix hypocrite, tentatrice, qui évoque le serpent qui tentait Adam et Eve , susurre aux hommes divers moyens d’échapper a leurs obligations de citoyens :
Nous suggérons aux candidats a l’élection présidentielle d’utiliser le même procédé dans leurs prochaines campagnes, après tout l’exemple doit venir d’en haut n’est ce pas ?
Les associations, syndicats etc pourraient eux aussi utiliser cette technique de propagande pour faire passer leurs idées et analyses critiques de l’action des Pouvoirs.
Ainsi face aux gouvernants qui se dérobent, s’exonèrent de leurs obligations on peut proposer des transpositions de cette publicité leur rappelant que fabriquer de l’Inflation, renier ses contrats, s’endetter au delà du raisonnable et de ses possibilités de remboursement, mentir aux peuples, refuser la transparence, etc sont des crimes.
L’une des conséquences de la crise de surendettement est la lutte que se livrent, sans même s’en rendre compte, les pays et groupes sociaux pour échapper au laminage et à la rétrogradation sociale. L’une des victimes de la crise c’est le consensus, les consensus en général. Pour maintenir artificiellement les consensus, les responsables ont choisi l’opacité, manipulations, mensonges , en attendant le recours a la coercition , puis a la force,
La publicité visée ci dessus fait partie de l’arsenal.
Nous proposons simplement de généraliser l’usage de cette publicité insinuative, oblique, dévalorisante en l’ appliquant a la dénonciation , stigmatisation des comportements gouvernementaux répréhensibles
BRUNO BERTEZ Le 20 Septembre 2011
COMMENTAIRE PRECEDENT : Commentaire du 18 Septembre : Vers une dose de vérité par Bruno Bertez
EN BANDE SON :
Catégories :Agences de Notation, Art de la guerre monétaire et économique, Commentaire de Marché, Douce France, Droit, propriété, propriété intellectuelle, Europe, Idées Courtes, Idées Fausses, L'Etat dans tous ses états, ses impots et Nous, La Réflexion du Jour, Le Graphique du Jour, Les Tribulations de la Kleptocratie, Les Vices du Capitalisme, Reuters, Risques géopolitiques, sociaux, environnementaux et sanitaires, S&P
Mardi 20 septembre 2011 :
Union Européenne : Bruxelles juge une recapitalisation des banques « peut-être nécessaire ».
Une nouvelle recapitalisation des banques européennes sera « peut-être nécessaire » en raison de l’aggravation de la crise de la dette, a déclaré mardi le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia lors d’une conférence de presse.
Il va proposer d’étendre les règles mises en place par la Commission en 2008 et 2009 pour permettre aux gouvernements d’apporter une aide publique à leur secteur bancaire.
« Malheureusement, avec l’aggravation de la crise des dettes souveraines, de nouvelles banques auront peut-être besoin d’être recapitalisées » en plus des neuf qui n’ont pas réussi les tests de résistance des banques effectués en juillet, a dit M. Almunia.
Dans ces circonstances, « je vais proposer cette année de prolonger les règles autorisant les aides d’Etat » mises en place en 2008-2009, « afin de permettre aux gouvernements de continuer à aider publiquement leurs banques au-delà de 2011″, a-t-il annoncé.
Ce recours au financement public doit intervenir « en dernier recours », a-t-il mis en garde, encourageant les banques à se « financer sur les marchés et à prendre toutes les mesures possibles, comme la vente de filiales et la limitation des dividendes, avant de se tourner vers le soutien public ».
« J’aurais préféré qu’on revienne plus tôt aux règles normales » de concurrence, « et c’était mon intention jusqu’à cet été. Mais la situation à laquelle nous sommes confrontés plaide pour une prolongation du régime existant » permettant aux Etats d’aider leurs banques, a-t-il expliqué.
http://www.boursorama.com/actualites/ue-bruxelles-juge-une-recapitalisation-des-banques-peut-etre-necessaire-7ec7672092fe85e50bc9c5b7ee1c4f52
En clair :
Contribuables européens, préparez-vous à payer.
Contribuables, vous allez payer pour recapitaliser les banques européennes.
Banques : l’Union Européenne fait volte-face et reconnaît un besoin de recapitalisation.
La Commission européenne a reconnu mardi que de nouvelles banques allaient vraisemblablement devoir être recapitalisées en raison de la crise de la dette, un aveu qui contraste avec la position de déni maintenue jusqu’ici par Bruxelles, notamment face aux appels du FMI.
“Malheureusement, avec l’aggravation de la crise des dettes souveraines, de nouvelles banques auront peut-être besoin d’être recapitalisées” en plus des neuf qui n’ont pas réussi les tests de résistance effectués en juillet, a déclaré au cours d’une conférence de presse le commissaire à la Concurrence, Joaquin Almunia.
Dans ces circonstances, “je vais proposer cette année de prolonger les règles” mises en place en 2008-2009, après la faillite de Lehman Brothers, “afin de permettre aux gouvernements de continuer à aider publiquement leurs banques au-delà de 2011”, a-t-il annoncé.
Ces déclarations ont coïncidé avec la publication des prévisions semestrielles du Fonds monétaire international, qui a souligné que “le niveau relativement bas de capitalisation des banques de la zone euro est une source d’inquiétude”.
“Des difficultés dans un pays peuvent rapidement s’étendre à l’Europe. De là, cela pourrait se déplacer aux Etats-Unis — via des détenteurs d’actifs européens — et au reste du monde”, souligne le FMI.
Sa directrice, Christine Lagarde, s’était attirée une volée de bois vert en Europe, aussi bien de la part de grandes banques que de gouvernements, lorsqu’elle avait déclaré, fin août, que face aux risques entraînés par la crise de la dette publique et la faiblesse de la croissance, les banques européennes avaient un besoin “urgent” de recapitalisation.
Petit à petit, plusieurs voix se sont toutefois élevées pour rejoindre cette position. En marge de la réunion des ministres des Finances européens vendredi et samedi à Wroclaw (Pologne), le ministre suédois des Finances Anders Borg ou sa collègue espagnole Elena Salgado ont ainsi plaidé pour une recapitalisation.
Mais les services du commissaire européen chargé des Affaires économiques, Olli Rehn, rappelaient encore récemment que “les banques européennes sont mieux capitalisées qu’elles ne l’étaient il y a un an”.
“Il semble qu’il y a eu un tournant à 180 degrés dans toute une série de pays en réponse à notre diagnostic”, a commenté sur France 24 l’économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard.
Après les propos de Mme Lagarde, “la réaction initiale, c’est : « Monsieur, nos banques sont en parfait état. » La position maintenant de la plupart des pays européens c’est : « Oui, on a un problème », il faut en effet remettre du capital dans les banques.”, a-t-il estimé.
Manifestement, avec les craintes de contagion de la crise de la dette, alimentées par la possibilité d’un défaut de paiement de la Grèce et la dégradation mardi de la note du crédit de l’Italie, l’analyse semble avoir changé à Bruxelles.
“Nous ne voulons pas assister à une crise systémique”, a expliqué M. Almunia. “Sans une solution rapide, en fin de compte la facture ne fera que s’alourdir et les banques ne pourront plus remplir leur rôle crucial de financement de la croissance”.
Le commissaire européen a reconnu qu’il aurait “préféré qu’on revienne plus tôt aux règles normales” de concurrence dans le secteur bancaire. “C’était mon intention jusqu’à cet été. Mais la situation à laquelle nous sommes confrontés plaide pour une prolongation du régime existant” permettant aux Etats européens d’aider leurs banques, a-t-il expliqué.
Mme Lagarde avait jugé que la meilleure solution serait “une recapitalisation substantielle et obligatoire avec des fonds privés et publics “si nécessaire”.
En tout état de cause, faire appel au financement public ne doit intervenir qu'”en dernier recours”, a mis en garde M. Almunia, encourageant les banques à se “financer sur les marchés et à prendre toutes les mesures possibles, comme la vente de filiales et la limitation des dividendes, avant de se tourner vers le soutien public”.
Le gouverneur de la Banque centrale finlandaise, Erkki Liikanen, qui a lui-même plaidé lundi pour une recapitalisation des banques, a jugé également que c’était “avant tout la tâche des actionnaires”.
Pour M. Blanchard toutefois, “si pour une raison ou pour une autre, elles ne lèvent pas les fonds sur les marchés financiers, à ce moment là”, il faudra envisager “une aide publique, une intervention publique”, sous forme de “prise de participations des Etats”.
http://www.boursorama.com/actualites/banques-l-ue-fait-volte-face-et-reconnait-un-besoin-de-recapitalisation-9ac7e70e3fb3b3597272a6bb1ae16baf
En clair :
Contribuables européens, préparez-vous à payer.
Contribuables, vous allez payer pour recapitaliser les banques européennes.
Mercredi 21 septembre 2011 :
La Grèce fera défaut mais ne quittera pas la zone euro (agence de notation Fitch).
La Grèce, embourbée dans la crise de la dette, va se retrouver en défaut de paiement mais ne quittera pas la zone euro, car les coûts d’une telle décision seraient trop élevés non seulement pour Athènes mais pour l’ensemble de l’Europe, a indiqué mercredi Fitch.
“Fitch s’attend à ce que la Grèce se retrouve en défaut de paiement, mais le pays ne va pas quitter la zone euro”, a indiqué l’agence de notation dans une étude.
“Si la Grèce quittait la zone euro, cela établirait un précédent qui pourrait mortellement déstabiliser l’ensemble de la zone euro”, a ajouté l’agence, qui a attribué une note de dette à long terme “CCC” à la Grèce, soit un émetteur présentant un véritable risque de non-remboursement.
“L’implication du secteur privé qui a été convenue en juillet signifie qu’il y aura un échange de titres de dettes par les grandes banques détentrices de dette grecque. Nous estimons que cela équivaut à un défaut de paiement”, a expliqué à l’AFP Douglas Renwick, analyste à Fitch.
En juillet, des banques et assureurs créanciers de la Grèce, membres de l’Institut de la finance internationale (IIF), ont offert à Athènes de réduire volontairement leurs prétentions afin d’aider le pays à sortir de la crise économique, une mesure qui les obligerait à renoncer à 20% des montants prêtés, selon les analystes.
Même avec une implication du secteur privé, prévue par le nouveau plan de soutien à la Grèce, le niveau d’endettement d’Athènes sera encore “extrêmement élevé”, a prévenu M. Renwick.
Le Fonds monétaire international (FMI) a en effet fortement relevé mardi le pic de la dette publique de la Grèce à 189 % du produit intérieur brut (PIB) en 2012, contre 172 % auparavant.
La projection de déficit a aussi été révisée à 8 % du PIB, contre 7,6 % auparavant.
Mercredi 21 septembre 2011 :
Standard & Poor’s déclasse 15 banques italiennes.
Standard & Poor’s a annoncé mercredi avoir abaissé la note de crédit de sept banques italiennes, dont Mediobanca et Intesa Sanpaolo, au lendemain du déclassement de la note de l’Italie par l’agence de notation.
Cette dernière a également revu en baisse sa perspective, de stable à négative, sur huit autres banques, dont Unicredit, premier établissement bancaire du pays en termes d’actifs.
“Les perspectives négatives sur les notes à long terme des 15 banques reflètent la possibilité que nous pourrions abaisser encore leurs notes si, toutes choses restant égales par ailleurs, nous devions abaisser une nouvelle fois la note de l’Italie”, précise S&P.
Standard & Poor’s a accentué mardi la pression sur la zone euro, toujours empêtrée dans la crise de la dette, en abaissant d’un cran la note de crédit de l’Italie pour la ramener à un niveau inférieur à celle de la Slovaquie.
http://www.boursorama.com/actualites/s-p-declasse-15-banques-italiennes-7d0be3a294020e2933b4793e2b0a92a3
Kenneth Rogoff : “Un fort défaut de paiement en Grèce et au Portugal est inévitable.”
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/interview/0201651040188-kenneth-rogoff-un-fort-defaut-de-paiement-en-grece-et-au-portugal-est-inevitable-222442.php
jeudi 22 : la confiance disparait ou comment à partir de crises graves mais gérables fabriquer des catastrophes mondiales!
Notre systeme economique, financier et social repose sur la confiance. La monnaie est une monnaie de credit, tout l’edifice economique et social repose sur des promesses; C’est dire si la confiance est essentielle au sens fort, tres fort , au fonctionnement de nos societes.
Contrairement à l’illusion des politiciens, de leurs conseils en communication , des medias et meme des marchés la confiance ne se décrète pas. Elle n’est affaire ni d’habilete ni d’autorite; elle est affaire de verite et d’efficacite. Verite, efficacite, consensus vont de pair car seul ce qui est vrai est adapté à une situation , seul ce qui est vrai permet les bons diagnostics, seul ce qui est vrai peut emporter l’adhesion sur les remèdes.
Nous venons ces jours derniers et hier encore d’assister à des evenements fondamentalement historiques: les auto proclamés responsables de la conduite des affaires sont montes sur les planches du grand theatre du Pouvoir et … ils se sont fait siffler.
Nous disons que c’est important parce que c’est le signe de l’usure, de la perte de crédibilité de ces Pouvoirs.
Le fait qu’il y a quelques jours la manipulation mondiale de l’annonce d’un accord de cinq banques centrales pour offrir des liquidites en dollar, le fait que cette manipulation ait échoué est très grave. Ses effets n’ont duré que quelques heures, on est revenu dans la situation d’avant la manipulation.
Le fait que l’annonce officielle de l’opération TWIST à l’issue du FOMC américain ait provoque une chute des marchés est très grave; le derniére illusion encore efficace, celle du pouvoir de la FED, celle de l’habilité de Bernanke s’est effondrée.
Une crise, c’est quand des certitudes se derobent, quand des invariants se mettent à bouger, quans le linéaire devient exponentiel, quand la transitivité se declenche, quand les repères s’effacent. Tant qu’il y a quelque chose qui tient, un point fixe auquel se raccrocher, un ancrage la situation reste gérable. Gérable avec du bon sens et du courage car au fond malgré le charabia, tout cela n’est pas trés compliqué. Et si complication il y a c’est parce qu’on l’utilise comme un artifice pour masquer et tromper.
La crise est une crise de surendettement , partout. Une crise d’exces de dettes qui pèse sur la situation des agents économiques et qui les empeche de consommer, d’investir, d’epargner comme ils le faisaient avant.
C’est une crise des passifs, des liabilities car à lévidence les actifs, les moyens de produire sont là , les forces de travail sont la, les besoins sont là.
C’est parce que les cash flows, les flux financiers pour soutenir, pour honorer les passifs, les dettes, les capitaux investis,c’est parce que les cash flow sont insuffisants que l’activite economique se grippe, que les entreprise ferment et debauchent, que les recettes des etats s’effondrent , que les deficits se creusent, que les dettes s’accumulent encore plus.
Bernanke est un néoclassique, il n’a jamais compris le role central que la dette jouait dans nos systemes, il n’a jamais compris qu’il ne peut y avoir de croissance sans accroissement du credit mais qu’en meme temps, ineluctablement l’accroissement du credit provoquait des crises de surendettement à la Minsky et qu’il fallait par consequent en tenir compte , considerer que cela etait partie integrante du systeme.
L’accroissement du credit , l’accumulation des dettes finit toujours, c’est inevitable par créeer un stock de creances excessif et douteux. Les crises , ce que Bernanke et le monde occidental ne comprend pas pas sauf l’Allemagne, les crises sont affaires de stocks et non de flux, voila la verite et vous avouerez que c’est simple à comprendre. Pas besoin de ce fameux charabia, galimatias , masque de l’ignorance et du mensonge .
Les quantitative easing 1 et 2 ont été des échecs; tout ce qu’ils ont réussi à faire c’est alimenter, susciter une spéculation inflationniste sur les assets et les matières premiéres; aucun résultas sur l’économie réelle.
Le soi disant impact de l’effet de richesse sur la demande globale est un mythe, une mystification des kleptocrates pour s’enrichir encore plus. Les QE n’ont fait qu’enrichir les banques et les hedge funds aux detriment des épargnants et de leur patrimoine direct et indirect.
L’operation TWIST qui consiste augmenter la durée , la maturité du portefeuille de valeurs du Trésor US en vendant des titres à court terme pour les remployer en long terme n’aura aucun effet sur l’économie réelle, elle se résume à ce qu’elle est c’est à dire un moyen de faciliter le financement du Tresor US , à lui éviter la deconvenue des européens qui ont du mal à se refinancer. C’est une précaution , on crée une demande, monétisation de la dette américaine car on craint que la vraie demande se dérobe et que cela fasse boule de neige; en créant une demande qui soutient les cours, voire fait baisser les taux on remet la spéculation de son coté, on dissuade les vendeurs.
Bref on se donne les moyens de continuer comme avant , dans l’erreur, d’augmenter l’endettement de l’état, de creuser les déficits, d’éluder les vrais problèmes; On se donne les moyens de refaire un tour de piste; Heureusement le public n’a pas applaudi.
La FED est déconsidérée car 1) elle est cause de la crise 2) elle n’a pas su faire son mea culpa 3) elle est complice du Pouvoir politique qui sous des dehors progressistes , favorables aux changements n’a qu’un seul objectif, qu’une ligne de conduite dans son action : maintenir le statu quo.
L’enjeu de la crise c’est le changement , le changement de pratique monetaire, bancaire, financiere.
L’enjeu de la crise c’est le changement social avec le retour en arriere sur les inegailites qui ont été creusées par l’episode de 25 années de financiarisation.
L’enjeu de la crise c’est le changement économique, le retour à la priorité à la production de biens et de services utiles, la relance de l’économie productive au detriment des services parasites
L’enjeu de la crise c’est un inflechissement de la globalisation, un réquilibrage non plus sous le signe de la finance mais sous le signe de la production.
Il n’y auras pas sortie de crise sans destruction, destruction financiere, reamenagement des structures, reformes des Pouvoirs, production de nouvelles théories et nouvelles valeurs.
Car pour reprendre un terme américain que nous ne pouvons traduire la finance est embedded partout.
La situation européenne sur le plan de la confiance est aussi alarmante que la situation americaine.
Hier nous entendions encore un ou une ministre francais ou francaise assurer que les banques n’avaient
” pas besoin d’etre recapitalisées”! Selon un autre ” il n’ y aucun probléme de liquidité”!
Ce sont de tels propos qui en Europe ont permis , à partir d’une petite crise d’en faire une grosse, une colossale si on continue dans la meme voie. La crise grecque traitée à temps, par des gens compétents et responsables aurait couté au premier semestre 2010 40 a 50 milliards d’euros, maintenant meme si tout se passe bien , si on choisit les bonnes solutions , elle coutera 110 à 120 milliards.
La verite est que le défaut grec est en préparation. Il est ineluctable mais il devait intervenir plus tard.
Cest la maladresse? l’incompétence et les divisions qui ont précipité l’échéance.
Plus on tapera dans la boite pour gagner du temps plus on perdra de l’argent , du consensus et de la confiance. Et plus le taux de recupération sera faible: avant on pouvait espérer récupérer 60 à 65% , maintenant ce que l’on peut raisonnablement espérer c’est 50%. L’exemple de l’Argentine est pourtant là, il suffit lire les livres d’histoire.
Avec le plan d’austérité que l’on cherche encore à lui imposer la grèce va se disloquer, l’économie va accélérer sa chute, les recettes fiscales vont encore plonger. En fin d’année le ratio de dette sera de 170 à 180% !
Le gaspillage des bail out est colossal.
Or les ressources sont rares, de plus en plus rares; il faut les utiliser à bon escient. Il faut cesser de gaspiller les capitaux, la credibilité et le soutien des peuples.
Pas besoin de genie pour la mise en place de étapes vers la solution de la soi disant crise fondamentale de l’Europe telle que la décrivent les anglo saxons.
Au plan logique les étapes sont évidentes :
Arreter d’entretenir la contagion par des mensonges, opacités, déclarations irresponsables. La situation de l’Italie et de l’Espagne est préoccupante mais pas alarmante; il n’y a aucun risque crédible de défaut dans un futur prévisible. En attendant la mise en place rigoureuse et controlée de plans de correction fiscale, il faut que la BCE reste présente sur les marchés et décourage les attaques. Il faut rétablir la prédictabilité.
Au plan politique il faut arréter la contagion en affirmant seuls les pays qui se plient aux regles européennes continueront de faire partie du systeme européen , les autres ne pourront que pretendre y etre partiellement associes; On ne previent pas la contagion sans faire un tri , un tri entre ce qui est conforme à la participation européenne et ce qui ne l’est pas. Les caracteristiques macroeconomiques, politiques, sociales, de certains pays ne sont pas compatibles avec l’union.
La participation à l’euro doit découler de considérations objectives qu’elles soient fiscales ou économiques.
Il faut abandonner le mythe de la convergence une monnaie commune ne produit aucune convergence, elle produit des dysfonctionnements. La monnaie commune a permis le laxisme des gouvernements des pays périphériques, les superbenefices des banques, les exceptionnelles performances de l’économie allemande, l’exploitation coloniale des main d’oeuvre de ces pays etc pas de convergence en tous cas .
La convergence de sociétés différentes ne se fait pas à l’échelle générationelle, elle se fait à l’échelle de l’histoire. Il faut cesser de jouer les apprentis sorciers et les démiurges.
La stabilisation , remise sur pie d de l’outil bancaire est la condition permissive, sine qua none de toute solution realiste. Les banques ont joué, elles ont perdu. pourquoi ont elles accumulé les créances douteuse et risquées? Parce qu’elles ont cru faire un profit supplémentaire sur le dos de la communauté européenne, elles ont cru qu’elles étaient plus intelligentes et que le suppément de rendement n’avait pas de contrepartie en terme de risque. Elles ont cru au free lunch. Maintenant que le free lunch n’est plus gratuit elles veulent le faire payer ceux qui ont été victimes de ces taux abusifs, majorés pour cause de risque! Elles veulent la socialisation des pertes apres avoir joui de la privatisation voire personalisation des profits.
Contrairement à la propagande il y a assez de fonds propres et de dette à long terme dans le bilan des banques pour absorber les pertes Il n’y a aucun risque réel de perte pour les déposants, c’est à dire le public et meme aucun de risque perte pour les contreparties sur les marchés. Le matelas de sécurité est assez épais. Il est évident que cette absorption des pertes par les capitaux propres et les dettes à long terme imposent la venue de nouveaux actionnaires et capitaux et tout aussi evidemment la mise en place temporaire de stuctures d’adossement publiques afin de garantir les preteurs sur le maché de gros du refinancement. On remarquera que dans cette voie il n’apparait pas nécessaire de mettre en danger la BCE au dela de ce qui a déja été fait jusqu’à present et que l’on n’aurait jamais du faire. On remarquera aussi que les capitaux gaspillés dans les bail out sans issue , avec des rendements négatifs, ces capitaux réinvestis dans des banques nettoyées ont un pouvoir multiplicateurs élévés et surtout très fécondateurs au niveau des économies réelles.
Jeudi 22 septembre 2011 :
Le fonds américain Pimco pense que les banques françaises menacent l’Europe.
Les banques françaises, attaquées sur les marchés, menacent de faire basculer toute l’Europe dans la récession, estime jeudi l’un des deux cogérants du très influent fonds américain Pimco.
“Il y a tous les signes d’une panique des investisseurs institutionnels envers les banques françaises”, écrit le directeur général du fonds obligataire, Mohamed El-Erian, sur le site du Financial Times.
“Si cela dure, les banques n’auront d’autre choix” que de rétablir leurs équilibres financiers “d’une manière drastique et désordonnée”, juge M. El-Erian, ajoutant que les particuliers pourraient alors être tentés de suivre les investisseurs institutionnels. “L’Europe serait alors précipitée dans une crise bancaire ouverte, provoquant de manière certaine une autre récession”, selon lui.
Les banques françaises sont attaquées depuis plusieurs jours sur les marchés, certains investisseurs estimant qu’elles sont fragiles face à la crise de la dette souveraine et qu’elles devraient être recapitalisées.
http://www.boursorama.com/actualites/le-fonds-americain-pimco-pense-que-les-banques-francaises-menacent-l-europe-9ff355f3c9243217677d5f8f0f0577e9