Il m’est apparu intéressant de faire un petit commentaire complémentaire destiné tout particulièrement aux marchés émergents compte tenu des hausses enregistrées sur marchés ces derniers temps. Juste retour des choses me direz vous après les baisses faramineuses enregistrés en 2007/08…. Néanmoins partant du principe que chat échaudé craint l’eau froide et qu’un investisseur averti en vaut 3 ou 4 ce point vigilance s’imposait et sera régulièrement suivi par beaucoup d’autres…
PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :
Pas de stratégies de sortie sur ces marchés à disposition actuellement….
Les marchés émergents sont proches de la surchauffe : plus de 40 % de gain pour les BRIC cette année et +89% pour la Chine en devise locale. Il est notable que les BRIC craignent désormais une surchauffe et cherchent des « stratégies de sortie » à leurs politiques de relance. La banque centrale chinoise s’inquiète de la hausse de 7.400 milliards RMB du crédit au 1er semestre (l’équivalent de 25 % du PIB 2008), et la Banque de Réserve d’Inde a réinstauré son objectif d’inflation. L’environnement actuel rappelle le début des années 1990. Comme aujourd’hui, le système financier avait subi un choc (quoique moindre) dû à la crise des caisses d‘épargne américaines à la fin des années 1980. Les taux américains avaient fortement baissé, les Fed Funds étant revenus de 9 % en octobre 1989 à 3 %, un point bas maintenu durant 18 mois. La courbe des taux était passée d’une position inversée (politique très restrictive) à un différentiel de 250pb (politique très accommodante). Les grands bénéficiaires de cet assouplissement extrême avaient été les marchés émergents asiatiques. L’indice Hang Seng avait été multiplié par 5 entre 1989 et début 1994, le PE anticipé passant de 8,4 à 16,5. Au plus haut, le marché se situait à 3 écarts-types au-dessus de sa juste valeur selon l’indicateur de valorisation composite (IVC). A présent, la Chine et Hong Kong sont à des niveaux d’IVC de respectivement -0,4 et -0,1 – En fait selon moi pas de quoi s’inquiéter mais à surveiller de près tout de même….
La leçon est que, si la hausse de 55 % des marchés émergents depuis octobre 2008 est incroyable mais pas vraiment surprenante, il serait dangereux de tirer sa révérence trop tôt. Toujours en parallèle avec les années 90 beaucoup avaient commencés à s’inquiéter de l’évolution du marché de Hong Kong en septembre 1993 lorsque l’indice avait atteint 7.500 points. Mais l’indice Hang Seng avait encore progressé de 60 % avant d’atteindre son plus haut. L’histoire suggère ainsi qu’il est trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme sur les marchés émergents. Les valorisations sont un peu tirées mais ne sont pas excessives compte tenu de meilleures perspectives de croissance, d’un bon momentum sur les bénéfices( voir mon commentaire précédent sur les résultats du 2ème trimestre), d’une politique monétaire toujours accommodante aux Etats-Unis qui devrait le rester d’après les signaux envoyés par Ben Bernanke. Ce n’est donc pas le moment de sortir des marchés à beta élevé, aussi je reste (non sans vigilance) surpondéré sur les émergents et l’Asie tout particulièrement…
Dernier pont que je voulais soulever ici : La question du comment déterminer le meilleur moyen de tirer profit des opportunités offertes par les actions émergentes.
En effet l’accroissement des opportunités d’investissement dans les pays en développement justifient désormais de nouvelles méthodes d’investissement dans cette classe d’actifs, notamment pour y inclure des approches thématiques – par style, quantitatives ou long/short – telles celles que connaissent les marchés développés depuis 20 ans et ceci pour 4 raisons :
D’abord, si l’on mesure la liquidité en fonction des volumes quotidiens moyens, on constate que le nombre de sociétés disponibles à l’investissement à différents niveaux de liquidité minimal n’a diminué que très légèrement et de manière passagère lors de la correction mondiale.
Deuxièmement, l’indice émergent stricto sensu intègre la situation présente et non pas la situation future. Compte tenu des tendances durables qui se dessinent dans les pays en développement, la composition des indices émergents est appelée à évoluer considérablement d’ici quelques années. Les principaux bénéficiaires de ces trends, en termes de profitabilité, ne seront pas nécessairement les sociétés qui dominent l’indice à l’heure actuelle, ce qui ouvre des perspectives intéressantes aux adeptes du stock picking.
Troisièmement, si l’on utilise la répartition des rendements des gérants comme un indicateur indirect d’inefficience de cette classe d’actifs, les actions émergentes restent dans le haut du tableau de la sphère boursière mondiale, soulignant la capacité des gestionnaires talentueux à dégager de l’alpha sur ce segment particulier.
Enfin, le net élargissement des écarts de valorisation dû à la correction des marchés internationaux devrait permettre aux gestionnaires actifs axés sur l’évaluation (que ce creusement a pénalisés) de surperformer dans les années à venir, au fur et à mesure de la normalisation des écarts.
La combinaison de ces facteurs plaide donc largement en faveur d’une allocation aux fonds d’actions émergentes gérés de manière active. Dans un contexte où les valorisations affichent des niveaux offrant une opportunité d’allocation stratégique inédite, les marchés émergents sont incontestablement trop importants pour être ignorés par les investisseurs à long terme.
COMMENTAIRE PRECEDENT : Commentaire de Marché : Retour sur les résultats du second trimestre (cliquez sur le lien)
EN COMPLEMENT INDISPENSABLE :
INDE
A ce jour, environ la moitié des sociétés ont publié et les résultats sont, dans l’ensemble, meilleurs qu’anticipés.. Parmi les secteurs qui ont le plus positivement surpris, citons les SSII indiennes qui ont réussi à améliorer leurs marges malgré un environnement économique particulièrement difficile en Occident. Les secteurs de l’automobile et du ciment ont également publié de très bons résultats grâce à une baisse du prix des matières premières et de bons volumes de ventes. Les opérations d’augmentation de capital continuent : Plus de 3 Mds $ ont été levés au mois de juin à travers des placements privés et des introductions en bourse..
. Même si le marché indien affiche de très bonnes performances depuis le début de l’année, il semble intéressant d’y rester investi pour les raisons suivantes :
– le marché indien sera l’un des seuls pays au monde à afficher une croissance bénéficiaire positive cette année. (aux alentours de 10%)
– la recapitalisation des entreprises ainsi que leurs bons résultats devraient indirectement renforcer la santé financière (déjà bonne) des banques indiennes. Les entreprises indiennes, tout comme le consommateur indien, devraient donc à nouveau pouvoir financer leurs projets d’investissement par de la dette.
Cependant, la faiblesse de l’Inde reste son déficit fiscal. Pour que cette dynamique de marché reste favorable, il sera important de voir des réformes destinées à contenir ce déficit. La Reserve Bank of India a laissé sa politique monétaire inchangée afin de consolider le processus de reprise économique. Dans cette même logique, le gouvernement a annoncé une subvention de 1% sur les taux d’intérêt pour tout achat d’un bien immobilier d’une valeur inférieure à 2 M roupies. La banque centrale indienne maintient ses prévisions d’une croissance du PIB à 6% pour 2009 (avec une possible révision à la hausse) et d’une inflation à environ 5%, ce qui est proche du scénario macroéconomique idéal pour l’Inde.
Plus de 3 Mds $ ont été levés au mois de juin à travers des placements privés et des introductions en bourse..
Bien que la valorisation ne soit plus bon marché (PE moyen de 17x), il est conseillléaux investisseurs de rester investis tant que les conditions de financement restent favorables et le cours du brut sous les 90 $.
BRESIL
De nombreuses nouvelles positives ont étayé les semaines précédentes :
Réduction des taux directeurs de 50 pb par la banque centrale du Brésil (à 8,75%), taux d’emploi en juinbien plus favorable (8,9% contre 8,1% attendu et 8,8% en mai), amélioration de l’indice de confiance des consommateurs.
En outre, le fait que la Banque Centrale ait suggéré de faire une pause dans sa politique monétaire accommodante constitue une indication claire que l’économie se redresse. L’inflation ralentissant, les taux devraient remonter seulement à la fin de 2010.
Toujours sur le plan macroéconomique, la balance des paiements affiche un surplus de 7 Mds $, son plus niveau depuis juillet 2007.
Les résultats des sociétés sont également meilleurs qu’anticipés., Renner, deuxième société textile du pays, a surpris le marché avec de bonnes publications : hausse de 2% de ses ventes au 2e trimestre 2009 (contre -12% au 1er trimestre 2009). Usiminas, plus grand producteur d’acier plat du pays avec 70% de parts de marché, a publié son plus mauvais résultat depuis dix ans mais a néanmoins indiqué que la production augmenterait au 2nd semestre 2009 (les capacités d’utilisation actuelles sont de 50% et devraient atteindre 86% au 4e trimestre 2009). Les constructions de maisons, la distribution ainsi que l’acier sont les secteurs ayant affiché les meilleures performances Voilà de quoi rester positif sur le Brésil et le real , les valorisations y demeurent attrayantes et il existe encore des opportunités d’investissement…
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