Pourquoi Warren Buffett appuie-t-il Goldman Sachs?
Aux États-Unis, les médias commencent à se questionner sur le support inébranlable qu’offre Warren Buffett à Goldman Sachs et à son président, Lloyd Blankfein.
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Les plus virulents détracteurs de Warren Buffett, on le devinera, proviennent de la Securities and Exchanges Commission (SEC). Rappelons que l’organisme tente actuellement de prouver devant les tribunaux que Goldman Sachs a fraudé des investisseurs en leur vendant des produits adossés à des crédits hypothécaires.
« Pourquoi est-ce que Buffett prend place auprès des méchants (Goldman Sachs) et se braque contre les gentils (la SEC) », se demande le blogueur américain Dan Dorfman dans son texte “Not Everyone loves Warren Buffett”(cliquez sur le lien), anciennement chroniqueur du Wall Street Journal, du USA Today et du magazine Esquire.
Lors de la dernière assemblée annuelle de Berkshire Hathaway, Warren Buffett a critiqué les mesures légales prises par la SEC à l’encontre de Goldman Sachs. Il a alors soutenu que Goldman Sachs n’avait pas commis de faute et que la grande banque ne devait pas être blâmée pour les pertes enregistrées par les investisseurs. Il a aussi profité de l’occasion pour donner tout son soutien au président et chef de la direction de la banque, Lloyd Blankfein.
Rappelons que la société de Warren Buffet, Berkshire Hathaway, détient près de 5 milliards de dollars (G$) en actions préférentielles de Goldman Sachs. Ces titres ont été achetés au plus fort de la crise, en septembre 2008, et constituaient alors un audacieux pari qui rapporte maintenant près de 10% en dividendes par an.
Le blogueur Dan Dorfman soutient que la grogne de la SEC n’est pas seulement provoquée par la prise de position de Warren Buffett. En effet, Warren Buffett dirait simplement tout haut ce que bien d’autres acteurs de Wall Street pensent tout bas : la SEC n’a pas de réelle chance de battre Goldman Sachs en justice.
« Je crois que la SEC regarde trop de séries policières à la télévision », ironise l’une des sources anonymes de Dan Dorfman.
D’ailleurs, Warren Buffett n’est maintenant plus seul à parler. Jacob Frenkel, un ancien procureur fédéral ayant aussi travaillé pour la SEC, a déclaré que la poursuite en question n’était qu’« un paquet d’ordures » en prédisant qu’elle n’amènerait personne en prison. Selon lui, la réputation de Goldman Sachs est sans taches et quiconque détient une action de la banque « a le droit de défendre publiquement son investissement ».
L’ancien président des États-Unis, Bill Clinton a aussi pris position en faveur de Goldman Sachs dans cette affaire. Il a déclaré qu’il était « temps de laisser tomber la rhétorique et de se concentrer sur les faits » en faisant référence à la poursuite engagée par la SEC. Selon lui, ni Goldman ni son président n’ont commis de crimes.
La SEC repousse du revers de la main ces prises de position contre sa poursuite en soutenant qu’il est très difficile d’obtenir l’approbation des autorités fédérales pour prendre de telles mesures judiciaires. Un des avocats de la SEC, Tom Von Stein, soutient d’ailleurs que non seulement la poursuite est justifiée et solide, mais qu’elle risque également de se terminer en faveur de la SEC.
Selon lui, Warren Buffett n’est pas un parti neutre dans cette affaire et qu’avec 5 G$ en jeu, il est sûrement difficile pour l’Oracle d’Omaha de rester complètement objectif dans son jugement
Voici en attendant une infographie originale et très bien faite. Elle permet de mieux faire connaissance avec la célèbre banque d’affaires américaine dont les revenus de 2009 équivalent au produit intérieur brut de la Corée du Nord et du Salvador mis ensemble. infographie publiée sur le site www.visualeconomics.com et que vous pouvez voir en cliquant ici.
EN COMPLEMENT : Les Conseilleurs ne sont pas toujours les Payeurs…Illustration
Les bien mauvais conseils de Goldman Sachs
Sur les huit “top trades” 2010 conseillés par Goldman Sachs, sept se sont révélés être, pour le moment, de bien mauvaises idées. Les clients qui ont suivi les “trucs et astuces” de la banque d’investissement ont jusqu’ici perdu 14% en achetant le zloty polonais contre le yen et près de 10% en échangeant des livres sterling contre des dollars néo-zéelandais. Sans compter la chute du marché chinois…
Goldman Sachs n’a pas enregistré un seul jour de mauvais trading au premier trimestre 2010. En clair, chaque jour, ses opérations sur les marchés lui ont rapporté 25 millions de dollars minimum, ce qui en fait la banque d’investissement la plus rentable de Wall Street. Et à 35 occasions, ses gains de trading ont dépassé les 100 millions de dollars.
Pour autant, Goldman Sachs est-elle bonne conseillère en matière d’investissement?
En tout cas, pas cette année. L’agence Bloomberg a constaté que, sur les huit “top trades” 2010 conseillés par la banque d’investissement, sept se sont révélés être, pour le moment, de bien mauvaises idées.
Le premier avril, Goldman Sachs a ajouté un neuvième “top trade” à sa liste : “achetez des actions chinoises à Hong Kong! Les valorisations sont faibles, la croissance économique est robuste et le risque d’une hausse des taux d’intérêt est déjà intégré dans les cours…“. Sauf que depuis le premier avril, les actions chinoises ont plongé de 9,4%, la plus forte chute au niveau mondial, après la Grèce et Chypre. Et le marché chinois est désormais entré dans un bear market.
Selon un gestionnaire de fonds, ces erreurs d’appréciation “montrent que les gars de chez Goldman Sachs sont simplement humains. Personne ne peut avoir tout le temps raison“, De fait. Mais disons qu’ils ont quand-même un sacré feeling. En un an, Goldman Sachs n’a enregistré, pour son propre compte, que huit jours de trading négatif. Dieu choisirait il les siens ? 🙂
Isabelle Dykmans echo mai10
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