A Chaud!!!!!

L’Edito du Lundi 21 Mai 2012 : Une triplice d’un nouveau genre pour sauver les kleptocrates sur le dos des peuples par Bruno Bertez (actualisé au 27 Mai 2012 12H00)

L’Edito du Lundi 21 Mai 2012 :  Une triplice d’un nouveau genre pour sauver les kleptocrates sur le dos des peuples par Bruno Bertez (actualisé au 27 Mai 2012 12H00)

La Triplice, triple alliance conduite par les Allemands vit le jour au XIXe siecle. Elle avait pour objectif d’isoler la France ; La Triplice à l’envers dont nous faisons notre titre, réunit au sein d’une alliance insolite Wall Street, la City de Londres et la France nouvellement socialiste de Francois Hollande contre l’Allemagne.

Pour remplir un agenda electoral, la France rejoint le camp des opposants a son alliée, l’Allemagne et signe un texte étonnant qui prone la productivité à tous crins, c’est à dire les licenciements,les réformes structurelles c’est à dire la flexibilité et la précarité, les changements des lois sur le travail.

Les paragraphes 7 et 8 du communiqué sont un modèle de reniement de ce pour quoi les électeurs de gauche ont voté: on  met l’accent sur la productivité, les réformes structurelles, la poursuite de l’intégration du marché international, l’ouverture des marchés, lerefus du protectionnisme, l’insistance sur le role de l’OMC, les dérégulations etc etc; Mélenchon s’il n’etait pas pressé par son calendrier électoral personnel devrait déjà ètre en train,avec ses amis de l’ex LCR d’organiser les premières grèves de masse.

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The Global Economy

 2. Our imperative is to promote growth and jobs.

 3. The global economic recovery shows signs of promise, but significant headwinds persist.

 4. Against this background, we commit to take all necessary steps to strengthen and reinvigorate our economies and combat financial stresses, recognizing that the right measures are not the same for each of us.

 5. We welcome the ongoing discussion in Europe on how to generate growth, while maintaining a firm commitment to implement fiscal consolidation to be assessed on a structural basis. We agree on the importance of a strong and cohesive Eurozone for global stability and recovery, and we affirm our interest in Greece remaining in the Eurozone while respecting its commitments. We all have an interest in the success of specific measures to strengthen the resilience of the Eurozone and growth in Europe. We support Euro Area Leaders’ resolve to address the strains in the Eurozone in a credible and timely manner and in a manner that fosters confidence, stability and growth.

 6. We agree that all of our governments need to take actions to boost confidence and nurture recovery including reforms to raise productivity, growth and demand within a sustainable, credible and non-inflationary macroeconomic framework. We commit to fiscal responsibility and, in this context, we support sound and sustainable fiscal consolidation policies that take into account countries’ evolving economic conditions and underpin confidence and economic recovery.

7. To raise productivity and growth potential in our economies, we support structural reforms, and investments in education and in modern infrastructure, as appropriate. Investment initiatives can be financed using a range of mechanisms, including leveraging the private sector. Sound financial measures, to which we are committed, should build stronger systems over time while not choking off near-term credit growth. We commit to promote investment to underpin demand, including support for small businesses and public-private partnerships.

 8. Robust international trade, investment and market integration are key drivers of strong sustainable and balanced growth. We underscore the importance of open markets and a fair, strong, rules-based trading system. We will honor our commitment to refrain from protectionist measures, protect investments and pursue bilateral, plurilateral, and multilateral efforts, consistent with and supportive of the WTO framework, to reduce barriers to trade and investment and maintain open markets. We call on the broader international community to do likewise. Recognizing that unnecessary differences and overly burdensome regulatory standards serve as significant barriers to trade, we support efforts towards regulatory coherence and better alignment of standards to further promote trade and growth.

 9. Given the importance of intellectual property rights (IPR) to stimulating job and economic growth, we affirm the significance of high standards for IPR protection and enforcement, including through international legal instruments and mutual assistance agreements, as well as through government procurement processes, private-sector voluntary codes of best practices, and enhanced customs cooperation, while promoting the free flow of information. To protect public health and consumer safety, we also commit to exchange information on rogue internet pharmacy sites in accordance with national law and share best practices on combating counterfeit medical products.

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   Il est temps, grand temps de se remettre au travail. Les semaines qui viennent vont ètre agitées. Nous sommes un peu comme des funanbules sur un fil, c’est-à-dire en équilibre dans un environnement instable. C’est le moment d’abandonner les oeillères élctotorales, d’ètre rigoureux, de juger du réel en fonction non pas des opinions et de la propagande mais en fonction des éléments concrets mis à notre disposition. Plus que jamais il faut décoder, déconstruire, revenir aux faits et aux fondamentales.

Pourquoi ?

Parce que :

  • -La crise grecque est à un tournant-L’Espagne a rejoint l’enfer.
    -L’offensive, la pression  anglo saxonne est à son comble
    -La France est à nouveau en p2riode electorale
    -Merkel est aux abois.
    -La droite francaise est dans les cordes
    -La situation iranienne est instable
    -Les marchés sont fragiles, au bord du précipice.

Commencons par les marchés.

 PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

L’indice phare mondial, le S&P 500 a chuté de 4,3%. Les cycliques de 7%, les banques de 7,03%. Même la technologie a subi des dégagements importants avec un rétro de 5,03%.

 S&P 500 Economic Sectors

Bullish Sentiment Drops Below 25%

Le risk-on a trinqué avec une hausse du Dollar Index à 81,28. Le coût, pour échanger des revenus en euros, emprunter des dollars, a monté fortement et la hausse est la plus vive depuis 5 mois. Cela veut dire que les capitaux cherchent le refuge du dollar, pas seulement les capitaux européens, mais aussi les capitaux de pays comme la Corée, l’Afrique du Sud, le Brésil. On fuit également la Russie. Le monde est à la courette de dollars. C’est le signe que la tension monte, que la peur gagne.

Fait significatif: le pétrole a dégringolé de 4.84%, on est revenu à 91dollars le baril.

L’or a retrouvé un courant d’achat de protection, il gagne 0.88%, grâce à un boom des achats chinois. On se précipite sur les céréales, en très forte hausse.

Les devises du risk-on chutent avec plus de 2% de déchets sur le dollar canadien, sur l’australien, avec 3% sur le réal brésilien, 3,5% sur dollar néo-zélandais.

Les devises du risk-off, dans le sillage du dollar US, sont recherchées, ainsi le yen progresse de 1,3%.

Les spreads corporate se dilatent et ceux des junks s’envolent.

Les Treasuries US sont bien sûr achetées et sur-achetées, le rendement du 10 ans US perd 11 pbs à 1,72 et le rendement du 30 ans perd 31 pbs à 2,8%.

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En Europe, c’est la débandade. Aussi bien sur les actions que sur les dettes souveraines.

...

Le Dax abandonne près de 5%, l’Ibex espagnol fait un plongeon de 6,2%, le MIB fait encore plus mal avec un déchet de 7,1%. Pas besoin d’augmenter l’impôt sur la fortune pour réduire les inégalités, la répression financière fait son travail toute seule. Et pas seulement sur les placements à risque, mais aussi sur le soi-disant sans risque!

Chute de la dette espagnole, le rendement monte de 26 pbs à 6,25 %.

Chute de la dette italienne avec un rendement qui fait un bond de 30 pbs à 5,80%. Le rendement du 10 ans grec monte à 28,54% soit un saut de 438 pbs.

Un mot sur la France, alors que le rendement des bunds allemands est en chute de 9 pbs à 1,42%, refuge oblige, le rendement des emprunts français monte comme celui des pestiférés à 2,84%, plus 5 pbs, ce qui met le spread franco-allemand à 1,48, record depuis novembre 2011.

Merci messieurs, on voit les effets de votre compétence, de votre capacité à gérer et à traiter les problèmes qu’ils soient grecs, espagnols, italiens et français, La France, pour ceux qui en doutaient encore, a bien rejoint le camp des pestiférés et décroché de l’Allemagne. Et ce n’est qu’un début, bien sûr.

Heureusement, les grands de ce monde, ce sont des grands n’est-ce pas, se sont réunis ce week-end à Camp David. Ils sont allés présenter leurs doléances à leur suzerain, lequel suzerain a daigné distribuer quelques bons points aux plus mauvais élèves, soucieux qu’il est de favoriser leur affaiblissement et quelques mauvais points aux Allemands qui ont le malheur de déplaire et de s’obstiner, plus pour longtemps, à refuser l’infamie de l’avilissement concerté.

En résumé, la bonne gestion des souverains a permis une nouvelle étape d’appauvrissement généralisé, ce qui est le but de leur gestion et accéléré le deleveraging, le désendettement mondial, la fuite devant le risque, ce que, bizarrement et contradictoirement, ils ne souhaitent pas. À moins que leur objectif ne soit que l’on prenne plus de risque pour s’appauvrir plus.

 

Avant d’en venir à nos grands garçons réunis en week-end à Camp David, nous voulons être sûrs que vous comprenez bien ce qui se passe, c’est essentiel; si vous ne comprenez pas, eux, et leurs journaux, vont pouvoir continuer à raconter n’importe quoi.

La situation globale s’aggrave. L’embellie artificielle électorale US provoquée par l’injection de crédit d’Etat, de crédit étudiant, de crédit automobile, etc. prépare la réélection de Obama, mais c’est temporaire.

Partout ailleurs, le fond se détériore; partout, on est, soit à la peine, soit en crise. Cette situation provoque des mouvements contrastés, mais dont le sens est la fuite devant le risque, le désendettement, la réduction du bilan des banques privées, la liquidation de positions fragiles. On vend, on liquide et on s’en va, comme sur les marchés et on va se mettre à l’abri, au parking.

C’est la débandade du risk-on, le retour en force du risk-off.

Cette débandade agit comme un révélateur, comme un décapant.

À deux niveaux:

– Au niveau micro:

C’est la perte de JP Morgan que l’on connait et surtout celle de tous les autres que l’on ne connait pas.

 

Toutes les grandes banques US et les autres géants mondiaux avec elles sont placés en risk-on car ils vendent tous des protections, des hedges, des assurances, soit des CDS, soit des autres. Ce sont des opérations complexes, mais dont la logique est d’être de fausses assurances au sens où il n’ y a pas de réserves, pas de garanties pour faire face aux sinistres.

Cette fausse assurance fonctionne de façon dynamique, c’est-à-dire que le pseudo assureur couvre son risque sur le marché au fur et à mesure que la situation évolue. Ces peudo-assureurs gagnent beaucoup d’argent à vendre des assurances contre les inondations… quand il ne pleut pas, c’est-à-dire en période de grande sécheresse. Mais, quand les inondations arrivent, ces pseudo assureurs/réels spéculateurs sont forts dépourvus, comme la bien connue cigale, ils n’ont pas de réserve pour faire face aux accidents, donc ils viennent eux-mêmes sur les marchés pour chercher à se couvrir; et ils le font dans des opérations complexes, abracadabrantes, fondées sur des analyses mathématiques, des corrélations etc.

Et quelquefois, compte tenu de l’étroitesse des marchés, de l’absence de liquidités, ils font des opérations tellement complexes qu’elles deviennent impossibles à dénouer, en tout cas à dénouer discrètement. C’est ce qui est arrivé à JP Morgan et c’est ce qui est arrivé à au moins six autres grands établissements du même genre.

Donc, il faut surtout bien comprendre que cet accident, ces accidents ne sont pas exogènes, ils sont intrinsèques au système et les Banquiers Centraux et la BRI les connaissent.

Le passage brutal du risk-on au risk-off ces dernières semaines alors que la grande communauté spéculative mondiale est unanimement dans le même sens et joue le risk-on crée un risque systémique. Nous disons bien systémique. Ils sont tous du même côté du bateau. Inutile de dire que des grands hedge funds bien gérés et sans scrupules profitent de cette situation pour jouer contre ces banques géantes, les requins sont attirés par l’odeur du sang des grosse baleines.

– Au niveau macro:

Il faut savoir que les prises de position risk-on des grands établissements de la communauté spéculative mondiale sont fondées sur une croyance: la croyance que,  toujours en cas de grippage du système, les complices des Banques Centrales les sauveront.

 

Bernanke n’arrête pas de rappeler ses promesses, on fera ce qu’il faut, ne vous en faites pas, sous-entendu on arrosera de liquidités pour rétablir le risk-on. Donc, allez-y,  refaites des profits, refaites du capital en vendant des assurances bidons, nous joueront le rôle de ré-assureur, gratis bien sûr. Et puis, Draghi /Goldman, pas de problème, on sait qu’il connait la musique et il sera là quand on aura besoin de lui.

Le problème est que tout ne fonctionne pas comme sur des roulettes, les comparses des Banques Centrales sont un peu gênés aux entournures, ils n’ont pas les mains libres en ce moment.

Ils aimeraient pouvoir re-pratiquer une politique agressive de reflation, création monétaire, printing, mais il y a des empêcheurs d’inflater en rond.

Aux USA, les Gouverneurs de la Fed sont loin d’être unanimes sur un nouveau Quantitative Easing et montrer, étaler les dissensions serait une catastrophe.

Et puis, il y a les conservateurs, c’est-à-dire les 15% de personnes, généralement de très haut niveau, qui sont proches des idées de Ron Paul, le candidat aux Présidentielles anti-Fed, lequel a une audience, une tribune, malgré la censure. Ses idées se propagent, les prises de conscience se font. Ce serait un risque politique considérable pour la Fed que de passer outre, tant que la campagne bat son plein et que les conservateurs ne sont pas neutralisés. La Fed ne peut sauver en ce moment ses complices.

 Ron Paul

Draghi/Goldman est dans la même situation, il ne peut refaire un LTRO si proche du dernier, il n’a pas les mains libres because les Allemands. Ces monstres responsables de tous les maux européens qui prétendent imposer au monde rigueur, honnêteté, bon sens,vision du long terme.

Le système bancaire anglo-saxon, américain et britannique, est en position périlleuse; c’est lui le plus exposé à ces produits toxiques d’un nouveau genre, ces hedges, fausses assurances, réelle spéculation sur la possibilité infinie de printer.

Si vous nous avez suivis jusque-là, et vous y avez intérêt, si vous ne voulez pas être le gogo perpétuel que l’on gruge, si vous nous avez suivis jusque là vous comprenez:

– Pourquoi les Anglo-saxons sont à fond pour la croissance à tout prix, c’est vital, leur système financier périclite si le risk-off dure un tant soit peu

– Vous comprenez pourquoi ils font semblant de mettre en avant leur soi-disant priorité sur l’emploi et le chômage, c’est le masque de la kleptocratie, son alibi pour être sauvée. Car qui dit politique noble, en faveur de l’emploi, dit alibi pour refaire un tour de mesures monétaires non conventionnelles, alibi puisqu’on sait bien qu’il n’y a plus d’autres ressources disponibles pour financer la croissance, les dettes étant au maximum.

Peu importe le cynisme qui consiste à utiliser l’alibi de l’emploi pour spolier les travailleurs, peu importe qu’il soit prouvé que toutes ces mesures sont inefficaces et se réduisent à de la poudre aux yeux

– Vous comprenez l’alliance anti-Merkel, les accouplements contre nature Obama-Cameron-Hollande; Hollande sert de cheval de Troyes, de bélier, pour fissurer l’édifice européen dominé par les Allemands

Vous comprenez pourquoi nous avons écrit, il y a quelques jours, que les Socialistes sont les idiots utiles pour faire progresser l’agenda des Anglo-saxons, des kleptocrates, et vive l’eurobond qui permettra à la kleptocratie de faire son plein et à l’Europe de revenir au statut qu’elle n’aurait jamais dû quitter, celui de vassal obéissant, content, fier de sa place de second rang.

-Vous comprenez pourquoi nous n’avons pas besoin de vous commenter le G8 puisque ce G8 donne à voir, maintenant que vous y êtes préparés, les manigances, les alliances malsaines qui tentent de se nouer entre les contraires, entre ceux que tout oppose, alliances Obama-Cameron-Hollande, contre notre véritable allié et partenaire, l’Allemagne.

BRUNO BERTEZ Le 21 Mai 2012

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EDITO PRECEDENT : L’Edito du Samedi 12 Mai 2012 : La Grande Peste par Bruno Bertez (actualisé au 20 Mai 2012)

EN BANDE SON

EN COMPLEMENTS : La raison d’Etat ou le droit du plus fort?

Quand nous étions jeune, nous avons planché sur d’interminables dissertations de philo sur les thèmes bien connus: tout est-il permis pour faire le bien? La raison d’Etat justifie-t-elle tout ? A-t-on le droit de mentir en démocratie? Que pensez-vous de Machiavel, ses préceptes peuvent ils s’appliquer quand c’est le peuple qui est souverain?

Ah! Et les fameuses mains sales de Jean Paul Sartre, elles en auront fait couler de l’encre!

Vous savez, pour nous lire régulièrement que nous considérons que le mensonge, la dissimulation, la non transparence en démocratie sont des crimes qui méritent d’être sanctionnés, punis, par autre chose que la non réélection.

Nous refusons le mensonge d’Etat, l’histoire abonde de ces mensonges et des horreurs ainsi produites, la dernière, énorme, en date étant la guerre d’Irak de George Bush.

On ne peut à la fois prétendre que le citoyen vote libre, éclairé, supposer son intelligence, prétendre que son opinion a de la valeur et, en même temps, lui mentir, lui dissimuler l’essentiel; entretenir l’opacité. Comme nous l’avons écrit il y a peu, dès lors qu’un consentement démocratique est obtenu de façon trompeuse, on est dans le domaine de la violence, lequel justifie la violence en retour. Nous aimons le livre de Chevènement, le Pari de l’Intelligence, même si nous le prenons dans un autre sens que lui, et nous soutenons que la démocratie est un pari sur l’intelligence des peuples à condition de ne pas avoir pour objectif de les maintenir dans l’ignorance.

L’Europe a été construite sur des mensonges, sur des agendas non explicités, sur des non-dits. C’est structurellement, fondamentalement, qu’elle est pseudo élitiste et anti démocratique. Nous disons pseudo élitiste car nous avons le souci de l’exactitude: si, au sommet européen, il y avait de vraies élites, cela se saurait, cela se verrait, cela donnerait des résultats. A la tête de l’Europe, il y a tous ceux qui ont flagorné efficacement, qui n’ont pas réussi à décrocher des mandats électifs, ceux qui ont eu la chance de faire partie de la négociation de marchands de tapis qui a réparti les postes entre les pseudo élites autoproclamées et cooptées.

Le projet européen que l’on a vendu aux peuples sur une idée de grandeur, de rang, presque héroïque, comme un dépassement de l’histoire, était en réalité un projet de petits boutiquiers soucieux d’augmenter leurs profits et de museler les travailleurs en faisant valoir que toute avancée sociale était impossible puisque l’on était soumis à la concurrence et aux lois européennes. Le projet européen a ensuite fait l’objet d’une OPA par la finance mondialisée, la classe de la ploutocratie kleptocratique ayant supplanté les boutiquiers. La loi de la mondialisation, pour faire faire tenir tranquilles les peuples et les priver des bénéfices du progrès, a remplacé la loi de l’Europe.

Vu sous cet angle, nous soutenons que l’Europe est devenue inutile au capital kleptocratique et que c’est le sens profond des attaques des Anglo-saxons pour la faire s’effondrer ; elle est un obstacle, comme dans les années 30, à la reproduction qu’ils veulent et même à l’extension du système qu’ils veulent. Et pour en finir avec l’Europe, il faut en finir avec son bastion de résistance, son ancrage, c’est à dire l’Allemagne. Et c’est le rôle historique des idiots utiles, les socialistes de faire ce travail.

L’enjeu de la crise de la reproduction du système capitaliste dévoyé par la finance, c’est le suivant:

Est-ce que l’on réussit à le sauver par son extension, par l’austérité imposée aux travailleurs et aux classes moyennes, aux petits producteurs nationaux.

Est-ce que, au contraire, on capote, on échoue, et un système neuf, plus efficace, moins spoliateur, voit le jour, avec une répartition différente des pouvoirs et des richesses.

Vous comprenez que, face à un tel enjeu, tout est permis, les mensonges, mystifications, alliances contre nature… et la social-démocratie a une mission essentielle, celle de faire passer la pilule aux peuples, celle de les faire tenir tranquille en détournant leur colère, en masquant les enjeux. La social-démocratie, c’est le second fer au feu de la kleptocratie pour canaliser et détourner l’indignation des peuples.

Il n’y a que les extrêmes qui ont fonction systémique de contester le jeu politique dominant.

Celui de droite qui défend l’identité, le spécifique, le national, est stigmatisé et rejeté hors du jeu par la démonisation. La démonisation de l’extrême droite permet de ne pas tenir compte de ce que demandent ses électeurs, permet de les mener dans un cul de sac, avec la complicité des soi-disant démocrates de droite ou de gauche.

Celui de gauche est reconnu socialement et même politiquement à condition qu’il serve de force d’appoint à la social-démocratie de  gauche, à condition qu’il soit ce qu’il est, le fourrier, l’alibi du maintien du système qu’il fait semblant de combattre. C’est tout le sens profond de la position du PC, des dissidents de la LCR etc. A condition d’être invité à la table électorale et syndicale, ils acceptent de servir de caution à ceux qu’ils affichent combattre. Les autres, ceux qui refusent cette compromission, comme Besancenot ou Poutou, sont mis hors du jeu comme l’extrême droite.

La vraie solution politique au problème français, c’est évidemment une recomposition politique, une clarification fondée sur les vraies communautés d’intérêt, de valeurs, de principes, voire d’identité.

Le rôle des partis actuels et de leurs médias est d’empêcher toute prise de conscience qui favoriserait cette recomposition. Comme les socialistes dans leur parti, le centre de Bayrou est là pour jouer le rôle des idiots utiles et mystifier les aspirations à une recomposition.

Tout ceci à propos d’une information sortie ce week-end, bien sûr non traitée par les médias MSM et les TV klepto :

  « Il y a un an et demi, il y avait un risk d’effet de dominos en cas de sortie de la Grèce. Aujourd’hui, il y a des gens à la BCE et à la Commission qui travaillent sur la mise en place de scénarios pour le cas où la Grèce n’y arriverait pas ».

« Une sortie de la Grèce ne signifie absolument pas la fin de l’euro comme certains le proclament ».

Interview du Commissaire Karel de Gucht au journal belge, De Standaard.

Aussitôt, les propos de Karel de Gucht ont été démentis par la Commission. La crédibilité de notre ami Karel est extrême et intacte, il a été le premier en Mai 2010 à révéler ce que la Commission savait depuis 2006, à savoir que la Grèce trichait sur ses comptes et que tout était bidon.

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Le journal économique Les Echos rapporte que De La Rue, un imprimeur britannique spécialisé principalement dans l’impression de billets de banque, qui imprime déjà plus de 150 monnaies nationales, s’est préparé à devoir imprimer des drachmes de toute urgence dans le cas d’une réalisation du « Grexit », la sortie de la Grèce de la zone euro. Il est probable que dans cette hypothèse, les imprimeries nationales grecques seraient débordées par la masse de billets qu’elles devraient mettre en circulation dans un délai très rapide et qu’elles devraient sous-traiter une partie de l’impression des drachmes auprès d’imprimeurs privés.

Les investisseurs semblent convaincus de cette hypothèse de la sortie de la Grèce de la zone euro, et que De La Rue remporterait un contrat d’impression des nouvelles drachmes. Depuis un mois, l’action a pris 11% en bourse.

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C’est important de savoir où en est l’affaire grecque, où sont les risques, quelles sont les alternatives, car vos sous, votre patrimoine, vos impôts futurs, la valeur de ce que vous avez dans votre porte-monnaie en dépend.

Mais vous n’êtes pas autorisés à faire partie des initiés, des happy few banquiers et familles klepto qui jouent, spéculent, transfèrent leurs fonds dans les pays anglo-saxons ; non, vous, vous êtes censés être les victimes du sacrifice sur l’autel de l’euro, vous êtes censés boucher les trous financiers et fiscaux et surtout sans réagir, sans défense. Et si vous vous défendez, on vous stigmatisera, vous montrera du doigt, on vous contrôlera, vérifiera votre coffre de voiture comme en Italie en ce moment! Le gouvernement italien vient de mobiliser 25.000 policiers et militaires pour protéger 500 personnes et des milliers de cibles considérées comme susceptibles d’être attaquées par les révoltés fiscaux.

BRUNO BERTEZ Le 21 Mai 2012

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EN BANDE SON :  

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Le 22 Mai 2002 : Revoilà notre Arlésienne des Eurobonds ! par Bruno Bertez

Nous nous réservons, dans un prochain papier fondamental, de remettre en perspective toutes les dernières initiatives européennes et anglo-saxonnes. Nous déconstruirons l’ensemble des dispositifs, nous soulignerons leur cynisme et leur vanité. Nous montrerons que les processus macro-économiques, c’est-à-dire au niveau des pays, ne sont guère différents de ceux qui sont utilisés au niveau des groupes sociaux et même des individus, à savoir qu’il s’agit, sur le fond, de nier tous les principes sur lesquels reposent les efforts individuels et collectifs au profit d’un système qui ne profite qu’aux ultra-riches, aux ploutocrates, aux kleptocrates, à leurs banquiers et à leurs gouvernements.

L’eurobond s’inscrit évidemment dans ce processus.

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Le commissaire européen des Affaires économiques et monétaires Olli Rehn vient d’annoncer que la Commission européenne va bientôt faire part de ses plans pour une union économique et politique, préalable nécessaire à la création d’euro-obligations, l’une des solutions les plus controversées à la crise actuelle de l’euro.

Rehn a indiqué que la Commission fournirait bientôt une feuille de route pour le moyen et le long terme soulignant la nécessité d’une plus grande intégration économique et financière qui permettrait de minimiser le risque qu’un pays bafoue les règles budgétaires, tout en sachant que les autres pays assureront le paiement de ses dettes dans le cadre de cette union. « En d’autres termes, les caractéristiques d’une union économique et politique nécessitent de rendre cette mutualisation rationnelle pour tous », a précisé Rehn.

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 L’idée des eurobonds ressort chaque fois que la crise européenne menace de s’aggraver et chaque fois que la finance anglo-saxonne risque ‘en souffrir.

Certains trouvent curieux que, cette fois, le promoteur des eurobonds soit le gouvernement britannique. Pour notre part, et si vous êtes fidèle lecteur, vous ne nous étonnez pas car vous savez que Cameron est particulièrement inquiet de la situation de ce qu’il appelle son « industrie », c’est-à-dire la finance. Si vous doutez de la situation de son « industrie », jetez un coup d’œil du côté de Barclays qui vient de liquider l’un de ses fleurons, sa participation dans Blackrock et qui cherche à vendre son réseau français.

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La banque britannique Barclays a annoncé lundi son intention de vendre la totalité de sa participation de 19,6% dans le gestionnaire d’actifs américain BlackRock, participation dont la valeur s’établissait au cours de vendredi à 6,1 milliards de dollars. BlackRock, numéro un mondial du secteur, s’est porté acquéreur de parts à hauteur de 1 milliard de dollars, le reste étant offert à d’autres investisseurs, a précisé Barclays. 

Cette décision intervient alors que Barclays a promis à ses actionnaires d’améliorer sa rentabilité et les dividendes versés. La banque doit en outre trouver les moyens d’augmenter ses fonds propres pour répondre à la nouvelle régulation du secteur. Les derniers résultats de la banque dirigée par Bob Diamond avaient été inférieurs aux attentes des investisseurs avec une chute de 16% du bénéfice net annuel en 2011, à 3,00 milliards de livres. Barclays est même passée dans le rouge lors de son premier trimestre d’activité 2012. Le rendement sur fonds propres -un indicateur bancaire suivi de très près par les analystes- était descendu à 6,6% fin 2011, contre 6,8% un an plus tôt. M. Diamond lui-même avait qualifié la performance « d’inacceptable » alors qu’il avait promis de porter ce ratio à 13% d’ici à 2013.  Les investisseurs avaient fait connaître leur mécontentement lors de l’assemblée générale début mai, en votant à près de 30% contre le rapport sur les rémunérations des dirigeants qui leur était soumis.La participation de Barclays dans BlackRock datait de 2009.AFP

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 Accessoirement, si vous vous intéressez à cette question, vous avez dû noter aussi que Fitch vient de dégrader dramatiquement le Japon.

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L’agence de notation financière Fitch a baissé mardi de deux crans la note du Japon dont le niveau d’endettement dépasse de loin les fardeaux grec, italien ou espagnol, et pointé l’incertitude politique pesant sur la réforme fiscale.

Fitch a réduit à « A+ » son estimation sur l’endettement public de la troisième puissance économique mondiale, dont la nouvelle note correspond à la cinquième meilleure sur l’échelle à 22 échelons de l’agence. Cette appréciation correspond à celle dont bénéficie « un émetteur jugé solide mais susceptible d’être affecté par des changements de la situation économique ». L’agence a en outre maintenu la perspective « négative » fixée sur la note nippone depuis mai 2011, ce qui signifie qu’elle pourrait, au terme d’un à deux ans, la dégrader de nouveau. 

« L’abaissement et la perspective négative reflètent les risques grandissants pesant sur le profil d’emprunteur du Japon, à cause de l’importance croissante de sa dette », a expliqué Andrew Colquhoun, responsable chez Fitch des notes des Etats de l’Asie-Pacifique. 

Fitch a rappelé que l’endettement public allait s’élever « à 239% du produit intérieur brut du pays d’ici à la fin 2012, le taux de loin le plus élevé de toutes les nations que nous notons », a-t-elle relevé

Ce ratio est pire que la proportion enregistrée dans les pays de la zone euro en difficulté financière, comme l’Espagne (80,9%, d’après les derniers chiffres de la Commission européenne), l’Italie (123,5%) et même la Grèce (160,6%).De plus, la proportion de la dette croît rapidement. Fitch relève qu’elle a bondi de 61 points de pourcentage depuis la crise financière internationale de 2008-2009. Aggravée par les impératifs de reconstruction après le séisme dévastateur du 11 mars 2011, cette tendance n’est pas près de s’inverser, le gouvernement nippon ayant prévu de financer plus de la moitié de son budget 2012-2013 par l’émission de nouvelles obligations. Afin de dégager des recettes supplémentaires, l’exécutif a déposé au Parlement fin mars un projet de loi prévoyant le doublement de la taxe sur la consommation. Actuellement fixé à 5%, cet impôt indirect passerait à 8% en avril 2014 et à 10% en octobre 2015, dans le but de financer le système de protection sociale et de contenir la dette. 

Mais d’après Fitch, « ce plan de consolidation budgétaire semble laxiste, y compris par rapport à ceux d’autres pays développés sous pression budgétaire » ayant fait d’importants efforts de maîtrise des dépenses, notamment en Europe.L’agence a ajouté que la réforme fiscale, sur laquelle le Premier ministre de centre-gauche, Yoshihiko Noda, joue son poste, était « sujette à des incertitudes politiques » en raison de l’opposition résolue des conservateurs et d’une partie du camp du chef du gouvernement. Immédiatement après l’annonce de Fitch, le ministre nippon des Finances, Jun Azumi, a réitéré son « engagement à mener à bien la réforme fiscale en faisant adopter les lois concernant la taxe sur la consommation et la sécurité sociale ». Le ministre n’a pas souhaité commenter l’abaissement de la note proprement dit. 

Malgré sa dette colossale, le Japon est resté jusqu’à présent à l’abri des attaques des marchés subies par les pays européens endettés. Vendredi, le taux d’intérêt concédé par Tokyo sur son emprunt à dix ans a même chuté à son plus bas niveau depuis près de neuf ans, à 0,815%.Parmi les raisons expliquant l’attractivité des bons du Trésor nippons figure l’absence d’inflation, ce qui garantit un gain net pour le créancier malgré la faiblesse du taux.Quelque 95% des obligations publiques nippones sont en outre détenues par des investisseurs japonais, ce qui met à l’abri le Trésor tokyoïte des mouvements  de capitaux internationaux qui ont fait tant de mal à Athènes, Rome ou Madrid. 

Les Nippons disposent en outre d’une épargne abondante sur laquelle les autorités peuvent compter pour emprunter, l’archipel détenant les deuxièmes plus importantes réserves de changes au monde et disposant de surcroît d’une monnaie de réserve internationale, le yen, ce qui renforce sa position sur les marchés. 

Fitch n’en a pas moins prévenu qu’elle pourrait sévir de nouveau « en l’absence de nouvelles mesures de politique budgétaire destinées à stabiliser les finances publiques ».L’endettement croissant du pays a déjà poussé les deux autres grandes agences de notation à s’interroger: Moody’s a dégradé la note du Japon d’un cran, à Aa3 (4e meilleure note sur 19, perspective stable), en août dernier, et Standard & Poor’s a placé son estimation AA- (4e meilleure sur 22) sous perspective négative en avril 2011.AFP

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Cameron a souligné le besoin pour la zone euro de l’austérité. Normal, il est chef kleptocrate. Mais en même temps, il a insisté sur la nécessité concomitante de s’orienter vers ce qu’il appelle le fiscal burden-sharing. Qu’est-ce que cela veut dire ? Et bien cela veut dire qu’il relance la question des eurobonds, qu’il rejoint le camp des fédéralistes européens et, bien entendu, qu’il redouble son alliance avec François Hollande contre l’Allemagne car qu’est-ce que le burden-sharin, cela veut dire tout simplement que l’Allemagne paiera. Nous ne sommes pas contre le fait que l’Allemagne paie puisque nous ne sommes pas allemands, en revanche, nous sommes contre le dispositif qui accole,  d’un côté, l’austérité pour les citoyens européens et, de l’autre côté, la solidarité fiscale. Pourquoi ?

Tout simplement parce que l’objectif de cette proposition est de faire en sorte que le système financier fasse son plein moyennant :

 1) l’appauvrissement des citoyens européens

2) l’explosion, la destruction du seul point d’ancrage que constitue l’Allemagne. Nous ne sommes pas pro-allemands, mais nous avons conscience du fait que si l’Europe ne sombre pas, c’est parce que l’Allemagne mène une politique de raison, de bon sens, de respect de l’effort, de respect des fondements de l’économie productive.

Ainsi donc, notre Cameron et notre Hollande vont bras dessus, bras dessous. Bien entendu, ils sont pour l’eurobond mais se gardent bien d’entrer dans les détails. Ils glissent. Connaissent-ils au moins ce dont ils parlent, connaissent-ils  les conséquences non voulues, ce n’est pas sûr. Nous réservons notre discussion fondamentale, comme nous l’avons dit, pour un papier plus important à venir.

Nous nous contenterons à ce stade de souligner 4 points :

L’incitation au laxisme contenu dans les eurobonds est considérable. On sait que les Grecs, les Italiens, les Espagnols et la France mentent sur la situation réelle, en particulier ils dissimulent les liabilities, les dettes cachées de leurs systèmes sociaux et de leurs systèmes de retraite. L’eurobond serait la porte ouverte à tous les laxismes. Ce qui ne nous dérangerait pas si c’était l’Allemagne qui vraiment devrait payer, mais cela nous dérange dans la mesure où l’Allemagne ne pouvant payer, c’est finalement la BCE, vous, moi, vos économies, votre retraite, qui paieront. L’eurobond est un chèque en blanc aux dérives, aux abus, à la lâcheté politique

L’eurobond, c’est évident, retarderait, repousserait sine die les nécessaires réformes de l’Etat providence européen. Il donnerait aux pays du sud la possibilité de repousser la mise à plat de leurs systèmes de pension, de leurs systèmes de répartition sociale, de leurs marchés du travail, de leurs gaspillages. Les pays du sud pourraient ainsi augmenter leur endettement à nouveau à la faveur de la mutualisation du rating AAA de l’Allemagne. Le pire est que cela ne serait que temporaire car les chiffres sont tels que l’Allemagne, dans ce cadre, deviendrait très rapidement pestiféré et que son rating de crédit serait réduit au niveau de la moyenne européenne, ce qui n’est guère glorieux. Ce serait soit une dégradation générale, soit, et plus probablement, l’équivalent d’un recours à la planche à billets de Draghi/Goldman

Au plan technique, l’eurobond ne ferait absolument pas disparaître les dettes nationales, c’est évident. Il bénéficierait donc d’un rating supérieur aux différentes dettes nationales, sauf l’Allemagne, ce qui provoquerait une dégradation, une dépréciation relative des dettes nationales. Seuls les imbéciles conserveront la dette nationale, les autres se précipiteront pour acheter la dette qui bénéficie de la garantie de l’eurobond

Tout le processus de l’eurobond aboutit à la fois à la destruction de l’ancrage que constitue l’Allemagne, à la levée de la discipline, et, par conséquent, à la mise en première ligne de la BCE. Inutile de dire que les différents papiers bancaires que les établissements présenteraient sur le marché des repos souffriraient un décote accentuée, voire même un refus total sur le marché international. Ceci signifie le recours aux swaps avec la Fed américaine, c’est-à-dire la mise en coupe réglée de l’Europe sous la férule de son suzerain américain.

L’eurobond constitue une étape essentielle dans la destruction de l’Europe telle que l’avaient voulue les souverains européens, une destruction de l’Europe dans sa version ancienne, c’est-à-dire économique et une intégration totale de l’Europe dans l’espace financier anglo-saxon voulu par les Etats-Unis et leurs alliés les Britanniques.

L’enjeu des eurobonds, c’est non seulement  celui de la remise en ordre des finances des pays européens, celui de la survie de l’Europe comme bloc indépendant des Anglo-saxons, mais en outre, celui de la souveraineté politique.

Heureusement, jusqu’à présent, l’Allemagne tient bon. Mais avec la politique, on ne sait jamais. Merkel est loin d’être une dame de fer, c’est en réalité un animal politique, et on sait ce que valent les animaux politiques. Schauble, qui est derrière elle, est un peu plus structuré,  mais déjà on voit poindre l’offensive contre Schauble puisqu’il n’est pas sûr qu’il puisse prendre la tête de l’Eurogroupe alors que c’était pourtant chose quasi réglée.

Le risque, c’est non seulement que le processus des eurobonds voit le jour avec toutes les conséquences que nous avons décrites ci-dessus, mais aussi  que le peuple allemand se raidisse et finisse par en avoir assez de ces guignols et dise : pouce, nous  n’avons plus envie de jouer ce jeu. L’Allemagne est un pays encore à peu près sain, avec un peuple qui pense bien, des médias qui ne sont pas trop aux ordres, une Cour Constitutionnelle à peu près indépendante.  Si on va trop loin, l’Allemagne pourrait décider d’elle-même de quitter la pétaudière.

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Pour le journal allemand Tageszeitung, on devrait plutôt parler des « 8 consternants », plutôt que de G8 : « Ce que le président Obama, la chancelière Angela Merkel et le président français François Hollande ont réussi à produire au cours de ce sommet du G8 à Camp David ne vaut pas le papier sur lequel on l’a imprimé. Les Platitudes et les compromis de complaisance visent à cacher le fait que les « Big Eight » ne sont d’accord sur aucun des points clés et qu’ils n’ont pas la moindre idée de la façon dont la crise de l’euro pourrait être résolue. Que va-t-il se passer en Grèce? Qu’en est-il des banques espagnoles? Que faire si les citoyens des pays en crise perdent leur confiance dans les banques et se mettent à dévaliser leurs comptes, comme cela s’est produit la semaine dernière à Athènes ? Comment s’assurer que les agences de notation soient incitées à maintenir le calme, au lieu d’enflammer la crise, comme elles l’ont fait la semaine dernière avec de nouvelles dégradations ? Le sommet des Huit consternants a surtout produit l’impression suivante : un grand sentiment d’impuissance. »

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Thilo Sarrazin, l’ancien directeur controversé de la Deutsche Bundesbank, a publié cette semaine un nouveau livre intitulé  «Europa braucht den Euro nicht » (l’Europe n’a pas besoin de l’euro). En 2000, Sarrazin avait publié un autre ouvrage, « Deutschland Schafft sich ab » (L’Allemagne court à sa perte). Sous la pression de l’opinion publique, et des accusations de racisme dont il avait fait l’objet à cette époque, il a dû démissionner.

Le journal autrichien Die Presse publie un extrait du nouvel ouvrage de Sarrazin

« La Grèce, le Portugal, l’Italie, l’Espagne et tous les pays de l’Europe du Sud devraient être contents de pouvoir bénéficier de l’euro et de pouvoir dépenser des euros. Mais ces euros devraient être mérités, et non reçus en cadeau ou en prêt des pays du Nord, quelque soit le canal indirect employé. Les mouvements de fonds publics qui ne se limitent pas aux fonds structurels européens entament ce principe : ils créent un fossé entre ceux qui les octroient et ceux qui les prennent, et ils alimentent le ressentiment et les réticences entre les nations. Si un pays ne peut pas ou ne veut pas vivre avec la discipline requise par la monnaie unique, il doit être libre de pouvoir retourner à sa monnaie nationale dès qu’il en ressent le désir. »

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 Les eurobonds existent déjà. Ils ne sont pas la solution. 

Alors que le débat politique est en train de virer au psychodrame franco allemand, j’échangeais avec un ami sur le risque que faisait peser sur l’or la mise en place des eurobonds. Sa réponse a été un grand rire. Mais non, pas d’inquiétude, quelque part la monnaie unique c’est déjà des eurobonds et on ne peut pas dire que ça marche vraiment. 

Effectivement, tout le monde l’a déjà oublié, mais souvenons-nous pourquoi la Grèce a pu emprunter au delà de toute raison. Il est vrai que la banque Goldman Sachs a apporté son aide à « l’optimisation des comptes publics » dirons-nous pudiquement afin de nous éviter d’employer le mot « triche ». 

Mais il n’y a pas que le maquillage des comptes. Il y a eu une véritable convergence des taux d’emprunt des différents pays depuis la mise en place de l’euro. Le risque pays qui était différencié et pris en compte par les marchés lorsque les monnaies étaient nationales est une notion qui a été progressivement oubliée.

C’est donc essentiellement grâce au fait que les taux en Europe étaient partout bas, car profitant du « parapluie » du sérieux germanique que des pays comme la Grèce, l’Espagne ou le Portugal ont pu mener des politiques d’endettement massif sans que cela ne pose de problème. 

L’euro comme monnaie a donc bien fonctionné comme des Eurobonds… avec le succès que l’on connait. 

Dans la même logique, le FESF qui est le Fonds Européen de Stabilité Financière, fonctionne également sur un principe intellectuel similaire à la démarche des eurobonds. Il s’agit là encore d’une mutualisation du risque, et les « meilleurs » emprunteurs se portent caution pour l’ensemble de la structure pour faire bénéficier cette dernière de leur taux bas.

Cela est compréhensible pour une raison de bon sens. Si tout le monde a bien saisi que le préteur est garanti par les états. Mais quels sont les revenus du FESF?

Faisons une petite analogie. Lorsqu’un ménage va voir son banquier pour acheter une maison, on va lui demander quels sont ses revenus, car c’est à partir des revenus que le remboursement du crédit sera possible. Or le FESF n’a pas de revenus.

Pour les états, les revenus ce sont au sens large les impôts. Toute idée ou notion d’eurobonds butera sur la mise en place d’une véritable fiscalité européenne. Des emprunts obligataires européens ne seront possible que si cela s’accompagne de la mise en œuvre d’une politique fédérale, avec un abandon de souveraineté budgétaire, mais aussi de la création d’impôts européens.

Non seulement cette étape sera techniquement, juridiquement et constitutionnellement très complexe à franchir mais de surcroit rien ne dit que les états ou les peuples soient prêt à le faire.

Or là encore cela ne fonctionne pas vraiment bien. 

Le FESF qui devait emprunter sur les marchés avec la caution des états actionnaires, à le plus grand mal pour lever des fonds.

Cela est compréhensible pour une raison de bon sens. Si tout le monde a bien saisi que le préteur est garanti par les états. Mais quels sont les revenus du FESF?

Faisons une petite analogie. Lorsqu’un ménage va voir son banquier pour acheter une maison, on va lui demander quels sont ses revenus, car c’est à partir des revenus que le remboursement du crédit sera possible. Or le FESF n’a pas de revenus.

Pour les états, les revenus ce sont au sens large les impôts. Toute idée ou notion d’eurobonds butera sur la mise en place d’une véritable fiscalité européenne. Des emprunts obligataires européens ne seront possible que si cela s’accompagne de la mise en œuvre d’une politique fédérale, avec un abandon de souveraineté budgétaire, mais aussi de la création d’impôts européens.

Non seulement cette étape sera techniquement, juridiquement et constitutionnellement très complexe à franchir mais de surcroit rien ne dit que les états ou les peuples soient prêt à le faire.

Charles SANNAT Directeur des Etudes Economiques AuCoffre.com Professeur d’économie sannatcharles@yahoo.fr

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 BRUNO BERTEZ Le 22 mai 2012

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Le 22 Mai 2012 : Sarokozy récidive par Bruno Bertez

Vous l’avez compris depuis longtemps, nous n’avons nulle estime pour le monde politique des faux durs de la Droite et des vrais mous de la Gauche. Nous n’espérons rien d’eux, perdus qu’ils sont dans un monde etranger, fait de notes de” frais et de notes de travail sur bristol en 1 seule page, totalement déconnectés des réalités.
Sarkozy a trouvé le moyen de perdre les élections face à un adversaire que màme ses amis trouvent falot, et alors que la droite est majoritaire selon tous les modes de calcul possible.

Il a perdu les élections à la faveur d’une stratégie de campagne inepte, laché par ses proches amis/ennemis comme Juppé, le tout sur un fond d’image personnelle très dégradée.

Le fond de la dégradation de son image réside dans la contradiction qu’il y a , en démocratie, à vouloir ètre élu par le peuple et s’afficher comme le représentant des riches. Les relations Sarkozy -Woerth avec Bettencourt ont au moins couté un point , celles avec Bolloré, Arnault tout autant.

Alors que la droite est désemparée , que Copé rame piteusement, que Fillon est inexistant , bref alors que la droite a besoin d’une ligne directrice, alors que l’actualité est présidentielle et internationale, que va faire Sarkozy?

Il va s’afficher avec Mohamed VI au Maroc, chez les riches, pire que klepto , féodaux, en Résidence Royale a Marrakech ! Il est loin le temps ou de Gaulle nommant Pompidou lui disait ” Pompidou , c’est fini Saint Tropez”!

BRUNO BERTEZ Le 22 MAI 2012

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Du Mercredi 23 Mai 2012 :  Déconstruire la politique de communication du gouvernement Par Bruno Bertez

Le gouvernement ne gouverne pas, c’est évident insitutionnellement parlant.

Pour influencer le vote à l’occasion des prochaines législatives et créer en quelque sorte une légitimité et comme on dit en Bourse, le fait accompli, la politique choisie est de faire comme si l’on gouvernait.

Donner le spectacle du gouvernement, voilà le mot d’ordre , multiplier les apparitions , en situation , au bureau du ministére, sur la scène internationale etc; Les médias et les voisins étrangers ne sont pas dupes, mais ils jouent le jeu, pour les uns par complaisance, pour les autres par diplomatie.

Nous sommes dans une situation de totale incertitude, de totale impuissance, c’est l’idéal pour la communication, plus elle est vide plus elle est efficace, on ne risque pas d’ ètre contredit par le réel. Le spectacle européen en cours constitue un magnifique exemple.

Un autre exemple qui est presque un achat de voix pour les législatives est la promesse de Ayrault sur la retraite à 60 ans pour ceux qui ont travaillé avant 19 ans, ce sera fait par décret dans les trois semaines.

C’est la Société du Spectacle du Gouvernement.
 
De quoi rouvrir le vieux débat des philosophes : L’habit fait-il vraiment le moine ?
La réponse dialectique : « Il ne fait pas le moine, mais il y contribue. »

 BRUNO BERTEZ Le 23 MAI 2012

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Du Jeudi 24 Mai 2012 : Un décor de carton-pâte pour cacher une situation dramatique par Bruno Bertez

Nous avons attiré l’attention sur la comédie qui se jouait en ce moment en Europe, en Grèce, en France, etc.

En particulier, nous avons démystifié le vibrionnage médiatique national et international du gouvernement français ; lequel ne fait rien et pour cause, faute de majorité, et pourtant occupe totalement le terrain.

Hier encore, Hollande a été jusqu’à dire qu’il ferait tout pour que la Grèce reste dans l’euro ! Comme si cela se décrétait. On devrait mettre la classe politique au pied du mur et exiger qu’elle donne un contenu à ses paroles. Je suis à cette fin pour un tribunal national ou européen du type TPI ou commission Pecora qui siègerait en continu.

L’enjeu des gesticulations est multiple : manipulation des marchés, influence sur les votes grecs, les votes français, l’opinion publique allemande, etc. L’utilité réelle de tout cela face à la crise est faible mais cela joue sur les opinions publiques, les médias, les électeurs.

Nous sommes dans un combat dont le public est à la fois l’enjeu et l’otage.

Hier la contre-offensive allemande a consisté à dramatiser, à faire peur. En particulier, la Bundesbank a noirci le tableau à un point tel que cela a été relevé par la presse américaine qui a bien vu que, en fait, les Allemands font le forcing pour pousser la Grèce dehors.

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La banque centrale allemande a jugé dans son rapport mensuel publié mercredi que « l’évolution actuelle en Grèce était très préoccupante » mais que le soutien financier international à Athènes « ne devait pas être davantage étendu ».

Si la Grèce venait à ne pas tenir ses engagements de réformes, elle « aurait à en supporter les conséquences », met aussi en garde la Bundesbank, selon qui dans ce cas « les défis posés à l’Allemagne et à la zone euro seraient conséquents, mais surmontables ». »La poursuite du versement des aides (européennes et internationales) est en jeu », ajoute-t-elle, après de premières élections législatives le 6 mai qui ont sanctionné les partis pro-austérité en Grèce et laissé le pays sans gouvernement. Pour la banque centrale allemande, il semble qu’un arrêt de l’aide, synonyme de défaut et certainement d’une sortie de l’euro de la Grèce, soit préférable à un allègement des réformes exigées du pays. »Un assouplissement sensible » des engagements pris par Athènes envers ses grands créanciers internationaux, à savoir l’Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI), « affaiblirait fortement la confiance dans les accords et les traités au sein de l’Union monétaire », écrit-elle. »Le cadre actuel de contrôle, de responsabilité et de solidarité entre pays membres serait alors remis en cause de manière fondamentale », prévoit la banque centrale. AFP

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En sens inverse, les pestiférés, dans lesquels il faut inclure la France, puisque Hollande a choisi son camp, les pestiférés veulent utiliser la situation grecque, la menace de sortie de l’euro, pour obtenir de l’Allemagne plus de sacrifices, plus de transferts etc. En même temps, certains comme Monti essaient de pousser leurs agendas vers une Europe fédérale.

En tant que solutions aux problèmes actuels, tout cela est de la poudre aux yeux, même si des progrès réels étaient faits dans la direction demandée par les pestiférés, il faudrait longtemps, très longtemps pour les mettre en musique, les faire ratifier. On a vu ce que cela a donné avec le FESF, l’ESM, le pacte fiscal… Rien n’est en ordre, et on l’oublie, si ce n’est pas le chaos, c’est grâce :

– Aux swaps, prêts en dollars illimités des Américains

– Au LTRO de Draghi/Goldman

Le débat sur l’eurobond est du même genre, il suppose sa contrepartie c’est-à-dire un accord fiscal, une intégration politique, ce qui est lourd, périlleux. En réalité, on voit bien qu’outre un thème de propagande interne des pestiférés, les eurobonds sont un moyen de dégager en touche en attendant d’obtenir des subsides allemands ou des largesses de la BCE.

Le débat sur la croissance est du même tonneau, du genre réaménagement des chaises sur le pont du Titanic. Car qu’est-ce que la croissance dont on parle, c’est la possibilité pour les pestiférés de continuer de vivre au-dessus de leurs moyens et de tenter même de vivre au-dessus des moyens de l’Allemagne, à crédit.

D’où le lien avec les eurobonds qui permettent de s’endetter plus en mutualisant, c’est-à-dire en engageant la solvabilité du seul État réellement solvable, l’Allemagne. D’où la réponse allemande publiée hier en six points, oui à la croissance, mais sans créer plus de dettes et en redéployant les ressources existantes sur 4 ans.

Basculer de l’austérité vers la croissance est une idiotie, on passe d’un côté du miroir à l’autre, du côté pile de la pièce au côté face sans aborder le vrai problème. Il en va du thème de la croissance en Europe comme du thème du chômage, on croit que cela se décrète, alors que le seul moyen d’augmenter la croissance, c’est la dépense et la dépense quand les caisses sont vides, il faut trouver un mécène pour la financer.

Les problèmes que l’on veut surtout éviter d’aborder et que les fausses droites refusent eux aussi de voir et d’exposer sont :

– L’explosion définitive et irrémédiable des systèmes de protection sociale européens, on ne peut plus les financer à crédit

– La solution d’augmenter les cotisations et prélèvements est une imbécilité à courte vue, puisque cela dissuade l’épargne, la prise de risque, l’investissement et donc augmente le chômage et le poids des inactifs, la croissance passe par l’épargne la prise de risque, l’investissement ; on n’a rien trouvé d’autre depuis que le monde est monde.

– La démographie qui dès maintenant met dans l’impasse l’Etat providence, c’est mathématique

-L’immigration non contrôlée qui augmente le poids des inactifs, explosent les revenus de transfert, les équipements et services collectifs

– La dette colossale, enfouie dans les passifs des États européens et singulièrement la France, les promesses de long terme non financées représentent 5 fois, 500 % du GDP français, calcul du Cato Institute américain qui confirme les calculs faits par un organisme indépendant à la demande de la BCE.

– Le refus de changement, l’archaïsme, la culture du peuple, des gauches, des droites qui entretiennent l’illusion du paradis sur terre, de l’Eden où la rareté n’existe pas, l’adaptation n’est pas obligatoire, l’affaiblissement des incitations.

– Le refus de l’innovation, de la prise de risque, le refus de la vérité des prix, des signaux économiques efficaces.

Qui ose dire que, compte tenu de ses dettes cachées, la France devrait travailler plus et, tenez-vous bien, mettre de côté chaque année 10% de son GDP, épargner un dixième de sa production de richesses pour faire face à ses dettes enfouies, dissimulées.

Qui ose dire que c’est pour cette raison que les Allemands refusent la solidarité fiscale, le burden sharing, ils connaissent les chiffres et ils savent que s’ils y mettent le doigt, c’est tout le bras qui va être englouti, puis le corps.

Les Allemands savent que le courage est absent, que le mensonge règne en maître et que si ce n’est pas maintenant au plus fort de la crise que la vérité est dite, que les problèmes sont affrontés et les réformes faites, les besoins vont être au-delà de leur possibilité. L’Allemagne peut faire face à des besoins en milliards, elle n’a ni la taille, ni les ressources, pour faire face à des besoins en trillions.

Déjà, elle est, sur la base d’une prise en compte de ses propres problèmes démographiques, sur le bord de perdre son triple A. Ne parlons pas de sa dette cachée que constitue sa quote-part dans Target 2.

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Zone Euro/Eurobond ou pas voici comment l’Allemagne finance déjà l’Europe du Sud 

Les banques centrales des quatre États notés triple A de la zone euro -Allemagne, Finlande, Luxembourg et Pays-Bas- financent les déficits des treize autres membres. . D’un côté les créanciers, de l’autre les débiteurs. On peut même donner des chiffres précis, et d’ailleurs publics, à condition de farfouiller dans les bilans des banques centrales. 

Ainsi, au 24/5/2012 , la Bundesbank affichait-elle des prêts vis-à-vis des autres instituts d’émission de l’eurosystème s’élevant à plus de 610 milliards d’euros. De même la Banque néerlandaise a engrangé des créances représentant pas loin de 200 milliards, lesquelles atteignent 33 milliards pour la Banque centrale du Luxembourg et 85 milliards pour la Banque de Finlande. Au total, pas loin de 1000 milliards d’euros, à quoi correspondent des dettes de même ampleur, à l’euro près, de la part des autres banques centrales, en incluant la BCE elle-même. L’Italie vient en tête (250 milliards d’euros), suivie de l’Espagne (185), l’Irlande (150)la Grèce (101), le Portugal (42), la France (35), etc.

Bien connu pour ses prises de positions radicales -il milite pour la sortie de la Grèce de l’euro-, Hans-Werner Sinn considère que les 610 milliards de la Buba constituent «peut-être la plus grande menace qui pèse sur l’Allemagne à l’intérieur de la zone euro». Ce serait en effet une perte sèche si la monnaie unique disparaissait.

On n’en est pas là. Mais cela illustre parfaitement les divergences internes à l’Euroland. Soulignons que les créances de la Buba sur les autres instituts d’émission n’ont rien à voir avec les aides nationales apportées à la Grèce, à l’Irlande et au Portugal, à travers notamment le fonds de soutien européen (FESF). Il s’agit d’un phénomène bien plus important par les sommes en jeu et en même temps très banal, car il est au cœur même des mécanismes de l’union monétaire.

Les déséquilibres s’accumulent

Rappelons que pour que la monnaie unique puisse fonctionner a été créé dès 1999 un système unifié de transferts de fonds, dit TARGET (sigle anglais de Système Transeuropéen Automatisé de Transferts Rapides de Liquides Bruts en Temps Réel). Toutes les banques privées (plus d’un millier) y sont associées. Grâce à quoi les paiements s’effectuent en toute fluidité de Brest à Nicosie (Chypre), qu’ils correspondent à des opérations commerciales ou financières. Certains pays se trouvent bien sûr structurellement en excédent commercial, d’autres en déficit, et cela induit des déséquilibres.

«Jusqu’en 2007, les déficits du compte courant des pays de la périphérie de la zone euro étaient compensés par des entrées de capitaux. Mais à partir de 2009, quand la Grèce a dû avouer ses turpitudes statistiques, les capitaux privés ont commencé à fuir. Du coup, les déséquilibres s’accumulent au niveau des banques centrales nationales chargées de compenser les transactions transfrontalières. L’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Finlande affichent non seulement des excédents commerciaux, mais ils inspirent plus confiance aux opérateurs financiers privés. À charge pour les banques centrales des quatre pays «triple A» de renflouer automatiquement (!) les autres pays exposés à des sorties de capitaux.

Mais c’est seulement si un ou plusieurs pays décidaient de quitter la zone euro que ces déséquilibres représenteraient un vrai risque pour les banques centrales qui ont accumulé des créances sur les autres. C’est en tout cas une véritable inquiétude outre-Rhin où la psychose de «l’Allemagne paiera» n’a jamais cessé de sévir.LE FIGARO

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Les souverains européens, leurs banques, ont besoin de rouler, consolider des stocks de dettes qui se chiffrent par trillions et besoin, rien que par vitesse acquise, de contracter de nouvelles dettes par centaines de milliards. Qui est assez naïf, d’assez mauvaise foi, pour croire que ceci peut être résolu d’un coup de baguette magique par l’invocation allemande?

Dernière Minute : Coup de tonnerre

Dans un entretien paru ce jour jeudi 24 mai dans « Die Welt », Thomas Oppermann porte-parole du SPD allemand, lâche une véritable bombe. Il annonce que le SPD fait machine arrière dans son soutien aux eurobonds. Il prend ses distances avec la France et François Hollande : « Nous nous opposons à toute mise en commun de dettes incontrôlée. Il n’y a absolument aucun besoin de mettre en place des eurobonds ».

BRUNO BERTEZ Le 24 Mai 2012

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Du Vendredi 25 Mai : le contrepied électoral par Bruno Bertez

Au lendemain de l’élection de Francois Hollande beaucoup de professionnels des marchés s’attendaient à une chute sévère. Ils y avaient été encouragés par les propos du président sortant qui n’avait pas hesité à prédire une forte baisse des emprunts francais. Comme quoi la capacité de prévision des responsables politiques est finalement tres limitée.

Le phare qu’est l’OAT francaise s’est au contraire fortement appreciée, c’est un véritable contrepied. Sur Eurex on était sous les 125 avant l’élection,l’on s’est approché des 131 ce jour.

Il faut noter que Hollande n’était pas plus doué ainsi que ses conseillers puisqu’ils s’étaient scandalisés du lancement du contrat par Eurex suggérant que c’était une manoeuvre du mur de l’argent.

Sarkozy , pas plus que Hollande n’ont compris que l’argent ne faisait pas de politique , les opportunités existent quel que soit le camp. Et ceux qui ont fait de la politique ou se sont laissés influencées par leur conviction en sont pour leurs frais, ils ont perdu pas mal d’argent.

La Hausse de l’OAT a permis une forte réduction du spread sur les Bunds allemands, ce qui a fait bien dans le tableau, puis une belle remontée des banques et assurances, donc finalement le marché a fait sinon bonne, du moins , moins mauvaise figure.

  • Quelques remarques sur ce sujet.

Les contrepieds sont fréquents dans les situations dominées par la politique. Pourquoi parce que les choses ne se passent jamais comme prévues.

Angela Merkel en conférence de presse, le 24 mai.

On attendait une Merkel très anti Hollande et elle a été au contraire très accomodante, voire diplomate: Elle a fait un bout de chemin sur le package de croissance en proposant un plan en six points. Bien entendu ce n’est pas le plan des socialistes français, mais elle a fait un geste.

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Le gouvernement allemand prépare un plan de mesures en six points pour soutenir la croissance dans les pays en difficulté de la zone euro, qui prévoit notamment l’instauration de zones franches, affirme l’hebdomadaire Der Spiegel vendredi.

Berlin se montre favorable à la création de zones franches dans les États secoués par la crise dans la zone euro afin d’attirer des investisseurs étrangers avec des ristournes fiscales et des règles moins contraignantes, poursuit le magazine sans citer de sources. Ce projet prévoit également que les États en crise réforment leur marché du travail sur le modèle allemand en rendant plus flexible la loi sur la protection contre les licenciements ou en diminuant les charges salariales.Pour surmonter leurs difficultés, ces États pourraient également mettre sur pied des organismes chargés de privatiser des entreprises publiques, un modèle privilégié par l’Allemagne après la réunification pour céder les biens d’ex-RDA. Enfin, le plan préconise de développer le système de formation des jeunes à l’allemande, qui laisse une grande place à la formation en entreprise. AFP

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Et c’etait prévisible, Merkel a une opposition , elle est obligée d’en tenir compte et cela les opérateurs auraient du en tenir compte eux aussi. Merkel louvoie en essayant de ne pas lacher sur l’essentiel c’est-à-dire deux choses

1 L’accroissement des endettemements.

2 L’accroissement des risques et contributions allemands

Merkel comme certains financiers internationaux se dit, laissons passer l’orage, laissons Hollande jeter sa gourme, il est inutile de se mettre en face, on verra plus tard. La non-nomination d’Aubry a plutot fait bon effet et l’on pense que plus tard Hollande deviendra plus réaliste.

Ce choix tactique de Merkel a été plutot positif au plan domestique. Le débat sur la croissance voulu par le SPD et les Verts, s’est deplacé et on parle beaucoup du poids de la Dette qui pèse sur le contribuable allemand.

Ainsi , Die Welt vient d’écrire :  »Le Président Francois Hollande continue de pousser vers les eurobonds, ce qui montre qu’il n’a pas abandonné son rève de se prélasser dans un hamac fabriqué avec l’argent des contribuables allemands. »

Par ailleurs on vient de noter au Parlement Allemand la constitution d’un front hostile à la politique de bail out de Merkel.Un tel front s’il s’élargit peut faire contrepoids aux pressions qui s’exercent sur la Chancelière pour qu’elle soit plus conciliante à l’égard des demandes de Hollande.

Sur l’eurobond, le débat se poursuit, après le SPD qui a fortement réduit son soutien , c’est au tour des Verts d’en faire autant. Ils sont revenus sur leur soutien à Hollande et ont fait des propositions beaucoup plus restrictives et très partielles.

Un constitutionnaliste allemand qui était intervenu sur l’ESM considere que les obstacles sont multiples et tellement nombreux qu’il faudrait au moins dix ans pour les franchir ! D’ici là ……

Monti de son côté est sur petit nuage, il vient de declarer qu’il y avait une majorité pour les eurobonds et qu’il pensait bien que Merkel fléchirait….

Il est évident que selon l’endroit ou l’on se trouve, selon ses propres convictions, on peut croire ou ne pas croire aux eurobonds, à la croissance et c’est là dessus que les autorités européennes jouent , l’indécision les sert , elles qui n’ont qu’un seul véritable objectif commun, gagner du temps.

BRUNO BERTEZ Le 26 Mai 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON :

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Du Samedi 26 Mai : L’extrème gauche marque des points par Bruno Bertez

Nous le disons tout de suite, nous pouvons nous tromper, ce que nous avançons l’est à titre d’hypothèse de travail.

Syriza le parti d’extrème gauche grec allié de Mélenchon est en tète des partis politiques avec 30% d’intentions de vote . Tsipras le leader de Syriza ne cache pas qu’il pense détenir la bombe atomique et envisage de mettre à genoux les irreponsables européens. Car il faut bien dire qu’il faut ètre nul ou irresponsable pour se mettre à la merci d’un parti qui choisit la voie du terrorisme.

Tsipras qui a revivifié son alliance avec Mélenchon à l’occasion du meeting commun du 21 Mai si nous ne trompons pas sur la date, Tsipras refuse de se soumettre aux diktats européens, mais en mème temps il prétend que légalement, en vertu des traités l’Europe ne peut le virer de la zone euro. Nous pensons qu’il a raison, mais c’est affaire de spécialiste.

Pourquoi developpe t il cette thèse ?

Pour deux raisons d’abord parce que 70% des grecs veulent rester dans l’euro, ensuite parce qu’ il veut continuer à vivre aux crochets de la solidarité européenne.

En fait, on retrouve le schema de pensée de l’extrème gauche , schéma auquel les naifs européens n’ont pas pensé ,quand le capital ferme une usine, on l’occupe.on est dans l’euro, on y reste, on est dans l’usine, c’est à nous.

Si nous nous ne trompons pas , les socio demos sont en grande difficulté.

Nous comprenons mieux pourquoi Merkel veut un referendum binaire en Grèce : ou vous acceptez l’austérité et vous restez dans l’euro , ou bien vous votez pour quitter la zone euro.

Pas folle la guêpe, mais un peu naive, pas encore aguerrie avec la pensée communiste.

Nous comprenoms aussi pourquoi jeudi, Ayrault a tendu la main à Melenchon et ses amis et proposé de leur faire une place au gouvernement. Comme si les amis de Melenchon ayant trouvé la bombe atomique allaient s’en séparer pour un plat de lentilles avariées! Encore que l’on ne sait jamais avec les faiblesses humaines.

Si les gouvernments européens cèdent au chantage c’est parce que vraiment ils n’ont aucun courage pour parler politiquement correct, car si Tsipras a raison au niveau des traités, on nous dit qu’il a tort au niveau de la BCE, rien n’oblige la BCE à accorder ses faveurs aux banques grecques par l’ELA, Target2 etc. Ce que fait la BCE est discrétionnaire, elle peut couper les vivres.

Le fera-t t elle ? ou comme les govies se couchera-t t elle ?

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Le futur de la Grèce en six scénarios

L’éventualité d’une sortie de la Grèce de la zone euro n’est plus un tabou et a été ouvertement évoquée par plusieurs responsables européens exaspérés par l’impasse politique dans le pays, tandis que d’autres semblent déterminés à la conjurer. Certes, les dirigeants européens ont réaffirmé jeudi leur détermination à voir la Grèce rester dans la monnaie unique lors d’un Conseil européen informel. Le comité de préparation de l’Eurogroupe a toutefois demandé aux gouvernements de la zone euro d’étudier chacun de leur côté un plan d’urgence dans l’éventualité d’un abandon de la monnaie unique par la Grèce.

L’impossibilité de former un gouvernement majoritaire acceptant les engagements liés au deuxième plan de sauvetage de la Grèce à l’issue des élections législatives du 6 mai a conduit à l’organisation d’un nouveau scrutin le 17 juin. Partisans et opposants au plan de sauvetage sont au coude à coude dans les sondages sur les intentions de vote, même si les Grecs souhaitent très majoritairement rester dans l’euro. Si la dramatisation du scrutin et sa présentation comme un référendum sur le maintien ou non du pays dans la monnaie unique peut être un moyen de peser sur son issue, les options pour la Grèce ne sauraient se réduire à cette alternative.

Les traités européens ne prévoient pas les modalités de sortie d’un pays de la zone euro, créant de fait une situation asymétrique. Si les autres Etats membres de la zone euro demandent à la Grèce de la quitter, cela revient à exiger d’elle qu’elle viole les traités européens et qu’elle en assume ensuite seule les conséquences: une option difficilement envisageable.

La sortie ne peut donc être qu’une décision politique de la Grèce elle-même, les Européens pouvant toutefois la pousser vers la sortie en interrompant le plan de sauvetage, Athènes pouvant alors arguer du non respect de leurs engagements par ses partenaires pour décider unilatéralement de sortir de l’euro, violant ainsi les traités européens.

En revanche, les traités prévoient les modalités de retrait de l’Union européenne d’un Etat membre, qui peut ensuite demander à adhérer à nouveau.

L’absence de cadre juridique pour une sortie de la Grèce de la zone euro ne la rend pas impossible mais elle devra néanmoins être organisée, ce qui en ferait un événement d’une nature différente d’une déflagration comme la faillite de Lehman Brothers en 2008 qui s’est imposée aux responsables politiques et monétaires, les obligeant à parer au plus pressé.

Voici quelques-uns des scénarios envisagés par certains investisseurs ou banques d’investissements et des risques qui y sont associés:

MAINTIEN DANS L’EURO, PLAN DE SAUVETAGE AMENDÉ

Les élections législatives du 17 juin permettent de faire émerger un gouvernement de coalition qui accepte le deuxième plan de sauvetage éventuellement amendé avec un report des objectifs de retour à l’équilibre budgétaire pour tenir compte de la dégradation de la situation économique du pays et complété par des mesures de soutien à la croissance. Le versement par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) de 4,2 milliards d’euros à la Grèce le 10 mai doit permettre de maintenir le pays à flot et le feu vert donné à la recapitalisation à hauteur de 18 milliards d’euros des quatre principales banques du pays leur rouvrira l’accès au refinancement de la Banque centrale européenne.

Cela semble indiquer que les bailleurs de fonds n’excluent pas une issue favorable du scrutin mais aussi s’expliquer par leur souhait de gagner du temps alors que Mécanisme européen de stabilité (MES), le pare-feu destiné à contenir les risques de contagion de la crise de la dette, sera opérationnel en juillet. Mais la Grèce n’a guère fait ses preuves quant à sa capacité à tenir les objectifs sur lesquels elles s’était engagée et la question de la soutenabilité de la dette risque de rester posée même après un éventuel assouplissement du plan.

POURSUITE DE L’IMPASSE POLITIQUE

Les élections législatives du 17 juin ne permettent pas de dégager une majorité claire et de nouvelles élections doivent être organisées. La prolongation de l’incertitude renforce les spéculations sur une sortie de la Grèce, accroît les risques de contagion à d’autres pays comme l’Espagne, voire l’Italie. Les bailleurs de fonds de la Grèce pourraient alors perdre patience et interrompre le versement des aides, acculant le pays à la sortie de l’euro.

DÉFAUT PARTIEL ET MAINTIEN DANS L’EURO

Les élections se traduisent par une nouvelle poussée de la Coalition de la gauche radicale (Syriza), qui parvient à former un gouvernement hostile au plan de soutien et en exige la renégociation.

Les pertes potentielles liées à une sortie de l’euro pour la Grèce comme pour ses partenaires européens poussent Athènes et ses partenaires à trouver une solution. Pour les économistes d’Exane BNP Paribas, celle-ci pourrait prendre la forme d’un défaut de la Grèce sur ses engagements vis-à-vis de ses bailleurs de fonds publics tout en restant au sein de l’euro. L’essentiel des engagements financiers sur la Grèce sont désormais détenus par les Etats-membres et le FESF, la BCE et le FMI, soulignent-ils. Sur une dette grecque estimée à 390 milliards d’euros après décote en 2014, environ la moitié serait détenue par les Etats membres et le FESF, 40 milliards seraient dans les livres de la BCE dans le cadre du programme de rachat de titres, 140 milliards auraient été apportés en garantie dans le cadre d’opérations de refinancement à la BCE et 58 milliards seraient détenus par le FMI, estiment-ils.

PANIQUE BANCAIRE

Une accélération des retraits de dépôts dans les banques grecques et son extension aux banques d’autres pays périphériques contraint la BCE à une exposition bien plus importante encore qu’actuellement sur les systèmes bancaires de ces pays, qui n’est déjà pas sans susciter de vives réticences de la part de certains des Etats actionnaires de la BCE. Les craintes d’une ruée sur les banques grecques ont ébranlé Athènes la semaine dernière, après que les épargnants ont retiré au moins 700 millions d’euros sur la seule journée du 14 mai selon le président grec Karolos Papoulias..

Le gouvernement espagnol a dû démentir la semaine dernière l’existence d’un mouvement de retraits massif de sommes déposées à la banque en difficulté Bankia.

Le président du conseil italien Mario Monti a présenté un projet de création d’un système européen de garantie des dépôts lors du sommet du G8 du week-end dernier. Paris et Rome ont plaidé pour l’idée d’une « union bancaire », également défendue par la Banque centrale européenne, lors du sommet informel de Bruxelles. Cela supposerait toutefois une déconnexion des secteurs bancaires de leurs autorités nationales et la définition d’un système commun de supervision et de résolution des crises bancaires dans un cadre fédéral, actuellement inexistant.

Ce scénario implique un risque de perte de contrôle.

SORTIE DE L’EURO

En l’absence d’un compromis avec un gouvernement hostile au programme d’austérité, l’UE et le FMI interrompent le versement des aides, l’Etat grec est dans l’impossibilité d’assumer l’ensemble de ses dépenses (paiement des fonctionnaires, versement des retraites et des prestations sociales) alors que le secteur public représente 40% du PIB du pays.

Les banques grecques sont confrontées à des mouvements de retrait sans apport de liquidités par la Banque centrale européenne, sont acculées à la faillite et font défaut sur leurs engagements intragroupes lorsqu’elles sont filiales de banques étrangères, ainsi que sur leurs engagements à la BCE.

Privé de financement extérieur, Athènes se voit condamner à éliminer sans délai son déficit primaire tout en affrontant des sorties massives de capitaux et la faillite des banques provoquant une violente contraction de l’activité et une accentuation des tensions sociales et politiques. Les autorités grecques sont contraintes de nationaliser les banques et d’imposer un contrôle des capitaux. L’introduction d’une nouvelle monnaie permet à l’Etat de financer le déficit budgétaire mais au risque de générer de l’inflation. L’économie grecque connaît une « euroisation » : les exportateurs refusent d’être payés dans la nouvelle devise, préférant les euros, et les particuliers conservent le maximum d’euros en liquide. Un double circuit monétaire se met en place.

En cas de contrôle des changes, les autorités peuvent imposer une parité de la nouvelle devise avec l’euro, mais elle se déprécie très fortement sur le marché parallèle. Si la nouvelle monnaie est convertible, elle s’effondre par rapport aux autres grandes devises, notamment l’euro et le dollar, l’agence de notation Fitch Ratings anticipant une dépréciation de plus de 60% par rapport à la devise américaine.

Le risque de contagion résulte de l’exposition nette du système financier international – principalement les banques européennes – à la Grèce, évalué à environ 90 milliards d’euros, selon les statistiques de la Banque des règlement internationaux. Il résulte aussi des conséquences sur la perception du risque présenté par d’autres pays fragilisés par la situation de leurs finances publiques et la faiblesse de leur croissance, Espagne et Italie en tête.

Les pare-feu mis en place au travers du FESF et de MSE d’une part, la possibilité pour la BCE de procéder à des nouvelles injections massives de liquidités d’autre part, contribueraient certes à limiter le risque de contagion, mais une sortie de la Grèce constituerait un choc majeur pour une économie de la zone euro déjà au bord de la récession.

LA SORTIE PAR LE EXTEND AND PRETEND

L’impasse grecque a largement illustré l’impossibilité d’une Union monétaire entre des économies très hétérogènes, dont une Grèce qui exporte peu ce qui suppose alors comme scénario de sortie de crise la poursuite et la mise en place d’un fédéralisme budgétaire (dont les Etats nations européens ne veulent pas) se traduisant au travers des réformes institutionnelles rapides vers plus de fédéralisme, destinées aussi à se préserver d’un éclatement de l’euro devenu une probabilité non négligeable.

Des transferts budgétaires et une mutualisation du financement des Etats au travers d’euro-obligations, préconisées notamment par la France, seraient alors envisager avec la difficulté que l’on connazit du contrôle des fonds ainsi alloués ou collectés. La menace d’une sortie de la Grèce pourrait aussi précipiter cette « fuit en avant ». Reuters

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Les banques françaises se préparent en secret au Grexit

Les banques françaises, qui font partie des établissements bancaires étrangers les plus exposés à la Grèce, préparent dans le plus grand secret des plans d’urgence dans l’éventualité d’une sortie de la République hellénique de la zone euro, ont indiqué à Reuters des sources informées de ces préparatifs. D’après des responsables de la zone euro, le comité de préparation de l’Eurogroupe avait demandé aux gouvernements de la zone d’élaborer chacun de leur côté des plans d’urgence en cas de retour de la drachme en Grèce.

« Chaque banque a désormais une équipe spéciale chargée de regarder les conséquences possibles d’un retour de la drachme », a dit à Reuters un banquier parisien sous couvert d’anonymat. Si les banques françaises assurent être prêtes à cette éventualité et pouvoir en absorber les pertes qui en découleraient, aucune d’entre elles n’a souhaité en revanche s’exprimer sur les plans d’urgence mis en place, tout comme les pouvoirs publics.

D’après les données de la Banque des règlements internationaux et corrigées du risque réel pris sur l’emprunteur, les banques françaises ont pour 44,4 milliards de dollars d’engagements de crédit en Grèce contre 13,4 milliards pour les banques allemandes.

« L’ACP et son président Christian Noyer, qui est aussi gouverneur de la Banque de France, avaient indiqué mi-mai n’avoir donné aucune instruction particulière aux banques concernant la Grèce mais qu’il appartenait à leurs équipes des risques de travailler sur tous les scénarios. Le nouveau président François Hollande refuse de son côté d’envisager un tel scénario de sortie de la Grèce (« Grexit »). »Ils failliraient à leurs obligations fiduciaires s’ils ne le demandaient pas », a réagi un banquier d’affaires parisien à propos de l’éventualité d’instructions de l’ACP aux banques.Pour le vice-Premier ministre belge, Didier Reynders, ce serait d’ailleurs une « grave erreur professionnelle(1) » de la part des entreprises et des banques centrales de ne pas préparer de tels plans d’urgence.

« Je trouve qu’il y a un degré de préparation à Londres plus élevé qu’à Paris. Les banques françaises, pour des raisons politiques, se sont montrées plus réticentes », commente Hubert de Vauplane, associé au cabinet d’avocats Kramer Levin à Paris.Devant les actionnaires de la banque, réunis mardi en assemblée générale, le directeur général du Crédit agricole SA, Jean-Paul Chifflet a déclaré qu’il travaillait « tous les jours » sur le dossier grec. La banque a aussi resserré son équipe chargée de plancher sur la Grèce. Depuis les élections législatives du 6 mai dernier, la Grèce est plongée dans une impasse politique qui bloque la mise en oeuvre des réformes exigées en contre-partie du versement d’une nouvelle tranche d’aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international.

Pour Alex Koagne, analyste chez Natixis, la facture s’élèverait à 5,2 milliards d’euros pour le Crédit agricole, 2,9 milliards pour BNP Paribas et 400 millions d’euros pour la Société générale. « Si c’est juste la Grèce, oui, ce serait absorbable pour les banques françaises. Cela ne les mettrait pas en péril », estime Alain Branchey, directeur senior chez Fitch ratings, responsable pour les banques françaises. « Même le groupe Crédit agricole pourrait l’absorber. Ce serait déstabilisant mais absorbable par les résultats du groupe. » Reuters

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Une écrasante majorité d’Allemands se prononce contre les eurobonds qui permettraient aux Etats de la zone euro de lancer des emprunts communs sur les marchés, et contre un maintien de la Grèce dans la zone euro, selon un sondage publié vendredi.

Selon le Politbarometer réalisé pour la chaîne de télévision publique ZDF, 79% des personnes interrogées se déclarent opposées aux euro-obligations, suivant ainsi la ligne de la chancelière Angela Merkel qui a encore renouvelé son opposition à un tel projet lors d’un sommet informel de l’UE mercredi. Seuls 14% se montrent favorables à ce projet voulu notamment par le président français François Hollande.

En outre, la défiance des Allemands vis-à-vis de la Grèce gagne encore du terrain: 60% d’entre eux sont contre son maintien dans la zone euro. En novembre, selon la même étude, ils étaient 49% à vouloir une sortie de la Grèce, en graves difficultés. Seuls 31% d’entre eux souhaitent qu’elle reste dans la zone. La moitié des personnes interrogées voit d’ailleurs l’euro plutôt comme un désavantage pour l’Allemagne alors que 45% pensent au contraire que la monnaie unique européenne présente des avantages pour l’Allemagne.

L’étude a été réalisée entre les 22 et 24 mai auprès de 1.312 personnes en âge de voter et choisies au hasard. Elles ont été interrogées par téléphone.

Jens Weidmann le patron de la banque centrale allemande quant a lui a déploré dans un entretien au Monde paru  vendredi l’absence de débat public en France sur la perte de souveraineté qu’impliquerait l’introduction d’euro-obligations, instrument de mutualisation de la dette prôné par Paris.

Ces « eurobonds », auxquels l’Allemagne est opposée à l’heure actuelle, ne peuvent être « que l’aboutissement d?un processus long, qui nécessite entre autres de changer la constitution dans plusieurs Etats, de modifier les traités, d?avoir davantage d?union budgétaire », a déclaré Jens Weidmann au quotidien français, selon le texte de l’entretien diffusé par ses services.En effet, « on ne confie pas sa carte de crédit à quelqu’un si on n’a pas la possibilité de contrôler ses dépenses ».Or, selon M. Weidmann, les gouvernements qui sont favorables aux euro-obligations « négligent ce débat ». « Même dans les pays où les gouvernements réclament les eurobonds, comme en France, je ne constate ni débat public ni soutien de la population au transfert de souveraineté devant l?accompagner », poursuit-il.

Le président de la Bundesbank a aussi répété être contre l’évolution du statut de la Banque centrale européenne (BCE) afin qu’elle aide les Etats en difficulté, comme réclamé notamment par le président français François Hollande. »Les responsables politiques comptent sur nous car nous ne répondons pas devant les électeurs, mais c’est justement pour cette raison que notre mandat est limité et qu’il faut s’y tenir », a-t-il dit.

M. Weidmann, membre du conseil des gouverneurs de la BCE au titre de ses fonctions à la Bundesbank, a rappelé que « depuis le début de la crise financière, le bilan de l’eurosystème a plus que doublé », du fait des injections de liquidités effectuées en faveur des banques et du rachat d’obligations publiques sur le marché secondaire. »L’institution a pris des risques considérables », a-t-il ajouté, jugeant: « Nous sommes arrivés à la limite de notre mandat (…) A la fin ce sont des risques pour les contribuables, notamment en France et en Allemagne ». Reuters

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BRUNO BERTEZ Le 26 Mai 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

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29 réponses »

  1. merci monsieur bertez pour cet article complet.il y a une chose que je ne comprends pas.selon vous l’allemagne serait dans le camp des plus vertueux.j’ai un doute:la bce a parait il un bilan supérieur a celui de la fed.c’est donc qu’il y a eu des QE européens massifs et secrets.l’allemagne ne pouvait l’ignorer puisque c’est elle qui tire les ficelles de la bce.de plus le voyage rapide de hollande en allemagne quelques heures après sa prise de fonction était un signal clair sur la continuité de l’axe franco allemand quoiqu’il arrive.je pense que hollande ne sera pas a la hauteur pour gérer ces problemes.cela ne changera pas grand chose,sarkozy n’etant pas non plus a la hauteur.voila,je dis cela ,je n’en sais pas vraiment plus que le commun des mortels……

    • Merci de votre intéret . L’Allemagne est un pays donc c’est un ensemble complexe. Les avis sur la politique de Merkel sont partagés en raison de l’ignorance des citoyens. Il sont contre l’eurobond , mais le SPD est pour, ils sont contre l’inflationnisme mais le SPD est pour et pourtant c’est le SPD qui gagne toutes les élections partielles; Allez comprendre;
      Le gouvernement allemand c’est a dire Merkel et Schauble jouent la comédie de la vertu mais tolèrent tous les débordements de la BCE pour des raisons financières; les banques allemandes sont en faillite comme les autres;
      Ce qui est sur c’est que si le laxisme venait à se confirmer en Allemagne , si l’inflation accélèrait, si la compétitivité se dégradait il y aurait réaction et raidissement populaire contre la politique de Merkel.
      La position Allemande est évolutive , suivez la sur les medias germaniques disponibles en anglais via internet.

      Nous avons beaucoup écrit sur le jeu allemand , fouillez le blog avec entre autres choses :

      http://leblogalupus.com/2012/03/05/les-clefs-pour-comprendre-merkel-ou-lhommage-du-vice-a-la-vertu-par-bruno-bertez

      http://leblogalupus.com/2012/03/14/la-banque-zombie-maillon-faible-de-lallemagne/

      http://youtu.be/3Wc4HZznwhg

      • merci d’avoir pris le temps de nus éclairer.en effet ce que vous dites se tient.

  2. Merci pour ce (nouveau) remarquable papier. Effectivement hollande va servir aux anglo saxons de chausse pieds à leur dessein en Europe. Mais le pire n’est jamais sur : pas sur encore que Merkel cède et pas sur que le SPD allemand cède s’il arrive au pouvoir. Les allemands ont peut être retenus leurs erreurs stratégiques passées et savent qu’ils sont à un tournant de leur histoire. L’hommage à Chevénement me semble bien vu. Philippe Seguin et lui avait raison. Je le dis d’autant plus sincèrement que j’ai fait partie de ceux ayant voté oui à Maastricht.

    • @seb

      voir notre réponse ci dessus sur le jeu et l’incertitude allemande ; merci de votre intervention

  3. merci mr bertez pour cet article comme toujours très bon mais il plusieurs point que je n’arrive pas a comprendre dans vos articles comme votre position sur la mondialisation et le libre échange car j’ai l’impression que vous préconiser le retour au protectionnisme mais en meme temps vous dites que ron paul a les principales solution aux problèmes économique américain et donc mondiale mais en tant que libertarien ron paul est pour le libre échange et contre toute forme de protectionnisme merci de m’éclairer sur ce point et continuer votre excellent travail car on a besoin de plus de chroniqueur comme vous dans notre presse francaise socialistes .

    • @Harry

      Merci de votre intervention ;

      jai écrit sur ce sujet à de nombreuses reprises. En deux mots je ne suis pas contre la mondialisation , je suis contre la forme qu’a prise la mondialisation , c’est à dire la financiarisation et l’extraction de la plus value globale par le biais de la finance; C’est très différent; On a le droit d’aimer une chose mais d’ètre contre sa perversion; On a le droit d’aimer l’amour et de mepriser Strauss-Kahn, ce n’est pas incompatible c’est mème recommandé.

      L’un des rares prix Nobel Francais d’économie, MAURICE ALLAIS, a magnifiquement montré le lien qu’il y avait entre une certaine forme de mondialisation et la progression du chomage. Lisez Allais , c’est un bonheur pour l’esprit , une liberté extrème loin de la bien pensance béate des conseillers de ceux qui gouvernent.
      En plus vous trouverez les seuls travaux jamais accomplis par un économiste sur le role de la mémoire.
      Plus récemment l’economiste australien STEVE KEEN a remarquablement déconstruit le mythe de la mondialisation telle que nous le vendent les kleptocrates et leurs gouvernements.
      Tout cela se retrouve sur internet bien sur.

  4. «Et puis, il y a les conservateurs, c’est-à-dire les 15% de personnes, généralement de très haut niveau, qui sont proches des idées de Ron Paul…»

    Ah ben ça !!!! S’il y a bien quelque chose dont je ne suis *pas* sûre du tout (sinon du contraire), c’est bien *ça* !!!!

  5. Mardi 22 mai Sarokozy récidive.

    Vous l’avez compris depuis longtemps, nous n’avons nulle estime pour le monde politique des faux durs de la Droite et des vrais mous de la Gauche. Nous n’espérons rien d’eux, perdus qu’ils sont dans un monde etranger, fait de notes de » frais et de notes de travail sur bristol en 1 seule page, totalement déconnectés des réalités.
    Sarkozy a trouvé le moyen de perdre les élections face à un adversaire que màme ses amis trouvent falot, et alors que la droite est majoritaire selon tous les modes de calcul possible.

    Il a perdu les élections à la faveur d’une stratégie de campagne inepte, laché par ses proches amis/ennemis comme Juppé, le tout sur un fond d’image personnelle très dégradée.

    Le fond de la dégradation de son image réside dans la contradiction qu’il y a , en démocratie, à vouloir ètre élu par le peuple et s’afficher comme le représentant des riches. Les relations Sarkozy -Woerth avec Bettencourt ont au moins couté un point , celles avec Bolloré, Arnault tout autant.

    Alors que la droite est désemparée , que Copé rame piteusement, que Fillon est inexistant , bref alors que la droite a besoin d’une ligne directrice, alors que l’actualité est présidentielle et internationale, que va faire Sarkozy?

    Il va s’afficher avec Mohamed VI au Maroc, chez les riches, pire que klepto , féodaux, en Résidence Royale a Marrakech ! Il est loin le temps ou de Gaulle nommant Pompidou
    lui disait  » Pompidou , c’est fini Saint Tropez »!

  6. Commentaire du 22 mai 2012 : Revoilà notre Arlésienne des Eurobonds !
    Nous nous réservons, dans un prochain papier fondamental, de remettre en perspective toutes les dernières initiatives européennes et anglo-saxonnes. Nous déconstruirons l’ensemble des dispositifs, nous soulignerons leur cynisme et leur vanité. Nous montrerons que les processus macro-économiques, c’est-à-dire au niveau des pays, ne sont guère différents de ceux qui sont utilisés au niveau des groupes sociaux et même des individus, à savoir qu’il s’agit, sur le fond, de nier tous les principes sur lesquels reposent les efforts individuels et collectifs au profit d’un système qui ne profite qu’aux ultra-riches, aux ploutocrates, aux kleptocrates, à leurs banquiers et à leurs gouvernements.
    L’eurobond s’inscrit évidemment dans ce processus.
    L’idée des eurobonds ressort chaque fois que la crise européenne menace de s’aggraver et chaque fois que la finance anglo-saxonne risque ‘en souffrir.
    Certains trouvent curieux que, cette fois, le promoteur des eurobonds soit le gouvernement britannique. Pour notre part, et si vous êtes fidèle lecteur, vous ne nous étonnez pas car vous savez que Cameron est particulièrement inquiet de la situation de ce qu’il appelle son « industrie », c’est-à-dire la finance. Si vous doutez de la situation de son « industrie », jetez un coup d’œil du côté de Barclays qui vient de liquider l’un de ses fleurons, sa participation dans Blackrock et qui cherche à vendre son réseau français. Accessoirement, si vous vous intéressez à cette question, vous avez dû noter aussi que Fitch vient de dégrader dramatiquement le Japon.
    Cameron a souligné le besoin pour la zone euro de l’austérité. Normal, il est chef kleptocrate. Mais en même temps, il a insisté sur la nécessité concomitante de s’orienter vers ce qu’il appelle le fiscal burden-sharing. Qu’est-ce que cela veut dire ? Et bien cela veut dire qu’il relance la question des eurobonds, qu’il rejoint le camp des fédéralistes européens et, bien entendu, qu’il redouble son alliance avec François Hollande contre l’Allemagne car qu’est-ce que le burden-sharin, cela veut dire tout simplement que l’Allemagne paiera. Nous ne sommes pas contre le fait que l’Allemagne paie puisque nous ne sommes pas allemands, en revanche, nous sommes contre le dispositif qui accole, d’un côté, l’austérité pour les citoyens européens et, de l’autre côté, la solidarité fiscale. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’objectif de cette proposition est de faire en sorte que le système financier fasse son plein moyennant : 1) l’appauvrissement des citoyens européens 2) l’explosion, la destruction du seul point d’ancrage que constitue l’Allemagne. Nous ne sommes pas pro-allemands, mais nous avons conscience du fait que si l’Europe ne sombre pas, c’est parce que l’Allemagne mène une politique de raison, de bon sens, de respect de l’effort, de respect des fondements de l’économie productive.
    Ainsi donc, notre Cameron et notre Hollande vont bras dessus, bras dessous. Bien entendu, ils sont pour l’eurobond mais se gardent bien d’entrer dans les détails. Ils glissent. Connaissent-ils au moins ce dont ils parlent, connaissent-ils les conséquences non voulues, ce n’est pas sûr. Nous réservons notre discussion fondamentale, comme nous l’avons dit, pour un papier plus important à venir.
    Nous nous contenterons à ce stade de souligner 4 points :
    L’incitation au laxisme contenu dans les eurobonds est considérable. On sait que les Grecs, les Italiens, les Espagnols et la France mentent sur la situation réelle, en particulier ils dissimulent les liabilities, les dettes cachées de leurs systèmes sociaux et de leurs systèmes de retraite. L’eurobond serait la porte ouverte à tous les laxismes. Ce qui ne nous dérangerait pas si c’était l’Allemagne qui vraiment devrait payer, mais cela nous dérange dans la mesure où l’Allemagne ne pouvant payer, c’est finalement la BCE, vous, moi, vos économies, votre retraite, qui paieront. L’eurobond est un chèque en blanc aux dérives, aux abus, à la lâcheté politique
    L’eurobond, c’est évident, retarderait, repousserait sine die les nécessaires réformes de l’Etat providence européen. Il donnerait aux pays du sud la possibilité de repousser la mise à plat de leurs systèmes de pension, de leurs systèmes de répartition sociale, de leurs marchés du travail, de leurs gaspillages. Les pays du sud pourraient ainsi augmenter leur endettement à nouveau à la faveur de la mutualisation du rating AAA de l’Allemagne. Le pire est que cela ne serait que temporaire car les chiffres sont tels que l’Allemagne, dans ce cadre, deviendrait très rapidement pestiféré et que son rating de crédit serait réduit au niveau de la moyenne européenne, ce qui n’est guère glorieux. Ce serait soit une dégradation générale, soit, et plus probablement, l’équivalent d’un recours à la planche à billets de Draghi/Goldman
    Au plan technique, l’eurobond ne ferait absolument pas disparaître les dettes nationales, c’est évident. Il bénéficierait donc d’un rating supérieur aux différentes dettes nationales, sauf l’Allemagne, ce qui provoquerait une dégradation, une dépréciation relative des dettes nationales. Seuls les imbéciles conserveront la dette nationale, les autres se précipiteront pour acheter la dette qui bénéficie de la garantie de l’eurobond
    Tout le processus de l’eurobond aboutit à la fois à la destruction de l’ancrage que constitue l’Allemagne, à la levée de la discipline, et, par conséquent, à la mise en première ligne de la BCE. Inutile de dire que les différents papiers bancaires que les établissements présenteraient sur le marché des repos souffriraient un décote accentuée, voire même un refus total sur le marché international. Ceci signifie le recours aux swaps avec la Fed américaine, c’est-à-dire la mise en coupe réglée de l’Europe sous la férule de son suzerain américain.
    L’eurobond constitue une étape essentielle dans la destruction de l’Europe telle que l’avaient voulue les souverains européens, une destruction de l’Europe dans sa version ancienne, c’est-à-dire économique et une intégration totale de l’Europe dans l’espace financier anglo-saxon voulu par les Etats-Unis et leurs alliés les Britanniques.
    L’enjeu des eurobonds, c’est non seulement celui de la remise en ordre des finances des pays européens, celui de la survie de l’Europe comme bloc indépendant des Anglo-saxons, mais en outre, celui de la souveraineté politique.
    Heureusement, jusqu’à présent, l’Allemagne tient bon. Mais avec la politique, on ne sait jamais. Merkel est loin d’être une dame de fer, c’est en réalité un animal politique, et on sait ce que valent les animaux politiques. Schauble, qui est derrière elle, est un peu plus structuré, mais déjà on voit poindre l’offensive contre Schauble puisqu’il n’est pas sûr qu’il puisse prendre la tête de l’Eurogroupe alors que c’était pourtant chose quasi réglée.
    Le risque, c’est non seulement que le processus des eurobonds voit le jour avec toutes les conséquences que nous avons décrites ci-dessus, mais aussi que le peuple allemand se raidisse et finisse par en avoir assez de ces guignols et dise : pouce, nous n’avons plus envie de jouer ce jeu. L’Allemagne est un pays encore à peu près sain, avec un peuple qui pense bien, des médias qui ne sont pas trop aux ordres, une Cour Constitutionnelle à peu près indépendante. Si on va trop loin, l’Allemagne pourrait décider d’elle-même de quitter la pétaudière.

    • Merci de ces articles et éclaircissements tellement pertinents.

      > Si on va trop loin, l’Allemagne pourrait décider d’elle-même de quitter la pétaudière.

      Ont-ils beaucoup de choix? Aujourd’hui la Grèce, dans quelques mois les autres Piigs et la France probablement. Et là ils sont vilipendés, ostracisés, empêcheurs de s’endetter en rond… Combien de temps la population Allemande va-t-elle supporter de voir le sacrifice collectif qu’ils se sont infligés dévaloriser, voire rididuliser.

      J’allais faire une bête plaisanterie sur « c’est où la file d’attente pour les Deutschmarks ? » mais suite aux derniers développements, je crois que cette option prend de plus en plus de réalité. Personnellement, j’attend une dernière petite baisse du Dax (10-12%?), à la faveur d’une crisette de passage, pour prendre position sur des entreprises Allemandes de qualité… qui seront valorisées en Deutschmarks un jour où l’autre.

  7. bonjour,
    Hier en fin de soirée sur France 2, j ai entendu Michel Sapin dire une chose étonnante
    (de mémoire ):
     » soyons clairs, les eurobonds je suis pour, mais uniquement pour la dette existante. Il n’est pas question de les utiliser pour de futures émissions… »
    Si c est la position du gouvernement, mais je n en ai aucune idée, il ne s’agit une fois de plus que de faire payer les pertes bancaires par les contribuables européens, et pas d aider en quoi que ce soit les états en difficulté. eurobonds, un joli mot qui sonne  » altruiste et solidaire » pour dire bail-out. Qu en pensez vous?

    • @CharlesM

      Si Sapin a dit cela il a le choix entre ètre idiot ou incompétent; , à moins que ce soit les deux à la fois.
      Aucun argent frais ne rentre dans la caisse des souverains, on décolle les banques, on fait faire un bénéfice fantastique aux hedge funds et aux 4 grands vendeurs de CDS le tout sur le dos du public !
      c’est une scélératesse qui mérite la pendaison ; Surtout si vous retrouvez confirmation , transmettez nous la, car cela mérite analyse et commentaire. Merci de votre intervention ;

  8. @Charles
    Cela me fait penser à John Law et la compagnie du Mississippi
    Au début, on ne fera tourner la planche à Billet que juste un peu (pour les dettes existantes)
    Mais c’est le doigt dans l’engrenage et en mai 2012 il me semble que la roue dentée a déjà fait qq tours…

  9. Mercredi 23 Mai : La Bourse est un piège. Nième avertissement.

    Nous nous souvenons, en 2009 alors que les mesures monètaires non conventionnelles et les dépenses keynésiennes se dessinaient, nous nous souvenons avoir écrit : sur le long terme la seule position possible est l’achat d’actions. Nous ne croyons pas à une hausse réelle des assets à risque, mais nous croyons dur comme fer à une hausse de misère.
    Nous définissons la hausse de misère comme provoquée par la surabondance de monnaie et sa détérioration. La hausse de misère ne protège pas contre la dépréciation de la monnaie, mais elle est permet une relative protection. L’activité vivante des entreprises permet une meilleure défense que le contrat mort que constituent les titres de dettes.
    Attention la hausse ne sera pas linéaire, au contraire, elle sera faite d’alternances sanglantes dans lesquelles vous risquez au passage d’ètre ruinés. Le système joue contre vous, il veut votre argent, il veut que vous vous en déssaisisiez au profit des banques et des gouvernements ; que vous en sépariez volontairement, comme dans les émissions en capital des banques ou malgré vous, en spéculant alors que tout est conçu pour que vous perdiez.
    Seuls les prédateurs peuvent intervenir sur les marchés, si vous n’en faites pas partie abstenez vous. Plus que jamais il ne faut pas ètre propriétaire d’un portefeuille, il faut en ètre locataire.Les vrais intervenant utilisateurs finaux gagnent toujours sur la spéculation, la spéculation bonifie la fortune des vrais opérateurs.

    Mardi 22, les marchés se sont fait pieger à la hausse ; On a cyniquement, pour des agendas politiques irréalistes créé une ambiance à coups de déclarations et de fausses informations, sur l’eurobond, sur la croissance, sur la solitude de Merkel etc . La convergence était tellement grossière que la ficelle de la manipulation des marionnettes boursières était visible.

    Mercredi 23, c’est l’escarpolette , on reperd et au dela tout ce qui a été gagné la veille. L’escarpolette est tres nette sur les financières ; en première ligne de la désinformation bien sur. Suivez mon regard du côté de l’assemblee ubuesque du Crédit Agricole, tout va très bien Madame la Marquise, peu importe que tout soit en catastrophe, que le titre vaille 3 euros, que les Caisses Régionales aient acheté à 15 euros, que le public soit collé au double…

    Comprenez l une fois pour toute : Personne ne veut votre bien , ce que l’on veut c’est votre argent, vos économies, votre capital retraite, ils en ont besoin. Qui ils? Les Banques, le Gouvernement et leurs comparses. La prédation boursière organisée est le complément des autres armes de la panoplie de la répression financière.

    Mème Greenspan l’avoue! Greenspan, l’ex messie de l’argent facile, est un indicateur contrarian, il a trouvé il y a quelques jours quelqu’un pour l’interviewer et il a trouvé le moyen de déclarer que les actions n’étaient pas chères, que les primes de risque étaient au plus bas et donc qu’il fallait acheter. Donc si Greenspan dit qu’il faut acheter c’est qu’il faut vendre, il s’est trompé sur tout !

    Les actions sont surevaluées, n’ecoutez pas ceux qui vous disent le contraire ; Elles sont surévaluées parce que les marges bénéficiaires actuelles des entreprises sont intenables, elles sont 50 à 70 % supérieures aux moyennes historiques, parce que le partage de la valeur ajoutée entre le capital et les salaires est à un record historique en faveur du capital, enfin parce que les taux d’intérets qui sont utilisés pour actualiser les cash flow des entreprises sont au plancher historique. Et nous ajoutons, parce que les chiffres d’affaires sont gonflés par les dépenses et les revenus keynésiens et que ceci ne saurait se poursuivre.

    Sitot que les taux d’interet vont remonter, la valeur des actions va s’effondrer, c’est mathématique ; et c’est voulu, cyniquement voulu. On fait des bulles, on gonfle, ensuite on claque, ensuite on nettoie, c’est la régulation par l’accordeon des bulles.

    La seule hypothèse qui permet de justifier la valorisation des assets à risque est l’hypothèse de la dévalorisation de ce avec quoi on achete une action ,la monnaie. C’est la perte de valeur de la monnaie dont on se sert pour acheter les actions qui justifie , par anticipation les niveaux actuels. La disproportion entre la masse de monnaie disponible et à venir et le volume des actions disponibles crée une sorte de réserve de valorisation pour les actions. La mème chose pour l’or métal, mais en accentué car l’or métal est plus rare.

    Le problème est que avant que l’inflation potentielle contenue dans le prix des actions se révèle, vous pouvez avoir été ruiné 10 fois.

    Le système a besoin de reprendre tous les exces et au delà et il est évident que c’est aux plus faibles qu’il entend le reprendre au profit des plus forts.

    Comme le dit un commentateur americain, « trust and truth » ont disparu du système, inutile mème de chercher à prévoir, les autorités elles mèmes sont incapables de se représenter ce qui a pu se passer correctement le mois dernier. Ce commentateur est un ancien économiste de la FED de Chicago!

    Il nous revient une citation du bon vieux Keynes, mais la référence nous échappe : « Les plus fous ne sont pas ceux qui jouent, mais ceux qui croient avoir gagné »

  10. Mercredi 23 Mai: Déconstruire la politique de communication du gouvernement.

    Le gouvernement ne gouverne pas, c’est évident insitutionnellement parlant.

    Pour influencer le vote à l’occasion des prochaines législatives et créer en quelque sorte une légitimité et comme on dit en Bourse, le fait accompli, la politique choisie est de faire comme si l’on gouvernait.

    Donner le spectacle du gouvernement, voilà le mot d’ordre , multiplier les apparitions , en situation , au bureau du ministére, sur la scène internationale etc; Les médias et les voisins étrangers ne sont pas dupes, mais ils jouent le jeu, pour les uns par complaisance, pour les autres par diplomatie.

    Nous sommes dans une situation de totale incertitude, de totale impuissance, c’est l’idéal pour la communication, plus elle est vide plus elle est efficace, on ne risque pas d’ ètre contredit par le réel. Le spectacle européen en cours constitue un magnifique exemple.

    Un autre exemple qui est presque un achat de voix pour les législatives est la promesse de Ayrault sur la retraite à 60 ans pour ceux qui ont travaillé avant 19 ans, ce sera fait par décret dans les trois semaines.

    C’est la Société du Spectacle du Gouvernement.

    De quoi rouvrir le vieux débat des philosophes : L’habit fait-il vraiment le moine ?
    La réponse dialectique : « Il ne fait pas le moine, mais il y contribue. »

  11. Bonjour,
    en lisant vos billets, j’ai toujours aimé le bon sens qui en ressort.
    Vous n’avez pas hésité par exemple à vous mettre de coté de Occupy Wall Street, vous nous avez incité à prendre en compte le slogan « nous sommes les 99% contre le 1% ».
    Aujourd’hui vous prenez parti, il me semble pour l’Allemagne VS la « triplice » alors qu’il y a plus de 20 000 blockupy frankfurt et 150 arrestations.
    Le capital kleptocrate n’est-il pas sans frontières ? Pourriez-vous nous clarifier sur ces subversifs qui dérangent la « triplice » tout comme la « non triplice » ?

    • Merci de votre intéret je vais rester mobilisé comme disait Roselyne Bachelot , je ne vous promet rien car il faut que je trouve un correspondant qui soit crédible sur ces domaines .

    • @lucapiccin

      Les occupy Francfort manifestent contre la BCE, symbole de l’austérité et de la ploutocratie.

      A la différence des mouvements Occupy Wall Street , le mouvement allemand n’est pas structuré, il est top-down, organisé et encadré par Die Linke équivalent en Allemagne du Front de Gauche de Melenchon.

      Il n’y a rien de spontané dans tout cela, ce n’est mème pas une récupération , c’est une action politique organisée.

      Die Linke et d’autres composantes du mouvement sont encadrés par des anciens communistes de la RDA et singulièrement, selon les services allemands, par des anciens de la STASI.

      A priori on peut ètre sceptique sur la spontanéité de ces gens , ils ont une stratégie internationale, des ressources etc

      Leur capacité organisationnelle a l’air d’ètre importante ; Ils ont meme des troupes de choc dit-on . Ce ne sont pas des « paumés » idéalistes, révoltés comme je l’ai vu aux États-Unis.

  12. Souvent, j’apprécie aussi la musique, comme aujourd’hui les Stray Cats, magnifiques…

  13. Bonjour,

    Merkel pas encore aguerrie avec la pensée communiste ?
    Elle serait née, aurait vécu en RDA et serait naïve vis-à-vis du communisme ?
    Pas très convaincant à première vue…mais c’est toujours avec un vif intérêt que je vous lis.

    • @furinkazan

      Merci de votre remarque , mais je suis desolé de vous contredire, analysez les textes de Merkel , elle a une pensée mécanique positive comme le plus bète des hommes de droite.

      La pensée positive, mécanique est totalement incapable d’intégrer le jeu des contraires et surtout d’imaginer le dépassement des conflits par la dialectique. Si elle avait une pensés dialectique, depuis le début elle aurait refusé de mettre le doigt et de devenir l’otage qu’elle est maintenant. Si elle avait vraiment integré le marxisme elle serait familière avec la dialectique du maitre et de l’esclave et aurait prévu depuis longtemps que le plus faible avait en réalité une arme atomique.

      Schauble en revanche a un mode de pensée nettement plus proche de la pensée marxiste et c’est pour cela qu’il est plus efficace .

      Ayant été patron d’imprimerie avec un syndicat du livre communiste , des syndicalistes LCR trotskistes stalinien je connais leur mode de pensée et je peux vous dire que si j’avais conseillé Merkel je l’aurais mise en garde et l’ aurait eclairé sur ce qui allait se passer des lors que le communistes sont montés en première ligne . C’est pour cela que je fais la comparaison du » je suis dans l’euro j’y reste » avec les occupations d’usines.

      • Je n’ai pas lu Merkel, désolé, mon métier est assez éloigné de ces réalités, alors je vous fais confiance sur ce point.
        Quant au reste tout est une question de rapport de force si je me souviens bien de ma jeunesse à l’UEC ( mais j’étais plutôt dilettante ) et je sais que les occupations d’usines ne tournent donc pas toujours en faveur des occupants…
        Vous pensez vraiment que les « cocos » ont la bombe atomique ?
        Les gauchos sont souvent des grenouilles qui essaient de se faire aussi grosses que des boeufs et qui manipulent bien l’Imaginaire à cette fin ( pas moins que les tenants du Système ).
        En France JL Méchancon ( pardon ! ) au soir du premier tour, après ses rodomontades anti-MLP, ne la ramenait pas tant que ça et a piteusement appelé à voter « social-traître »… Je n’ai vu que ça à la télé et j’ai bien ri…
        La Grèce n’est pas la France et est, peut-être, plus susceptible de dérive. Tsipras va-t-il avoir réellement le pouvoir avec 25% des voix ? Hmmmm…. À voir. Ou bien il y a autre chose que je ne perçois pas.

      • PS: pour vous qui avez lu Lacan il y a certes la dialectique du Maître et de l’Esclave ( reprise de Hegel via Kojève ) mais aussi l’amusant problème de  » La bourse ou la vie « , donc tout dépend, aussi, de ce que l’on est prêt à perdre…

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