Art de la guerre monétaire et économique

Le Chiffre du Jour/Art de la guerre économique : Avec 191 mesures de restriction l’Argentine championne du monde du Protectionisme.

Le Chiffre du Jour/Art de la guerre économique : Avec 191 mesures de restriction l’Argentine championne du monde du Protectionisme.

Face au protectionnisme de l’Argentine Quatorze pays menacent Buenos Aires de mesures de rétorsion. Le Brésil favorise aussi ses entreprises, notamment industrielles

L’Amérique du Sud glisse-t-elle vers un système commercial protectionniste? Selon Global Trade Alert, une association qui traque les mesures protectionnistes, l’Argentine est la championne du monde, ayant pris 191 mesures restrictives en 2011, devant la Russie (172), les Etats-Unis (106), l’Inde (101) et la Chine (100). Pour l’Amérique du Sud seule, le Brésil arrive en seconde position, avec 86 mesures de distorsion commerciale.  Coté Europe : UK/86, Allemagne/81, France/79……     

 

La méthode argentine est connue. Ne pouvant augmenter unilatéralement les droits des douanes sur les importations à cause de son appartenance au Mercosur, l’association de libre-échange qui réunit dix pays d’Amérique du Sud, elles multiplient les mesures bureaucratiques. Les importateurs doivent renouveler leur licence à intervalle régulier. La liste de produits sujets à cette réglementation s’allonge de semaine en semaine et, parfois, les importateurs n’en sont avertis qu’à la dernière minute. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) admet le principe de tels permis, mais insiste sur la transparence et fixe le délai de réponse des autorités à six mois. 

Une telle situation n’allait pas rester longtemps sans réaction. Lors d’une réunion la semaine dernière à l’OMC, quatorze pays, industrialisés et émergents, y compris la Suisse, ont exhorté le gouvernement argentin à mettre fin aux pratiques restrictives, opaques et imprévisibles. Didier Chambovey, chef négociateur suisse aux accords commerciaux, confirme que le commerce avec l’Argentine est devenu de plus en plus problématique. Un certain nombre de firmes suisses se sont plaintes de tracasseries administratives, voire d’entraves importantes (blocage de marchandises dans des ports pour des raisons jugées futiles). «Les entreprises suisses ne sont pas les seules à être confrontées à ces problèmes. C’est la raison pour laquelle une démarche collective a été entreprise à l’OMC.» 

L’Argentine a rejeté ces accusations en assurant que ces mesures ne violaient pas les règles internationales. Elle a surtout fait remarquer que ses importations ont augmenté de 30% en 2011 par rapport à l’année précédente. 

L’Argentine n’est pas seule. En début de semaine, le Brésil a adopté une série de mesures pour aider ses entreprises industrielles. Se plaignant de l’appréciation du real – qui rend les importations moins chères et les exportations peu compétitives – le gouvernement a exempté d’impôts plusieurs branches, augmenté les achats publics auprès des fournisseurs nationaux et mis 24,6 milliards de dollars de crédits à disposition des entreprises industrielles. 

«Nous devons prendre ces mesures parce que nous sommes confrontés à une avalanche de produits importés», a justifié Guido Mantega, le ministre brésilien des Finances. C’est lui qui avait inventé l’an dernier l’expression «la guerre des monnaies» au moment où le dollar évoluait constamment en baisse, ce qui était une bénédiction pour les exportateurs américains. 

Le Brésil n’en est toutefois pas à son coup d’essai. L’an dernier, les autorités avaient introduit une taxe de 60% sur le prix de vente de voitures, sauf sur celles produites localement ou au sein de Mercosur. Cette mesure visait clairement les voitures européennes et américaines dont la part du marché avait augmenté de 16% en 2009 à 23% l’année suivante. L’an dernier, le pays a aussi limité la participation des investisseurs étrangers dans certains secteurs dits stratégiques comme l’exploitation pétrolière. L’agriculture a été frappée par cette même loi alors même que le pays reconnaît le besoin d’investissements étrangers dans ce domaine.

 source le temps/avril12

3 réponses »

    • Heu, c’est du morse ? Ou bedon un langage codé peut-être ?

      Ah ! non, je sais. C’EST UNE CIRCULAIRE DESTINÉE AUX IMPORTATEURS
      qui tentent d’entrer … EN ARGENTINE HEIN ?

      • 🙂 !!

        Ceci étant 60 % de taxes… cela laisse songeur quand on entend certains hurlements chez nous pour 3%….

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