Y a-t-il eu un hold-up des banques centrales sur les classes moyennes ? YES !!!!!! affirme Albert Edwards
Pour l’analyste financier Albert Edwards, les banques centrales anglo-saxonnes ont contribué à l’apparition d’une bulle immobilière, sans laquelle les classes moyennes n’auraient jamais accepté le véritable détournement de richesses commis au profit des très riches.
Les banques centrales anglo-saxonnes ont volontairement participé à la création d’une bulle immobilière, pour Albert Edwards, l’intentionnalité ne fait aucun doute : dans un article publié aux Etats-Unis, cet analyste à la Société générale installé à New York explique comment les banques centrales anglo-saxonnes ont volontairement participé à la création d’une bulle immobilière pour masquer le hold-up commis sur les classes moyennes au profit des très riches..
L’ARTICLE D’ALBERT EDWARDS DANS SON INTEGRALITE
Albert Edwards a été tellement choqué par ce qu’il considère comme de l’incompétence de la part des banques centrales qu’il a préféré penser que leurs actions étaient en réalité le fruit d’un vaste complot :
“Aux Etats-Unis, les économistes de la FED ont constaté que la Réserve fédérale n’était pas responsable de l’explosion qui a conduit à la plus grande catastrophe financière depuis les années 1930. Ces économistes sont-ils les mêmes personnes qui affirmaient en octobre 2005 “qu’aucune bulle immobilière n’allait exploser” ? Les raisons avancées pour lesquelles les banques centrales anglo-saxonnes ont fait gonfler cette bulle : l’incompétence, la négligence, et la couardise. Permettez-moi de proposer une thèse alternative. Les banques centrales américaine et britannique ont-elles, en connivence avec la sphère politique, “volé” des mains des classes moyennes les revenus de la croissance nationale pour les remettre aux riches?”
Si tout cela est vrai, comment se fait-il que personne ne s’en soit aperçu?
“En effet, il est très surprenant de voir à quel point les politiques se sont peu souciés de la stagnation des revenus de la classe moyenne aux États-Unis et en Angleterre. En créant cette bulle immobilière, les banques centrales avaient-elles pour but de détourner l’attention de la classe moyenne, et de l’endormir quant à la politique de redistribution des richesses? Hors période de crise, un tel accroissement des inégalités n’auraient jamais été toléré par les électeurs.”
“Je me rappelle avoir lu un article de John Plender à ce sujet en avril 2008. Pour expliquer pourquoi les politiques ont peu ou pas réagi à la stagnation des revenus de la classe moyenne est simple : ” la hausse générale des prix, en particulier sur le marché immobilier, a créé un sentiment d’augmentation de la richesse, et ce, quelque soit le niveau de revenu. L’hypothèque des maisons sur une longue période de baisse des taux d’intérêts a fourni une source commode de fonds propres pour financer une consommation accrue.””
Que se passe-t-il alors lorsque la bulle éclate et que les gens se rendent compte de la disparité des niveaux de revenus?
“A l’avenir, en l’absence d’un boom immobilier soutenu, la classe laborieuse se battra pour se tailler sa part (légitime) du gâteau en tordant le cou aux profits effrénés. “Enough is enough” comme l’avait justement souligné Bill Gros en 1997 : “Lorsque les fruits du travail sont mal répartis, lorsque les riches s’enrichissent et que les classes moyenne et populaire n’arrivent pas à garder la tête hors de l’eau – comme c’est le cas aujourd’hui – alors c’est tout le système qui s’effondre”. Au Japon, les faibles écarts entre les riches et les pauvres, et la cohésion sociale inhérente à la société nipponne, ont permis d’éviter l’implosion. Aux États-Unis et en Grande Bretagne, l’importance des inégalité est telle, qu’elle pourrait mettre à rude épreuve le tissu social, proche du point de rupture.
Source atlantico dec11