La situation russe est-elle tenable?
Tour d’horizon des différentes questions qu’il est légitime de se poser face à l’importance grandissante des événements géopolitiques.
La crise russe inquiète de plus en plus et peut laisser craindre un défaut sur sa dette voire un début de contagion vers d’autres régions. La situation est-elle tenable, qu’elle est l’avenir d’un pays aussi important que la Russie et le Président peut-il tenir en place?
Analyse sous forme de questions-réponses.
- Comment en est-on arrivé à une telle situation?
On avait quitté le président Vladimir Poutine en tant que médiateur de dernier recours dans la crise syrienne dans laquelle les Etats-Unis déclaraient que Bachar El-Assad (le président syrien) avait franchi la fameuse «ligne rouge». Des jeux olympiques fastueux à la gloire du président russe avaient suivi. Puis, la crise ukrainienne est intervenue avec un point de non-retour suite au crash de l’avion malaisien abattu en Ukraine provoquant une succession de sanctions de la part de la communauté occidentale à l’encontre de Moscou avec, en toile de fond un effondrement du prix du baril (le secteur des hydrocarbures pesant 20% du PIB et générant 50% des recettes budgétaires, le contrecoup de l’effondrement de prix du baril de pétrole depuis juin a donc été considérable). Il y a donc une association d’éléments maitrisables (les sanctions) et d’éléments exogènes (la baisse du prix du baril qui dépend de l’évolution des stocks et de la demande) (ndlr; Et SURTOUTde la spéculation US) qui expliquent la situation dans laquelle se situe aujourd’hui la Russie.
- Pourquoi le rouble est-il en baisse?
Il est important de rappeler que le rouble est dans une tendance baissière face au dollar depuis mi-2011. Tout d’abord impacté par le regain de vigueur du billet vert (comme l’avait aussi été l’euro, par ailleurs), c’est bien évidemment les sanctions internationales, suite à l’annexion de la Crimée par Moscou, qui ont donné le coup de grâce à la monnaie russe. Les banques se sont donc vidées (on estime à plus de 104 milliards la fuite de capitaux), et les sociétés se sont rendues compte qu’il était de plus en plus difficile d’aller se financer sur les marchés internationaux. La baisse du prix du baril a quant à lui eu un impact direct sur la croissance et les prévisions budgétaires russe, envoyant le rouble par le fond. A cela on peut ajouter, facteur non négligeable de la chute, la baisse radicale de la confiance des investisseurs dans la monnaie face à l’impuissance du gouvernement russe. On peut donc logiquement penser que malgré l’annonce de futures mesures pour soutenir le rouble, notamment au travers du renforcement, si besoin est, du capital des banques et des entreprises financières, de nouvelles adjudications de devises si nécessaire et un gel de la réévaluation du portefeuille de titres des banques, la Banque centrale russe pourrait être impuissante à inverser la tendance.
- Quelles sont les impacts économiques pour la Russie?
En novembre 2014, la chambre basse du Parlement (la Douma) a dû voter un budget déficitaire à 0,6% pour les années 2015-2017. Selon les estimations une chute de 10 dollars du prix du baril de pétrole coûte 10 milliards de dollars au budget fédéral russe et 0,4% point de croissance au PIB. Il faut aussi tenir compte de l’impact financier des sanctions occidentales qui, selon le gouvernement russe, coûterait environ 40 milliards de dollars par année. Il y a aussi d’autres conséquences économiques indirectes comme la fuite de capitaux et l’effondrement du rouble face à la majeure partie des monnaies de référence.
- Quelles sont les prévisions pour l’économie russe?
Selon la Banque centrale russe, la croissance de la Russie devrait s’établir à 0,3% en 2014 et à zéro en 2015, alors qu’elle a déjà ralenti à 0,7% en rythme annuel au troisième trimestre contre 0,8% au deuxième. On peut bien imaginer qu’en cas d’aggravation de la baisse du prix du baril, la Russie devrait logiquement entrer en récession. Le taux de chômage devrait terminer l’année à 5,5% selon les chiffres officiels.
Au niveau de l’inflation, la Banque centrale russe prévoit un taux de 11,5% pour le début 2015.
- La Russie peut-elle faire défaut sur sa dette?
Contrairement à 1998, le risque de défaut de paiement de la Russie (malgré la hausse des CDS) semble faible, malgré certaines similitudes. En 1998, le défaut russe était précipité par la crise asiatique de juillet 1997, l’explosion du marché des titres publics russes, l’instabilité politique (en 18 mois, cinq chefs de gouvernement allaient se succéder au pouvoir avant l’arrivée d’un certain… Vladimir Poutine), la baisse du prix du baril, la hausse de l’inflation et la baisse du … rouble.
Pour mémoire, le 17 août 1998, soit un mois tout juste après le dernier plan de sauvetage du FMI et juste après le déclanchement de la crise, la Banque centrale russe annonçait:
l Le défaut sur les titres arrivant à échéance dans les dix-huit mois.
l Le gel des transactions sur les emprunts (en RUB) du gouvernement.
l L’assouplissement de la politique de change (au travers d’une dévaluation).
l Un moratoire sur tous les paiements de russes en remboursement d’emprunts en devises fortes.
Contrairement à 1998, la Russie a réussi à se développer à travers l’investissement dans l’immobilier, les développements énergétiques (notamment l’extraction), les services et la «finance». Rappelons aussi que la croissance peut se retourner très rapidement, neuf ans seulement après le défaut de la Russie, la croissance par exemple était déjà revenue au-dessus de 20,8%.
Aujourd’hui, la dette extérieure russe ne représente «qu’»environ 10% de son PIB (le désendettement a été substantiel) grâce, notamment, à la manne financière du pétrole et aux rentrées fiscales qui en ont découlé.
- Quelles sont les autres pays qui souffrent de la crise Russe?
Les deux plus grands perdants en Europe d’un effondrement de la Russie sont sans aucun doute l’Allemagne et le Royaume-Uni. L’Allemagne assure en effet plus de 42% des exportations de la zone euro vers la Russie, ce qui explique les réticences du gouvernement d’Angela Merkel à accélérer les sanctions à l’encontre de Moscou sur le dossier ukrainien.
La Grande-Bretagne de son côté pâtirait d’un éloignement de la Russie; la problématique étant moins énergétique que financière.
La City est en effet très prisée des oligarques russes qui y détiennent d’importantes liquidités, et qui pourraient craindre un gel de leurs avoirs.
Quelles sont les valeurs et secteurs qui sont le plus impactés par la crise russe?
En terme sectoriel, c’est le secteur bancaire français qui est le plus exposé au risque russe. Les banques françaises sont en effet très présentes en Russie avec 36 milliards de créances, essentiellement auprès d’entreprises privées. On peut également craindre un blocage des avoirs occidentaux en Russie, dommageable pour les entreprises étrangères implantées.
A cela, à titre caricatural, on peut ajouter le fait qu’Apple ait suspendu ses ventes en ligne face à la chute du rouble et que Ikea ait récemment déclaré qu’il allait réviser ses prix en Russie sur un certain nombre de produits.
- Vladimir Poutine peut-il tomber?
L’un des effets défavorables de la baisse du baril sur l’économie était le risque de voir une augmentation des tensions sociales dans les pays exportateurs qui n’arriveraient pas à équilibrer leur budget ou leur commerce extérieur. Cependant, en Russie la situation est un peu différente.
Une dégradation des conditions économiques et de la qualité de vie des russes pourrait pousser les forces politiques et le peuple à se rallier derrière … le président russe. En effet, la récente hausse de l’inflation et des sanctions à l’encontre de Moscou ont accentué le sentiment anti-européen, mais surtout anti-américains des russes. Vladimir Poutine s’en sort donc actuellement grandi. Finalement, le pouvoir est aujourd’hui moins contesté que lors des élections de 2011.
- Quelles sont les solutions économiques?
La Banque centrale russe a tout d’abord fait le choix, pour l’instant, de l’injection de liquidités et de la hausse massive des taux directeurs avec les faibles impacts que l’on connait aujourd’hui. Ensuite, elle a décidé le renforcement (si besoin est), du capital des banques et des entreprises financières, de nouvelles adjudications de devises (si nécessaire) et un gel de la réévaluation du portefeuille de titres des banques. Mais est-ce réellement assez? Si les tendances à la dévaluation devaient perdurer, d’autres méthodes sont envisageables tel le contrôle administratif des changes, la gestion politique des flux de capitaux et une réglementation stricte des devises. Cependant, ces actions ont peu d’impact sur l’économie tant que la confiance ne sera pas de retour.
Finalement, signalons qu’une réforme économique (au sens strict du terme) et rapide, est extrêmement difficile dans un pays qui est composé de plusieurs régions dont plusieurs totalement gangrénées par la corruption et d’autre parfaitement intégrées à l’économie occidentale.
- L’Ukraine est-elle la clé?
Clairement non, contrairement à ce que l’on peut penser. En effet, la Russie, pour des raisons historiques sur lesquelles nous ne reviendrons pas, ne considère pas le «ralliement» de la Crimée comme une annexion mais plutôt comme un juste rétablissement de l’une de ses frontières. Un retour en arrière sur ce point est très peu probable, d’autant plus que ce serait un aveu de faiblesse pour Vladimir Poutine qui n’est pas habitué à ce type de revirement. Ensuite, si l’Occident devait accentuer les sanctions et tourner radicalement le dos à la Russie, Moscou pourrait définitivement frapper à la porte de la Chine (comme le prouvent les dernières opérations financières d’envergure). La Russie pourrait aussi se refinancer auprès de la Chine pour développer sa propre production énergétique.
John Plassard Mirabaud Securities LLP/AGEFI SUISSE vendredi, 19.12.2014
Les solutions sont encore attendues
Vladimir Poutine a promis jeudi de régler dans les deux ans la grave crise monétaire que traverse la Russie, sans toutefois se montrer précis sur les moyens d’y parvenir, et s’est montré inflexible dans le dossier ukrainien estimant que les Occidentaux se comportaient en impérialistes. Au moment où le président russe prenait la parole devant un millier de journalistes russes et étrangers réunis pour sa conférence de presse rituelle de fin d’année, l’Union européenne annonçait une nouvelle série de sanctions, interdisant tous les investissements européens dans la péninsule ukrainienne de Crimée annexée en mars par la Russie. La diplomatie russe a réagi en rappelant que la Crimée était une partie «inaliénable» de la Russie.
Silencieux depuis le début du tourbillon monétaire qui touche de plein fouet son pays et menace les piliers de l’économie russe, Vladimir Poutine et ses solutions étaient très attendus. Mais en l’espèce, le chef de l’Etat n’a quasiment rien annoncé, s’en remettant à un rebond des prix du pétrole pour espérer une amélioration de la situation. «Dans le scénario le plus défavorable pour la conjoncture internationale, la situation peut durer deux ans mais elle peut se corriger avant», a-t-il déclaré, avouant la difficulté à établir une quelconque prévision face à «de nombreux facteurs d’incertitude». «Nous allons utiliser les mesures que nous avons employées avec succès en 2008» lors de la crise financière, a ajouté le président. Il a simplement assuré qu’il ne prendrait aucune mesure dirigiste pour encadrer le marché et a qualifié les décisons prises par le gouvernement et la banque centrale d’«adéquates» malgré quelques critiques.
S’il a mis en cause les «facteurs extérieurs» et la chute des prix du pétrole, il a reconnu que la Russie avait sa part de responsabilité, n’ayant pas profité suffisamment des années passées pour diversifier son économie, très dépendante des cours des hydrocarbures. Signe que le marché n’est pas complètement rassuré, le rouble, en hausse en début de journée, reculait après son intervention, malgré un net rebond des cours du pétrole. Les deux indices de la Bourse de Moscou gagnaient plus de 5%. Même s’il a retrouvé des couleurs par rapport aux heures les plus noires de sa chute mardi, le rouble reste en baisse de 40% par rapport à son niveau au début de l’année et l’onde de choc monétaire du début de semaine promet de difficiles mois à venir pour l’économie russe. La presse russe rapporte que certains fournisseurs et importateurs ont suspendu leurs livraisons en attendant de voir l’évolution de la monnaie ou ont déjà augmenté leurs prix.
Recapitalisation des banques envisagée
Russie. Le Parlement va étudier un projet de loi de 1000 milliards de roubles aujourd’hui vendredi, 19.12.2014
Le Parlement russe étudiera dès aujourd’hui un projet de loi pour permettre de recapitaliser les banques russes, fragilisées par la chute du rouble, à hauteur de 1000 milliards de roubles, a indiqué un responsable parlementaire.
Une telle somme correspondait à 13 milliards d’euros au cours du rouble à la mi-journée hier. Le président de la Douma, chambre basse du Parlement, Sergueï Narychkine, a indiqué aux agences russes avoir ordonné au comité chargé du budget de «préparer les documents» en vue d’un vote aujourd’hui en première, deuxième et troisième lecture, ce qui permettra de l’envoyer aussitôt à la chambre haute, le Conseil de la Fédération pour validation.
La banque centrale a annoncé hier une série de mesures destinées à assurer la stabilité financière, les banques se trouvant à mises rude épreuve par les montagnes russes du rouble, qui a subi en début de semaine son plus fort plongeon depuis la crise financière de 1998 avant de se reprendre depuis.
Chute du rouble : l’opération sauvetage de Poutine décryptée par Jacques Sapir

FIGAROVOX/TRIBUNE – Alors que Vladimir Poutine a tenu à rassurer ses concitoyens sur la bonne santé de l’économie russe, durant sa conférence de presse annuelle, le 18 décembre, Jacques Sapir décrypte l’action du président pour contrer la crise du rouble.
Jacques Sapir dirige le groupe de recherche Irses à la FMSH, et coorganise avec l’Institut de prévision de l’économie nationale (IPEN-ASR) le séminaire franco-russe sur les problèmes financiers et monétaires du développement de la Russie. Vous pouvez lire ses chroniques sur son blog RussEurope.
Le rouble a connu une séance mouvementée, mais glorieuse, ce mercredi 17 décembre. Il s’est apprécié face au dollar de plus de 15% et de plus de 22% par rapport à l’Euro. Dans le même temps, la Bourse deMoscou a connu une hausse de 17%. Ces mouvements, comparables dans leur amplitude à la baisse spectaculaire de mardi 16, n’ont cependant pas provoqués les mêmes commentaires. Ils n’en sont pas moins intéressants. Ils montrent la capacité de rebond de l’économie russe. Mais, au-delà de ce simple constat, il faut s’interroger sur les choix qui ont été faits par les autorités.
La validation de la stratégie du gouvernement russe?
La stratégie du gouvernement et de la Banque Centrale semble fonctionner à court terme. Moins que la hausse du taux d’intérêt à 17%, il semble bien que ce soit l’engagement des réserves du Ministère des Finances et de la Banque Centrale qui ait provoqué cette hausse importante. Elle est très significative car elle implique des pertes très lourdes pour les spéculateurs qui jouaient au contraire la baisse du rouble. Cette stratégie doit absolument être poursuivie dans les jours qui viennent pour rendre ces pertes irréversibles et redonner confiance à la population russe. Les pertes pour les spéculateurs ont dû être lourdes. Des contacts au MICEX, le marché des changes de Moscou, faisaient état de contrat à terme passés mardi soir et calculés sur un cours potentiel de 75 roubles pour un dollar. Si vous avez acheté du dollar à 70 roubles escomptant le vendre à 75, mais que vous êtes contraints de le vendre en réalité à 65, la différence peut être meurtrière. On verra dans les jours qui viennent ce qui se passe pour certains fonds spéculatifs, en particulier aux Etats-Unis, et certaines petites banques.
L’objectif doit donc être d’atteindre le niveau de 55 roubles pour 1 dollar, cours qui correspond plus ou moins au niveau d’équilibre pour un baril de pétrole en dessous des 60 dollars et qui rassurerait la population. Notons que mardi soir on était autour de 72 roubles pour un dollar, et que ce mercredi soir le cours est remonté vers 62 roubles pour un dollar.
Le coût de cette stratégie.
On ne connaît pas encore exactement le prix de cette stratégie. Il est cependant clair que la Banque Centrale et le gouvernement ont certainement jeté des sommes importantes sur le marché pour arriver à leurs fins et devront dépenser des sommes importantes, probablement autour de 30 milliards de dollars par semaine s’ils veulent atteindre cet objectif. Il est clair que la Russie en a les moyens. Les réserves de la Banque Centrale sont au-dessus des 400 milliards de dollars. Mais, l’important – et en un sens le plus inquiétant – est le coût caché de cette politique. Elle implique le maintien de taux d’intérêts élevés, actuellement à 17% l’an, alors que l’inflation se situe autour de 10,5% l’an. Si ces taux devaient se prolonger, ils étrangleraient l’économie russe. De ce point de vue, il est évident qu’une politique de lutte contre la spéculation par des moyens de marché peut être efficace, mais que son coût, tant direct qu’indirect, devient rapidement croissant. On comprend que, dans l’esprit du gouvernement, cette stratégie n’est pas appelée à durer et qu’il espère qu’avec le mois de janvier prochain les pressions sur le rouble vont se calmer. Néanmoins, si la spéculation s’avérait soutenue politiquement par certains pays, ceci pourrait ne pas être le cas. Dans cette situation, la meilleure solution pour la Russie serait d’introduire rapidement des mesures réglementaires, ce que l’on appelle un contrôle des capitaux. La réussite de la stratégie adoptée par les autorités, qui se refusent pour l’instant de considérer l’option du contrôle des capitaux, va faire baisser la pression sur ces mêmes autorités. Mais, si l’engagement du Ministère des Fiances et de la Banque Centrale devait se poursuivre, il faudrait alors reconsidérer sérieusement les différentes options possibles.
Un changement dans les rapports de force en Russie?
Cette stratégie marque aussi un tournant. Il semble bien que le centre de décision se soit déplacé de la Banque Centrale vers le gouvernement qui, désormais, supervise étroitement la stratégie dans le domaine du taux de change. Ce tournant est d’une certaine manière logique ; il n’en est pas moins important. Ce tournant en appelle un autre. En fait, la décision des entreprises russes d’emprunter sur les marchés internationaux découlait de l’écart entre les taux en Russie, résultant de la politique de la Banque Centrale, et les taux sur ces marchés. Si le gouvernement, et en un sens l’administration présidentielle, prend la main sur la Banque Centrale, il doit aller jusqu’au bout et s’attaquer aussi aux conditions de financement de l’économie russe. Cette dernière est dans une situation où les potentialités de croissance sont très fortes. Au niveau de 55 roubles pour un dollar, même avec une inflation à plus de 10%, la production faite sur le territoire russe est extrêmement compétitive, que ce soit sur le marché intérieur ou sur les marchés d’exportations. Il serait dramatique que les entreprises russes ne puissent en profiter et soient étranglées dans leurs projets d’investissement par des taux d’intérêts exorbitants. Le gouvernement devra donc s’attaquer d’ici au 15 janvier à ce problème s’il veut que la Russie tire pleinement profit de la crise qui vient de la secouer.
Des leçons à tirer.
Une dernière leçon doit être tirée des événements qui viennent de se passer. Ce mini-krach sur le marché des changes a réactivé tout l’inconscient de méfiance vis-à-vis de l’économie russe qui date de la crise d’août 1998. Or, contrairement à cette époque, jamais il n’y a eu un risque de défaut. En 1998, les réserves de la Banque Centrale étaient très faibles, autour de 30 milliards. Elles sont aujourd’hui à 420 milliards, soit 14 fois supérieures. La dette publique était un problème majeur en 1998 ; aujourd’hui la Russie est l’un des pays les moins endettés du monde avec au tour de 9% du PIB pour sa dette publique, soit 10 fois moins que la France. La balance commerciale était en déficit au premier semestre 1998, alors qu’elle est excédentaire aujourd’hui de près de 120 milliards par an, un chiffre comparable à celui de l’Allemagne.
L’industrie russe se développe rapidement, et on a pu le voir dans les contrats signés récemment avec l’Inde, tout comme on peut le voir si l’on regarde les chiffres de la production automobile, ou aéronautique. Cela n’avait donc aucun sens de comparer 1998 avec ce qui s’est passé les jours derniers. Et pourtant, certains l’on fait, parfois de bonne foi montrant cependant que leur connaissance de l’économie russe était bien courte, et d’autres de moins bonne fois, démontrant une incontestable volonté de nuire. Il est important de ne pas se laisser guider par l’idéologie quand on cherche à comprendre ce qui se passe en Russie.
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Il n’ y a plus qu’imaginer ce qui devrait ce passer si on tourne le dos à l’UE et surtout à l’OTAN en cas de victoire des patriotes aux Présidentielles de 2017… La Russie c’est du solide, nous un château de sable….. Il va falloir parler d’un langage de vérité en tout les cas c’est ce qui me plait chez Monsieur V. Poutine……