Risque Nucléaire /Japon : La menace est toujours là et les progrès sont infimes
Au fil du temps
Tepco a débuté le pompage de l’eau hautement radioactive qui se trouve dans le bâtiment du Réacteur 2 et qui menace de se déverser, une fois de plus, dans le Pacifique. Environs 10 000 tonnes d’eau devront être transvasées et ensuite traitées dans une installation proche du Réacteur 4. Tepco espère pouvoir transférer 480 tonnes d’eau par jour et terminer ce travail dans plus d’un mois.
Tepco avait déjà tenté de vider cette galerie technique souterraine reliée au Réacteur n° 2, mais des fuites provenant de l’arrosage régulier des réacteurs continuaient de la remplir d’une eau fortement irradiée. Des robots étaient entrés dans le Bâtiment du Réacteur 2 et avaient mesuré des taux de radiation bien trop élevés pour que des hommes puissent y travailler. Tepco va également vérifier si du plutonium s’est effectivement échappé des Réacteurs. Des petites quantités de Plutonium avaient déjà été décelées autour de la Centrale de Fukushima.
Les estimations financières actuelles pour résoudre les problèmes de Fukushima montrent que la facture finale pourrait atteindre les 220 milliards de dollars. En comparaison, 25 ans après Tchernobyl, les coûts totaux se montent à 285 milliards de $.
Débuté cette semaine , le pompage du Réacteur 2 a permis l’évacuation de 210 tonnes (sur 25’000 tonnes) d’eau hautement radioactive et l’abaissement de 1 cm d’eau dans les salles des machines ainsi que des canalisations et des galeries souterraines. A ce rythme, le bout du tunnel est encore assez loin!
De son côté les radiations et le niveau de l’eau mesuré les Réacteurs 5 et 6 ainsi que dans les canalisations qui relient les Réacteurs 3 et 4 sont reparties à la hausse. Tepco devra déplacer plus de 100 tonnes d’eau des Réacteurs 5 et 6. Au total dans toute la Centrale, Tepco est en face d’une montagne de 67’500 tonnes d’eau radioactive. Un travail titanesque et certainement des rejets en vue dans l’Océan Pacifique
Le gouvernement japonais a interdit la vente des poissons de Fukushima et a demandé à la population de ne pas les manger. C’est la première fois que le gouvernement fait une annonce aussi catégorique. Lundi, le Ministère de la santé a mesuré dans certains poissons des taux très élevés de césium radioactif, jusqu’à 29 fois la limite légale.
Les visites dans les réacteurs par les deux robots, montrent qu’il sera bien périlleux d’y entrer. A part des taux de radioactivité mortels pour l’homme, le pourcentage d’humidité dépasse les 94%. Tepco va devoir installer des systèmes à air conditionné pour diminuer cette humidité
Les efforts de pompage de l’eau hautement radioactive dans le réacteur 2 atteignent leurs limites. En deux jours, malgré le pompage de tonnes d’eau, le niveau ne descend toujours pas. L’eau radioactive évacuée est systématiquement remplacée par celle qui refroidit les réacteurs. L’assèchement des salles des machines et des canalisations souterraines est une condition essentielle pour faire redémarrer le système de refroidissement des réacteurs.
Le rayon d’évacuation de 20 km mis en place autour de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima va délimiter une zone interdite, afin d’éviter que les 80’000 personnes évacuées y retournent en dépit de risques élevés pour leur santé
Sixième semaine depuis le tremblement de terre. Depuis vendredi dernier, les progrès montrent une stagnation. Le seul véritable changement provient du gouvernement qui semble avoir changé sa stratégie de communication et montrer un peu plus de franchise.
Les tentatives pour faire baisser les niveaux d’eau hautement radioactive dans le réacteur 2 montrent une diminution de 5 centimètres seulement. L’eau pompée est immédiatement remplacée par l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs.
Le premier ministre japonais Naoto Kan a rencontré des réfugiés de Fukushima. Sa visite a été très tendue. Certains habitants n’ont pas hésité à critiquer sa manière de gérer cet accident. Pour un pays d’habitude très retenu, ces attaques devant les caméras de la TV nationale sont les premières depuis le début de la catastrophe nucléaire. Durant sa visite, une zone interdite de 20 km autours de la centrale a été décrétée. La police a découvert que plus de 60 familles y vivaient toujours en dépit des risques liés aux radiations.
Le ministère japonais de la Santé va mener des tests pour évaluer si le lait de certaines femmes contient des traces de radioactivité à la suite de l’accident nucléaire déclenché le 11 mars. Des mesures réalisées par un institut privé ont mis en évidence de faibles traces d’iode radioactif 131 dans certains prélèvements de lait maternel chez jusqu’à 50% des femmes testées dans un périmètre de 150 km de Fukushima.
Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a annoncé que le taux de radioactivité dans la zone de sécurité de 20 à 30 km autours de la centrale de Fukushima, était très dangereux pour la santé des habitants. Les habitants ont un mois pour évacuer.
Le PDG de Tepco, Masataka Shimizu, a rencontré et présenté ses excuses au gouverneur de Fukushima Yuhei Sato. M. Sato avait toujours refusé de rencontrer le PDG de Tepco, critiquant la manière dont l’entreprise gérait la crise.
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