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En valeur l’Allemagne est la championne d’Europe de la dette devant l’Italie et médaille de bronze mondiale

En valeur l’Allemagne est la  championne d’Europe de la dette devant l’Italie et médaille de bronze mondiale

 Selon les statistiques publiées ce mardi par Eurostat, la dette des pays de l’Union européenne et de la zone euro atteint, en 2010, le seuil symbolique de 80% du PIB Seul éclair de soleil dans ces chiffres moroses : les déficits publics ont baissé en 2010, de 6,8% du PIB à 6,4%.

ET LES WINNERS SONT :

Et le champion d’Europe de la dette, en valeur, est…  l’Allemagne. Avec une dette publique qui s’élève à 2079 milliards d’euros, soit 83,2% de son PIB, l’économie la plus performante de la zone euro détrône l’Italie et devient le troisième pays le plus endetté du monde. Plombée par les plans de relance à l’économie votés en 2010 et par l’aide accordée aux pays en crise de la zone euro (qui représente 6 milliards d’euros pour la Grèce sur l’exercice 2010),  la dette publique allemande a bondi de près de 10 points de PIB par rapport à 2009.

Le podium des pays les plus endettés en valeur est complété par l’Italie, avec 1843 milliards d’euros de dette, et la France, avec 1591 milliards d’euros. Derrière, l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique et la Grèce complètent le tableau.

Mais ces chiffres prennent une autre dimension lorsqu’on les met en relation avec le PIB national. Ainsi, les statistiques d’Eurostat publiées ce mardi indiquent que quatorze Etats membres ont affiché un ratio de dette publique supérieur à 60% du PIB en 2010, le plafond maxium autorisé par l’Union européenne.

La dette publique de la Grèce, qui a bénéficié de l’aide de l’UE pour éviter la faillite et enchaîne les mesures d’austérité, s’envole à 142,8% du PIB, soit une progression de 15 points en un an. L’Italie est le seul autre pays de la zone euro dont la dette dépasse 100% du PIB (119%). La dette de la Belgique, engloutie dans une crise politique qui la prive de gouvernement depuis un an, représente 96,8% du PIB, et pourrait atteindre les 100% dès juillet. Suivent le Portugal (93%), l’Allemagne (83,2%) et la France (81,7%).

Tirée par ces mauvais élèves, la dette publique de la zone euro s’élève à 85,1% du PIB global, contre 79,3% il y a un an.

Néanmoins, la croissance des économies de la zone euro en 2010, après une année 2009 calamiteuse marquée par la récession, a pour conséquence une légère amélioration des déficits publics. De 6,3% du PIB en 2009 au plus fort de la crise financière, ils ont reculé à 6% en 2010 dans l’ensemble de la zone euro. Une performance à relativiser car les normes européennes n’autorisent des déficits publics qu’à hauteur de 3% du PIB pour chaque Etat.

Si la France, avec des déficits qui atteignent 7% du PIB, ne fait pas figure d’exemple, la vigueur de la reprise économique allemande en 2010 a pour conséquence des déficits publics limités à 3,3%.

Mais ce sont les Pigs (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne), et le Royaume-Uni qui tirent les statistiques des déficits européens vers le haut. L’Irlande, qui a demandé l’aide de l’UE suite à la faillite de son économie, voit ses déficits publics exploser à 34,4% du PIB, soit plus du double par rapport à 2009 ! Les déficits des autres maillons faibles de l’Europe se situent entre 9% et 10,5% du PIB.

Dans l’Union européenne, seuls deux pays ne sont pas dans le rouge : la Suède réussit à atteindre l’équilibre (0%) et l’Estonie enregistre un très léger mais méritoire excédent public (0,1%).

Sylvain Rolland -/Source : La Tribune.fr – 26/04/2011  

EN COMPLEMENT : Le déficit de la Grèce a atteint 10,5% en 2010 

Eurostat a revu à la hausse sa révision. Le PIB grec a reculé de 4,5%

La Grèce «fera tout le nécessaire» pour tenir ses engagements de rigueur, après la révision à la hausse de son déficit public pour 2010, fixé mardi par Eurostat à 10,5% du PIB contre 9,4% prévu, a indiqué mardi le Ministère grec des finances.

Selon un communiqué du ministère, cet écart, attendu, entre les prévisions grecques et le chiffre final des services statistiques européens «découle surtout de la récession plus grave que prévu de l’économie grecque, qui a affecté les rentrées fiscales et les cotisations sociales».

Le PIB grec a reculé de 4,5% en 2010, contre -4,2% prévu, selon les services statistiques grecs.

Le gouvernement grec «fera tout le nécessaire» pour tenir, malgré cette réévaluation, les objectifs du plan de redressement que lui ont dicté zone euro et Fonds monétaire international, prévoyant à son échéance, en 2014, un déficit ramené à 2,6% du PIB, a ajouté le ministère. Le gouvernement avait anticipé cette révision à la hausse, établie en coopération entre les statistiques grecques et de l’UE, en annonçant mi-avril des économies supplémentaires de 3 milliards d’euros pour 2011 en sus de celles déjà prévues par le budget.

Fraude endémique

Ce nouveau tour de vis doit être détaillé d’ici à la mi-mai, et soumis à l’aval des bailleurs de fonds du pays, zone euro et FMI, qui lui ont consenti en 2010 un prêt de 110 milliards d’euros pour le sauver de la banqueroute.

«L’aggravation des rentrées fiscales» a coûté 0,6% du PIB, a détaillé le ministère, imputant le problème à la récession, sans mentionner l’échec des services fiscaux à lutter jusque-là efficacement contre une fraude endémique dans le pays, déploré tant par Bruxelles que le FMI.

Suit «l’aggravation des résultats financiers de caisses d’assurances sociales et retraites» (0,5% du PIB), et une même «détérioration» des résultats des hôpitaux (0,3% du PIB) et des comptes des collectivités locales (0,25% du PIB). Les seules corrections à la hausse ont porté sur les comptes des entreprises publiques (0,35% du PIB) et du service de créances (0,3% du PIB).

Le ministère grec se prévaut toutefois de ce que le pays ait réussi en 2010 «une baisse de 5 points de son déficit public, la plus grande baisse annuelle jamais effectuée en Grèce ou dans la zone euro» pour cet indicateur, qui planait en 2009 à 15,4% du PIB.

La dette du pays, dont l’ampleur alimente de récurrents doutes sur la solvabilité du pays et une éventuelle restructuration, sort aussi gonflée de cette révision, à 142,8% du PIB contre 142,5% prévu, ce qui place la Grèce en tête, loin devant l’Italie et la Belgique, des mauvais payeurs de l’UE, relève le communiqué.

source afp avril11

EN RAPPEL QUELQUES DONNEES ET GRAPHS INTERESSANTS  :

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Source: EVO Research via FT Alphaville

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Source: The Atlantic

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