Etats-Unis

Stress tests des Banques US : détail des résultats

Voici  dans le détail les résultats des stress –tests effectués par la FED sur les 19 plus gros établissements financiers US …Ceci pour couper court aux commentaires souvent  « à la con » d’esprits se croyant « bien pensant » mais qui n’ont en général même pas pris le soin d’aller voir de quoi il en retournait exactement…Notez  au passage que si  les charlots socialistes (DSK et Blanchard) du FMI ont estimés  que le montant de capital nécessaire pourrait être de 275 à 500 milliards de dollars pour les Banques US, la FED beaucoup mieux informée et qualifiée  tombe elle à 75 milliards…. Cherchez l’erreur…et bonjour UNE NOUVELLE FOIS  la fiabilité du FMI quant à ses données…

LE DETAIL EN SUIVANT :

Capitaux à lever / Pertes totales (selon pire des scénarios) /Capital Tier 1 /Taux de perte sur total prêts /Taux de perte sur cartes de crédits

Le tout en milliards de dollars…source : réserve fédérale

Bank of America 33,9 136,6 173,2 10,0% 23,5%

Wells Fargo 13,7 86,1 86,4 8,8% 26,0%

GMAC 11,5 9,2 17,4 6,6% n/a

Citigroup 5,5 104,7 118,8 10,9% 23,0%

Regions Financial 2,5 9,2 12,1 9,1% n/a

Suntrust Banks 2,2 11,8 17,6 8,3% 17,4%

Morgan Stanley 1,8 19,7 47,2 0,4% n/a

Keycorp 1,8 6,7 11,6 8,5% 37,9%

Fifth Third Bancorp 1,1 9,1 11,9 10,5% 22,3%

PNC Financial Services Group 0,6 18,8 24,1 9,0% 22,3%

JPMorgan Chase 0 97,4 136,2 10,0% 22,4%

Goldman Sachs 0 17,8 55,9 0,9% n/a

US Bancorp 0 15,7 24,4 7,8% 20,3%

Capital One Financial 0 13,4 16,8 11,7% 18,2%

American Express 0 11,2 10,1 14,3% 20,2%

Metlife 0 9,6 30,1 2,1% n/a

BB&T 0 8,7 13,4 8,6% 18,2%

State Street 0 8,2 14,1 4,4% n/a

Bank of New York Mellon 0 5,4 15,4 2,6% n/a

Total 74,6 599,3 836,7 9,1% 22,5%

 

ET LE COMMENTAIRE TRES INSTRUCTIF DE CEDRIC TILLE :

“L’une des volontés affichées par les autorités américaines est justement de faire une discrimination entre les différentes banques”.

 Cédric Tille, ancien économiste senior à la Réserve fédérale de New York et actuellement professeur à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève, apporte son analyse sur les résultats des fameux stress-tests, communiquésjeudi soir. L’économiste se dit notamment surpris de l’écart significatif entre les 74,6 milliards de dollars exigés par la Fed en termes de capitaux frais et les 275 à 500 milliards estimés le mois dernier par le Fonds monétaire international (FMI).

Près de 75 milliards de dollars pour recapitaliser les 19 plus grands établissements financiers américains. Est-ce suffisant?

Cédric Tille: A priori oui. Les régulateurs,dont la Réserve fédérale et le Trésor, sont les mieux placés pour évaluer et passer au peigne fin les comptes des établissements bancaires. Je suis toutefois surpris de l’écart très significatif entre ces chiffres et ceux avancés le mois dernier par le Fonds monétaire international. Dans son World Economic Outlook, le FMI a estimé que le montant de capital nécessaire pourrait être de l’ordre de 275 à 500 milliards de dollars pour les banques américaines. Il y a certainement des différences de méthodologie entre les calculs des autorités américaines et ceux du FMI, notamment en termes d’exigence sur les fonds propres,et le Fonds monétaire n’a pas le mandat de la Fed pour examiner de près les comptes des banques. Reste qu’un tel écart demeure surprenant.

Pensez-vous que les autorités ont fourni suffisamment de détails sur les résultats de ses stress-tests?

Je vois mal dans quelle mesure ils auraient pu être plus spécifiques.Les premiers éléments rendus publics n’étaient peut être pas suffisants, y compris lors de la publication de la méthodologie utilisée. Mais les résultats dévoilés jeudi soir répondent à de nombreuses questions, notamment sur le taux potentiel de pertes dans les différentes classes d’actifs pour chacune des 19 banques testées.Il y aura bien sûr toujours une asymétrie par rapport à ce que les dirigeants bancaires savent à l’interne, mais on peut faire confiance aux régulateurs pour avoir effectué un travail aussi complet que possible.

Selon les hypothèses économiques du pire scénario, les banques soumises au test sont censées avoir suffisamment de capital pour répondre à un taux dechômage de 8,9% en fin d’année.Vendredi dernier, le gouvernement américain a toutefois annoncé qu’il avait déjà atteint ce niveau en avril. Connaissant les conséquences – encore plusnéfastes qu’en Europe – d’une hausse du chômage aux Etats-Unis, notamment sur le remboursement des prêts à crédit, pensez-vous que ces tests de résistance ont été suffisamment contraignants?

La Fed et le Trésor auraient peut-être dû mettre les établissements bancaires face à untroisième scénario encore plus sévère. Reste que si le taux dechômage devait passer à 10% d’ici la fin de l’année, lesbesoins en fonds propres des 19 établissements mis sous la loupe par les autorités pourraient être extrapolés d’après les résultats publiés.

Ces tests prennent-ils en compte l’effet indirect des contreparties?

Non. La relation entre les données économiques et les pertes potentielles sur les prêts bancaires n’est d’ailleurs pas linéaire et peut provoquer un effet boule de neige. La publication des résultats banque parbanque a toutefois l’avantage de faire une distinction claire entre canards boiteux et établissements sains. C’est d’ailleurs l’une des volontés affichées par les autorités de finalement faire, après sans doute des débats à l’interne, une discrimination entre les différentes banques.Avant cela, les investisseurs achetaient ou vendaient en masse l’ensemble du secteur bancaire dès qu’une information circulait.Maintenant, ils pourront se positionner au cas par cas, quitte à sanctionner les banques les moins bien gérées. Ce qui estsouhaitable pour l’équilibre à terme du système.

En mettant en lumière les mauvais établissements, n’y a-t-il pas un risque de revivre les événements de l’automne dernier?

Non. Après l’expérience Lehman Brothers, le gouvernement ne prendra pas le risque de laisser tomber un nouvel établissement de cette importance. Washington préférera le nationaliser pour éviter un effet domino.

Des résultats du stress-test,Bank of America en ressort comme étant le plus mauvais élève et devra lever près de 34 milliards de dollars d’ici novembre. La banque a déjà annoncé que la moitié sera couverte par l’émission de titres ordinaires, le reste étant garanti par des cessions d’actifs et une réduction des charges fiscales. 17 milliards demeurent toutefois une somme importante à lever en peu de temps. Arrivera-t-elle à trouver une demande suffisante dans les conditions actuelles?

Le marché attend de savoir comment les investisseurs réagiront. Mais on sait au moins aujourd’hui à quoi s’attendre avec Bank of America. Et, au prix où se trouve l’action, ce sera peut-être une opportunité exceptionnelle d’achat pour une personne prête à prendre du risque.

Au vu des déclarations de certains dirigeants bancaires, le remboursement des capitaux gouvernementaux semble presque être la priorité numéro une, dépassant même les exigences en fonds propres requises par la Fed. Les banques ne sont-elles pas en train d’aller trop vite?

Lever des capitaux frais hors du gouvernement doit être leur première priorité. Les autorités n’accepteront d’ailleurs pas de se faire rembourser, avant queces établissements prouvent très clairement qu’elles peuvent s’en sortir sans les garanties fournies par la FDIC (Corporation fédérale d’assurance desdépôts bancaires, ndlr). Washington ne veut surtout pas devoir à nouveau sortir le portemonnaie dans six mois.

Quelques heures avant la publication jeudi soir des résultats du stress-test, Morgan Stanley avait annoncé vouloir lever 5 milliards sur le marché des capitaux, alors que la Fed lui en exige 1,8 milliard. Vendredi, elle a même augmenté ce montant à 7,5 milliards. N’est-ce pas un signe que les exigences de la Fed ne sont pas suffisamment contraignantes?

Non. Je prendrais même cela comme une bonne nouvelle. C’est une manière de dire que Morgan Stanley se trouve en bonne santé et profite de l’être pour lever davantage de capitaux à bas prix. Le cas est différent pour Bank of America, qui avait déclaré lors de son assemblée générale le mois dernier qu’elle n’avait pas besoin de nouveaux capitaux.

Dans quelle mesure pensez-vous que le gouvernement américain voudra séparer à nouveau les banques commerciales des banques d’affaires?

Au vu de la crise, une banque universelle comme Citigroup est aujourd’hui clairement devenue trop grande, et devra se séparer de certaines de ses divisions. La volonté politique est d’ailleurs présente, même si pas tous les démocrates voteront nécessairement pour une telle proposition. Il y a toutefois le risque que Wall Street fera tout pour éviter cela

(Interview: Sylvain Frochaux) agefi 11/5/09

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