Le cas de la Grèce est loin d’être réglé. Le plan de sauvetage de 110 milliards d’euros sur trois ans décidé par le Fonds monétaire international et la zone euro doit encore recevoir l’aval définitif des dirigeants des autres pays de la zone euro. Eux-mêmes doivent s’assurer d’être en mesure de refinancer leur aide à Athènes, ce qui est loin d’être certain.
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Le plan de sauvetage de la Grèce ne permet pas au pays de gagner autant de temps qu’il n’y paraît.
Sur les 110 milliards d’euros prévus, 10 milliards d’euros iront à un Fonds de stabilité financière destiné à soutenir les banques grecques. La Grèce a en outre besoin d’environ 30 milliards d’euros pour 2010, et pour 2011-2012, la seule couverture de la dette et des intérêts atteint 93 milliards d’euros, selon Barclays Capital. Par conséquent, même avec ce plan de sauvetage, la Grèce va probablement devoir à nouveau faire appel aux marchés fin 2011 ou en 2012. L’idéal serait qu’elle le fasse dès que possible, si le plan fonctionne.
Michel Juvet : Le plan de sauvetage grec est bon… pour les créanciers (cliquez sur le lien)
Par ailleurs, la dette du pays continuera à augmenter en 2011 et en 2012, pour n’atteindre un plafond qu’en 2013, à 149% du produit intérieur brut. En 2012, le déficit public est encore attendu à 6,5% du PIB. Les notes de la dette souveraine de la Grèce pourraient alors être encore plus basses qu’elles ne le sont actuellement, ce qui compliquerait encore davantage la levée de fonds sur le marché. Les investisseurs du marché obligataire devront en outre être convaincus dès 2011 de l’évolution positive de la dette et de l’économie pour que l’intérêt privé pour la dette grecque puisse être ravivé.
Au moins, le nouveau plan de sauvetage est réaliste, dans la mesure où il reconnaît les dommages que va subir l’économie – le PIB grec devrait se contracter de 4% en 2010 et 2,6% en 2011, avant d’enregistrer une croissance d’à peine 1,1% en 2012. L’ajustement budgétaire total de 11% du PIB de la Grèce est en ligne avec les estimations des économistes concernant l’ampleur des efforts nécessaires. Les avancées du pays seront par ailleurs surveillées sur une base trimestrielle. L’implication du FMI devrait renforcer sa crédibilité.
Des risques significatifs pèsent toutefois sur l’application du plan: les mesures d’austérité annoncées le week-end dernier par le gouvernement grec, prévoyant de nouvelles réductions de salaire dans le secteur public et une hausse de la TVA, se heurtent à une opposition croissante de la population. La réussite de ce plan dépend également de la vigueur de la croissance mondiale, la Grèce n’étant pas armée pour faire face à tout nouveau choc extérieur.
Les dirigeants de la zone euro pourraient se persuader qu’ils doivent avaliser le plan de sauvetage dans la mesure où toute alternative, telle qu’une restructuration de la dette, serait traumatisante. Ils doivent toutefois se montrer clairs concernant les risques: même si l’économie grecque évolue conformément aux prévisions du FMI, ils pourraient devoir participer à de nouveaux plans de sauvetage. L’engagement de la zone euro auprès de la Grèce sera selon toute apparence de longue durée.
Trappe à Dettes : Grèce /Le plan de sauvetage le plus cher de tous les temps (cliquez sur le lien)
Richard Barley,Wall Street Journal mai10
EN LIEN : CE GRAPHIQUE ISSU DU NYT ,ET POINTE PAR UN HONORABLE LECTEUR ,MONTRE BIEN LES LIENS D’INTERDEPENDANCES DE LA DETTE PUBLIQUE DES PIIGS ET LE RISQUE DE CONTAGION POSSIBLE EN CAS DE CHUTE D’UN DES MAILLONS FAIBLES
Catégories :Europe, Marché Obligataire, Trappe à Dettes, Wall Street Journal in french
Ce schéma est plus parlant qu’un long discours et devrait être diffusé très largement, notamment auprès des hommes politiques de tous bords, qui, à la lecture de leurs commentaires, n’ont manifestement rien compris à la situation.
On apprend beaucoup de choses avec ce schéma. En particulier, l’énorme dette de l’Italie envers la France. S’il y a contagion de la crise grecque aux autres PIIGS, et si l’Italie vient à être touchée, alors la France aura beaucoup, beaucoup à perdre. Et sans attendre l’Italie, l’Espagne, déjà attaquée par les marchés, peut, à elle seule, nous mettre à genoux.