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Marchés :Un rebond technique est en vue après le colmatage du déficit grec

Marchés :Un rebond technique est en vue après le colmatage du déficit grec

Les indices boursiers ont bien souffert en juin et retrouvé, comme redouté dans ces mêmes colonnes, le plus bas de l’année. Mais il semble qu’un rebond se matérialise. Bien des actions ont été sévèrement punies par cette tendance baissière globale, et souvent injustement. Certes il faut savoir trier le bon grain de l’ivraie, mais il ne faut pas avoir fait HEC et 30 ans de bourse pour réaliser que beaucoup de titres ont été vilipendés par cette peur viscérale de faillite du système qui renoue les estomacs des financiers encore en convalescence. Après tout 2008 n’est pas si loin…

La grande leçon de cette débâcle financière aura été que les Etats puissants ne peuvent pas se permettre de laisser filer le marché boursier à sa guise. Sans une manipulation de grande envergure de la Réserve Fédérale américaine (qui a acheté des tonnes de contrats à terme au moment clé), nous aurions plongé, à coup sûr, dans une situation similaire aux années 30. Or ce qui se casse économiquement dans ce genre de marasme est bien plus destructeur que le «crash horizontal» (comme il a été appelé ici), que nous vivons actuellement et qui est fait pour durer plusieurs années.

Sur l’indice phare mondial, le S&P 500, la situation technique semble se stabiliser dans une zone 1260-1290 qui pourrait être la base de ce rebond, ou tout du moins d’une accalmie apte à redonner du goût aux investisseurs. Le danger résiderait dans une cassure du plus bas de l’année, les 1248 points du 16 mars dernier. Une chute sur le support de l’automne 2010, aux alentours des 1180 points, serait alors probable. Même configuration, naturellement, sur l’indice paneuropéen DJ600 qui doit éviter ce plus bas du mois de mars (262.12) qui vient d’être testé une première fois. L’espoir d’une accalmie et même d’un rebond sur ce support est un peu prématuré, mais assez réel.

Sur le front des devises, ceux qui parlaient d’un franc surévalué et d’une parité euro stabilisée à 1.30 peuvent retourner à leurs chères études. A 3 ou 4 ans l’euro vaudra 1 franc et le dollar 70 centimes environ. A court terme cependant la baisse semble faite et un retour de la monnaie unique à 1.25 est tout à fait dans les cartes, même si ce niveau représente désormais une chape de plomb et donc une occasion de le liquider.

La parité face à l’euro est régie par la baisse du dollar qui ne peut politiquement plonger au-delà de 1.50 (dollars pour 1 euro), et comme le billet vert n’en finit pas de se dévaluer…Une monnaie satellite et rassurante comme le franc suisse en «subit» donc automatiquement les conséquences. Avec la fragilité du système global, qui prédominera pour quelques années, il est illusoire de tabler sur une vraie dépréciation de notre franc.

Les métaux précieux ont vu leur apogée et il ne faut plus en attendre des milles et des cents. La formation dite triangulaire, à vocation haussière, observée par les techniciens semble bien petite au niveau de l’Apex (excusez ces termes de chartistes), ce qui signifie en clair que tout ça paraît un peu mou et pas symptomatique d’une nouvelle percée vers le haut. A ces prix là vendez au moins la moitié, comme évoqué le mois passé, et ne soyez pas trop gourmand. Mais quant on parle de finances, il est souvent illusoire de prôner un peu de sagesse, rassurez-vous je m’y fais prendre aussi.

Serge Laedermann Associé, GFA Geneva Financial 22/6/11

 

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