Behaviorisme et Finance Comportementale

Faillite des collectivités locales : Le mauvais rêve californien

Faillite des collectivités locales  : Le mauvais rêve californien

 La crise financière impacte toujours d’avantage les collectivités publiques locales

EN LIEN :  http://leblogalupus.com/2012/06/28/stockton-la-13e-ville-de-californie-depose-le-bilan/

 Alors que de nombreuses économies sont affectées par les difficultés budgétaires des gouvernements centraux, une crise parallèle est en train de gagner tout autour du monde les organes gouvernementaux au niveau local. De l’Espagne à la Chine, en passant par les États-Unis et l’Italie, ces sous-divisions administratives – régions, Etats, provinces, villes – se heurtent à des défis budgétaires colossaux. Tandis que les plus hauts niveaux de l’Etat se débattent dans le «pétrin» du sauvetage de gouvernements locaux insolvables, et pourraient même souffrir de révisions à la baisse des obligations, en Espagne, en Italie, et en Chine, ce fardeau pèse sur le gouvernement national, et, pour les villes US, sur leur Etat.

 Il existe des similitudes, au sein des pays et entre les pays, quant à la nature et aux causes de ces situations budgétaires locales désastreuses. Les responsables locaux ont utilisé les revenus croissants des périodes fastes pour financer des projets secondaires ou gonfler les charges salariales et sociales, sans considération des coûts à venir. Une fois la récession apparue, les recettes et les subventions issues du gouvernement central se sont effondrées et le moment de payer l’addition est arrivé. Un certain nombre d’astuces comptables inventives ont permis de masquer pendant un temps l’ampleur du problème. Désormais, il s’agit de rendre des comptes.

 Afin de financer les activités locales, les administrations locales chinoises recourent à des instruments financiers locaux (ou LGFV, pour local-government financing vehicles) dans le but de contourner les interdictions relatives aux emprunts directs. En Espagne, l’effondrement du logement et de l’emploi a lourdement affecté le revenu. Les rumeurs d’un défaut de paiement imminent se répandent à travers la Sicile, dont le gouverneur a démissionné devant la montée en flèche des emprunts à la suite des réductions budgétaires entreprises à Rome. Un récent rapport rendu par un groupe de travail co-présidé par l’ancien président de la Fed, Paul Volcker, révèle que les coûts non financés des retraites et de la santé ne laissent entrevoir à de nombreux États américains que des perspectives budgétaires à moyen et long terme bien sombres.

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Les difficultés budgétaires de la Californie pourraient servir d’enseignement aux administrations locales du monde entier. Trois villes californiennes ont récemment déclaré la faillite: Stockton, la plus grande ville américaine à l’avoir jamais fait; San Bernardino, la deuxième plus grande ville en faillite; et Mammoth Lakes. Il semblerait que Compton soit la prochaine sur la liste.

Cet Etat est de nouveau confronté à un déficit budgétaire considérable, bien que le budget de cette année, proposé par le gouverneur Jerry Brown, préconise une augmentation substantielle des dépenses. Cette initiative électorale de Brown pour novembre ferait de la Californie l’Etat américain au plus haut taux d’imposition du revenu personnel, avec 13,3%. Dans le même temps, il prétend avoir fait preuve de fermeté à l’égard des syndicats d’agents publics californiens, considérés par beaucoup comme puissants et bien payés, en réussissant à négocier une baisse des salaires de 5%. Pourtant, les détails révèlent qu’il a été procédé à une réduction nette des salaires de 1,6% en échange d’une réduction de 5% du temps de travail.

Les villes se déclarent en faillite afin d’échapper à la pression des coûts exponentiellement croissants des retraites et de la santé. Contrairement à l’Etat, les villes se sont même vues amputer d’un certain nombre de services pourtant essentiels, ayant subi notamment une réduction de 20% du personnel dans les rangs de la police et des pompiers.

La faillite devrait permettre aux administrations locales de renégocier leur dette et peut-être leurs charges relatives aux pensions et aux soins de santé des employés retraités (c’est au juge intéressé par la faillite qu’il appartient d’en décider). L’Etat serait censé prendre en charge les services publics essentiels auprès des administrations locales en faillite. Seulement, l’Etat lui-même est en grande difficulté financière. La réduction sévère des fonds alloués par l’État aux localités constitue en effet l’une des difficultés des villes.

Il n’est pas surprenant de constater que l’économie de la Californie, qui connaissait autrefois des performances supérieures au reste des Etats-Unis, enregistre aujourd’hui des performances moindres. Chiffré à 10,8%, le taux de chômage est presque d’un tiers supérieur au taux national moyen, et plus élevé que celui de tous les autres Etats à l’exception du Nevada et de Rhode Island.

La Californie jouit encore aujourd’hui d’un certain nombre de points forts dans les domaines de la technologie, du divertissement, et de l’agriculture. Néanmoins, il est nécessaire que les citoyens et les responsables politiques accepte de cibler les services de manière beaucoup plus rigoureuse; réformer le système d’imposition au travers de taux moins élevés sur une base plus large d’activités économiques et d’individus (dont presque la moitié ne paient aucun impôt sur le revenu à l’État); et moderniser des programmes d’Etat inefficaces afin de dépenser moins tout en produisant de bien meilleurs résultats. (MJB)

Michael j. Boskin  Stanford et Hoover Institution/ Project Syndicate  Juil 12

2 réponses »

  1. heureusement chez nous c’est mieux …la preuve les socialistes ont nommé Président de l’Assemblée Nationale le recordman des emprunts toxiques au niveau local et qui veut faire payer l’ensemble des contribuables français par mutualisation de la dette.

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