Charles Gave est l’un des plus brillants économistes et analystes au monde….Il est français mais exilé aux US depuis maintenant plusieurs années car il souffre de défauts jugées rédhibitoires en matière économique dans notre beau pays : il n’est pas marxiste, il n’est pas keynésien, il n’est pas antiaméricain et il n’est pas libertarien tendance école autrichienne…En bref c’est un monétariste tendance Milton Friedman et un business économiste de tout premier plan…En France il contribue de manière très régulière au Journal des Finances et demeure un grand pourfendeur devant l’éternel du système Euro et un adversaire acharné de l’ « IGNORAMUS TRICHET »….. Voici le 6ème volet d’une série de billets qui lui sont consacrés….
- « Les grands problèmes économiques sont toujours créés par des erreurs, au nombre de 5 : une guerre ; une hausse des impôts (qui amène une aggravation du déficit budgétaire) ; une poussée protectionniste ; une augmentation des règlementations ; une erreur de politique monétaire. »
Ce qui va suivre est un petit condensé extrait d’un de ses ouvrages publiés en 2006 : OUR BRAVE NEW WORLD…Cela m’est apparu intéressant de mettre ainsi en exergue quelques raisonnements développés dans son œuvre, raisonnements qui ont le gros avantage ( et pour certains le gros inconvénient) de bousculer pas mal d’idées reçues en matière économique, surtout pour nous pauvres Français éduqués et aux bons soins , dès notre plus jeune âge , du Docteur Marx, de son pote Freud et ceci bien sur pour la plus grande gloire de l’Europe Socialiste : tu seras Enarque mon fils ou tu ne seras rien !!!!
POUR CONNAITRE LA SUITE :
Pourquoi les américains n’hésitent pas à s’endetter :
Les français épargnent 15 % de leurs revenus. Les américains dépensent 1 % de plus, comme les canadiens.
Une idée reçue est que les américains, par atavisme, sont plus aventuriers que nous.
Charles GAVE en donne une interprétation bien différente
Il démontre ainsi que l’aversion des américains à l’épargne est due :
A la stabilité de l’emploi et au niveau élevé des revenus, fruits de l’externalisation des activités saisonnières de l’industrie,
A la certitude que le coût de la dette est nettement plus faible que la croissance du patrimoine, dont par ailleurs l’attractivité, pour les investisseurs étrangers et notamment les créanciers de l’Amérique, est inégalée.
I. Les délocalisations renforcent les profits :
Le travail abandonné aux pays émergents augmente les profits des entreprises et, partant, couvre à tout le moins le coût social des délocalisations selon le cycle vertueux suivant :
Plus de profit 1. Plus d’impôts Plus de redistribution notamment pour la formation et le reclassement (Schumpeter) Plus de consommation 2. Plus de dividendes Plus d’investissement.
Charles Gave ajoute à ceci la particularité des USA.
Il nous révèle ainsi que les entreprises américaines délocalisent dans l’esprit du Plan Marshall :
En ne délocalisant que les activités industrielles saisonnières,
En associant aux délocalisations la vente de matériels et de services.
a. Les délocalisations américaines enrichissent le pays :
Les délocalisations américaines sont centrées sur les activités saisonnières.
Elles affranchissent donc les entreprises des coûts de personnel et de stock en période d’inactivité, les entreprises américaines ne se faisant livrer que leur juste besoin.
MÉCANISME ÉCONOMIQUE DÉLOCALISATION Plus grande souplesse d’approvisionnement du marché
Première conséquence :
Les profits des entreprises américaines augmentent.
MÉCANISME ÉCONOMIQUE Augmentation des profits Réduction des aléas de production
Deuxième conséquence :
L’emploi est plus stable.
MÉCANISME ÉCONOMIQUE Pourquoi les américains peuvent vivre à crédit Réduction de la précarité(stabilité de l’emploi) Augmentation du crédit à la consommation Réduction des aléas de production
Troisième conséquence : Les salariés sont mieux rémunérés (pouvoir d’achat des américains > de 20 % à celui des français).
Mieux rémunérés et moins précaires, les salariés ont une plus grande capacité d’emprunt et ne craignent pas de s’endetter.
Quatrième conséquence :
La croissance
La consommation génère le de la croissance.
Cinquième conséquence :
Destruction créatrice et croissance.
Désindustrialisation des USA, sans augmentation du chômage, confirme la théorie de Schumpeter.
Désindustrialisation avec croissance économique, confirme la démonstration de Charles GAVE.
Niveaux d’industrialisation : USA : 9 %, France : 11 %, Allemagne : 15 %
Sixième conséquence :
Le patrimoine sert à rembourser la dette et se substitue au rôle historique de l’or.
Charles GAVE rappelle que la sécurité des investissements aux USA en fait un pays très attractif pour l’IDE. La Chine, notamment, pourra largement être remboursée de ses créances par des cessions d’actifs américains.
Le raisonnement est simple : l’énorme déficit commercial des USA (700 milliards $) ne représente que 1,5 % du patrimoine privé estimé à 49 000 milliards $.
Il suffit donc de faire une croissance de 1,5 % pour rembourser la dette, niveau croissance que l’auteur estime largement inférieure aux perspectives du pays.
EN COMPLEMENT : Charles Gave lors d’une réunion de gérants indépendant à Paris et qui portait sur la régulation est revenu sur de ses thèses centrales actuelles : à savoir que la crise actuelle est une crise de la régulation non pas entretenue par l’absence de règle comme on (le G20 par exemple) voudrait nous faire le croire mais parce que les Etats, les Politiques et les Fonctionnaires qui vont avec n’ont pas fait leur job : veiller à ce que les règles existantes soient scrupuleusement respectées…Et en la matière l’Europe fait figure de très mauvais élève…
La «crise réglementaire» sème le doute sur l’efficacité des futures lois
A l’heure où il est question de réglementer plus durement les salaires des banquiers, les hedge funds, les agences de notation et les paradis fiscaux, la notion de réglementation même semble avoir perdu tout crédit. Rien ne garantit que les autorités de régulation, qui ont failli dans cette crise, parviendront à éviter la prochaine. C’est en tout cas l’avis des représentants de quelque 500 000 sociétés d’intermédiation financière, réunis à Paris du 27 au 29 avril, lors du septième forum de la CIFA (Convention of Independent Financial Advisors), une organisation fondée à Genève en 2002.
«Bâle II, le pire désastre»
«Les banques ont réussi à convaincre les régulateurs de leur point de vue ces dernières années. Elles pourraient encore les convaincre à l’avenir. Les régulateurs ne peuvent pas nous protéger. Nous traversons une crise réglementaire.» Tel est le verdict de Hans-Peter Bauer, membre du conseil du Basel Institute on Governance et conseiller du Groupe de Wolfsberg (qui a édicté les principes anti-blanchiment des banques globales). Comment y croire? «Les moyens de contrôle existaient déjà avant la crise – 17 000 fonctionnaires américains surveillaient le secteur financier, pour un budget de 2,3 milliards de dollars par an – et ils ont failli», rappelle Claude Ouche, président de l’Association nationale des conseils diplômés en gestion du patrimoine, à Paris.
«Les régulateurs sont les responsables de la crise, car le secteur privé, lui, ne s’imposera jamais à lui-même des limites, il n’est pas là pour cela, a estimé Adrien Blundell-Wignal, directeur adjoint aux affaires financières et des entreprises à l’OCDE. Or Bâle II est le pire désastre de l’histoire réglementaire.»
L’interférence des lobbies
Comment être sûr que les régulateurs ne retomberont pas dans les mêmes pièges, se sont interrogés les intervenants, citant des erreurs de politique fatales au système, à commencer par l’abolition de réglementations clés: en 1999, suppression du Glass-Steagall Act; en 2000, dérégulation du marché des dérivés; en 2002, signature par George Bush d’une loi qui généralise les prêts basés sur des maisons. En 2004, la SEC, le gendarme américain de la bourse, abandonne le ratio fonds propres/actifs totaux, et les bilans bancaires explosent.
«C’est une faillite intellectuelle totale du régulateur, et cela n’a rien à voir avec les hedge funds, ni avec les paradis fiscaux, comme le prétend le G20, mais avec une poignée de fonctionnaires qui n’ont pas fait leur travail», résume Charles Gave, économiste et financier français. Cette détérioration du cadre réglementaire, estime Georges Ugueux, ancien cadre du New York Stock Exchange et fondateur de Galileo Advisors à New York, est une «défaite du bon sens, qui a fait exploser l’endettement américain». C’est pourquoi, ajoute-t-il, réglementer les paradis fiscaux est hors sujet. Sa crainte pour l’avenir: «Les lobbies financiers très puissants font qu’on n’est jamais certain qu’une loi va passer.» «Citibank a payé, en 1999, 100 millions de dollars pour faire abolir le Glass-Steagall Act!», dénonce Ronald Cornew, président de Market Consulting Corporation, à Miami.
Inefficacité et coûts élevés
Trop influençables, les régulateurs peinent à être perçus comme paravent à une future crise. «Ce sont eux qui ont permis aux banques d’emprunter sur leurs bilans comme des hedge funds», rappelle Hans-Peter Bauer. «Et ce sont eux qui ont permis aux banques de placer les crédits structurés dans leurs portefeuilles de négoce plutôt que dans leurs portefeuilles de crédit», note aussi Laurent Clerc, directeur des Etudes monétaires et financières à la Banque de France.
Si le régulateur court derrière l’industrie financière, on ne peut s’en passer totalement. «Car l’autorégulation est carrément un fantasme», selon Frédéric Lorenzini, directeur de la recherche chez Morningstar à Paris.
Dès lors, faut-il que l’industrie financière continue à consentir tant de frais pour les contrôles, qui affectent sa relation aux clients, pour un résultat si peu satisfaisant? interroge Hans Geiger, professeur honoraire au Swiss Banking Institute de Zurich. «Oui, répond Jean-Baptiste Carpentier, directeur de TRACFIN, la cellule française de lutte anti-blanchiment: car le risque qu’une affaire éclate, fût-il très faible, signifie l’arrêt de mort d’un établissement», comme le montre le cas UBS.
L’intégrité, un investissement
Si l’utilité de la réglementation échauffe tant les débats, c’est qu’elle représente un coût. «En Asie, la légalité vous fait perdre des affaires», affirme sans détours Leong Sze Hian, président de la Society of Financial Service Professionals de Singapour. «La réglementation doit être stricte mais très discrète, préconise-t-il. D’une part, les malhonnêtes ne seront pas sur leurs gardes, et donc elle sera efficace. D’autre part, elle ne découragera pas les affaires.»
Le choix de l’intégrité dans l’industrie financière, conclut Leong Sze Hian, ne sera pas imposé par la réglementation: «C’est le marché qui décidera ce qui est acceptable ou non en matière de pratiques financières, et c’est pour regagner les faveurs du client que l’industrie financière s’alignera.» Acclamation des quelque 300 participants.
C’est sans doute cela qui a poussé cinq organisations de gérants indépendants suisses à édicter de leur propre chef des codes de déontologie pour leurs membres, qui prévoient qu’elles surveilleront de plus près leurs obligations professionnelles. Ces codes ont reçu l’agrément de l’autorité de surveillance (Finma) la semaine dernière.
TOUJOURS D’ACTUALITE :
http://leblogalupus.com/2009/04/25/charles-gave-self-made-in-china/
Catégories :Mon Banquier est Central, Monétarisme, Reaganomics
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