Euro: le prix du ticket de sortie
Voici le compte rendu d’une étude UBS biaisée par le point de vue bancaire bien sur mais intéressante :
-Un exercice théorique de calcul du coût de sortie de l’euro avec divers scénarios : sortie d’un pays faible , sortie d’un pays fort… Pas vraiment de piste dans l’étude sur comment UBS arrive au résultat suivant : la sortie d’un ‘pays faible’ coûterait 10 000 euros par habitant la première année et 4000 les suivantes …
La thèse sous-jacente à cette étude : le ‘colmatage’ coûte beaucoup moins cher que le démontage…
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La banque suisse UBS a tenté dans une étude d’une quinzaine de pages de chiffrer le coût d’un éclatement de la zone euro.
Soyons clairs. Pour Stéphane Deo, l’économiste auteur de ce document, le scénario le plus probable reste celui d’une zone euro unie. « L’hypothèse de l’éclatement est considérablement plus coûteux et d’une probabilité proche de zéro » .
PLUS DE CHIFFRES EN SUIVANT: Avant de dégainer sa calculette, l’économiste rappelle que, d’un point de vue purement légal, l’Europe n’a prévu aucune clause organisant la sortie d’un pays de la zone euro. Le Traité de Lisbonne de 2007 précise bien qu’un retrait est le fruit d’une initiative et de la volonté d’un pays mais il ne détaille aucun mécanisme précis.
L’Europe c’est Hotel California (chanson des Eagles), s’amuse Doe : “You can checkout any time you like, but you can never leave!”
Concrètement, le candidat à un exit devra négocier un amendement aux Traités afin de mettre en place une procédure de départ. Mais sortir de la zone euro, ne se fera pas sans casse et sans coûts surtout pour un pays “faible” de l’Union Monétaire.
L’économiste épingle cinq coûts majeurs:
1. Le défaut sur la dette. Certes, il peut aussi survenir si un pays reste au sein de la zone euro mais en cas d’exit, il se doublera d’un défaut de ses entreprises.
2. L’effondrement du système bancaire. Les avoirs auprès des banques locales seront libellés dans la nouvelle devise, forcément plus faible que l’euro ce qui provoquera des retraits massifs. La seule façon d’éviter ce « bank run » est de fermer les banques.
3. La sortie d’un pays de la zone euro entraînera, fort probablement, son départ de l’Union européenne.
4. L’avantage compétitif de la nouvelle devise face à l’euro ne tiendra pas la route longtemps. En cas de dévaluation de 60%, la zone euro pourrait imposer un tarif de 60% sur les exportations du pays sécessionniste.
5. Des tensions pourraient naître au sein d’un pays dont une partie de la population souhaiterait conserver la monnaie unique.
Voici le moment de sortir la calculette. Tenant compte de ce qui précède, Stéphane Deo a pris en compte les hypothèses suivantes :
–>La devise du pays sortant chutera de 60% par rapport à l’euro.
–>Les défauts souverains et ceux des entreprises vont entraîner une prime de 7% sur le coût du capital.
–>Le volume du commerce subira une contraction de 50%.
–>Si la moitié des dépôts en banque sont retirés avant la sécession, le coût de l’effondrement du système bancaire est évalué entre 50 et 60% des dépôts courants.
Pour un membre de la périphérie de la zone euro, le ticket de sortie coûterait donc entre 9.500 et 11.500 euros par personne la première année et, entre 3.000 et 4.000 euros, pour chaque année suivante.
Si un pays comme l’Allemagne décidait de reprendre son indépendance, le coût par personne oscillerait entre 6.000 et 8.000 euros l’année de l’exit et, entre 3.500 et 4.500, les années suivantes.
Pour remettre ces chiffres en perspective, l’économiste d’UBS estime que dans le cas d’un “haircut” combiné de 50% des dettes de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal avec rachat du solde par la zone euro, il en coûterait l’équivalent de 1.000 euros pour chaque Allemand.
Stéphane Wuille SEP11
SOURCE ET REMERCIEMENTS : CRACK EN ACTIONS
http://blogs.lecho.be/lescracks/2011/09/euro-le-prix-du-ticket-de-sortie.html
“Euro break-up – the consequences
The Euro should not exist (like this)
Under the current structure and with the current membership, the Euro does not work. Either the current structure will have to change, or the current membership will have to change.
Pas de démantèlement, mais une confédération fiscale
Notre scénario de base avec la probabilité la plus grande est que la zone Euro se déplace lentement (et péniblement) vers une sorte d’intégration fiscale. The scénario risqué, celui d’une explosion de la zone, est considérablement plus coûteux et d’une très faible probabilité. Des pays membres ne peuvent pas être expulsés, mais des états souverains peuvent choisir de faire sécession. Cependant, les discussions actuelles sur une telle partition sous-estiment énormément les conséquences d’une telle action.
Les coûts économiques (partie 1)
Les coûts d’un petit pays quittant la zone Euro sont déjà significatifs. Les conséquences incluent un défaut de paiement sur les dettes, des faillites d’entreprises, un écroulement du système bancaire et l’effondrement du commerce international. Il y a assez peu de chances qu’une dévaluation adoucirait la note. Nous estimons qu’un petit pays quittant la zone Euro devrait subir un coût avoisinant de 9.500€ à 11.500€ pour chacun de ses habitants pendant la première année. Ce coût descendrait ensuite entre 3.000€ et 4.000€ par personne et par an sur les années suivantes. Ceci revient à une perte de 40 à 50% de PIB dans la première année.
Les coûts économiques (partie 2)
Dans le cas où un pays plus important (comme l’Allemagne) devait quitter l’Euro, les conséquences comprendraient des faillites d’entreprises, une recapitalisation du système bancaire et l’effondrement du commerce international. Si l’Allemagne devait quitter l’Euro, nous pensons que le coût avoisinerait de 6.000€ à 8000€ par Allemand dans la première année, et s’étalerait de 3.5000€ à 4.500€ par personne et par an les années suivantes. C’est équivalent à une perte de 20 à 25% de PIB la première année. En comparaison, le coût complet de sauvetage de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal à la suite d’un défaut de paiement de ces pays serait un peu supérieur à €1.000 par personne, en une seule fois.
Le coût politique
Le coût économique est, de bien des façons, le moindre des soucis des investisseurs si une telle rupture devait avoir lieu. La fragmentation de la zone Euro entraînerait des coûts politiques : l’influence diplomatique et stratégique de l’Europe au plan international cesserait (autant que le concept d’intégration politique de l’Europe deviendrait sans objet). Il est aussi intéressant d’observer qu’aucune union monétaire récente de monnaies fiat n’a cassé sans provoquer ensuite l’apparition de gouvernements autoritaires, militaires ou de guerres civiles.
Le rapport détaille notamment cette dernière partie (le coût politique) et revient sur des exemples historiques d’union monétaire qui faillirent (Union Soviétique, Tchécoslovaquie, Etats-Unis de 1932/33). Une lecture édifiante à bien des égards.
Possible que cette étude soit réaliste, mais………
UBS détient un protefeuille d’obligations de pays en difficulté y compris US, 2 fois supérieur au PIB Suisse.
Que deviendrait UBS en cas de defaut d’un pays + effet domino => faillite UBS car personne ne peut l’aider.
Donc ce rapport destiné à impressionner les dirigeants Européens peut-être réétudier, mais par qui ???
Impossible de faire confiance à un Européen, ni aux US, donc on doit se contenter de cette étude pour l’instant.