Si un actif est devenu incontournable avec la dépression des marchés, c’est bien l’or. Pendant des mois, l’once a poursuivi une hausse imperturbable, bénéficiant d’abord des craintes liées à l’hyperinflation, puis de l’affaiblissement du dollar. Mais alors que la devise américaine redevenait tout à coup une valeur refuge face à la dette européenne, le cours de l’once a (légèrement) corrigé ces dernières semaines, passant de 1218 dollars en décembre à 1104 dollars aujourd’hui. Malgré cette baisse, le potentiel de l’or reste un thème porteur sur les marchés. Voire même obsessionnel. Il focalise tous les fantasmes d’une sortie de crise à haut risque. La publication des statistiques du World Gold Council, l’institut londonien de référence dans ce domaine, l’a une nouvelle fois démontré hier.

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 La grande confusion sur l’or 

La superposition de plusieurs logiques contradictoires a de quoi perturber. D’un côté, la demande réelle en provenance de la joaillerie, du secteur dentaire et de l’industrie. De l’autre, l’arrivée en force d’investisseurs en quête de diversification. Entre ces deux extrêmes, l’once joue d’un mouvement de balancier, soutenue par les fonds ETF au premier semestre, puis portée par les fondamentaux au second. D’où l’impression de grande confusion qui règne sur ce marché. Après une hausse de 24% en 2009, l’or a-t-il encore quelque chose à offrir?

C’est peut-être du côté d’un troisième acheteur que se trouve la réponse: les banques centrales. Après plusieurs années à liquider leurs réserves d’or, elles reviennent maintenant sur cet actif. Le mouvement reste très marginal, mais il dénote un réel changement de mentalité. A l’heure où grandit la crainte d’un désordre monétaire aggravé, l’or demeure un passage obligé dans la diversification des portefeuilles – mais à dose limitée. Quant à la multiplication d’opérateurs aux stratégies forcément opposées, elle pourrait finalement donner de la profondeur au marché, et le stabiliser.

source agefi fev10