Matières Premières : Les ventes de cuivre au point mort
L’inquiétude sur les marchés financiers gagne le marché des métaux et les industriels, devenus très attentistes. Lundi 12 septembre, à Londres, le prix du cuivre a presque rejoint son plus bas niveau de l’année.
Les craintes de plus en plus fortes d’une faillite de la Grèce ne rassurent pas les investisseurs sur l’avenir des économies occidentales. Et les industriels qui transforment le cuivre en Europe ou aux Etats-Unis, ne sont pas plus optimistes, puisqu’ils auraient, d’après la presse chilienne, renoncé à certaines commandes auprès du chilien Codelco, le plus grand producteur mondial de cuivre. Il ne s’agit pas des contrats à long terme, précise une source proche de Codelco. Sans doute de quantités additionnelles à ces contrats, dont l’achat ne s’est pas concrétisé.
La demande de cuivre est inexistante en ce moment, confirme un négociant en métaux. A quelques jours de la semaine des métaux à Londres, on est exactement dans la configuration inverse de l’an dernier. A l’automne 2010 le marché était aux mains des vendeurs : il avait été programmé ainsi par les producteurs de cuivre et les fonds, qui laissaient entendre que l’année 2011 allait être très tendue en production. «En réalité, on est à la mi-septembre 2011, et on n’a pas vu le moindre signe de pénurie, observe notre négociant, on a pu acheter tout ce que l’on voulait».
Les industriels vont prendre leur temps pour revenir aux achats, après avoir trop acheté jusqu’à présent par peur de manquer. Nombreux sont ceux qui avaient acquis des cathodes – la qualité de cuivre qui s’échange sur le marché à terme londonien – uniquement pour se couvrir, alors qu’ils avaient en fait besoin de déchets de cuivre. Désormais, il y a plein de cathodes de cuivre disponibles sur le marché et chez les gros producteurs de cathode français, espagnols ou autrichien. Soit beaucoup de marchandise hors des entrepôts du marché londonien des métaux, 2 millions de tonnes selon les chiffres les plus faramineux.
Ce qui fait baisser les prix du marché spot encore plus que ceux du marché à terme, où la tonne est repassée sous les 8700 dollars, bien loin des 10150 dollars de février dernier. Le sursaut pourrait venir de la Chine, qui après avoir largement vidé ses stocks, pourrait revenir aux achats de cuivre à Londres parce qu’ils sont plus avantageux qu’à la bourse de Shanghai, une situation rarissime.
Par Claire Fages /rfi sep11
Catégories :Financial Times, Indicateur des Marchés, Le Graphique du Jour, Matières Premières, Reuters, RFI