Trappe à Dettes : L’ironie portugaise
PSI est le terme utilisé en anglais pour parler de l’implication du secteur privé (Public Sector Involvement) ou plus précisément pour désigner les pertes que le secteur privé doit assumer dans la foulée de la restructuration de la dette en Grèce.
PSI est aussi l’acronyme du principal indice boursier de la Bourse du Portugal (Portuguese Stock Index).
Le stratège Alex Bellefleur, chez Brockhouse Cooper, y voit une ironie particulière étant donné que maintenant qu’on peut croire que l’échange d’obligations en Grèce se réalisera, on peut déplacer notre attention sur le prochain pays qui aura besoin d’un second plan de sauvetage et de restructurer sa dette: le Portugal.
«Je continue de penser que le Portugal cherchera à obtenir une autre bouée avant la fin de l’année.
Et avec un second plan de sauvetage viendra un besoin de restructuration de la dette.
Une raison de s’inquiéter pour le Portugal est le fait que les récentes opérations de refinancement de la BCE n’ont pas aidé ce pays.
En théorie, ces opérations auraient dû mener à une diminution des taux d’intérêt sur les obligations portugaises (actuellement insoutenables).
C’était un des objectifs avoués des opérations.
C’est inquiétant parce qu’avec le plan de sauvetage actuel, le Portugal devra se refinancer sur les marchés au milieu de l’an prochain et je ne crois pas que le Portugal pourra retourner se financer sur les marchés l’an prochain.
Une aide supplémentaire des partenaires de la zone euro sera nécessaire.
Et c’est probablement pourquoi le FMI a récemment indiqué que les membres de la zone euro ont déclaré qu’ils étaient prêts à appuyer le Portugal jusqu’à ce que l’accès aux marchés soit retrouvé.
Si le Portugal n’aura pas réellement besoin d’aide additionnelle, pourquoi alors prendre la peine de mentionner qu’une aide est facilement disponible?
Si l’accès aux marché n’est pas retrouvé au milieu de l’an prochain, ça ne sera pas en raison de la nervosité du marché obligataire, mais plutôt parce que la dette sera insoutenable.
La confiance économique est en baisse là-bas et la production industrielle continue de se contracter. Il devient difficile de redresser le tir dans un tel contexte de récession. Un environnement déflationniste complique les efforts de désendettement. Le fardeau réel est plus lourd lorsque les revenus et les prix baissent.»
SOURCE ET REMERCIEMENTS : LE BLOG DE RICHARD DUFOUR
http://blogues.cyberpresse.ca/lapresseaffaires/dufour/2012/03/08/l%e2%80%99ironie-portugaise/