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Europe : Les entrepreneurs allemands moins pessimistes que prévu

Les entrepreneurs allemands moins pessimistes que prévu

Le baromètre Ifo a moins reculé que prévu en septembre, mais ce sondage mensuel auprès des entrepreneurs allemands a révélé des inquiétudes croissantes pour l’avenir. L’Ifo, qui évolue à son plus bas niveau depuis juin 2010, a reculé à 107,5 points en septembre contre 108,7 points en août, a annoncé hier l’institut de recherche qui le publie chaque mois. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires l’attendaient à 106,5 points.

«La panique du mois d’août, qui avait vu l’Ifo chuter de 4,1 points, semble passée», a commenté Carsten Brzeski, analyste chez ING.«Cette résistance inattendue (de l’Ifo) montre que pour l’instant du moins la situation ne peut être comparée au choc de (la faillite de la banque américaine) Lehman Brothers, qui avait vu les commandes et la production industrielle baisser fortement presque immédiatement lorsque la panique avait saisi les marchés», a estimé Timo Klein, de IHS Global Insight.«Le PIB allemand pourrait encore montrer une saine croissance au troisième trimestre avant de connaître une récession modérée à partir de la fin d’année», a conclu pour sa part Christian Schulz, analyste de la banque Berenberg, à la vue du chiffre de septembre.Christian Ott, de Natixis, continue, lui, à croire «à une croissance de plus de 3% cette année» de la première économie européenne.

Ce résultat un peu meilleur qu’espéré de l’Ifo, conjugué à des spéculations sur de nouvelles initiatives face à la crise de la dette en zone euro, soutenait la Bourse de Francfort où l’indice DAX a gagné hier 2,87%. «La situation, toujours bonne des entreprises, montre que la conjoncture allemande s’est affranchie des turbulences politiques» autour de la dette, a commenté le président de l’institut Ifo, Hans-Werner Sinn.

Le baromètre Ifo est en recul constant depuis juin. La mesure de l’évaluation de la situation courante est restée relativement stable en septembre grâce à des carnets de commandes bien remplis et un euro plus faible qui soutient les exportations. Mais l’autre composante, mesurant les attentes pour les mois à venir, a au contraire chuté, montrant que les patrons allemands se font du souci pour leurs affaires futures.

Jennifer McKeown, de Capital Economics, note ainsi que «la composante de l’Ifo mesurant les attentes, qui a été un meilleur indicateur dernièrement que le baromètre lui-même, est tombée à son plus bas niveau depuis juillet 2009».Par conséquent l’analyste «continue à penser que la locomotive (allemande) de la zone euro a calé.» «L’économie allemande évolue dans des eaux de plus en plus agitées», a reconnu le ministre allemand de l’Economie Philipp Rösler, en ajoutant toutefois: «L’Allemagne n’est pas au bord d’une récession, mais d’une phase de croissance ralentie.»

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