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Selon Bordier risque imminent de stagflation identifié

Selon Bordier risque imminent de stagflation identifié

 La banque genevoise estime que tous les éléments sont réunis pour une croissance nulle avec un fort taux d’inflation Les Etats-Unis sont très exposés.

Dans sa lettre thématique de juillet, la banque privée Bordier & Cie met en avant les craintes actuelles d’une stagflation imminente. Cette situation conjoncturelle, mesurée par le Misery Index (addition du taux d’inflation et du taux de chômage) allie une croissance économique faible voire négative avec une forte inflation qui peut engendrer un coût économique très élevé.

La première stagflation observée remonte à 1973 et dura seize ans. Lors du choc pétrolier, les banques centrales menèrent une politique de forte expansion monétaire dans le but de restaurer la croissance, il en résultat une forte inflation au lieu d’un redémarrage de la croissance. Outre un surplus de création monétaire, on dénombre deux autres causes de stagflation: la hausse du prix du pétrole qui a pour conséquence une baisse de rentabilité de nombreuses entreprises qui se mettent à réduire leurs effectifs et la hausse du chômage qui réduit le pouvoir d’achat global et gène la croissance économique.

 

Selon Bordier & Cie, cette situation est présente actuellement dans l’économie mondiale.

 Tout d’abord le Misery Index à 12.7% des Etats-Unis donne une vision trop optimiste de la situation. Le taux de chômage serait artificiellement bas du fait que des millions d’Américains ont renoncé à trouver un emploi. L’IPC bénéficierait lui de la forte pondération du logement dans son calcul.

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Concernant le marché du pétrole, il va devoir faire face aux besoins en électricité des pays émergeants et aux risques politiques grandissants dans les pays du Golfe.

 Un autre danger réside dans la politique monétaire laxiste menée depuis plus de deux ans par la Réserve fédérale américaine. Ceci a provoqué une fuite des investisseurs vers des marchés émergeants qui offraient des taux d’intérêt plus élevés. En conséquence, ces mouvements de capitaux ont entraîné une hausse de L’IPC de 5% dans des pays tels que la Chine, le Brésil ou L’Indonésie.

 La création monétaire de la Réserve fédérale n’a pas permis d’augmenter l’offre de crédit aux ménages et aux entreprises mais a surtout été utilisée pour accroître les réserves excédentaires des banques commerciales.

Si une stagflation se produisait, la Réserve fédérale se verrait donc totalement impuissante avec un taux de base déjà à zéro et des liquidités injectées dans le système bancaire à un niveau peu raisonnable, conclut la note.

source agefi aout11

 

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